mardi 31 janvier 2023

# 1491

« […] les bien que sont presque toujours des parce que ignorés »
Héros et Tombes, E. Sábato



Toute relecture accouche d’un palimpseste.



C’est pas l’Amérique, hein ? mais, qui sait ?, demain peut-être ?

lundi 30 janvier 2023

# 1490

Pour de l’argent, je suis prêt à tout, aux pires compromissions… y compris aller bosser… je me dégoûte parfois.



Préface à face
Préface de terre cuite
Préface à la mer
Préface de cul
Préface de bouc



MLM fait des émules. Une de mes élèves actuelles écrit bizzarre bizzare - ce qui n’est déjà pas mal. Et pourtant, elle n’est probablement jamais venue sur Archives.

dimanche 29 janvier 2023

# 1489

Un doute d’un coup, révélation soudaine alors que je connais la chanson depuis 30 ans au moins… et si China Girl signifiait non Fille de Chine mais Fille de Porcelaine ?



J’ai en permanence les oreilles qui traînent. J’écoute ce qui se dit autour de moi. Ce que les gens se racontent. Il y a quelques jours, au restau jap, une table de quatre, trois femmes un homme. Nous venons de commander, je peux me mettre à les espionner. La première phrase qui me parvient est de l’une des trois femmes. J’ai entendu ça aux Grosses Têtes. J’arrête d’écouter. Il faut que cette mauvaise manie d’écouter les gens cesse.



Il fait un grand soleil bleu aujourd’hui.

samedi 28 janvier 2023

crobards

d’après Derain


j’avais un temps projeté de faire une copie du tableau… mais, comme trop souvent, je n’ai

vendredi 27 janvier 2023

# 1487

Monsieur, vous savez, Machin - son prénom m’échappe - les vaches, ça l’excite, il va bander quand Philippe va nous montrer des vidéos de saillies… Machin intervient. Oh… j’espère pas… ça serait gênant quand même.



Monsieur, pourquoi les filles, elles sont timides dans la vie de tous les jours mais elles ne sont plus du tout timides quand elles sont au lit ?



Un cours de maths normal avec les futurs agriculteurs, élèves de CAP.

mercredi 25 janvier 2023

# 1485

Un dragondin.



Comme craint, je n’ai pas écrit une ligne en dix jours.



Le fromage est plein d’aligot-éléments.

mardi 24 janvier 2023

She Speaks

14 janvier

14h20. Bande annonce pour un film ou une série Netflix à la tévé.
- C’est Sissi, c’est ça ?
Quels sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes ? - Racine était moins efficace…


14h35
- S’il n’y a plus de retraite, à quoi ça sert de vivre vieux ?
Exactement la question opposée de celle que se posent nos gouvernants.


15h10 - une horrible chanson à la tévé
MLM : il faut reconnaître une reprise ratée de Police, je crois…
NF : Every Take you Breath ?
C’est ça presque.

dimanche 22 janvier 2023

# 1482

Je cherche dans deux vieux cahiers format 170 x 220 à la couverture rouge que j’aurais mieux fait de détruire il y a bien longtemps déjà mon brouillon de poemlm qui ressemble à un poème (que je trouve assez mauvais) de Desnos issu de Corps et Bien :


Je veux vérifier ce que j’avais écrit, si ça ressemble effectivement ou non. Si c’est pire, mieux, du même acabit…

Et là, stupeur, que lis-je, dans un desdits cahiers à la date du 29.03.20 ?
Moment d’inattention, j’ai perdu l’océan.

À la date du 15.05.20
J’ai perdu l’océan

Moment d’inattention, d’égarement
A t’il fui ? L’ai-je oublié ? Me l’a-t-on dérobé
Laissé tomber ?

C’est ma bien aimée
Qui me l’avait confié
Comment lui expliquer. Confiance évaporée.

Puis au 10.12.22 (juste en dessous du 15.05.20, sur la même page)
mes larmes n’ont pas suffi à en remplir un nouveau

J’écrivais dans la présentation de Mauricettes que les 11 textes qui composaient le recueil étaient entièrement composés depuis la rédaction de Revers. Depuis mai 2022. À quel moment ai-je oublié que la Mauricette VII était issu d’une idée (beaucoup ?) plus ancienne ? À quel moment me suis-je menti ? Je ne saurais le dire. Mais je dois à mes lecteurs honnêteté et excuses.

