Sur la Route

Saint Claud, commune de Charente. Spécialité : la pip.

Chaque fois que nous partons en vacances, un problème nouveau apparaît, nous sommes confrontés à une blessure, une maladie nouvelle. Ce qui serait vraiment inédit, cette fois, c’est d’affronter un problème déjà vu.

Un panneau indicateur, sur la droite, Le Château de Balzac. Moi qui étais persuadé que c’était du Kafka.

100 pages

Quel scandale, quelle arnaque…

100 pages, c’est ce qui était annoncé, écrit en tous chiffres et lettres sur la couverture du cahier à petits carreaux format A5 acheté chez Monoprix. Et moi, je ne me suis pas méfié, je n’ai pas vérifié, j’ai commencé à écrire dans ce cahier, à l’encre noire, je me suis mis à le remplir sans prendre de précaution…

… mais voilà que je m’en aperçois à présent, c’était un mensonge, une escroquerie, de la publicité mensongère. 100 pages ? Mon œil, mon cul, mes… ne tombons pas dans la vulgarité… 100 pages, non. Oh ! j’ai compté, recompté, ce ne fut pas trop ardu, je les numérote au fur à mesure mes pages, il m’a suffi de lire et relire les nombres inscrits en haut à droite de mes pages manuscriptées, d’être sûr qu’il n’y avait ni oubli omission ni doublon répétition.

Non, il n’y avait nulle erreur. 54 numéros - je n’utilise que les recto, pas les verso des pages, pas toujours du moi, le verso c’est pour les corrections les notes de la page d’en face. 54, donc. 108 pages. Sans même tenir compte des couvertures. On peut écrire sur le carton des couvertures. On arrive vite à 110.

On se croirait chez le boucher. Je vous en ai mis un peu plus, je vous le laisse ? On vend de quoi écrire comme on vend de la chair à saucisse et du fromage de tête.

Pour le même prix, 8 pages de plus. Et on se préoccupe du travail supplémentaire que ça va me demander de remplir ces pages non prévues ? Du temps, de l’encre et des idées consacrées à ces pages inattendues ? Tout ça pour le même prix. 3,90 euros, c’était pour 100 pages, pour 50 recto. Voilà que pour le même prix, je dois gratter la feuille et me gratter la tête davantage. Travailler plus pour le même prix.

C’est du Sarkozy réinventé. Et on repense alors à son « l’écologie, ça va un temps ». C’est sûr, si pour 100 pages, il en faut 108, on a pas fini d’en couper pour rien, des arbres. On a pas fini d’en gâcher de la pâte à papier.

Je n’ai pas le choix, désolé. J’arrache les 4 feuilles imprévues. Corbeille à recycler. J’entame un nouveau cahier.

Saint Yrieix

Je n’ai pas sorti ma gouache pendant ma randonnée de jeudi à Saint-Yrieix-sous-Aixe, j’avais trop envie de profiter du moment, superbe petite randonnée - à rapprocher de la citation de Nicolas Bouvier de l’autre jour.

C’est le lendemain matin, vendredi, que j’ai peint, rapidement, très rapidement, trop ? rapidement, d’après photos, en écoutant Angélique.

Carrière de Pagnac, Verneuil-sur-Vienne

Saint-Yrieix-sous-Aixe

# 1670

La poussière, en grande partie par le chat produite, nous ne pourrons plus la cacher sous le tapis, le chat à coup de griffes a percé dedans un grand trou.

J’étais misanthrope. J’ai travaillé sur moi, fait de gros efforts, très gros efforts. Pour aimer mon prochain. J’ai fait la moitié du chemin. Je ne suis plus que misogyne.

Le mot du jour est « encroué ». C’est Natacha qui me l’a appris, il y a quelques années déjà. Les dictionnaires en ligne n’ont pas l’air d’accepter que le terme puisse être utilisé pour une branche mais uniquement pour un arbre entier. Natacha l’utilise pour une branche, je lui fais confiance. 

