lundi 31 mai 2021

Probabilités

Dessus-dessous, devant-derrière ou, pire, à la fois dessus-dessous et devant-derrière. Il y a trois façons de mettre son t-shirt à l’envers... alors qu’il n’y en a qu’une seule de mettre son t-shirt à l’endroit.
Les chances étaient donc nettement contre moi. Et pourtant, personne ne s’étonne, personne ne me félicite d’être habillé correctement...



Si, pour mes textes, j’étais payé à la ligne - comme cela se fait dans certaines revues - j’écrirais en morse.



... en revanche, quand j’avais inversé la droite et la gauche de mes chaussures, on ne s’était pas privé de se payer ma tronche... je n’avais pourtant qu’une chance sur deux.

samedi 29 mai 2021

Holiday

Les vacances commencent par tout un tas de corvées. Trouver où partir. Trouver où dormir. Puis préparer les valises. Stresser de ne rien oublier. Faire la route.
Tout ceci s’apparente presque à un travail... et il faut bien deux ou trois semaines de vacances pour s’en remettre...



J’ai pris le melon, paraît-il...
Le remède ?
Un petit porto ?



... deux ou trois semaines de repos qui ne seront pas de trop pour s’attaquer aux corvées du retour : faire la route, les lessives...

vendredi 28 mai 2021

Réunionnite

Bonjour, lors de la réunion du jour, nous devons décider :
- de l’ordre du jour de la prochaine réunion
- de la date de la prochaine réunion
- de la liste des participants à la prochaine réunion
...



J’essaye d’exprimer aussi clairement que possible mes idées sombres.



... ceci devrait occuper l’heure prévue pour cette réunion. Si nous avançons suffisamment vite, nous aurons quelques minutes pour un moment de convivialité (café soluble et gâteaux (très) secs).

jeudi 27 mai 2021

Another way

Je suis un créatif, un loufoque, un farfelu... entre autres bizarreries, j’aime détourner les objets de leur usage premier... les objets courants notamment.
Ainsi il m’arrive fréquemment de manger de la soupe avec une cuillère à café - je privilégie dans ce cas les soupes froides...



Pédé comme un phoque, gay comme un pinson, tapette à mouches... et après, il y en aura encore pour prétendre que l’homosexualité n’a rien de naturel.



Quant à la pelle à tarte, je l’utilise pour couper les gâteaux, pas pour les enterrer.

mercredi 26 mai 2021

Collage #1

J’ai gardé un cadre de Canson (un passe-partout raté) que j’avais recouvert de restes de peinture à l’huile pendant des mois.


Puis, j’ai trouvé l’idée, j’ai enfin su qu’en faire. Et j’ai gardé l’idée en tête plusieurs mois encore. Sans rien commencer.
Enfin, vendredi, j’ai donné quelques coups de cutter dans ce carton coloré... ainsi que dans un papier cadeau particulièrement beau que j’ai gardé près d’un an (je garde beaucoup de choses en réserve, la plupart finissent par me servir) après qu’il a servi à emballer des livres de Hermann Hesse que mon stagiaire de l’an dernier m’a offerts.



Petit regret, je n’ai pas collé le tout sur un support assez épais, la colle fait un peu gondoler l’ensemble... il va peut-être falloir que je le mette sous cadre rapidement pour le maintenir plat.

Collage #1 (17 x 17 cm)

mardi 25 mai 2021

aux éditions du bras cassé.

J’ai décidé de faire profiter de ma longue expérience tous ceux que cela intéresserait en publiant une série d’ouvrages abordant des thématiques très diverses - mon champ d’expertise est, on le sait, pour le moins étendu.
Le premier de ces ouvrages s’intitulera : Comment perdre avec panache (ou sans) aux échecs ?



Ne faire preuve de grandeur qu’au moment de s’effondrer.



Suivront peu après : Comment se blesser efficacement à la course à pied ? et Comment prendre du poids (sans trop se priver de suivre de très courts régimes) ?

lundi 24 mai 2021

Inchangés

Il les compte, les recompte. En silence. Remuant à peine les lèvres. Sans émettre un son. Une à une, il les compte et les recompte. Lentement. Très lentement. Parvient toujours au même nombre. Irrémédiablement. Ne s’en étonne plus. Ne s’en satisfait pas pour autant. Pas résigné. Alors il compte et recompte. Les compte et les recompte. Quel nombre espère-t-il atteindre ?



