Ce portrait en pied de moi, accroché dans le couloir,
Je le déteste, je ne le supporte plus,
Cet air tour à tout arrogant, farouche, dédaigneux,
Selon l’angle sous lequel on le regarde,
Et qui semble suivre des yeux
Telle Mona Joconde le spectateur qui se déplace,
Semble me suivre des yeux, moi
Qui me déplace pour lui échapper,
Échapper à cette idée saugrenue
Et narcissique, pensez ! Un portrait en pied, de moi
Que je n’ai pas eue moi-même
Mais qu’on m’a imposée, cette idée
Je ne sais plus qui s’est un jour mis en tête
Que ça me plairait un portait de moi
En pied qui semblerait m’observer
Dès et où que je me trouve dans le couloir,
Dans en quelque sorte la fenêtre de tir
Non je n’en peux plus de cette image
Il faut que j’agisse
Je brise le miroir