# 1669

Je ne me rappelle jamais où j’ai laissé mes clefs, mon carnet, mon stylo, mon livre… je les cherche constamment, des heures durant… mais je n’oublie jamais où j’ai garé la voiture… ça m’étonne de moi, ça m’inquiète, il faut que je me surveille… que cache cette hypermnésie partielle ?

Le Mur de l’Atlantique, Un Barrage contre le Pacifique. À ma connaissance, on n’a jamais tenté d’emmurer l’Océan Indien.

Sur Instagram, un utilisateur a commenté la publication de mes dernières cruci-fictions d’un seul mot : Incredible. Qu’il ou elle se rassure : moi non plus, je ne suis pas croyant.

Burgnac

j’avais certes oublié mes Canson et aussi mon carnet de voyage

mais ni mon critérium ni mon carnet de croquis

Carnet de Croquis

# 1667

Passer trois jours sur un texte à propos d’une banale promenade en forêt - l’auteur osait parler de randonnée — pour s’apercevoir, au bout de 4500 mots que ça ne menait à rien…

si ce n’est pas une façon de ne pas travailler à son roman, par peur de ne pas parvenir à le mener à terme, de la quantité de travail à fournir, de se retrouver avec une somme colossale de texte qui ne mène à rien…

Je dépose des bombes dans les lieux de culte de toute confession, de toute religion, sans distinction… je suis un athée roriste.

Au cours de ladite randonnée, hésiter de longues minutes devant une prairie fleurie, renoncer, revenir sur ses pas, repartir, revenir, finalement se décider, s’installer tant bien que mal, sortir ses gouaches et ses pinceaux… pour s’apercevoir que le Canson est resté à la maison.

# 1666

Il y a tellement longtemps que nous n’avions pas mis les pieds au cinéma et que nous avions pris l’habitude de ne regarder les films qu’à la télévision. Aussi, vendredi soir, dans la salle, quand Natacha me fit remarquer que le son était particulièrement fort, pendant un court instant, je cherchai la télécommande pour baisser le volume.

Chicorée du Nord.

Chicorée de Huntington.

Chicorée jus d’orange.

NF (16 juillet, au réveil, vers 9h) : Cette nuit, j’ai eu un trou de sommeil… je me suis réveillée vers 3h et je ne me suis pas rendormie avant 4h30.

Présences (11)

Une dernière volée de marches

Et nous frapperons à la porte

Du Divin

Sera-t-il présent

Où devrons-nous pousser

Notre vaine, si vaine quête

Jusqu’au village suivant

Puis au suivant

Et au suivant

Pèlerinage

Photo : Natacha Ferrer

Octosyllabes (11)

tout ostéo est charpentier

le coq ne chante pas qu’à l’aube

magicien, enfin ! : disparaître 

Idées en vrac pour un texte à écrire - ou pas

Je ne sais pas lire une carte. Je l’admets sans complexe. On rigole de moi, on se moque. Puis on cesse de ricaner quand on s’aperçoit que ces piques sur mon incompétence cartographique ne m’atteignent pas.

Car, enfin, qu’y a-t-il à lire sur une carte ? Un tas de nom jeté en vrac. Pas une phrase, pas même en verbe. Qu’irai-je y lire ? Une liste de lieux ou de personnages ? Pas d’histoire - ce n’est pas que ça me dérange vraiment, qu’il n’y ait pas d’histoire… il y a peut-être une limite tout de même. Quant au style, qui peut tout excuser, jouer avec les polices et les tailles ne suffit pas à faire du Mallarmé, qu’on se le dise.

À côté de ça ? Des coordonnées. N12. D5. GR3. A20. Je ne déteste pas la bataille navale mais si la grille est si grande, croyez moi, je vais me noyer d’ennui avant que l’on coule mon porte-avions.

Alors, bien sûr, il y a les dessins abstraits, cet ensemble de lignes colorées sur des fonds dégradés… mais, quand on lit, le texte, c’est ce qui importe, non ? Pas les illustrations… à moins que ce ne soit un livre pour enfants.

