lundi 7 septembre 2020

Petite Reine

Jour de repos sur le Tour de France : pic de productivité chez les télétravailleurs - ils sont de plus en plus nombreux.



Je ne comprends pas l’intérêt de programmer les étapes de montagne, au cours desquelles, en général, il y a le plus de spectacle, au cours desquelles on ne peut pas prendre le risque de perdre une minute sous peine de ne plus rien comprendre - les coureurs éparpillés sur la route façon puzzle - le week-end : quand est-on censés faire la sieste si on nous ôte le repos dominical ?



Les étapes du Tour de France sont trop longues. Mon téléviseur s’éteint automatiquement au bout de quatre heures (c’est-à-dire avant les 5 derniers kilomètres, le moment où, en général, il se passe enfin quelque chose et où les commentateurs, pris par l’excitation (feinte), haussent la voix), je ne peux donc pas compter sur l’arrivée de l’étape pour me réveiller de ma sieste.



Je vais m’acheter un vélo d’appartement. Électrique. Pour ne pas avoir besoin de pédaler.

dimanche 6 septembre 2020

Rituels des Murung

Une vieillerie ressortie des cartons. Un triptyque réalisé à la gouache et à l’encre. Une sorte d’entraînement que je m’étais imposé, il y a deux ans environ. D’après la couverture (due à Françoise Gründ) du disque Bangladesh : Orgues à Bouche - Rituels des Murung, disque dont nous reparlerons plus tard, quand je l’aurai acheté. Résultat mitigé.


Rituels des Murung
D’après Françoise Gründ

samedi 5 septembre 2020

En Retard (le non-retour)

Il y a quelques jours, semaines à peine, je n’avais pas besoin de réfléchir... Le week-end, c’était la suite de En Retard que j’avais à rédiger, je savais ce que j’avais à faire.
Désormais, cependant, En Retard est fini. Ou, disons que je l’ai arrêté. Et je dois choisir, trouver une idée y compris pour les billets du week-end (en plus de ceux de la semaine). Je note des pistes, des idées, des bouts de phrases. Puis je fais une sieste et quand je me réveille, je trouve ces idées nulles ou, pire, je ne comprends même pas ce que je voulais dire et en quoi c’était censé être drôle.
Je n’avance pas. Ça traîne. Et je vais finir par vraiment être en retard... ironie, En Retard me permettait de ne pas perdre de temps.

Bon, en fait, ça non plus, c’est pas très drôle comme idée de billet...

vendredi 4 septembre 2020

Comment dit-on Fingers en Allemand ?

Je ne sais pas quoi faire de mes dix doigts. La preuve ? J’utilise l’index et non l’auriculaire pour me curer l’oreille...



Lever le coude tout en mangeant sur le pouce, c’est le meilleur moyen de s’en mettre partout.



J’ai mis le doigt sur le problème : un clou dépassait.

jeudi 3 septembre 2020

C la rantré !!! (4)

Certains pensent qu’un bon prof sait se faire aimer de ses élèves (que ceux-ci savent reconnaître les qualités de celui-là) et qu’on peut donc mesurer la compétence d’un prof à sa popularité. Si c’est vrai, je suis un excellent prof.
Certains pensent qu’un bon prof doit être détesté par ses élèves (c’est pour leur bien qu’on leur fait du mal, quelque chose du genre) et qu’on peut donc mesurer la compétence d’un prof aux haines qu’il suscite. Si c’est vrai, là aussi, je suis un excellent prof.
La vérité se situant probablement entre les deux, je dois en conclure que je suis un prof minable...



Il aura fallu que je me laisse pousser les cheveux et la barbe (je refuse de prendre rdv chez le coiffeur tant qu’on me forcera à porter un masque dans sa boutique), que je porte un masque et mes lunettes (complètement embuées, masque oblige) en permanence pour qu’enfin je passe inaperçu dans la rue auprès de mes anciens élèves - leur regard glisse sur moi comme sur un étranger. Le Coronavitruc me permet de circuler incognito...
Enfin, je ne suis plus obligé, quand mes anciens élèves me saluent, de faire semblant d’être intéressé par la façon dont ils poursuivent leurs études...

mercredi 2 septembre 2020

C la rantré !!! (3)

Il y a trois ans, ils entraient en sixième, m’arrivaient, pour les plus grands, à l’épaule et m’appelaient avec un respect non feint Maître d’une voix aigüe.
Désormais, ils me dépassent d’une tête, leur voix part dans des graves incontrôlés, me dire bonjour semble leur écorcher la bouche, ils ont visiblement envie de m’envoyer chier.
Heureusement, certaines choses ne changent pas : ils sont toujours aussi nuls en maths et, à en juger, par leur grammaire et leur orthographe, ce n’est pas mieux en français. Ouf, je les reconnais...



Comme tous les ans, il y a de nouveaux élèves. Des nouvelles têtes. Je les découvrirai dans quelques mois. Quand tomberont les masques. En attendant, je me contente de regards apeurés.



La photo de classe cette année, avec ces rectangles de couleur devant les visages, va ressembler à du Paul Klee ou du Otto Freundlich : ça tombe bien, je ne suis pas allé voir l’expo.

mardi 1 septembre 2020

C la rantré !!! (2)

Annonce de la rentrée scolaire : pour des raisons sanitaires et budgétaires, il n’y aura cette année pas de sortie scolaire. En d’autres termes - si j’ai bien compris - on nous annonce une perpétuité collégiale.


La rentrée sera la plus normale possible, qu’il disait, le ministre.
Simplement, les élèves porteront le masque en classe - leurs professeurs de même - leurs tables seront espacées d’un mètre dans les salles. Le professeur n’est pas autorisé à circuler dans les rangs.
Les élèves devront se passer les mains à l’alcool à brûler en entrant en classe - faire flamber pendant 12 secondes minimum - ainsi qu’à chaque fois qu’ils passeront au tableau. Les craies utilisées par les élèves devront être ingérées par ceux-ci après utilisation. S’ils veulent se prêter entre eux du matériel, celui-ci devra d’abord avoir été passé à la flamme ou à la chaux vive.
Après les interrogations écrites (en faire aussi peu que possible... de toute façon, les notes seront annulées en cours de trimestre) les élèves laisseront leur copie sur la table. Ces copies resteront sur place sans être touchées par quiconque pendant un minimum de 136 heures. Le professeur pourra alors les ramasser et les passera à la javel. La correction devra être bienveillante envers les copies blanches.
Tout élève suspecté d’être porteur du coronavirus sera placé à l’isolement dans les caves du collège pendant 144 jours et 132 nuits - on présume qu’il y a une coquille dans la circulaire - au pain sec et à l’eau tiède - à moins que ce ne soit le contraire. Les professeurs seront attentifs aux symptômes suivants, révélateurs d’un état anormal - et donc d’une possible contamination - chez l’élève : marques d’intérêt pour le cours, participation orale active, questions pertinentes, réponses montrant une réflexion accrue préalable, respect pour le professeur, sourire en entrant en classe...
Ces quelques éléments mis à part, la rentrée ressemblera à toutes les autres.



Sinon, on s’en doute, ces grandes réunions sont toujours aussi ennuyeuses :

Fruit psychédélique - 31.08.2020