vendredi 31 mai 2024

# 1978

Un lycéen qui sort d’un des bâtiments du lycée : Putain, il pleut… et l’eau ça mouille… putain, le seum…

jeudi 30 mai 2024

# 1977

Deux fois, ç’eut pu être une coïncidence. J’aurais douté, cogité un peu beaucoup mais j’aurais pu accepté que ce n’était qu’hasard (khazar ?). Trois, non, il n’y a plus d’hésitation possible. Je suis poursuivi.

Ça a commencé (ç’a commencé ?) avec La Forge de Dieu dont j’avais entendu parler, nombreuses critiques élogieuses, au moment de sa parution il y a 4 ans mais que je n’ai acheté et lu qu’il y a quelques semaines à l’occasion de la sortie du nouvel essai de son auteur, Gérard Nissim Amzallag, Les Graines de l’Au-Delà, qui semble tout aussi passionnant.
La Forge de Dieu relit l’Ancien Testament avec l’hypothèse selon laquelle le dieu de la Bible est un dieu forgeron (type Héphaïstos, Vulcain) suffisamment puissant pour s’imposer comme dieu unique (dieu suprême ?) au milieu du panthéon local. La figure de Caïn dont la descendance inventa à la fois l’artisanat et les arts y est particulièrement étudiée.

Ensuite, il y eut L’Emploi du Temps de Michel Butor. Que j’ai lu juste après avoir achevé La Forge de Dieu - non, pardon, il y eut un essai, La langue anglaise n’existe pas, avalé en une journée, entre deux - alors que je l’avais acheté plusieurs mois plus tôt. Roman dans lequel le personnage principal - et quelques autres - sont hantés (le mot est un peu fort, j’ai la flemme de chercher mieux) par la figure de Caïn, présente sur un vitrail de l’ancienne cathédrale d’une ville inventée d’une Angleterre pluvieuse à souhait.

Quelques semaines de répit. Et voilà qu’hier, Nick Cave, en avant-goût de son album Wild God à sortir fin août, propose en écoute Frogs - auquel je n’ai pas jeté une oreille, je préfère découvrir l’album en intégralité, d’un coup - dans lequel il est question de Caïn ; l’article du NME retranscrit une partie des paroles.

Caïn, donc, me poursuit. Caïn, père ou plutôt grand-père ou arrière-(arrière ?)-grand-père des arts, de la poésie notamment, me poursuit. Est-ce une incitation ? Une mise à l’épreuve ? Un rite de passage ? Après le devoir œdipien de TUER LE PÈRE voici celui de TUER LE FRÈRE ?
S’il faut en passer par là, pourquoi pas, j’aiguise mon couteau, réempenne mes flèches, concocte de nouveaux poisons, pas de problème. Je suis prêt à tout pour la peinture et la littérature, ce n’est pas un meurtre de plus (?) qui m’arrêtera, je donnerais père et frère pour un poème, pour un roman, pour une toile, mais je m’interroge… père et frère ?
Personne n’évoque la mère dans tout ça. Imaginez, mari et puîné assassinés par l’aîné et elle, juste ses yeux pour pleurer - elle pourra certes se consoler devant les œuvres de ce dernier mais, tout de même… - et rien d’autre ? Ne devrais-je pas faire quelque chose ? Ne devrais-je pas abréger ses souffrances tant que je n’ai pas encore essuyé le sang sur la lame, tant que le pistolet est chaud encore ? Ou le matricide est-il le seul, le dernier tabou ? Le patricide et le fratricide sont seuls acceptables ? N’est-ce pas du sexisme de ne pas s’en prendre aux femmes comme on s’en prend aux mâles bêta (je me considère comme le mâle l’alpha) ? Heureuse soit ma sœur de ne pas être née.

mercredi 29 mai 2024

# 1976

Les arbres que j’ai plantés (litchis, orangers) ne poussent pas assez vite. Quand enfin pourrai-je tailler dans leur tronc le fût de mes crayons à papier et le manche de mes pinceaux ?



Bailler me fait tousser
Tousser m’épuise
Être fatigué me fait bailler



À tant rogner sur les dépenses ophtalmologiques, il n’y voit plus goutte sur l’écran du smartphone que ses économies lui ont permis de se payer.

vendredi 24 mai 2024

# 1971

Certains jours, je m’ennuie. Certaines nuits, je m’enjoure.