Découvrir à La Roche-Guyon...
Que nous y sommes déjà venus.



Quel nombre aimerait-il voir apparaître ? Quel nombre appelle-t-il de tous ses vœux, à genoux, les larmes aux yeux ? Il les compte et les recompte. Les égrène. Il les comptera et recomptera de nouveau... mais leur nombre est invariable. Et il le sait bien. Pourtant, il les recompte. Les perles de son chapelet.

dimanche 23 mai 2021

Et puis, il y a des extra-terrestres...

Mon extrême agilité au bilboquet me promettait un franc succès, l’été dernier, à remplir spectaculairement mes cônes de boules glacées...



Ce matin, au marché, l’organiste barbare (comment dit-on ? Barbarorganiste ?), accompagné de son instrument à manivelle, chantait Bénabar et Indochine. Modernisation de son répertoire ? Ou ces chansons qui parlent des films de De Funès et d’une conversation sélène sont-elles enfin devenues totalement ringardes ?



... mais on s’est plaint...
il y avait des fils dans le sorbet.

samedi 22 mai 2021

Gras Double

Après un week-end (prolongé - un "pont") de l'Ascension passé à s'éclater le vide chez mes parents - et en tenant compte du fait que nous n'étions (enfin, surtout moi) déjà pas très fit à notre arrivée à Strasbourg - nous avions besoin de suivre un bon régime pour retrouver une ligne moins courbe. Au moins deux ou trois semaines de régime.
Heureusement, ici, nos semaines ne durent qu'une journée...



Je suis végétarien. Strict... mais indirect.
Je ne mange que des herbivores.



Sur l'alcool aussi nous avons décidé de faire un effort. Juste une bière, les vendredi et samedi soirs. Une seule, pas plus...
Ouf, j'ai trouvé des bouteilles de 2 L...

vendredi 21 mai 2021

Chutes avec rimes

Noyer son amoureux,
Couler des jours heureux.



Croire inventer des mots...
Qui sont déjà dans le dico.



Et noyer son chagrin,
Dans ses larmes, le matin.

jeudi 20 mai 2021

Numéro 870

Aujourd’hui, c’est décidé, je n’écrirai pas de billet...



... voilà c’est fait.



Enfin, non, ce n’est pas pas fait... donc c’est fait.

mardi 18 mai 2021

Peine

J’ai parfois l’impression de porter tout le poids du monde sur mes épaules.
Or, le monde est lourd, très lourd... c’est donc que je suis bien plus costaud que j’en ai l’air... et ça me rend heureux...



J’ai lu d’un article du Monde que, selon une étude récemment parue, travailler plus de 55 heures par semaine accroît le risque de décès prématuré... je continuerai donc de ne prendre aucun risque pour ma santé et me tiendrai le plus loin possible de ce nombre.



... puis je me rends compte que ce n’est qu’un volumineux atlas dans mon sac à dos.



lundi 17 mai 2021

La Roulette Russe (32)

Les fans réclament le retour de la Roulette Russe. Ils sont en manque, n’en peuvent plus d’attendre.
Je dois donc leur faire plaisir, les contenter. Chercher de nouvelles idées... Me creuser la tête. Littéralement.
Ce qui a peu ou prou les mêmes conséquences que de s’y tirer une balle : un trou.



Ceux qui assistent pour la première fois à une compétition de Roulette Russe sont toujours étonnés par le silence qui règne dans les tribunes. Les supporters seraient déçus de ne pas entendre le son (presque imperceptible) du chien qui heurte le barillet au niveau d’une chambre vide...



... ils s’en voudraient plus encore de couvrir le bruit de la détonation par des clameurs trop poussées. L’amateur de Roulette Russe aime le son et les silences.

dimanche 16 mai 2021

vendredi 14 mai 2021

Bonne aventure (2)

Nul ne peut prédire un futur lointain, m’assure mon oracle. Et cet aveu me rassure quant à son honnêteté. Je ne peux vous renseigner que sur votre destin et sur votre très proche avenir.
Mon oracle me l’a prédit, je finirai millionaire. Je vais gagner le gros lot, la cagnotte de la loterie. C’est mon destin. Quant à savoir quand, c’est plus compliqué. Je dois retourner la consulter chaque semaine pour savoir quand jouer. Chaque semaine je lui demande si cette semaine est la bonne semaine. Pour l’instant, la bonne semaine n’est pas encore arrivée... ça m’économise des grilles de loto.



