mercredi 31 juillet 2019

Expériences CD (2)

Suite des expériences CD, à l'huile (#4 et #5) et à la gouache (#6).

expérience CD#4
(13 x 13 cm)


expérience CD#5
(13 x 13 cm)


expérience CD#6
(10 x 8 cm)

mardi 30 juillet 2019

No God, Only Religion

J'ai bu trop de vin de messe, ma foi est atteinte : une cirrhose...



Mon athéisme est une véritable foi, bien plus insensée et, donc, bien plus impressionnante que celle des croyants : je n'ai, après tout, aucune preuve de l'inexistence de Dieu.

lundi 29 juillet 2019

Non-sens giratoire

En voiture, je suis toujours dérouté par le panneau "Toutes directions" que l'on trouve à de nombreux croisements. Cela signifie-t-il que l'autre route, celle qui ne suit pas le sens de la flèche "Toutes directions", ne mène nulle part ? Que l'emprunter serait tout simplement faire fausse route ?


De plus, l'indication "Toutes directions" ne peut être que fausse. En effet, pour retourner d'où l'on vient (ce qui est assurément une direction), il ne faut pas suivre le "toutes directions" mais plutôt faire demi-tour...


L'autre jour, aux Sables, nous cherchions un fleuriste. Nous avons donc logiquement suivi le panneau "Toutes Directions"... eh bien, il semble qu'un fleuriste ne soit pas une direction... car la route indiquée par ledit panneau, même après des kilomètres et des kilomètres à travers la Vendée, ne nous a menés vers nul marchand de fleurs... on a dû se débrouiller autrement et s'en remettre au hasard...

dimanche 28 juillet 2019

La Montre (2.18)

Trois phrases et demie...

et encore, je suis généreux
en comptant le demi

Réponse indigente, insuffisante, indigne d'un homme à l'allure si convenable,

entendez morne

indigne d'une maison de confiance. L'horloger

le post-vendeur,
pas le vendeur ni le réparateur
ni le fabriquant

cherche à minimiser l'affaire, à la ramener au rang de broutille, d'épiphénomène, de non-événement. Or, que peut-on chercher à minimiser ? Uniquement ce qui est grand, important, immense, imposant. Quel intérêt aurait-on à rendre plus petit ce qui déjà serait infime ?
La clé, la solution se trouve donc dans les nuances, dans la retenue de l'horloger

le post-vendeur, pas les autres

dans son laconisme, dans ce probablement tout en discrétion et précautions et doutes et soupçons semés, dans ce hein ? un rien vulgaire, grotesque, déplacé dans la bouche d'un homme à l'allure si convenable

comprenez morne

ce hein ? destiné à susciter le rire sain, sonore, un peu gras hahaha hihihi hohoho

étrangement personne ne rit
en faisant huhuhu

qui dédramatiserait la situation, détruirait son sérieux, ferait passer mes questions et mes exigences et mes demandes pour de simples élucubrations, des divagations, des idioties... La solution est dans ce probablement, dans ce hein ?, l'important est dans ces deux mots.


[Jeudi 18 juillet 6h54 : j'arrête ici La Montre, sans autre préavis...j'ai laissé tels quels les quelques billets déjà rédigés mais je ne poursuis pas... il est simplement temps pour moi de passer à autre chose... pour mieux repartir, sur des bases nouvelles]

vendredi 26 juillet 2019

La Montre (2.17)

Mentalement,

je ne vais tout de même pas
me découper en petits lambeaux
la peau de l'avant-bras

j'essaie d'isoler chaque phrase de l'horloger

le réparateur ou le post-vendeur
pas le fabriquant ni le vendeur

chaque mot, chaque syllabe, chaque geste, chaque intonation et d'en tirer la sève, l'essence, la substantifique moelle. C'est un travail qui requiert, exige, impose une attention extrême, une précision de moine non fait par l'habit, une concentration sans faille. Je ne me laisse pas distraire. J'ignore, je ne réponds pas à ce voisin encore non formellement identifié

je soupçonne -
après une étude approfondie
de la plomberie de l'immeuble
et de la propagation des sons
à travers les tuyaux de plomb et d'étain et de cuivre -
le cordonnier (mal chaussé) à la retraite
du sixième étage droite -

qui, dès que la température chute et que je me vois contraint d'augmenter fortement le chauffage dans mon appartement ouvert aux quatre vents,

il faut vraiment que je songe
à faire réparer
les vitres cassées
de mon appartement

tape, cogne, martèle, plusieurs heures durant, sur la tuyauterie des radiateurs en fonte, en morse, de longs messages émaillés de fautes de frappe,

je suis parfois obligé
de remplacer plus des trois quarts
des longues par des brèves
et des brèves par des longues,
de supprimer et d'ajouter des signes
par dizaines, centaines, milliers
pour que le texte ait un sens -
le décodage me prend des heures,
des jours, des semaines, des mois...

où se mêlent de façon assez confuse

et, donc, passionnante, exaltante, revigorante

diverses considérations sur l'entomologie, l'homéopathie, la physiognomonie et la transmutation du magnésium en francium.

jeudi 25 juillet 2019

Zoizos

Mon perroquet se déplume.
Coquet et fier, il cache sa calvitie sous une perruche.