La « Clinique du Portable » a changé d’adresse. La vitrine de l’ancien local est toujours traversée de haut en bas d’une fêlure. Si je casse mon écran de portable, je ferai de même, j’achèterai un nouveau smartphone.

jeudi 23 mai 2024

# 1970

« Temps » et « Inspiration » peuvent parfois être synonymes… enfin, synonymes, je ne suis pas certain mais il m’arrive d’employer un mot pour l’autre… ce que l’on fait avec des synonymes, non ?

Exemple : « je n’ai pas eu le temps pour faire un bon billet aujourd’hui. »

mercredi 22 mai 2024

# 1969

Une élève de première : Monsieur, je vous ai vu sur l’autoroute…
Moi : Ah bon ?
Elle : Vous avez une voiture bleue ? (C’était encore Titine)
Moi : Oui.
Elle : Je vous ai doublé sur l’autoroute.
Moi : Doublé ? Pourtant je roule toujours à la limitation de vitesse… voire légèrement au-dessus. Et toi, en tant que jeune conductrice tu es censée rouler moins vite… tu étais donc en excès de vitesse…
Elle : Pas forcément… ça dépend de la puissance de la voiture…
Moi : Euh, non, ça ne dépend pas…

mardi 21 mai 2024

# 1968

Départ de Limoges. Autonomie affichée par Twitine : 540 km.
Arrivée à Boussac. Autonomie affichée par Twitine : 540 km.
J’en déduis, par un calcul à la portée des plus rétifs à la mathématique, à la portée du moins doué de me sixièmes, que j’ai parcouru 0 km.

Ah ! Ah ! On se moquait de moi et de ma capacité à me téléporter… n’est-ce pas là la preuve ? Aucune distance parcourue pour relier deux villes distantes de plus de cent bornes !

Alors oui, j’entends déjà les chagrins, les chafouins, les fouille-merde, les coupeur de poils de cul en quatre, que ma téléportation n’a été que partielle. Qu’elle n’est que spatiale. Que je n’ai aboli que la distance mais le temps pas encore. Que Limoges-Boussac me prend certes 0 km mais me prend encore 1h30. On propose une immense avancée, on vous reproche qu’elle ne soit gigantesque… patience, patience, je ne que demander, quémander, réclamer de la patience, j’y travaille…

dimanche 19 mai 2024

# 1966

Les autres non plus, sur leur blog, ils ne sont pas bons tous les jours, eux aussi, il leur arrive de faire des billets de merde…
… voilà que je parle comme un élève…
Comme si l’imperfection des autres était une excuse pour la mienne.

I Love my (new) Car

Premier voyage avec la successeuse de Titine - baptisée Twitine ; idée de Natacha, pour ma part j’avais proposé Bistine - en direction de Boussac - quelle idée, se rendre sur son lieu de travail un week-end : mon manque de confiance me mène à me punir moi-même… la punition ne fut pas si terrible, c’est une petite ville absolument charmante, je viens de le découvrir - et première source d’étonnement : juste après avoir fait le plein d’essence, l’autonomie annoncée par l’ordinateur de bord était de 600 km. 300 km (plus ou moins) plus loin, l’autonomie affichée était de 840 km. Autonomie qui ne cessait de monter quand je roulais sur l’autoroute ou sur la 2x2 mais qui chutait drastiquement quand nous cherchions les Pierres Jaumâtres sur les petites routes… l’impression que, plus on roulait vite, moins on cramait d’essence… à croire que si la voiture a été bridée à 160 km/h, c’est parce que c’est la vitesse à laquelle la consommation devient négative, vitesse à laquelle l’Astra commence à produire de l’essence. Secret qu’il vaut mieux garder, le lobby pétrolier ne l’accepterait pas.

vendredi 17 mai 2024

I Love my Car

À l’heure de parution de ce billet, demain, je serai en train de faire mes adieux à Titine. Titine, c’est notre voiture, notre Corsa bleue. Oui, nous lui avons donné un nom. Natacha lui a donné un nom. Que j’ai adopté également pour parler de notre voiture qui est pratiquement devenue la mienne depuis que nous habitons Limoges et que je la conduis quotidiennement ou presque. Il ne faut pas s’étonner que nous ayons baptisé une voiture, nous qui parlions il y a quinze ans à un réfrigérateur bruyant, lui demandant de se taire en l’appelant Gofri.

Mes adieux. Un véritable pincement au cœur. C’était notre, c’était ma première voiture. Et je ne m’en moque pas plus que de ma première chemise. C’est le même pincement au coeur, la même nostalgie que pour un déménagement. Peut-être suis-je trop sentimentaliste. On me dire que ce n’est qu’une voiture… mais cette voiture m’a menée là où j’avais envie d’aller (Étretat, Fouras…), là où je devais aller (Beynac, Boussac, Guéret) et, d’une certaine façon, m’a empêchée d’aller là où il ne fallait pas que j’aille un certain jour... Elle n’était pas qu’un moyen, qu’un outil, elle était une partie du voyage.

