lundi 26 avril 2021

Grains (2/6)

Je te l’assure, ami - ne nous fâchons pas pour une histoire de femme - lecteur, cette image d’un Maurice L. Maurice heureux en amour ne me convient pas plus qu’à toi, ami (j’insiste) lecteur. Ce n’est pas ainsi que je l’imaginais, ce MLM, mon personnage. Ce n’est pas pour qu’il finisse en charentaises que je l’ai plumé (j’en suis déjà à mon troisième Mont Blanc Waterman depuis Ma montre avance d’une minute) et l’ai tapé sur les claviers de mes ordinateurs ou de ma Japy (on en reparle sous peu, c’est prévu pour cet été ou cet automne, de ma Japy) depuis plus de dix ans. Il faut l’accepter : parfois, votre créature vous échappe.

Je te rassure cependant, cher lecteur, MLM retournera à son indécrottable célibat et à sa farouche solitude dès son prochain texte. De moitié - pas plus que de fiancée, âme sœur, petite amie, flirt, coup d’un soir - il ne sera alors plus question. Nous la passerons sous silence, cette épouse, nous ferons comme si elle n’avait jamais existé. Et, puisque mon auteurat me laisse toute liberté en la matière, m’autorise toute facilité, elle n’aura, dès mon prochain texte, effectivement jamais existé.


Digression. C’est en écrivant ceci que je réalise que cette femme que j’invente pour la baguer au doigt, j’en ai, en quelque sorte, puisque je l’imagine, cette femme, la paternité... voilà qui devrait arranger mon business littératuré... l’inceste est un sujet d’actualité brûlant... l’inceste, en ce moment fait vendre des journaux et des romans... peut-être gagnerai-je quelques (éphémères) lecteurs grâce à ce texte, grâce à Grains. Fin de la digression.



Tu n’as pas totalement tort, disais-je. Ce qui signifie également que tu n’as pas totalement raison non plus. Mon mariage, en effet, n’est pas qu’un mariage d’intérêt. Non ! Certainement pas !  C’est un véritable mariage d’amour avec... avec... je l’ai déjà dit, avoué, confessé, à de multiples reprises : je ne suis pas très doué pour inventer des noms et des prénoms (sauf quand il s’agit de pseudonymes pour acteurs porno : Zob Dylan, Vlad Tout-pine, Méphisto Phallus...), c’est même la principale raison - n’y vois aucune intention d’ordre théorique - de mon usage immodéré de la première personne du singulier dans mes textes... avec Olivia. Disons qu’elle s’appelle Olivia. Pas comme la chanson de Kula Shaker. Je la baptise Olivia pour faire enrager Natacha... gentiment enrager... ça la fera rire, peut-être... plus sûrement que si j’avais choisi Nina.

Oui, avec Olivia, c’est l’amour, le grand. Avec un grand M. Et un deuxième. Et un grand L aussi. Le grand aMLMour. L’union de deux âMLMes. Le parfait amour, nous le filons à vive allure. Elle est ma muse - elle m’a déjà inspiré un texte : Grains que tu es en train (ou en métro ou dans ton canapé ou sur une chaise longue au bord de ta piscine - pas dans ton lit, ce n’est pas l’endroit) de lire, fidèle lecteur - et elle m’amuse quand je n’ai pas le coeur à écrire ou à peindre ou à dessiner ou à composer une sonate pour piano. Elle me console, me cajole, me guérit de mes blessures... blabla, je te laisse, dévoué lecteur, le soin de compléter cette liste dégoulinant de bons sentiments parfaitement mièvres - ce n’est pas mon truc d’écrire de telles écœurantes sucreries... et ce n’est pas pour ce genre de sucreries écœurantes que tu me lis... alors écris-le toi-même.

Oui, je suis heureux. Nous sommes heureux. D’ailleurs, comme le dit le dicton, il pleuvait le jour où nous nous sommes dits oui. En sortant de la mairie - je ne te décevrai pas, athée lecteur, en m’étant marié à l’église - un sacré grain.


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