La chouette effraie surtout quand elle hulotte.

mercredi 24 juillet 2019

Suprématisme (3)

Contrairement à la série I et à la série II, je n'en ai fait que deux selon ce modèle.
NB : ce sont les photos qui sont prises de travers (hommage à une photographe que j'aime par dessus tout), les gouaches sont parfaitement droites...

(24 x 32 cm)

(24 x 32 cm)

mardi 23 juillet 2019

La Montre (2.16)

Le retour par les rues où la circulation s'est à présent levée et occupe, obstrue toute ou grande partie de la largeur de l'asphalte

quitte à progresser au ralenti -
j'ai tout mon temps, autant me servir
de la minute
que j'ai d'avance -
je privilégie les trajectoires les plus droites,
les plus rectilignes ;
slalomer à bicyclette
entre les automobiles et les cars et les camionnettes
et les scooters et les bus et les motos
me semble bien trop hasardeux, périlleux, dangereux
pour que je m'y essaye, que je m'y risque,
je n'ai rien d'une tête brûlée

et pollue chaque décibel de l'espace, de l'environnement sonore de ses échanges de klaxons et de ses flots d'insultes et d'insanités proférées,

le vélo que j'ai volé
est dépourvu de sonnettes -
vecteur bien connu
d'instabilité et de déséquilibre -
je me vois dans l'obligation de
redoubler d'inventivité et d'intensité
dans les obscénités que je lance
à mes compagnons de routière infortune
embouteillés dans leurs voitures

me ramène à ma propre solitude. Je vais devoir me débrouiller, me dépatouiller avec ce que je sais et ce que je devine, avec les quelques mots et les quelques gestes qui m'ont été abandonnés comme autant d'indices, de petits cailloux blancs sur la voie de l'explication.

lundi 22 juillet 2019

Commentaires

J'essaie de répondre à tous les commentaires de mes lecteurs sur mes deux blogs - ça ne me demande que peu de travail...


Puisque j'y réponds, à ces commentaires, puisqu'un dialogue, un échange est susceptible de s'installer, ne devrais-je pas les inclure, ces commentaires et mes réponses à ces commentaires, dans le futur volume "Correspondances" de mes Œuvres Complètes ?


Si oui, il va donc falloir en prévoir un, un volume "Correspondances"... je ne l'avais pas vu venir, ce volume, moi qui n'en entretient aucune...

dimanche 21 juillet 2019

La Montre (2.15)

Seule la légère crispation de la bouche aux commissures, la déconcertante, surprenante, étonnante grimace déformant subtilement, imperceptiblement, à deux reprises, le visage de l'horloger à l'allure habituellement si convenable,

entendez morne

lorsque j'évoquai la minute

soixante secondes,
soixante mille millièmes,
60 000 !
rendez-vous compte, Horloger -
Horloger, c'est ainsi que je l'appelle,
l'horloger (le vendeur et le réparateur et le post-vendeur,
pas le fabriquant)
je ne connais ni son patronyme ni son pseudonyme,
s'il en fait usage d'un -
60 000 !
ce n'est pas rien,
ce n'est en rien négligeable ou dérisoire ou minime

d'avance de ma montre,

qui, par conséquent, Horloger,
n'en est pas une,
pas une stricto sensu...
et c'est pourtant bien une montre,
une montre véritable et entièrement montre
dans toute la précision de la définition
de ce que doit être une monte,
que vous, oui, vous, Horloger,
m'avez vendue
que vous prétendiez me vendre,
vous, une pourtant maison de confiance...
ai-je eu tort de me fier à votre réputation ?

ce vice caché

mais, Horloger, j'ai les preuves
indéniables, indiscutables,
des enregistrements sonores et vidéos,
des photographies, toute une ramette de papier
noircie de diagrammes et de tableaux et de graphiques
où ne s'étirent, où ne s'étendent que des lignes
résolument et absolument droites,
sans une inflexion,
et j'ai, Horloger,
le témoignage d'un client pince-sans-rire
et par conséquent plus si rare
qui a accepté que je consulte son oignon -
ne serait-il pas,
à bien y réfléchir,
horloger lui-même, ce client,
au moment où il m'indique l'heure ?
s'il ne faut pas que je tombe dans la paranoïa,
(il n'y a pas de complot des horlogers contre ma personne)
il faut tout de même que je reste sur mes gardes -
et j'aurais, Horloger,
la possibilité d'étayer immédiatement mes accusations,
à l'horloge parlante,
si vous n'aviez opportunément cloué ce panneau
Privé, Défense d'Entrer
sur la porte qui mène au téléphone

qui certainement peut-être en cachait d'autres

qui pour l'instant, Horloger,
ne sont pas ma préoccupation,
n'essayez pas de me détourner l'attention,
chaque chose en son temps,
gardons-en pour plus tard,
chacun voit mardi à sa porte et
l'avenir appartient à ceux qui se lèveront demain

et lorsqu'il me proposa mielleusement, obséquieusement, servilement de remettre à l'heure ma montre, résiste à la traduction littérale, en noms et adjectifs et adverbes suffisamment pertinents et évocateurs.