Pour me faire pardonner, voici, le fameux poemlm (ou plutôt le début, non retravaillé, non travaillé du poemlm) dans la même veine que celui de Desnos et que je pensais ne jamais rendre public. Le lecteur de ce blog jugera si j’ai bien fait de ne pas creuser et si j’ai bien fait de garder cette vaine tentative jusque là secret.


(pour ceux qui auraient du mal à déchiffrer ce premier jet)

Démente / À Mantes

L’aimante amante s’amende mais ment
L’amant du Mans dûment aimant
Aimante à Mende amandes et menthe

samedi 21 janvier 2023

# 1481

13 janvier

Contrairement à ce que j’avais prévu, envisagé, décidé, j’ai débuté un nouveau texte. Et contrairement à ce que j’avais prévu, décidé, envisagé, j’ai commencé ce texte sans plan préalable, sans trame, sans idée nette.

J’étais, attendant que Natacha rentre déjeuner, en train de faire la vaisselle quand une phrase s’est imposée à moi. Je réfléchis beaucoup, je réfléchis bien - enfin, pas toujours, il m’arrive aussi de m’égarer en faisant la vaisselle - quand je fais la vaisselle. J’ai fini de frotter l’assiette que j’avais dans les mains, l’ai rincée puis me suis essuyé les mains. Calmement, le plus calmement possible, je me suis dirigé vers mon bureau, me suis assis. Le bloc A4 à petits carreaux était ouvert. J’ai noté au stylo bille rouge, le premier outil scripteur à m’être tombé sous la main, cette phrase. Et quelques autres. Un petit paragraphe. Je me suis retenu d’en écrire davantage, j’avais la vaisselle à terminer, le repas à préparer et une expérience à mener.

J’ai pensé à cette phrase et à ce début de texte tout le repas. Je m’emballe, je m’emballe. J’ai un peu peur. Il ne faudrait pas que je sois déçu dans quelques jours, je ne suis pas certain d’être assez solide pour encaisser une déception. Je m’emballe peut-être mais je crois que je tiens quelque chose.
Quelque chose avec une phrase ? Avec, au mieux, un paragraphe ?
Julien Gracq racontait qu’une heure avant de commencer à écrire Au Château d’Argol, il n’avait aucune idée qu’il allait écrire Au Château d’Argol. Et que d’un coup, il s’était mis à l’écrire, comme ça. C’est évidemment un mensonge. C’est évidemment de la pure pose. Mais, comme le disait Personne le personnage joué par l’affreux Terence Hill dans Mon Nom est Personne : « Quand la légende est plus belle que l’histoire, imprimez la légende. »

De quatorze à quinze, je termine d’écrire mes billets # 1479 et # 1480 de ce blog (oui, j’ai pris une semaine d’avance ces derniers jours - j’ai, à l’heure où j’écris ces lignes, également déjà écrit le numéro 1359 de Disco et tous ses prédécesseurs alors que le numéro publié demain matin sera le 1355) puis me prépare à sortir.
Je n’hésite pas, c’est à Saint Pierre du Queyroix que je vais. Non à la cathédrale. Plus proche de la maison. Plus chaude. Plus intime. Plus belle aussi. Je la trouve même magnifique, cette église, vue de face. Je lui trouve une allure d’église bretonne vue d’ici. Je ne sais pourquoi. Ce doit être dans ma tête. Peut-être le fait que l’église se situe plus bas que la chaussée. Le muret, les quelques marches pour descendre sur le parvis, tout ceci, dans ma tête, a une allure d’enclos paroissial. Dommage qu’un parking défigure la petite place entre l’église et le Pavillon du Verdurier. Je me choisis une place dans le bas-côté droit, contre une colonne. Il est 15h12 quand j’ouvre mon bloc à une nouvelle page. Je ne relis pas le paragraphe que j’ai écrit au bille rouge. Je recommence depuis le début.
L’orgue m’accompagne pendant que j’écris. C’est réconfortant, chaleureux, un orgue, non. Bon, quand l’organiste se met, un 13 janvier, à faire souffler Douce Nuit à ses tuyaux, ça prend une tournure un peu étrange… je m’en accommode.
Un peu avant 16 heures, je dois quitter ma place. Les lumières y ont été allumées en grand. J’avais vérifié le planning des messes, pas celui des autres événements. Dans le bas-côté où je suis assis s’installe une Adoration. Seuls le prêtre et une fidèle y participent. Pour ma part, je gagne la nef, restée dans la pénombre. Prend un nouveau siège, contre une colonne de nouveau.
Je reste sur place jusqu’à 16h38. J’ai écrit une dizaine de pages. En attendant de les relire, l’expérience semble concluante. Comment vais-je faire jusqu’aux prochaines vacances ? Je ne vais tout de même pas aller à l’église le samedi ou le dimanche ?

