Dans la rue entre la place des bancs et la place St Michel, un traiteur. Qui vend des pommes dauphines, des tomates farcies, du bourguignon, des souris d’agneau à l’ail… qu’il n’y a plus qu’à faire réchauffer.
C’est très désuet comme boutique. D’ailleurs, la clientèle n’est pas de toute première jeunesse.
Je ne sais pourquoi, ça me rassure que des gens encore achètent leurs repas dans ce genre d’endroit. Oui, rassure. Je ne sais pas de quoi.
Plus tard, chez Monoprix. Deux clients. Un grand dadais à bonnet et pantalon baggy, la vingtaine. Marche comme un culbuto, en oscillant de droite à gauche et de gauche à droite, ne semble pas quoi faire de ses grands bras. Une petite grosse à cheveux raides et sales couleur aubergine coupés monacalement (à la tonsure près), en doudoune fermée jusqu’au col. La quarantaine.
Lui : vas-y, t’as vu les prix ? T’achètes un truc ici, c’est un transfert de foot…
Elle, fou rire.
Lui : regarde, j’ai une idée, j’ai du sucre en poudre à la maison, on peut prendre du fromage blanc, ça tombe trop bien…
Elle : on le prend ou pas le burger, là…
Lui : attends, je me rappelle, j’ai des knackis aussi à la maison, en fait
Je repense à La Traversée de Paris. Salauds de pauvres. J’ai un peu honte d’une telle pensée. Non, ce n’est pas vrai, je n’ai pas vraiment honte. Ou plutôt, si, j’ai honte de ne pas avoir honte d’une telle pensée…
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