[L'auteur, dans son tapuscrit, a ici rayé un paragraphe amphigourique et circonvolutoire sans pour autant le remplacer... Nous avons choisi de respecter sa volonté dernière et de conserver la transition un peu abrupte avec la suite.]

Ce sourire de l'horloger, je ne peux l'accepter que comme un sourire de connivence.

samedi 20 juillet 2019

Fly me to the moon

Demain nous fêterons le cinquantenaire d'un des films les plus célèbres du XXème siècle : Apollo XI.


Dire que certains adeptes de la théorie du complot croient et essaient de nous faire croire que l'on est vraiment allé sur la Lune... et que le film avec Neil Armstrong n'a pas été fait en studio...
Se rendent-ils compte du budget astronomique, de la prouesse technologique que cela représenterait d'aller sur notre satellite ? Et avec tout cet argent, avec toute cette science, ils auraient sorti ces images tremblantes, mal éclairées, mal contrastées, mal cadrées ? Sans un zoom, sans un travelling, sans plongée ou contre-plongée ? Ils auraient sorti, disons-le, un film amateur, de moins bonne qualité visuelle que celui de Kubrick sorti l'année d'avant ? Un peu de logique, s'il vous plaît...


Et puis honnêtement, avec tout le respect que j'ai pour The Voice, Ligeti c'est bien plus impressionnant que Sinatra...


Le plus dommage avec Apollo XI, c'est qu'ils aient fait autant de suites... C'est typique de l'industrie du cinéma américaine, dès qu'un film marche, on le transforme en franchise... Parmi ces suites, Apollo XIII  était particulièrement raté et ennuyeux... comme tout film avec Tom Hank finalement (non, je ne regarderai plus jamais Seul au Monde...)



Pendant ce temps-là, j'en suis à 200 billets publiés et personne n'applaudit l'exploit...

vendredi 19 juillet 2019

La Montre (2.14)

Sans y prendre garde, j'ai subtilisé, volé, piqué le stylo à bille rétractable de l'horloger,

pas le fabriquant,
le vendeur ou le réparateur ou le post-vendeur

voilà que je deviens, voilà que je me découvre kleptomane.

cette affaire décidément
ne fait pas ressortir que
le meilleur de moi-même

Assis sur le bord de la chaussée, le plus fidèlement possible, en appuyant fortement sur la bille pour que les marques sur la peau, petits hématomes, survivent quelques jours à l'effacement de l'encre par l'eau savonneuse du bain que je compte prendre ce soir si j'en ai le temps,

ce n'est pas parce que j'ai une minute d'avance
que j'ai pour autant une minute à moi

je note, transcris, retranscris les paroles de l'horloger, ses trois phrases et demie de mépris et de...

non, n'anticipons pas sur les interprétations,
contentons-nous pour l'instant d'une triste objectivité...

afin de n'en rien oublier, ni une pause entre deux mots, ni un postillon, ni l'accent vaguement chantant que l'horloger

sa famille, à l'horloger,
le vendeur et le réparateur et le post-vendeur,
pas le fabriquant,
a immigré il y a douze générations seulement

imprime à ses fins de phrase et pour lequel j'improvise un système de notation à base de divers signes cabalistiques

∫ ∑ ∈ ∇ ∂ ∀ ⇔

découverts dans un livre de mathématiques choisi au hasard et lu sans en comprendre un traître mot à la bibliothèque municipale un jour où il faisait trop froid pour que je reste chez moi

il faut vraiment que je songe à remplacer
les vitres brisées de mon appartement

et que j'utilise avec la liberté créatrice du béotien.

jeudi 18 juillet 2019

Succès

Allez plus qu'une toile et j'en aurai vendu de mon vivant autant que Vincent Van Gogh.
Quant à John Kennedy Toole, j'ai publié autant de livres anthumes que lui.
Le succès n'est qu'une question de point de vue.