Je suis allé bosser, parti en balade, parfois juste pour le plaisir de conduire, j’ai roulé vite, me suis fait peur sous la pluie, ai pris les petites routes, ai tapé un lièvre qui surgissait sur la route… me suis endormi au volant aussi… elle ne m’a jamais trahi.

J’ai versé une petite larme en faisant le plein ce matin… Titine, ta remplaçante, même plus récente, même plus spacieuse, même plus puissante, même moins bruyante, ne t’arrivera pas à la jante.

jeudi 16 mai 2024

# 1963

Antonin, depuis qu’il m’a vu noter dans mon carnet son aphorisme (?!), cherche à récidiver. Régulièrement, il vient me voir « Monsieur, j’ai trouvé une phrase à noter dans votre carnet »… mais non, rien n’y fait, ce qu’il me déclare ne mérite pas d’être noté… il réfléchit trop… sans spontanéité, ça n’a aucun intérêt.


S’il savait, en plus, qu’il est cité sur un blog, il m’en proposerait certainement deux fois plus, des propositions de citation… on va garder le secret…

lundi 13 mai 2024

samedi 11 mai 2024

# 1958

Je ne sais plus ce que j’ai dit et qui l’a déclenché - et c’est dommage car je ferais tout ce que je peux pour que ça ne se reproduise pas - mais le cours ce jour-là s’est transformé en concours de citations, chaque élève cherchant à montrer qu’il connaissait mieux le film (les films ?) que ses camarades. Impossible de les arrêter…
Que faire de sixièmes qui pleurent de rire en récitant les répliques de la 7ème Compagnie ? Et des gamins de 12 ans qui ont un fou rire se demandant si « vous avez du à l’ail ? », ça existe en dehors de Creuse ?

Ce pourrait être presque être rassurant qu’ils aiment Lamoureux. Des gamins à l’ancienne. Malheureusement, ils aiment aussi les Tiktokeurs

mercredi 8 mai 2024

# 1955

Gribouillis, surveillant mardi après-midi mes (possessif dont je me passerais volontiers) élèves en évaluation…



mardi 7 mai 2024

Expérience CD # 18bis

Modifications… peut-être pas achevé… probablement pas… peut-être bientôt abandonné, laissé ainsi…



lundi 6 mai 2024

# 1953

Sortant de la cantine, je croise Angie qui s’y rend.
Angie : Bonjour.
MLM : On s’est déjà vus tout à l’heure en classe, Angie…
Angie : Non, c’était ce matin.
MLM : Pardon ?
Angie : Oui, il est plus de midi. On s’est donc vus ce matin, pas tout à l’heure.

samedi 4 mai 2024

# 1951

En avril, ne te découvre pas d’un fil…
…mais en mai, ne quitte pas ton K-Way.

vendredi 3 mai 2024

# 1950

Angie a bien préparé sa copie pour l’évaluation du jour. Elle a écrit son nom et son prénom en haut à gauche. Le numéro de sa classe juste en dessous. En haut à gauche, elle a noté la date. Elle a sauté quelques lignes pour écrire, bien centré et souligné à la règle, Contrôle de Mathématiques - sans faute. Puis a tracé en rouge un cartouche de trois cases. Dans la première des trois cases, celle de droite, la plus petite, elle a écrit Note et /20. Dans la seconde, la centrale, la plus large, elle a écrit Commentaire. Et dans la dernière, d’une écriture moins soignée « tu signes là maman ».

jeudi 2 mai 2024

# 1949

Pablo - sixième - est au tableau. Il donne la bonne solution à la question posée mais fournit une explication plus que pour cacher qu’il a trouvé la réponse par pur hasard.

Moi : Tu tentes de me la faire à l’esbrouffe…
Pablo : Ça veut dire quoi ?
Moi : Tu chercheras dans le dictionnaire.
Pablo : Non, je chercherai sur internet.
Moi : Le dictionnaire, c’est bien aussi…
Pablo : Non, dans le dictionnaire, y a pas tous les mots. J’ai cherché « Pablo » dedans, ça y est pas. Alors que sur internet, si je mets « Pablo », il y a des réponses…

mercredi 1 mai 2024

# 1948

Souris - Souris, c’est mon chat, une chatte pour être plus précis - n’accepte de jouer que lorsque ça compte pour du beurre. Sinon, pourquoi se fatiguerait-elle ?