dimanche 5 juin 2022

Trois jours d’absence

Pas totalement lassé de dessiner des verres, je dessine pourtant des tasses, une tasse.
Sur la table basse, trois petites tasses blanches. Anses à tête de chaton. Ou de chat.
Sales. Trois cafés.
La mienne, de seize heures, seize heures trente. Accompagnée de la dernière part de chinois industriel acheté la veille ou l’avant-veille.
Et deux de la veille au soir. Des décas d’après le dîner. Une pour Natacha. Une pour moi.

Natacha ne rentre pas ce soir.
Une seule tasse s’ajoutera.


Je ne comprends pas.
Natacha n’est pas là.
La vaisselle sale continue de s’empiler dans l’évier.
Les plantes continuent de grandir à vue d’œil, continuent d’envahir l’espace libre.
Souris continue de réclamer à manger à toute heure.
Les voisins du dessus continuent de faire trembler mon plafond.
Les copies à corriger continuent de s’accumuler au pied de la table basse.
Natacha n’est pas là.
Je ne comprends pas pourquoi le monde continue de faire comme si ça ne changeait rien.



Je hais le téléphone.
Les silences y sont insupportables.



Natacha de retour.
Un festin de pâlins.
Et une bouteille de vin sicilien. Je n’en ai pas trouvé de crétois.
Pour accompagner eliopitta et autres feuilletés grecs, tzatziki et houmous et tomates fraîches.
Une mousse au chocolat. Et deux cafés, deux décas.
Je laisserai les deux tasses toute la nuit sur la table basse.


La nuit sera moins seule.
Le réveil sera moins rude.



Il va pleuvoir tout le week-end à Versailles. Pas chez nous.



J’aime dessiner des verres, je crois. Je ne sais pourquoi.
Ça me semble idiot, quand j’y pense.
Alors, je n’y pense pas.

Aucun commentaire: