Il y a trois ans, ils entraient en sixième, m’arrivaient, pour les plus grands, à l’épaule et m’appelaient avec un respect non feint Maître d’une voix aigüe.
Désormais, ils me dépassent d’une tête, leur voix part dans des graves incontrôlés, me dire bonjour semble leur écorcher la bouche, ils ont visiblement envie de m’envoyer chier.
Heureusement, certaines choses ne changent pas : ils sont toujours aussi nuls en maths et, à en juger, par leur grammaire et leur orthographe, ce n’est pas mieux en français. Ouf, je les reconnais...
Comme tous les ans, il y a de nouveaux élèves. Des nouvelles têtes. Je les découvrirai dans quelques mois. Quand tomberont les masques. En attendant, je me contente de regards apeurés.
La photo de classe cette année, avec ces rectangles de couleur devant les visages, va ressembler à du Paul Klee ou du Otto Freundlich : ça tombe bien, je ne suis pas allé voir l’expo.
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