J'espère n'être jamais un peintre à succès. Cela signifierait que j'ai vendu des toiles. Rien que l'idée de me séparer de mes croutes me brise le cœur... je n'ose imaginer si ces toiles étaient réussies...

mardi 16 juillet 2019

La Montre (2.13)

Désorienté l'horloger ? Certainement pas. Au contraire, c'est moi, qui fut choqué, interloqué, sonné... C'est moi qu'il, l'horloger, a réussi à choquer et à interloquer et à sonner en expédiant la réponse à mon discours de huit minutes et cinquante deux secondes

à ma montre
qui n'en pas une stricto sensu

en trois phrases et demie.

et encore je suis généreux
en comptant le demi

Je lui présente, je lui offre huit minutes et cinquante deux secondes de réflexion, d'émotion, de poésie, de théâtre, d'humour noir, de bons sentiments, d'arts du cirque, de mimes, de jeux de mots, de chants diphoniques, de musiques tribales, de stand-up, d'extraits du code du commerce, du code pénal, du code du travail, du code la route, de questionnements et d'interrogations philosophiques et métaphysiques et eudémoniques, de hurlements, de hululements, de roucoulements, de sifflotements, de rimes riches et de rimes pauvres, d'alexandrins, de zeugmas, de chiasmes, de chleuasmes, d'anaphores, de prétéritions, d'engueulades, de réconciliations, de rires gras, de sanglots, de regards appuyés, attendris, sévères, de clins d'œil, de mouvements incontrôlés, de tics (sans tacs), d'incantations, d'enchantement, je plaide, j'argumente, je supplie, je pleure, je ris (jaune), je vide mes tripes et mes boyaux et ma vessie, j'explose, je me contiens, je me tords les doigts, je me griffe, je me mords, je tire la langue, je crache, je pète, je me frappe, je le gifle, je me blesse, je me mets à nu, je me fous à poil, je vomis ma haine, mon petit déjeuner, je maudis, j'excommunie, je me roule par terre, je mens, j'invente, j'exagère, je minimise, je fais mon mea culpa, mon autocritique, je me défends, je prie, j'en appelle à qui de droit, à la générosité, à la fraternité, à la justice, à Satan, à Dieu, à tous ses Saints, à Buddha, à Mahomet, à Shiva, à Zoroastre, à Babnesh, à Galatek, à William Faulkner, à Salvador Dali, à Lamartine, à Noel Gallagher, à la clémence, à la présidence de la République et du Sénat et de tout un tas de Commissions et, lui, que m'abandonne-t-il en retour ? et lui, que me laisse-t-il en échange ? Que me valent mes huit minutes et cinquante deux secondes d'efforts, de mains tendues, de lyrisme, de rhétorique, d'amour du prochain, d'haine de l'étranger, de menaces à peine voilées, de coups bas, d'éloges sincères, de baisers fougueux, de caresses intimes, de recherche de compromis, de promesses à la vie à la mort, de scarifications, de sang versé et de larmes séchées et de fluides échangés ? Quoi ? Combien ? Trois phrases et demie. Et encore, je suis généreux en comptant le demi...

Une minute d'avance, vous dîtes ? Effectivement... C'est probablement juste une erreur de ma part, hein ? ... Désirez-vous que je la remette à l'heure ?

lundi 15 juillet 2019

Sports

Quand on regarde Wimbledon, on comprend aisément pourquoi ce tournoi de tennis est considéré comme le plus prestigieux au monde : il faut être un joueur très complet, qui s'adapte facilement à toutes les surfaces et à toutes les conditions pour remporter une épreuve qui commence sur herbe et finit sur terre.



Le Tour de France cycliste arrive aujourd'hui à Albi... Décidément après le football et le handball, le Cathare n'arrête pas d'investir le sport hexagonal...

dimanche 14 juillet 2019

La Montre (2.12)

J'ai cette fois eu la présence d'esprit de noter le temps écoulé. À ma montre.

je ne peux affirmer que le même temps
s'est écoulé à l'heure officielle,
celle du quatrième top (ou bip, peu importe),
je n'avais à disposition aucun téléphone,
aucune ligne directe vers l'horloge parlante -
l'accès à l'arrière-boutique
m'était interdit par un panneau
Privé, Défense d'Entrer
cloué sur la porte -
quant aux montres, pendules, horloges et oignons
vendus dans cette boutique
où m'a été vendue une montre
qui n'est pas à l'heure,
comment accorder de la confiance
à l'heure qu'ils affichent -
c'est bien là le sens de ma visite

Huit minutes et cinquante deux secondes d'un monologue que je pensais fort habile... d'un discours, d'une diatribe, d'un emportement, d'une tempête... majoritairement hurlé, beuglé, crié... avec de courts passages murmurés, marmonnés, chuchotés, presque éteints... le contraste entre les déchaînements de violence et les instants de calme glaçant était censé désarçonner l'horloger, cet homme à l'allure si convenable,

entendez morne

lui ôter toute capacité de résistance, anéantir chez lui tout velléité de d'obstruction, de débat, de négociation et l'amener à me livrer sans retenue les excuses et les explications pour lesquelles je m'étais déplacé jusque la boutique.