vendredi 20 janvier 2023

# 1480

Page et Plume, une nouvelle employée s’affaire dans les rayons. Elle a plus qu’un air de famille avec une fille qui bosse à la MFR. Je n’ose lui demander si elle est la sœur de Léa. En effet, si c’était le cas ?



Uniquement deux rayons littérature à Page et Plume pour tout ce qui est romans, nouvelles, récits : un rayon Littérature Française, un rayon Littérature Traduite. Limpide, presque parfait. Pas de conneries genre littérature sud-américaine, littérature d’extrême-orient, littérature d’Europe Centrale, etc. Française ou Traduite. Presque parfait. J’aurais préféré Francophone.



Mon bouquiniste s’appelle Un livre pour Voyage. On y trouve dix ou douze exemplaires en poche de Notre Prison est un Royaume de Cesbron, de nombreux poches de Guy des Cars, de Troyat…
On sait ce que les gens ne lisent plus. Ont-ils tort, les gens ?

jeudi 19 janvier 2023

# 1479

- c’est étrange, pourquoi les enfants et les personnes de petite taille devraient-ils s’asseoir dos au curé ?
- c’est ce qu’on appelle un prie-Dieu.



À l’entrée de la cathédrale de Limoges, un distributeur (à pédale) de gel hydro-alcoolique. Un peu plus loin, un distributeur automatique (respectant les règles sanitaires) d’eau bénite. Il suffit, je suppose - je n’ose essayer de peur d’être démasqué comme maléfique par ma peau fumant - de tendre la main sous l’espèce de dôme placé cinquante centimètres au dessus du bénitier pour qu’un peu d’eau bénite tombe dans la paume.
Et du gel hydroalcoolique bénit, personne n’a osé ?





Des pancartes dans les bas côtés de la nef : Il est probable qu’en entrant dans cette église vous entendiez l’appel de Dieu. Par contre, il est peu probable qu’il vous contacte sur votre téléphone ! Merci d’éteindre votre portable.
Si Dieu n’a même pas la 5G, c’est à désespérer du christianisme…

mercredi 18 janvier 2023

# 1478

12 janvier après-midi
Après déjeuner, comme tous les jours, je m’installe dans le canapé. Comme tous les jours, je m’allonge. Deux plaids sur moi. Souris par dessus les plaids. Souris, c’est mon chat. Et comme tous les jours depuis que nous sommes en 2023, sauf dimanche dernier mais on avait bu à midi, je ne dors pas. Je suis en forme. J’ai retrouvé de la forme. Je me lève le matin à une heure raisonnable. Je ne me couche pas tôt et j’arrive à lire des dizaines de pages sans m’endormir. Je ne fais pas de sieste. Je ne dors pas. Je ne fais que me mettre en position mais je ne dors pas. Au bout de 20 minutes, comme tous les jours, je m’extirpe tant bien que mal du canapé et du poids du chat que rien ne semble pouvoir réveiller.

