Collège

Je vais cesser d’évaluer mes élèves à travers des devoirs surveillés (également appelés devoir sur table, interrogation écrite…). Il n’y a rien de plus inéquitable et de plus injuste qu’une interro en classe…

… tout le monde en effet ne peut pas avoir en classe

un voisin doué en mathématiques sur lequel copier.

Ma plume peine également à tracer les j, les g, les p, les q… privée de hauteur, mon écriture est également privée de profondeur… plat, vous dis-je… Waterman, morne plaine.

Je n’ai pas envie d’écrire sur ce blog à propos du collège et de ceux qui le hantent… mais c’est ce que j’ai sous le nez le plus clair de ma journée, c’est forcément ma principale source… on ne fait pas toujours ce qu’on veut, on n’écrit pas toujours ce qu’on veut.

Bruits collégiens

Je ne comprends pas l’intérêt de la sonnerie pour marquer la fin de l’heure de cours. Le boucan des élèves dans les couloirs lors de l’interclasse est un signal suffisamment explicite non ?

J’use mes plumes rapidement. Il faut croire que je les maltraite, mes plumes, que j’écris mal - et encore, je ne parle ici que de calligraphie. Ainsi mon dernier Waterman, quelques mois à peine, peine désormais à tracer mes traits verticaux (les l, les t, les b, les d…) quand j’écris trop vite. Il faut que je m’y reprenne à plusieurs fois et lentement pour former correctement la lettre sur la page. Si je suis pressé ou dans un élan créatif qui exige une certaine vivacité, je suis condamé à une écriture horizontale, plate, plan-plan.

J’entends des applaudissement fournis dans la salle à côté de la mienne. Je ne suis donc pas le seul prof à ne pas prendre mon rôle au sérieux et à le confondre avec un one-man-show, avec du stand-up.

La biffe

J’ai l’impression en ce moment de rayer, biffer, supprimer davantage que je ne produis. Encore quelques semaines à ce rythme et je n’aurai jamais rien écrit.

Ce n’est pas tous les jours - j’ai, du moins, l’impression que c’est plutôt rare - que j’utilise un futur antérieur - j’en profite.

Et quand j’aurai tout rayé, tout gommé, tout éliminé, en poursuivant sur le même rythme, dans le même élan, peut-être pourrai-je inventer l’écriture négative.

Étranges élèves

Il flotte. Les élèves restent sous le déluge, discutent, traînent dans la cour comme si de rien n’était. Ils arrivent en classe trempés, leurs affaires (livres, cahiers, trousse…) gorgées d’eau.

Et je me demande… à partir de quel âge la pluie apparaît-elle comme une gêne ?

Plagier des vieux textes oubliés de tous ? Non, ce serait malhonnête…

… je vais me contenter de les copier et de mettre mon nom en bas. J’assume le vol.

Les élèves aiment tellement leur smartphone que les autoriser à utiliser en classe la fonction calculatrice de celui-ci leur procure un bonheur immense, qu’ils manifestent bruyamment. Oserais-je parler de jouissance ?

Il y a quelque chose qui m’échappe.

Domaine public

J’ai acheté ces derniers temps des éditions originales de livres indisponibles depuis des décennies…

… des livres à plagier librement.

J’ai pressé plusieurs fois sur la touche F5 de mon clavier pour actualiser la page.

Rien n’y a fait…

…les nouvelles du monde sont toujours aussi déprimantes.

Cet ouvrage est épuisé indique l’éditeur…

… alors que, s’il n’est pas réédité, c’est probablement parce que les lecteurs sont lassés.

Tic tac tic tac

Il me reste un mois… ce qui est énorme… mais pas assez, comme d’habitude.

Projet de couverture

Pause

Petite pause ici aussi.