Que mes effets n'aient pas été si réussis, pas assez travaillés - je soupçonne l'horloger

le réparateur, pas le vendeur
ni le fabriquant

d'avoir volontairement laissé ce stylo à tic-tac sur le comptoir pour gâcher mes dernières répétitions ; comment ai-je pu tomber dans un piège aussi grossier ? - ou que l'horloger ait subi, au cours de sa formation d'horloger, un entraînement long et poussé pour résister aux clients de mon espèce, je ne pourrais l'affirmer... Toujours est-il que l'horloger

le post-vendeur,
le responsable de l'après-vente,
pas le vendeur ni le réparateur -
l'horloger est décidément
aussi cumulard qu'un politicard

ne s'est en rien laissé démonter, n'a montré aucun signe de fébrilité pendant mon allocution, m'a écouté sans sourciller, a patiemment attendu que je sois à court de synonymes et de revendications et d'imprécations pour lâcher une réponse des plus laconiques... et ne m'a même pas suivi, poursuivi quand je quittai vivement, bruyamment sa boutique, claquant sans me retourner la porte vitrée dans une bruit de verre brisé.

ça me rappelle,
il faut que je pense
à faire réparer les fenêtres
de mon appartement

samedi 13 juillet 2019

Médoc (2)

La première image est une vue depuis la terrasse de Château Réal...
Personne n'a réagi l'autre jour... J'ai dit que Château Réal était À VENDRE... Le message n'est pas assez clair ?

Saint Seurin de Cadourne (Gironde)
Carnet de voyages

Saint Seurin de Cadourne (Gironde)
Carnet de voyages

vendredi 12 juillet 2019

La Montre (2.11)

J'improvise une dernière répétition pour me donner du courage et n'oublier aucune des questions, aucun des reproches que, chemin faisant, j'ai préparés, formulés, verbalisés à l'attention de l'horloger.

le vendeur, pas le réparateur -
je dois être capable de ne m'adresser
qu'à une seule des deux facettes de l'horloger ;
mon bla-bla, calibré
pour un seul interlocuteur,
perdrait grandement de son efficacité,
de sa force, de sa puissance
opposé à deux adversaires -
ni le fabriquant

Ma logorrhée est parfaitement au point, impeccablement ciselée. Aux envolées lyriques succède le terre-à-terre, l'anodin se mêle au grave, les plaisanteries côtoient le sérieux, le tout en un réseau de pièges, de sous-entendus et de non-dits que j'espère inextricable.

Toute intervention orale de qualité étant avant tout affaire de rythme, j'utilise pour cette répétition, en guise métronome, le déclic du mécanisme d'un stylo à bille rétractable, à la recherche de la parfaite scansion. L'outil, ce stylo muni d'un bouton poussoir qui permet de faire sortir ou rentrer la bille, n'est cependant néanmoins malheureusement pas le plus adapté pour ma générale. En effet, la bille, selon qu'elle descende ou qu'elle monte à l'intérieur de son cylindre de plastique, émet des sons tout à fait dissemblables, de sorte que le clic-clic auquel je m'attendais n'affiche pas la régularité escomptée - j'ai la désagréable et perturbante et déconcertante et troublante et déroutante impression d'être confronté à un authentique tic-tac.

Très vite, la très nette différence de sonorité entre l'aptitude et l'inaptitude à écrire du stylo me permet de connaître à l'oreille uniquement, sans avoir à regarder en direction de mon pouce, la position de la bille et du bouton poussoir. Les yeux fermés, fasciné

tic (ou tac)
la bille vient de descendre
le ressort du mécanisme est comprimé
tac (ou tic)
la bille est remontée
le ressort du mécanisme est détendu

par cette expérience de synesthésie,

sensation entièrement nouvelle pour moi -
il faut vraiment que je me procure
un peu de LSD

je perds le fil de ma répétition... je profite... je jouis d'un trop rare instant de confusion, d'apesanteur...



Le retour sur terre après un temps que je suis bien incapable de déterminer

il s'agira de ne pas
renouveler cette erreur
trop souvent

prend la forme d'un raclement de gorge dans lequel je crois deviner à la fois étonnement et désapprobation. L'horloger,

le vendeur ou le réparateur,
je ne sais plus,
je suis un peu perdu, confus, ailleurs,
pas totalement redescendu,
encore en plein trip

inexpressif, morne

entendez convenable

derrière son comptoir, me fait face.

jeudi 11 juillet 2019

Mad Man

Sur Blogger, la plateforme que j'utilise pour publier les textes que vous, happy few, mes lecteurs, prenez tant de plaisir à lire, existe la possibilité d'être rémunéré. Pour cela, rien de plus simple, il suffit d'accepter sur son blog quelques bandeaux publicitaires (publicités censées être adaptées, ciblées en fonction du contenu du blog). L'auteur est alors payé en fonction du nombre de visites ou du nombre de lecteurs...

Il ne faut pas que je rêve. Vu le faible nombre de visites quotidiennes sur Archives MLM et sur Disco 1950, ça ne me rapporterait pas un centime... sauf si...