Natacha m’a appris le mot haplopore il y a quelques semaines. Je n’ai pas encore réussi à le placer dans une conversation et à briller en société grâce à ce fabuleux enrichissement de mon vocabulaire. Je ne désespère pas.



Je lui ai demandé, à l’oracle, si elle jouait, elle-même, au loto. Non, m’a-t-elle assuré. Mon destin n’est pas de gagner le gros lot, m’a-t-elle expliqué, je ne gagnerai pas des millions avec le loto... seulement des petites sommes... très régulières.

jeudi 13 mai 2021

Bonne aventure (1)

Je ne crois ni à la boule de cristal ni en la chiromancie ni au tarot ni en l’hépatoscopie ni en l’astrologie ni en aucune des foutaises que nous servent habituellement les voyants et les extralucides...
... mais l’oracle que je consulte m’a convaincu par son approche bien plus scientifique des arts divinatoires. Scientifique ? Je dirais même mathématique et arithmétique : elle lit l’avenir dans le numéro de série des billets de 50 euros...
Heureuse coïncidence, c’est exactement le prix de la consultation...



Le développement durable ou l’art d’engraisser les lapins.



... elle pratique également la graphologie. Elle peut prédire votre avenir en analysant votre écriture sur un chèque...
... mais c’est plus cher : Cinquante euros n’est en effet pas assez long pour une analyse pertinente... tandis que Soixante-dix-huit euros et quatre-vingt-seize cents permet d’affiner...

mercredi 12 mai 2021

Ciel !

Un (vieux) gribrouillon (tiens c’est joli comme mot-valise) qui se voulait inspiré par Félix Vallotton.


Non, je ne produis pas énormément en ce moment...


mardi 11 mai 2021

Promesse

C'était sur un pont de Paris, le Pont au Change, je crois. Il y a deux ans environ. Un homme assis au sol, sur une couverture, une pancarte Pour Manger, SVP, devant ses genoux en tailleur, faisait la manche. Il interpelle les passants - dont je faisais partie - hilare. Pour dix euros, je vous donne les numéros gagnants de l'Euromillions de ce soir.
Évidemment, personne n'a payé. Pas même moi.



On n'a plus de chocolat ... je vais me servir une téquila.



Comment se fait-il que j'y pense encore, à ce mendiant et à sa promesse de cagnotte du loto ?
Et que, quelque part, je regrette de ne pas les lui avoir donnés, ces dix euros ?

lundi 10 mai 2021

Porte-voix

Test ? Test ? Test ?
Un deux... Un deux... Un deux...



Je ne porte jamais de jaune. Ni de rose. Ça ne me va pas au teint.
J'ai bien fait d'arrêter le vélo : j'étais trop doué.



Non, décidément, ça ne fonctionne pas...
Personne ne m'entend...

dimanche 9 mai 2021

Poker face

Je suis passé maître dans l’art de la dissimulation, expert pour cacher mes sentiments, mes défauts et mes blessures. Je donne le change comme nul autre.
Ainsi, bien que je suis en ce moment totalement épuisé, moralement et physiquement, on me trouve simplement un air très fatigué.



Babar avait un frère : Tribar.



Et, ne vous y fiez pas, je ne suis pas quelqu’un de positif... je suis doublement négatif.




samedi 8 mai 2021

Or is it watching me ?

Lui qui n’a, pour se distraire, d’autre spectacle que le mien, celui de mon corps avachi sur le canapé gris et de mon esprit endormi (pour ne pas dire comateux), il doit bien s’ennuyer...



Vert comme le colza sous la couche de jaune



... alors comment lui reprocher d’être si peu inspiré dans ce qu’il diffuse ?
Pauvre téléviseur, accusé de tous les maux.

vendredi 7 mai 2021

Destination finale

L’impression que mes textes tournent en rond ? Qu’ils ne vont nulle part ? Ne mènent à rien ?
J’ai moi aussi cette impression parfois, que mes textes se perdent en chemin...



Dans la cheminée, la flamme suie la fumée.