# 1662

On m’a volé ma montre. Pourquoi ? Je ne comprends pas. Moi qui suis la générosité même. Si on me l’avait demandée, et sans rien exiger en retour, oui, j’aurais donné l’heure.

Pourquoi l’automne, pourquoi l’hiver, pourquoi le printemps… je veux l’étérnité.

Oui, l’heure je veux bien la donner. Autant de fois qu’on me la demandera. Pour ce qui est de mon temps, j’en suis plus avare, je n’en ai pas à volonté.

Dahlias

des champs à Flavignac, quinze-vingt bornes de Limoges, où poussent des fleurs, tulipes au printemps, dahlias puis glaïeuls en été, on y accède librement, avec son sécateur, somme modique (1 euro la tulipe, le glaïeul, 50 cents la tige de dahlia) qu’on dépose dans une urne sous un petit cabanon de l’autre côté de la route, personne ne surveille, on fait confiance - le monde serait plus simple et plus beau si tout était ainsi (non-)organisé, non ?

des dahlias, donc, et l’érable du balcon, tant qu’il montre encore des signes de vie 

# 1660

je faisais tourner en tête des conneries, essayant de produire du matériel pour ce blog ou d’autres travaux, et un truc pourri comme approximativement - j’ai oublié l’exacte formulation - de l’infini, je ne connais qu’une partie m’est venu, un truc à affiner éventuellement

le problème c’est que cette idée d’infini m’a poursuivi, jusque sous la douche, je me demandais si Q (l’ensemble des rationnels, ie des nombres qu’on peut écrire sous forme de fraction) était dénombrable et la réponse me semblait évidemment oui mais je ne parvenais pas, sans feuille ni crayon, à expliciter la bijection entre N et Q

inutile de préciser que des litres, des hectolitres d’eau chaude ont été gâchées par mes réflexions et, pour chauffer celle-ci, des mètres cube de gaz, enrichissant par mon geste un émir qui continuera à opprimer les femmes de son pays ou un ricain dont l’exploitation du schiste pollue les nappes phréatiques ou un russe qui finance indirectement la guerre de Poutine : les idées à la con, les pensées inutiles n’aboutissent qu’au malheur

Qu’est-ce qu’elle est moche, ta nouvelle brosse à dents.

elle avait raison, Natacha, hier soir, évidemment, elle est laide cette nouvelle brosse à ratiches… mais ça m’a perturbé tout de même, cette réflexion, car si j’en avais déjà eu l’intuition - après tout, on se choisit une couleur de brosse à dents, non ? - jamais l’idée de l’esthétique de la brosse à dents, de sa beauté ou non, ne s’était imposée à moi de façon si explicite

ce matin, j’ai observé l’encombrement autour du lavabo et me suis rendu compte que la plupart des objets posés ici avaient aussi été choisis pour leur beauté, le savon, le blaireau, les pots, les bouteilles… même le déo est design… deosign ?

tout sauf les coton-tiges… le coton-tige est laid et n’existe pas sous forme jolie… le coton-tige est l’objet utile et uniquement utile par excellence… et dire que certains prétendent qu’il faut mieux utiliser de l’eau légèrement salée pour se laver les esgourdes…

pour ceux qui s’inquiètent de mon niveau actuel en maths, après vérification sur le net, j’étais très proche de la solution pour la bijection entre N et Q

l’usage du jour

lundi, premier jour des vacances

ni les jours fériés ni les week-ends ne sont des vacances, cela va de soi

être réveillé à 8h45 par le chat qui s’impatiente, ce n’est pas normal de se lever si tard

déjeuner petit d’une biscotte suédoise beurrée - le rituel du jus de citron eau tiède est suspendu - et d’un café allongé

appeler en vain le lycée de Guéret où je devrais effectuer mon complément de service - l’établissement est fermé jusqu’au 23 août