J'ai un plan parfait.
Tout d'abord, je mets moi-même sur pied une petite campagne de publicité pour mes deux blogs... jusque là, ça ne me coûte pas un centime.
J'achète ensuite auprès de Blogger les plus petits espaces publicitaires disponibles sur chacun de mes deux blogs. C'est un investissement, certes, mais minime vu le faible nombre que vous êtes, mes lecteurs...
Bien entendu, j'autorise en même temps les bandeaux publicitaires sur mes blogs - c'est une concession mais il faut bien être cohérent... et là, je suis sûr que ce sont mes propres publicités qui seront affichées sur mes blogs... d'une part parce que j'aurai acheté ces espaces et, d'autre part, quelles publicités seraient mieux adaptées pour mes blogs que celles que j'ai moi-même conçues ? Qui connaît mieux mes lecteurs que moi-même ?
Je commence donc à toucher de l'argent (fort peu au début) grâce à ces publicités, je rembourse (certes lentement au début) mon investissement... mais, surtout, idée de génie, ces publicités auront été conçues par moi-même pour être parfaitement adaptées à vous, les lecteurs de mes blogs (j'insiste : je connais très bien mes lecteurs) : elles seront donc on ne peut plus efficaces, elles vous donneront envie, à vous, mes lecteurs, de venir lire mes blogs...
Et là, le cercle vertueux s'enclenche. Qui dit efficacité de la publicité dit augmentation des revenus... qui permet l'achat de nouveaux espaces publicitaires sur mes blogs... qui accroit l'efficacité de ma campagne de pub... qui génère une nouvelle augmentation des revenus, etc.

Infaillible... Que vais-je faire de cette fortune ?

mercredi 10 juillet 2019

Compiègne

17 septembre 2011. Natacha et moi habitons Compiègne depuis presque un an - nous y resterons 9 mois encore. Ce ne fut pas notre lieu de résidence préféré - c'est ce qui s'appelle un euphémisme. Ce soir-là, nous nous baladons dans le parc du château, dans la forêt de Compiègne. Natacha prend des photos, je fais trois rapides croquis, deux au Carrefour Peiffer, un du château vu depuis les Beaux Monts. Le lendemain ou le surlendemain, je m'achète des gouaches...
Je l'ai déjà dit, je voulais peindre depuis longtemps sans oser. Les tubes sont restés plus de cinq ans dans mes tiroirs.
Quant à ma vue du carrefour Peiffer en peinture, je ne l'ai réalisée que fin avril 2019, plus de 7 ans et demi après l'avoir envisagée. La photo ne rend pas totalement justice à ma gouache dont je suis plutôt content - l'effet est bien meilleur vu de loin.
Je n'ai toujours pas attaqué la vue du château de Compiègne.

Carrefour Peiffer
(24 x 32 cm)

Carnet de voyage

Carnet de voyage

mardi 9 juillet 2019

La Montre (2.10)

Le monologue aux longues plages de silence se poursuit dans l'arrière-boutique.
Pour des raisons peut-être autres que celles que je ne devine pas, l'horloger

le vendeur et le réparateur
pas le fabriquant

feint de ne pas remarquer ma présence, feint de n'accorder à ma présence aucune importance, me met à l'épreuve, évalue ma résistance, sonde ma conviction, interroge mes nerfs et leur solidité.
Et, en effet, un court instant, je me sens faiblir dans ma résolution, je me sens faillir, défaillir, je songe à fuir, prendre mes jambes à mon cou, à abandonner ma montre

qui n'en est pas une stricto sensu

sur le comptoir, sur la vitrine d'un présentoir, sur le sol carrelé de la boutique voire dans la vitrine

quelle mauvais publicité
cela lui ferait,
dans sa vitrine,
une montre qui n'indique pas l'heure,
de quoi ruiner sa petite réputation
de maison de confiance -
à défaut de justice, j'obtiendrais
au moins
la vengeance

de L'Horloger de Saint Paul

je ne l'ai toujours pas vu le film
de Tavernier avec Philippe Noiret,
L'horloger de Saint Paul,
il n'est plus disponible
en VOD

et à m'en aller chuter, au loin, sur un vélo volé.


Je me ressaisis rapidement. Je suis trop près du but, trop proche de la solution, de la réponse pour laisser tomber. J'ai déjà dénoué, démêlé, tranché tant de nœuds, de fils dans cette affaire...
Le qui : les horlogers, qu'ils soient vendeur, réparateur, fabriquant, concepteur, designer, que sais-je ?
Le quoi : ma montre qui n'en est pas une stricto sensu.
Le comment : une minute d'avance.
Il ne me manque que le pourquoi... Qui, si tout se passe comme prévu et si l'horloger

le vendeur et le réparateur
pas le fabriquant ni le concepteur

s'ouvre, se confie à moi,

je ne doute pas de ma capacité
à le convaincre de se confesser

me sera livré sous peu.

lundi 8 juillet 2019

Boyling Point

Danny Boyle vient de sortir ou va bientôt sortir son nouveau film (que je n'irai pas voir) Yesterday. Le pitch : un musicien raté après un accident et un coma, se réveille dans un univers en tout point semblable au sien (et donc au nôtre) si ce n'est que personne n'y connaît les Beatles... Il s'approprie alors le répertoire des Fab Four et rencontre un succès mondial fulgurant...
Pour ma part, je me suis réveillé il y a près de dix ans dans un monde où personne ne connaissait Maurice L. Maurice... j'ai alors décidé de m'approprier ses textes... pour le succès, j'attends encore...

dimanche 7 juillet 2019

La Montre (2.9)

Au contraire, la répartition du tic et du tac entre secondes paires et impaires est très probablement aléatoire. Uniquement décidée, dirigée, cette répartition entre secondes impaires et secondes paires du tic et du tac, par les positions relatives, lors de la mise en marche du mécanisme de la montre ou de la pendule ou de l'horloge ou de l'oignon ou du chronomètre, les unes par rapport aux autres, des roues crantées dudit mécanisme.