Je me rends à Page et Plume. Je veux acheter Corps et Bien de Desnos en poche. Il n’y en avait pas d’exemplaire chez mon bouquiniste ce matin chez qui je suis passé, la boutique se trouve sur le chemin de la cathédrale. C’est en début de semaine, à la FNAC, que j’ai eu envie d’acheter Corps et Bien. Je m’étais arrêté à la FNAC en rentrant du bureau de poste. Juste pour regarder, fouiller, trouver des idées, aucune intention d’acheter quoique ce soit à la FNAC, surtout pas des livres. En traînant dans le très très maigre rayon Poésie, j’étais tombé sur Corps et Bien. J’avais détesté les quelques extraits de Corps et Bien étudiés en classe pour le bac de français, en première. C’est la raison pour laquelle j’ai ouvert, en tailleur sur la moquette de la FNAC, le poche de Corps et Bien, voir ce que j’en pense vingt-et-quelques années plus tard. Je feuillette, picore. Je trouve ça bête, très bête parfois. De jeux de mots proches de la contrepèterie en veux-tu en voilà. Et même des choses proches de ce que j’ai moi-même écrit il y a quelques années et que je garde précieusement, à l’abri des regards et des lecteurs. Certains passages de Corps et Bien, en travaillant un peu, j’aurais pu les écrire mais je me suis arrêté en chemin, je trouvais ça nul. Il me fallait donc un exemplaire de Corps et Bien, pour me rassurer, me sentir moins con.

Page et Plume. Leur rayon Poésie est très fourni. C’est un régal. Je prends un Corps et Bien, je ne suis pas venu pour rien. Au rayon Essais, je feuillette le Cours de Poétique de Valéry. Paul, pas François. Deux volumes relativement épais. L’événement littéraire de ce début d’année à ce qu’il paraît. Ça m’a l’air trop compliqué pour mes capacités. Retour au rayon Poésie. Il n’y a pas de recueil de Valéry. Je n’ai jamais lu Valéry. Ni prose ni poésie. Peut-être, si sa poésie m’éclatait au visage, aurais-je davantage envie et courage de me plonger dans ses cours donnés au Collège de France. Tant pis, ce sera pour plus tard.

Deux jeunes femmes genre Bohème mais pas trop - non, je n’ai pas dit bobo, ce n’est pas ce que je pense. Genre un peu folles mais pas au point d’être hermétiques. Ce qu’elles consultent dans les rayons (notamment au rayon Poésie) et ce que je crois deviner de leur conversation me donne envie de les écouter. J’aime écouter les gens parler entre eux. Et noter quand c’est intéressant leurs échanges. Je me place à proximité, fais mine de fouiller dans un tas de livres. J’ai beau tendre l’oreille, je n’entends rien. Trop discrètes malgré les couleurs voyantes de leurs tenues et la flamboyance de la chevelure rousse de la plus grande des deux. Dans le tas de livres que je faisais mine de fouiller, Louis-Ferdinand Céline, le trésor retrouvé, court récit de Jean-Pierre Thibaudat, le journaliste qui était le dernier en possession des fameux manuscrits retrouvés de Céline avant leur publication. Je le prends en plus de Corps et Biens. Ne prendre qu’un poche chez le libraire, je trouve ça mesquin. J’en prends toujours deux au minimum.
L’histoire de ces manuscrits mythiques par celui qui en connaît toute l’histoire, je la lirai le soir même en rentrant à la maison. En une petite heure. Sauf le résumé de La Volonté du Roi Krogold. Résumé trop détaillé, ça me gâcherait la future lecture. Dans la rue en pente (je n’arrive pas à retenir son nom, c’est celle où l’on trouve pas moins de quatre boutiques de lingerie et qui aboutit, tout en bas, au Quick) entre la place des halles (qui ne s’appelle pas ainsi, la place) et la rue (avenue ?) Jean Jaurès, je m’imagine étant entré en possession de ces manuscrits inédits de Céline. Je crois que j’aurais tenté, juste pour voir, après l’avoir remanié, remis un peu à ma sauce, d’en envoyer l’un ou l’autre à une maison d’édition. Pour voir la réaction. Pour le canular. Pas pour tricher, pas pour voler le travail. Simplement sonder le travail, la compétence des comités de lecture.