payer mon amende de stationnement - 1 euro ; j’ai failli la payer en retard volontairement, faire grossir ce montant ridicule

essayer de transmettre mes factures d’ostéo à la mutuelle, pièces jointes trop volumineuses, à numériser de nouveau

gratter les joints de la douche, tous les joints, un par un, devenus noirs de crasse et de vie mycologique, nos systèmes immunitaires devront trouver un autre moyen de se renforcer

déjeuner avec mon aaamour

lire quelques pages de Bouvier

sieste avec le chat sur les genoux

quelques pages de Bouvier

ne pas pouvoir prendre de rdv pour le rappel de vaccin du chat car je ne connais pas le nom du véto

supermarché : une petite brosse à ongles pour finir de frotter les joints, une nouvelle brosse-à-(faire-saigner-les)-dents, poils extra souples, un bidon d’assouplissant, éponges, ne pas oublier de prendre de quoi dîner, ce serait con

finir les joints à l’anti calcaire et à l’acétone, avec la brosse à ongles et (l’ancienne) brosse à dents, s’apercevoir que je n’ai pas de pistolet pour appliquer le nouveau joint

profiter de l’occasion pour prendre la voiture, quelques mois de conduite m’ont appris à aimer rouler

écouter en bagnole, comme hier, On the Beach, se dire que c’est mieux que 99% du reste de ma discothèque

suer dans l’habitacle, aimer ça

magasin de bricolage, un joint blanc - Natacha ne voulait pas du transparent qu’on avait à la maison, pas besoin de pistolet pour celui que j’achète - un cadre car certaines peintures valent mieux, par leur histoire, que ce qu’elles sont

retour maison, finir enfin ces joints, ne pas pouvoir se doucher pour éliminer la crasse due à la débauche d’énergie, le joints seront secs dans 24 heures

vaisselle à laver, poubelles à vider

me dire que je n’échangerais cette journée contre une journée au boulot pour rien au monde

lu pas plus tard qu’hier dans L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier

Si je n’étais pas parvenu à y écrire grand chose, c’est qu’être heureux me prenait tout mon temps. D’ailleurs, nous ne sommes pas juges du temps perdu.

Présences (10)

Les fonctions les plus prestigieuses

Les plus vitales, les essentielles

Sorcier, chaman,

Juge, chef de guerre

Conteur

Aucun de nous ne se sent prêt

À les assumer

Nous les confions

Aux fous

Responsabilité

Photo : David Ferrer

Octosyllabes (10)

l’eau qui sourd rêve d’océan

prison sans barreau, l’aquarium

méandre, courbe féminine

Jean-Louis David

il y avait un peu de retard au salon ce jeudi après-midi, ça m’a laissé le temps de jouer à un petit jeu… auquel je n’ai pas gagné…

Carnet de MLM

pour le mardi, il y avait pourtant une solution facile… et même une seconde pas introuvable… et une autre encore…

pour le jeudi, par contre, les deux solutions que j’ai trouvées dans ma collection de disques, je n’y aurais jamais pensé

le même jeu avec les couleurs n’a aucun intérêt

sinon, moyennant quelques redites, j’ai eu le temps de rassembler quelques idées que j’ai brouillonnées très rapidement devant le Tour… peut-être en ferai-je un vrai texte, un jour…

# 1655

j’ai écrit ceci, hier, en attendant qu’il soit 12h30 :

est-ce bon ? comment saurais-je ? la musique est la langue étrangère que je regrette le plus de ne savoir ni lire ni écrire

on peut faire des nouilles avec d’autres céréales que le blé, les nouilles sont rizibles

je voulais dessiner hier midi pour compléter mon exploration des environs d’Aixe et de Beynac mais la pluie a contrarié mes plans… alors j’ai mangé dans la voiture - c’était triste - et j’ai écouté la radio en avalant ma salade Sodebo… une (rare) interview de Kundera, chez Pivot, je crois… j’ai vite coupé malgré l’intérêt du propos… il avait la voix et l’accent de Janosz dans la version francophone de SOS Fantômes 2… je préfère le lire