J'irai même plus loin en avançant - très certainement imprudemment - que si l'on menait, parmi la population, une enquête approfondie sur la question du tac et du tic et de leur répartition en fonction de la parité des secondes, la moitié des sondés entendrait distinctement, sans hésitation aucune, un tic lorsqu'un tac est émis et un tac lorsqu'un tic est émis. Que l'écrasante majorité des sondés, non-initiés aux secrets horlogers et dépourvus de l'absolutisme d'oreille qui permet de reconnaître le chant caractéristique des notes prises dans leur individualité, se révèlerait en réalité totalement incapable de déceler une quelconque différence de parité entre les secondes et, à la question du tac et du tic, répondrait en réalité strictement au hasard, aussi sûrement que si on leur demandait de discriminer un do dièse d'un ré bémol...

Pour ma part, je dois avouer, non sans plaisir, faire partie de cette majorité sourde, à défaut d'être silencieuse. Si le choix m'en avait été laissé, j'aurais retenu, pour traduire en onomatopées le bruit d'une horloge ou d'une montre ou d'une pendule ou d'un oignon ou d'un chronomètre, de manière totalement arbitraire et autoritaire, soit tic tic tic tic tic soit tac tac tac tac tac et pas un mélange des deux... J'aurais simplement lancé un dé ou une pièce ou tiré une carte à jouer ou fait tourner une roulette après avoir attribué les nombres pairs

ou les nombres impairs

à tic tic tic tic tic

ou à tac tac tac tac tac

et les nombres impairs

ou les nombres pairs

à tac tac tac tac tac

ou à tic tic tic tic tic

ou la couleur rouge

ou la couleur noire

à tic tic tic tic tic

ou à tac tac tac tac tac

et la couleur noire

ou la couleur rouge

à tac tac tac tac tac

ou à tic tic tic tic tic

ou le côté pile

ou le côté face

à tic tic tic tic tic

ou à tac tac tac tac tac

et le côté face

ou le côté pile

à tac tac tac tac tac

ou à tic tic tic tic tic.

samedi 6 juillet 2019

Holidays

Je suis en vacances, ça y est, enfin... deux mois (ou presque) sans être pris de haut et pour un con par des adolescents curieux de peu de choses...


Les vacances scolaires peuvent paraître longues... elles ne durent pourtant que deux mois... Je n'ai que deux mois... Deux mois d'écriture et de dessin et de peinture... Deux mois pour mener à bien les idées qui me sont venues pendant l'année et que je n'ai pas eu le temps de mettre en œuvre... Deux mois pour réussir mon année... Deux mois pour compenser les dix autres passés au boulot...


Allez, fini le boulot... je me mets au travail !

vendredi 5 juillet 2019

La Montre (2.8)

Le tumulte s'apaise au bout de quelques secondes. De l'arrière-boutique s'élève un monologue entrecoupé de silences. Une conversation téléphonique. Je suis seul, abandonné au milieu des petits cliquetis cliquètements de la pièce.

tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tic tac tac tic tac tac tac tic tac tic tic tac tic tic tac tic tac tac tic

Je me concentre, essaie, pour passer le temps, de distinguer au seul son qu'elles émettent les secondes paires des secondes impaires.


Le souvenir des pendules bavaroises

aperçues, jeune,
au cours d'un voyage avec mes parents,
dans un magasin pour touristes
du Tyrol autrichien

dont les aiguilles tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre

un tel paradoxe, ainsi énoncé,
ne devrait-il pas
entraîner, provoquer
la fin des temps et le chaos universel
comme le ferait à coup sûr,
s'il était mis en pratique,
le célèbre voire galvaudé (mais invérifié)
paradoxe du voyageur temporel
qui, assassinant un des ancêtres,
empêcherait sa propre naissance
et donc, s'empêcherait de tuer son ancêtre,
et donc, de nouveau, pourrait naitre
et donc, de nouveau, pourrait assassiner son ancêtre
et donc, de nouveau, empêcherait sa propre naissance
etc.
???

m'incite cependant à penser qu'aucune convention n'existe, qu'aucun cahier des charges n'a été rédigé (ou, alors, de manière incroyablement, impensablement lacunaire) où seraient fixées, consignées, gravées dans le marbre les différentes règles auxquelles doivent obéir une pendule, une horloge, une montre ou un oignon pour bénéficier de leurs appellations contrôlées, de leurs titres respectifs de pendule, horloge, montre ou oignon, pour être stricto sensu une pendule, une horloge, une montre ou un oignon... En particulier, qu'il n'a pas été établi, de manière formelle, de règle attribuant le tic - ou le tac - aux secondes paires (ou impaires) et le tac - ou le tic - aux secondes impaires (ou paires) et vice et versa.

jeudi 4 juillet 2019

Atavisme

Chaque génération, l'une après l'autre, repousse, remet à plus tard l'idée de bonheur. Le bonheur universel, c'est pour la génération suivante, ou celle d'après...