Je passe devant Saint-Michel des Lions. Curieusement sans avoir envie d’y entrer. C’est une très belle église pourtant je crois me souvenir pour l’avoir visité il y a quelques années. En revanche, parvenu place de la République, je ne tourne pas vers la maison. Je continue tout droit. Entre dans Saint-Pierre du Queyroix. Curieuse église. Plan carré. On ne sait trop dans quel sens la prendre. Il y fait plus sombre que dans la cathédrale. L’ambiance y est pourtant plus chaude, plus chaleureuse, il me semble. Il y fait aussi plus chaud, moins froid, il me semble. Peut-être n’est ce dû qu’à l’heure. Il fait toujours plus chaud à seize heures qu’à onze. Je m’installe sur une chaise, teste la luminosité en essayant d’écrire dans mon carnet. Pas de problème particulier.
C’est là que j’ai un flash. J’ai déjà écrit dans un lieu qui n’était pas mon bureau. C’était à Dijon. Je crois que je n’ai encore raconté ça à personne. Je suis allé un matin au musée des beaux arts. Et je me suis installé sur une banquette pour écrire. Comment n’y avais-je pas repensé le matin ? Ça avait été une matinée formidable. Très productive. J’avais projeté d’y retourner régulièrement, très régulièrement. Tous les jours pendant une ou deux semaines de vacances. Avais finalement renoncé, je n’avais pas osé. C’est dommage. Le texte entamé à l’occasion, La Barque Bleue n’a jamais été achevé. Ne le sera probablement jamais. Le sujet de La Barque Bleue ? MLM qui se pose sur une banquette du Musée des Beaux-Arts de Dijon pour écrire La Barque Bleue.
Si je me décide à écrire à Saint Pierre du Queyroix, il faudra avoir un sujet, peut-être même une trame de texte. Hors de question de parler de l’église en elle-même, du travail que j’y fais, de la réaction des rares visiteurs. Je ne veux pas présentement un texte expérimental. Ni un texte qui raconte sa propre écriture - alors que c’est mon objectif depuis des années. Non, je veux écrire un vrai roman. C’est de ça dont j’ai envie depuis quelques jours, maintenant que je suis apaisé, d’un vrai roman. Apaisé oui et non. Car cette coupure m’a ramené à l’existentielle question : que faire ? Et je n’ai envie que d’une chose : écrire. C’est à écrire que je veux me consacrer. Et relire Héros et Tombes m’a donné envie de laisser de côté mes textes vaguement expérimentaux pour écrire, tenter d’écrire un vrai roman. J’ai toujours envie de donner une forme définitive à La Montre, à Dans la Boîte, à Humeurs… mais ce ne sera pas pour tout de suite. Là, j’ai envie d’écrire mon Héros et Tombes. Ou mon Cent Ans de Solitude. Il va me falloir de l’organisation et du travail. Je suis probablement incapable d’écrire un monument dans la lignée d’un des deux cités - qui n’ont rien à voir entre eux - mais AI-JE VRAIMENT ESSAYÉ ?

En sortant de Saint Pierre du Queyroix, j’ai acheté une bouteille de rhum.

PS : écrire un roman dans la lignée de Cosmos ou de Ferdydurke m’irait aussi, il n’y a pas que les Sud-américains qui sont excellents.

mardi 17 janvier 2023

# 1477

12 janvier.
J’ai mis en ligne hier après-midi Mauricettes. Les éventuels lecteurs pourront découvrir ces 11 textes illisibles à partir du 16. Je me sens libéré. C’est ainsi que je me sens après avoir mis le point final à un texte ou, mieux, à un recueil. Soulagé. Débarrassé presque. On ne devrait jamais se sentir ainsi quand on se dit / prétend / croit artiste. Une œuvre ne se bâtit pas à coup de bon débarras. Tout de même, en arrêtant de me casser la tête sur ces Mauricettes qui, de toute façon, ne seront jamais des chefs-d’œuvre, je m’autorise à passer à autre chose. À faire autre chose.
Je n’ai pas entamé immédiatement, dès le 11 après-midi, le travail sur un autre texte. D’expérience, je sais que ça ne fonctionne pas. Pas chez moi, pas pour moi. Je risque deux trois jours d’euphorie, taper ou griffonner quelques pages, me croire au début d’une superbe création… puis, le soufflé retombé, ces pages bonnes ou mauvaises seraient abandonnées comme tant de projets auparavant. Non, j’ai rangé et classé mes brouillons de Mauricettes puis ai repris le travail sur de vieilles peintures inachevées. Peu de peinture. Une petite heure. Parce que la nuit tombait. Parce que mon tube de blanc est presque vide. J’en bouffe énormément du blanc. Cinq fois plus que tout autre couleur ou teinte. Au moins. Voilà pour le 11.