...impression totalement fausse évidemment puisque mes textes vont tous dans une direction très précise : vers le point final.
Et ils y vont en lignes droites... j’écris d’ailleurs sur des feuilles à carreaux pour être bien certain de ne pas griffonner de biais.

jeudi 6 mai 2021

Numéro 856

Une retraite bien méritée pour les soldats...



Je me suis coupé avec une feuille. J’aurais mieux fait d’écrire sur une pierre avec un ciseau.



...qui sur le champ de bataille se prenaient une belle branlée.

mercredi 5 mai 2021

Expérience CD #14 et 15

Le 1er mai dernier fut excellent. J’ai fini Grains. L’étape du Tour de Romandie fut à la fois passionnante et rocambolesque. Le PSG a gagné. Dans la foulée, je me suis lancé dans deux nouveaux numéros d’Expériences CD... tout ne pouvait pas non plus être parfait...

Cette fois, contrairement aux deux dernières Expériences CD, je n’ai pas cherché à trouver des titres.

Expérience CD #14 (12 x 9 cm environ)

Expérience CD #15 (14 x 12 cm environ)


mardi 4 mai 2021

Temps long

Le nettoyage de printemps n’en finit pas... dommage que l’appartement ne rétrécisse pas au lavage, ça irait plus vite.



Il faut de la patience dans tout apprentissage, paraît-il... y compris dans celui de la patience ?



Sur mon chevet, les lunettes, elles aussi, ont pris la poussière.

lundi 3 mai 2021

Causes et conséquences et réciproques

La porte en miaulant imite le chat qui grince.
Non, ce n’est pas logique...



Après le repos, un bon boulot bien mérité.



... une porte est un objet, inanimé, sans intention.
C’est donc le chat en grinçant qui imite la porte qui miaule.

dimanche 2 mai 2021

Grains (7/6)

N’as tu vraiment pas envie ?


Ça t’intéresse si peu que ça, le riz ?




Alors pourquoi, à la sortie de la mairie, quand nous nous sommes mariés, ma femme et moi, nous en lancer, à ma femme et à moi, par pleines poignées, au visage, des grains de riz ?



Versailles, 9 mars - 1 mai 2021




Carnet (celui de chevet) de MLM

samedi 1 mai 2021

Grains (6/6)

Non, nous n’avons pas renoncé à la fourchette. J’en ai des frissons et des sueurs froides dans le dos et ailleurs rien que d’y penser... renoncer à la fourchette... et pourquoi pas, tant qu’on y est, nous passer aussi de coton-tiges ? Non, nous ne sommes pas arrivés à de telles extrémités, rassure-toi, inquiet lecteur. Car j’ai trouvé une solution. Une solution pour que nous mangions la même chose exactement, en même exacte quantité, elle, ma reine, ma sublime, et moi, son servant, sa pâle ombre, sans pour autant nous passer de ce noble instrument qu’est la fourchette.

Et tu l’as devinée, cette solution, ma solution, perspicace lecteur. Le titre de ce texte te l’a soufflée, cette solution. Ces grains du titre ne sont ni de sable ni de beauté. Et si moi-même j’ai un grain, un sacré grain même - elle me l’a encore redit, répété, ce matin, ma plus chère lectrice, en lisant Grains, que j’ai un grain... et même un sacré grain a-t-elle ajouté - ce n’est pas de cela dont il est ici question, pas uniquement de cela en tout cas.


Allons-y, parlons du riz... ça fait plusieurs pages que tu attends de savoir où nous mène ce texte, persévérant lecteur... n’abusons pas de ta patience. Je sens déjà chez toi une certaine lassitude.


Le riz, donc, est le plus parfait des aliments. Le seul adapté au couple moderne où la femme et l’homme et l’homme et la femme sont sur le même pied d’estale. Non seulement, il se mange, le riz, à la fourchette - j’insiste - ou, tout du moins, il peut se manger à la fourchette, mais, surtout, il permet, le riz, une égalité nutritive totale, précellente (mot trouvé dans mon dictionnaire de synonymes) entre les conjoints convives. Égalité à la fois en masse et (note, vigilant lecteur, que j’ai souligné le « et ») en nombre. En masse totale. Et en nombre de grains. Comment rêver mieux ? Nous ne mangeons plus que du riz.