Chaque génération cherche à réaliser les rêves que la génération précédente n'a pas réussi à concrétiser et y échoue de manière aussi lamentable que prévisible. De sorte que ces rêves se voient sans cesse reportés à la génération suivante puis à la suivante puis à la suivante depuis des temps immémoriaux... Et l'humanité peu à peu accumule une sorte de frustration ancestrale qui l'empêche de s'accomplir dans son présent et dans son avenir.

Les progrès de la génétique vont cependant nous permettre de bientôt briser ce cercle, ce cycle vicieux. Encore un tout petit peu de patience. Sous peu, nous pourrons enfin, comme le rêvaient nos glorieux ancêtres, chasser le mammouth et coucher avec des Néandertaliennes.





PS : Aujourd'hui est le 183ème jour d'affilée que les Archives MLM grossissent d'un post... j'ai tenu 6 mois !

mercredi 3 juillet 2019

Médoc (1)

Croquis réalisés lors d'un séjour à l'excellente maison d'hôtes Château Réal à Saint Seurin de Cadourne (Gironde).
En cherchant un endroit où passer en couple quelques jours agréables cet été, nous avons songé y retourner... Malheureusement, nous venons d'apprendre que la maison d'hôtes est fermée et que la (très belle) demeure est à vendre... Nostalgie...


Port de By, tombée de la nuit

Carnet de voyage

Carnet de voyage

mardi 2 juillet 2019

La Montre (2.7)

Il est très précisément onze heures passées d'une minute (11 h 01)

à ma montre -
qui certes n'en est pas une stricto sensu,
à laquelle je ne peux donc me fier,
mais comment, autrement,
pourrais-je lire l'heure ?

quand je pousse la porte de L'Horloger de Saint Paul.

je prévois de regarder le film de Tavernier
avec Philippe Noiret,
L'Horloger de Saint-Paul,
demain ou après-demain

J'y reçois un accueil digne de ceux réservés aux chefs d'état. En grande pompe.

moi qui ne chausse que du 41


Un véritable concert

gongs, cymbales, cloches et clochettes,
grelots, bipeurs qui,
en langage horloger, sont probablement des topeurs,
carillons électriques...
qui, de façon apparemment désordonnée,
sans souci apparent d'unisson,
vibrent, tintent, sonnent, résonnent,
tintinnabulent
- mon mot préféré de toute la langue française -
bipent ou topent
buzzent, carillonnent...

marque cette heure solennelle.

je n'avais pas eu droit
à tant d'attention, avant-hier,
lors de ma première visite, lors de l'achat
de ce que je croyais être ma nouvelle montre

On joue en mon honneur. La main sur le cœur, je ferme les yeux pour feindre l'attachement à ma patrie - à ma patrie supposée - et m'adonner à l'un de mes jeux favoris : un blind-test. Malgré mes efforts de concentration, je ne reconnais pas l'hymne national qui est interprété, soit que la réorchestration déconcertante (voire hasardeuse) qui m'est servie, faisant la part belle aux percussions, l'a rendu complètement méconnaissable, soit que le pays dont l'horloger

je ne sais si je parle ici
du vendeur ou du réparateur -
 je ne parle pas du fabriquant

me croit l'éminent représentant

je ne sais ce qui,
en tout lieu où je me trouve,
me donne l'air d'un étranger -
non pas d'un touriste
mais d'un émigré et / ou d'un immigré,
d'un exilé

est si minuscule, si insignifiant

le triangle du concert des Nations

qu'il ne prend jamais part aux grandes rencontres sportives, seules occasions

avec les défilés militaires
dont je me tiens le plus éloigné possible

d'entendre (plus que d'écouter), de subir la guimauve patriotique que les états se choisissent comme emblème sonore.


les Espérantistes se seraient-ils également composé un hymne ?
et dessiné un drapeau ?
et écrits une devise ?
(dans cette langue dans laquelle pourtant personne ne pense)

lundi 1 juillet 2019

Bulletin météo (3)

Dire que des chercheurs s'échinent à ressusciter des espèces disparues telles que le mammouth... quelle perte de temps... avec le réchauffement climatique, le mammouth vivrait bien mieux sans sa toison laineuse... nul besoin de manipuler l'ADN de l'éléphant...



Tout compte fait, le climato-sceptique Claude Allègre avait raison... Pour son bien, pour qu'il supporte mieux la chaleur amenée à s'imposer dans nos contrées, il va falloir le dégraisser, le mammouth...