Milan

Je n’avais jamais pleuré à l’annonce de la mort d’un écrivain. Remarquez que je n’ai pas vraiment pleuré cette fois non plus. J’ai retenu mes larmes. J’ai serré les dents. Ils n’auraient pas compris là-bas, à l’endroit dont je ne veux plus prononcer le nom, qu’on pleure pour un mec qui écrivait des bouquins. On m’aurait encore regardé comme un tordu. Alors je n’ai pas pleuré quand j’ai lu la nouvelle de la mort de Milan Kundera.

J’aurais pu revendiquer Milan Kundera comme une sorte de mentor, de maître à penser, si j’avais compris, assimilé et mis en pratique la moitié de ses écrits. Car, à part son dernier roman, je crois avoir tout lu de Milan Kundera. Ses romans - mon favori, La Vie est Ailleurs. Ses essais - Les Testaments Trahis. J’ai tout lu mais l’esprit de Milan Kundera atteignait des sphères, des hauteurs qui me seront toujours inaccessibles. Qu’il parlât peinture, cinéma, musique ou, bien entendu, littérature, c’était avec tant d’intelligence, tant de culture que j’éprouvais une certaine honte en le lisant - un peu d’humilité ne me fait pas de mal. J’utilise le passé, il y a malheureusement trop longtemps que je n’ai pas fréquenté l’œuvre de Kundera, de cela aussi j’ai honte.

C’est sur l’injonction de Kundera que j’ai acheté Don Quichotte et Gargantua. C’est sur ses conseils que j’ai écouté du Janáček et que je me suis plongé dans La Peau de Malaparte et surtout - surtout ! - dans Gombrowicz. C’est parce qu’il avait défendu sans réticence Les Versets Sataniques au nom de l’art du roman et non au nom de la liberté d’expression que j’ai lu le formidable roman de Salman Rushdie.

C’est (entre autres) parce qu’il souhaitait que tous les écrivains prennent pseudonyme - pour écarter ceux qui souhaitent avant tout voir leur nom sur une couverture - que je m’en suis construit un.

Merci Milan. Écrivant ces lignes, je suis à la maison, je n’ai plus besoin de cacher mes larmes.

# 1653

mardi midi, bords de Vienne

je reprends les choses telles que je les avais laissées à Fouras, Vassivière ou Ambazac l’an dernier…

des miniatures toujours, des vignettes, vite exécutées

# 1652

Dans la notice, il est indiqué que la durée maximale du traitement est de 7 jours et qu’il ne faut pas dépasser 6 gélules par jour. Pourquoi alors faire des boîtes de 60 ?

Je suis devenu l’homme invisible. On parle comme si je n’étais pas là. On discute, l’un derrière moi, l’autre en face de moi, à travers moi. Je ne vais pas me plaindre, j’ai de la chance, personne encore ne s’est assis dans le fauteuil dans lequel je suis installé.

Maladroit et malchanceux comme je suis, si je croisais l’homme invisible, nul doute que j’entrerais en collision.

Il n’y a plus de monolingue breton depuis les années 80. Je trouve ça dommage. Je vais donc apprendre cette belle langue celtique. Oublier le français ne devrait pas être un gros souci.

Brouillon du jour (un des…)

Présences (9)

Tapis dans l’ombre

Des amoureux

Nous observons épions patientons

Attendons notre heure

Nous serons le moment venu

Prêts à attiser

La rancune

Éternel Printemps

Photo : Natacha Ferrer

# 1649

Le commentaire acide que j’ai laissé sur le site de Rakuten ce vendredi soir à propos du best of INXS « Un disque atroce. Groupe pour gonzesses. Je regrette déjà de l’avoir acheté pour ma femme » n’était pas totalement gratuit.