Les petits pois aussi, me diras-tu, tatillon lecteur, on peut les compter et les peser. Les petits pois aussi permettent d’atteindre la parfaite répartition en assiettées ou en bolées strictement identiques (car le riz, souvent, nous nous le servons dans des bols, mon amlmour et moi) t’apprêtes-tu à rétorquer. Certes non. Deux grains de riz issus du même paquet diffèrent infiniment moins l’un de l’autre que deux petits pois fraîchement écossés de la même gousse. Ce n’est pas moi mais Mendel, Gregor de son prénom, l’inventeur (au sens de découvreur) de la génétique, qui l’affirme. C’est ce qu’on appelle un argument d’autorité... tu ne peux donc rien répondre, caquettement rabattu lecteur. Il était, de plus, moine catholique, le Gregor : même Dieu est avec moi sur ce coup. Et, s’il est besoin d’ajouter quoi que ce soit encore, les petits pois, ma gourmandine, elle n’aime pas ça. Encore moins en boîte avec des carottes. En conséquence, seul le riz nous permet une excellente indistinction.

Je t’en prie, agaçant lecteur, ne reviens pas à la charge. Ne viens pas me parler de pois chiches, de lentilles corail (écrit-on lentilles corails ? dit-on lentilles coraux ?) ou du puits, de maïs ou de semoule... ou de quoi que tu imagines puisse se consommer en grains... car je ne pourrai alors pas t’opposer les goûts et les couleurs de ma lumineuse compagne (elle aime particulièrement les pois chiches) et je me trouverai gêné, empêché dans la poursuite de mon texte irizé...


J’y pense - peut-être deviens-je paranoïaque à force d’être mon principal lecteur - ne serait-ce pas ton but inavoué, ton objectif caché, ta volonté secrète, traître lecteur, de saborder saboter ce texte ? Ce texte à deux doigts (l’index et le majeur), tu le pressens, de prendre un virage que tu n’apprécies guère. Ce texte, tu le redoutes, proche d’emprunter le chemin de Pinces dont tu ne gardes pas un bon souvenir. Proche de se transformer en simple liste vaguement humoristique des différents types de riz, rond, arborio, carnaroli, thaï, basmati, à sushis, complet, zizanie des marais (qui n’est pas un riz stricto sensu), etc. et de leurs avantages et inconvénients. Proche de se gonfler de pages et de pages de fausse logique pas si subtile, d’aligner les sophismes pas aussi habiles que MLM ne l’escompte et de situations au comique finalement limité...

N’as-tu pas envie que je te raconte que nous ne préparons ni riz au lait ni risotto ni riz gluant ni aucune recette dans laquelle les grains de riz s’agglomèrent à la cuisson, parce qu’il devient alors impossible ou presque de les compter, les grains de riz, et de les répartir égalitairement, les grains de riz ? Et que nous ne servons plus que des plats de riz, seulement cuit à l’eau, à la créole, pas pilaf, sans accompagnement carné ou piscicolé ou léguminé, ni en cantonnais ni en salade niçoise, ni en paella ni en poule au riz (pourtant mon plat favori, préféré) car le riz colle inexorablement à tout ce qui l’accompagne et que je passe mon temps à rechercher les grains manquants du décompte final ?

N’as-tu pas envie que je te raconte comment je compte les grains avant cuisson, pour que leur nombre soit non seulement pair mais aussi divisible par 3, 4, 5, 6... des fois que nous en laissions 20 ou 30 ou 33,33333333 ou 40 % sur le bord de l’assiette par manque d’appétit... et que je te confirme que je recompte les grains après cuisson et que systématiquement il m’en manque, des grains de riz, et que je les cherche partout, ces grains manquants, dans le fond de la casserole, dans la passoire dans laquelle je les ai égouttés, les grains, sous la passoire dans laquelle je les ai égouttés, les grains, car il arrive toujours que quelques grains passent à travers les trous de la passoire dans laquelle je les ai égouttés, les grains, que je les cherche dans l’évier et jusque dans le siphon... mais qu’il en manque toujours et que je suis obligé d’en faire recuire, des grains, quelques grains, pour rétablir mon compte... mais qu’à nouveau, le plus souvent, j’en perds encore, des grains... et qu’il m’arrive, parfois, quand je suis pressé, vraiment pressé, de tricher et de couper en deux quelques grains pour rétablir le compte et le partage équitable et que j’ai l’impression alors de couper les cheveux en quatre...