Ce matin, je voulais dessiner. À l’encre. Bleue ou noire, peu importe, j’avais emporté mes deux Waterman. Et mon bloc de feuilles A4 à petits carreaux. Je suis d’abord allé faire des courses, pour mon plus grand bonheur. Puis le bruit des travaux à l’étage du dessus m’a opportunément fait quitter de mon appartement alors que j’avais adopté une position (assis sur la banquette de mon bureau) qui risquait de mettre à mal mes plans pour la matinée. Direction la cathédrale Saint-Étienne. Quatre mois presque cinq que je vis à Limoges et je n’y ai pas remis les pieds (je l’ai visitée il y a quelques années, lors de vacances) alors même qu’elle se trouve à cinq minutes à pied.
Les travaux m’ont suivi. Ça perce, ça marteau-pique dans le porche-tour-clocher. Un son incroyable dans tout l’édifice. Une vibration grave, très grave qui monte, tremble et s’éteint d’un coup ou presque. Une bande originale de film d’horreur pour les moments les plus angoissants. Quelque chose entre une trompette et un cor des Alpes. Je me dis que c’est l’orgue - amplifié par la nef - tremblant avec sa base en travaux qui émet ce son magnifique. J’enregistre sur le dictaphone de mon smartphone, je n’ai pas vérifié ce que ça donne.

Je m’assois dans la cathédrale sur une chaise choisie au hasard. Ou presque - je ne crois pas au hasard. Je lève le nez, je regarde autour. Mais je ne dessine pas. Il fait froid. Et humide. Mes doigts, mes mains sont rouges. Bientôt bleus. Bientôt violets. Léger tremblement. Je ne peux pas dessiner. Je ne m’en sens pas capable. Alors j’écris. Écrire je peux. J’ai l’habitude d’écrire dans des conditions difficiles. L’habitude d’écrire si mal que j’ai du mal à me relire. Peu importe aujourd’hui, j’écris pour écrire, je n’ai pas l’intention de me relire. Je note des observations. Sur la cathédrale en elle-même. Pas sur les gens qui s’y trouvent. Il n’y a personne ou presque. Deux couples de touristes la traverse en coup de vent - comme s’il ne faisait pas assez froid.
C’est là que me vient l’idée d’écrire ici, dans la cathédrale. Vraiment écrire. Écrire sans écrire pour écrire. Dans mon bureau, trop de tentations. La musique. Internet. La tévé. Les livres et magazines. Et le chat. Et la vaisselle à faire. Je ne suis jamais vraiment concentré plus de quinze vingt minutes d’affilée. J’ai déjà songé à aller travailler à l’extérieur. Dans un café. Ça me paraît tellement cliché. Je veux certes jouer à l’artiste, vivre à l’artiste, ce n’est pas pour autant que je veux finir en image d’Épinal. Alors que venir s’installer tous les jours où c’est possible deux ou trois heures dans une cathédrale et n’y avoir rien d’autre à faire que de manuscrire, sans ordi, sans dico, ça me semble un bon moyen d’être productif.
Idée à creuser. Pas aujourd’hui cependant. Comme je le disais plus haut, je ne veux rien commencer de suite. Une fois notées quelques conneries, je déambule dans la cathédrale, cherche en vain l’entrée de la crypte qui semble merveilleuse (j’apprendrai plus tard qu’elle n’est pas ouverte au public). Je visite les chapelles. J’y découvre une flopée de noms de saints et saintes qui pourront me servir à nommer de futurs personnages. Quel dommage que ces prénoms soient tombés en désuétude… Austriclinien, Alpinien, Celse, Domnolet, Psalmet, Léobon, Prisque, Sacerdos, Cessateur, Ronce, Leudomir, Asclèpe, Élaphe, Prudentienne, Proxède, Foy, Euphrasie… et le sublime Ramnulphe - mon préféré. Je n’avais d’ailleurs pas réagi que les noms de bleds autour de Limoges (ou ailleurs) commençant par saint- étaient des véritables prénoms. Il y a eu un Victurnien, un Yrieix, un Pardoux, un Vaast… leur vie fait l’objet d’une peinture murale ou d’un vitrail dans la cathédrale.