Il m’a rapporté 1 centime en bon d’achat sur le site.

j’avais oublié ma trousse ce matin à la maison

à midi, en même temps qu’un sandwich

à aller manger sur les bords de Vienne

je me suis acheté un stylo feutre

Bouchon

Stupeur en débouchant la demie bouteille de vin hier soir. Son bouchon fait la même taille que celle d’une bouteille normale. Quel manque de logique.

Admiration totale pour l’inventeur du tire-bouchon. Penser à utiliser une queue de cochon pour ouvrir une bouteille de vin. Quel rapprochement incroyable ! Comment parvenir à l’envisager ?

Pour ma part, j’aurais plutôt pensé aux corne ou à la queue ou aux oreilles ou aux pattes du bœuf ou du lièvre, plus habitués au vin par le bourguignon et le civet.

Il est à prévoir que le bouchon du magnum ou du jéroboam ne soit lui non plus pas plus grand que celui de la bouteille traditionnelle.

# 1647

05 juillet 2023 - 12h30 : 6 des 10 dernières news musicales sur le NME.com concernent de la K-Pop. Je songe à devenir sourd.

Un alpiniste polonais est mort lundi sur le Nanga Parbat, neuvième plus haut sommet du monde. La statistique attachée à cette « montagne tueuse » comme elle est surnommée est terrible : 20% de décès par ascension. La Roulette Russe offre de meilleures chances de s’en sortir.

Sensation de vide après avoir fini de lire Les Deux Étendards, commencé il y a plusieurs semaines déjà. Impression d’avoir perdu quelque chose en tournant la 1312ème page. Tout roman qui ne provoque pas ceci ne mérite pas d’être lu. C’est une sensation, ce vide qui s’ouvre, qui n’apparaît malheureusement que dans les dernières pages. Avant, on ne peut savoir.

# 1646

Déjà deux jours de semaine seul à la maison… j’ai perdu beaucoup de parties d’échecs en ligne… les étapes du Tour étaient chiantes ce lundi et ce mardi… je choisirai mieux mes arrêts maladie à l’avenir… j’ai fini de lire ce pavé qui a occupé nombre de mes soirées, j’en ressors bouleversé… je n’ai que peu écrit et seulement de la merde… je n’ai pas peint… bref, je n’ai rien de bien à proposer aujourd’hui… un truc improvisé, sans intérêt, lors de notre dernière visite à Vassivière…

J’écoute le dernier Nicky Wire, mis en ligne gratuitement sur Bandcamp… je me surprends à trouver ça plutôt très bon.

# 1645

Je ne suis toujours pas convaincu de l’intérêt d’apprendre de la poésie par coeur. J’en apprends tout de même, sait-on jamais.

Commençant à ranger mon bureau, j’ai trouvé beaucoup à lire - que faisait sous un tas de brouillons sans intérêt mon exemplaire de Don Quichotte ? - mais assez peu à écrire.

J’aime cette idée, avancée dans la préface du poche consacré à son œuvre poétique, selon laquelle Pavese ne s’est pas suicidé par dépit amoureux mais parce qu’il avait la sensation d’avoir régressé sur le plan littéraire, pensait que ses derniers poèmes - que j’aime tant - étaient bien moins bons que ses écrits de jeunesse.

# 1644

À Limoges, une rue encombe vineuse… quoi que cela signifie…

Le cri de Tarzan, celui de Johnny Weismuller, était, semble-t-il, un yodel autrichien monté à l’envers et accéléré… tu parles d’une jungle…

Ce matin, chez le médecin, dans la salle d’attente, deux patients (d’un certain âge) qui se connaissent. Bonjour. Oh, tiens, bonjour, comment ça va ? Oh, moi ? Très bien.

On ne s’étonnera plus du trou de la sécu si ceux qui vont chez le médecin vont très bien.

Présences (8)

Des vers que nous composons

Nous jetons les plus beaux, les plus réussis

Pour ne garder que les boiteux, les informes

Aux rimes pauvres

Ne conserver que

Les plus honnêtes

Octosyllabes 

En attendant Natacha

Carnet de MLM