Dessiner, j’ai toujours ceci en tête. Ou me préparer à dessiner, repérer des sujets. Je sors de la cathédrale pour les jardins de l’évêché. Je n’y suis pas vraiment retourné depuis un certain jour d’octobre 2009. Il fait plus froid et plus humide encore qu’à l’intérieur. Logique. Et l’hiver n’est probablement pas la meilleure saison pour profiter d’un jardin botanique. Je fais le tour quand même. J’apprécie les escaliers, les différents niveaux, la construction en terrasse de ces jardins. Je ris devant certains noms de plante. Oui, je ris. Et je me dis qu’il n’est pas impossible qu’il y ait là de quoi peindre tout le printemps et tout l’été. Je m’imagine m’installer l’après-midi avec mes tubes et des feuilles cartonnées au milieu des fleurs et des couleurs après avoir passé la matinée à écrire dans la nef.

Je regarde l’autre rive de la Vienne depuis un balcon. J’aime Limoges ce matin.

lundi 16 janvier 2023

Du pain et des jeux


Comme d’habitude, la lecture est optimisée sur Acrobat Reader en choisissant Affichage : deux pages / page de couverture en mode deux pages et le Zoom à 100%.
Comme d’habitude, pour ceux qui aiment le papier, le format d’impression est A5.


samedi 14 janvier 2023

vendredi 13 janvier 2023

Pain Perdu (3/5)

texte abandonné car trop proche - enfin pas vraiment - d’idées pour Humeurs (fin de rédaction prévue pour 2082)



mercredi 11 janvier 2023

Pain perdu (1/5)

texte abandonné car j’ai oublié où je voulais le mener - parfois, je ne prends pas assez de notes



lundi 9 janvier 2023

# 1469

La pâte avait levé mais le pain s’est rassis.



Pourquoi presque toujours commencer les histoires par le début, le point le plus éloigné (dans le temps) du moment où on se trouve. Commencer par la fin aurait le mérite d’une plus grande proximité temporelle.



Je n’avais pas donné mon accord. Mon autobiographie sera non autorisée.

dimanche 8 janvier 2023

# 1468

Le mois de janvier devrait être un mois sans alcool - c’est ce à quoi on nous incite. Plus tard dans l’année, il y aura le mois sans tabac et le mois sans viande. Il ne m’étonnerait pas qu’il y ait aussi un mois sans voiture et un mois sans sexe. Et d’autres mois sans je ne sais quoi d’autre. Bref, on va encore bien se faire chier en 2023.



Frimousse : souris libre ?



Et un mois sans emmerde ? Un mois sans facture ? Un mois sans faire les courses ? Un mois sans tâche ménagère ?

vendredi 6 janvier 2023

She Speaks (16 ou 17 ?)

Je mange le crougnon…
mot-valise formé à partir de croûton et de quignon



(à propos d’un collègue - hors contexte)
Il est pas Breton : il est rien.



Je soigne moi-même mon mal de dos. Je suis autostéo.

mercredi 4 janvier 2023

# 1464

Est-ce que je mise trop ? Pas assez ?
Ma stratégie est-elle mauvaise ? Ou n’ai-je simplement pas de bol ?
Toujours est-il que je perds beaucoup au je.



Les tomates qu’on fîtes ?
Qu’on fit ou que vous fîtes, non ?



Celui qui me lit peut se sentir unique. Il n’est pas loin de l’être.

mardi 3 janvier 2023

# 1463

La réponse à une question n’est pas vraiment une réponse si la réponse en question est elle-même une question. À moins évidemment que cette dernière question ait elle-même une réponse…



Non, condescendant n’est pas l’antonyme de conmontant.



… mais les seules vraies questions ne sont-elles pas celles qui n’ont pas de réponse ou qui n’amènent que de nouvelles questions ?

lundi 2 janvier 2023

# 1462

Bonne année et surtout, la santé…
… c’est que le trou de la Sécu, il ne va se combler tout seul, hein…



L’expression « pas de quartier » est-elle due à Édouard (éventuellement Adolphe) Thiers ?



Pour me remettre en forme, je veux bien faire du vélo d’appartement… s’il est à assistance électrique.

# 1461

il faut vraiment qu’on pense à lui couper les griffes des pattes arrière
(7,5 cm x 7,5 cm)