samedi 27 février 2021

Bio

Trop occupé à écrire mon autobiographie, j’ai négligé un art qui pourtant touche un plus large public que la littérature : le cinéma. Je vais donc commencer à tourner mon autobiopic.


On m’y verra essentiellement assis à mon bureau, penché sur un cahier ou sur le clavier d’un ordinateur ou d’une machine à écrire, en train de rédiger mon autobiographie. Autobiographie dans laquelle je raconte les doutes, les joies, les peines, les réussites, les échecs liés à l’écriture de mon autobiographie.


Petit problème lié à mon autobiopic : j’ai déjà près de 40 ans de retard. Il faudrait que je trouve un bébé qui me ressemble, bébé, et qui devra consacrer les 40 premières années de son existence à rejouer les 40 premières années de ma propre existence. Il fera ensuite ce qu’il veut. Raconter cette expérience extraordinaire, ce tournage hors norme, dans une autobiographie, par exemple.

vendredi 26 février 2021

Études bibliques (après une balade en ville)

Dieu fit l’homme à son image.

On peut en déduire premièrement que Dieu est (était ? - peut-être a-t-il bien vieilli) laid.
On pourra aussi en déduire - alors que ce n’est pas écrit dans la Genèse - qu’il avait aussi inventé le miroir avant de créer l’homme. À moins qu’il n’ait vu son reflet à la surface de l’eau après avoir séparé les eaux célestes des eaux terrestres... il suffisait alors de les mélanger de nouveau.
On pourra surtout en conclure que l’homme aurait été beaucoup plus beau si un autre parmi les dieux anciens s’était imposé comme dieu unique : Bastet ou Sekhmet par exemple.

jeudi 25 février 2021

D’Erdeven à Plouharnel (5)

Inlassablement le vent
Trace, retrace,
Minutieusement,
Les lignes courbes, souples
De son jardin zen

Dont la beauté
Pourtant réside
Dans les adventices

Oyat






mercredi 24 février 2021

A New Perspective

Après avoir failli (et avoir effectivement en partie) massacrer Les Fleurs Bleues (dont je réfléchis toujours au titre final), j’ai enchaîné jeudi avec une autre... faillite.
Mon objectif en commençant A New Perspective était de casser, comme le titre l’indique, la perspective, en multipliant, en fonction des éléments représentés, les points de vue (de haut, de côté, de derrière) sur une même toile. Je me suis aperçu bien vite que ça ne donnait pas ce que j’espérais (le second croquis rend mieux compte de l’idée de départ) alors je me suis hâté de finir de recouvrir la toile, sans chercher à réussir quelque chose de bien... juste pour pouvoir passer à autre chose.
Pour le titre, j’ai gardé l’idée de A New Perspective même si j’ai un peu honte de donner à cette huile pas terrible le titre d’un si bel album.

A New Perspective (40 x 50 cm)

Perspective Rameau - Carnet de Croquis

Perspective Rameau (2) - Carnet de Croquis



mardi 23 février 2021

Guili-Guili

Avec l’interdiction de se serrer la main, le poil qui se prélasse dans la mienne ne vient plus leur chatouiller la paume.

Avec l’interdiction de la bise, ma moustache ne vient plus leur chatouiller la joue.

Avec l’obligation du port du masque - qui est une sorte de bâillon - ma langue de vipère ne vient plus leur chatouiller les oreilles.

Et pourtant, ils continuent de rire systématiquement en ma présence.

Il faut donc bien l’admettre, ce n’est pas qu’ils sont chatouilleux...
...mais bien qu’ils se foutaient (et se foutent) de ma gueule.

lundi 22 février 2021

Littérature Comparée

J’ai commencé, comme tout le monde, il y a fort longtemps, par des anthologies, empruntées à la bibliothèque puis achetées à bas prix chez Maxi-Livres ou chez une enseigne concurrente. Ai ensuite investi dans celle de Pompidou, en Pléiade. Et poursuivi par des Œuvres Complètes. Puis des recueils non compilés. En Pléiade. En poche. En volumes brochés. Des plus prestigieux d’abord. Des plus célèbres et célébrés. Puis de plus confidentiels mais tout aussi méritants. De grands anciens. Des révolutionnaires. Des modernes. Des vivants qui produisent encore des recueils que personne ne lit.
Verlaine. Baudelaire. Rimbaud. Mallarmé. Ronsard. Lamartine. Lautréamont. Villon. Labbé. Prévert. Guillevic. Desnos. Éluard. Cendrars. Jacottet. Bonnefoy. Michaux. Bertrand. Ponge. Apollinaire. Perse. Senghor. Alferi. Doucey. Benameur. Mabanckou... (j’en oublie tant... et une liste, aussi longue soit-elle, ne sera de toute façon jamais exhaustive...)
J’ai étudié les figures de style. Décortiqué les images. Observé la versification, déconstruit la prose.
J’ai appris par coeur des ballades, des sonnets, des rondeaux, des lais, des vers libres, des haïkus, redessiné de mémoire nombre de calligrammes...
J’ai assisté à nombre de lectures. De conférences. Rencontré les auteurs, tapis dans les coins sombres - loin des estrades inondées de lumières réservées aux stars, aux gros vendeurs de papier - des salons du livre. Échangé avec eux. Sur leur art. Leurs objectifs. Leurs textes. Leurs projets.

C’est donc en connaisseur, presque en expert, de la poésie francophone que je peux l’affirmer : pour se détendre, près de la cheminée, une soirée d’hiver, ou sur la plage, une après-midi d’été, ça ne vaudra jamais un bon roman noir.

dimanche 21 février 2021

Les Fleurs Bleues au Jour le Jour (6)

Peu satisfait de mon travail de ce jeudi 18 février. Beaucoup de maladresses, certaines rattrapées, d’autres rattrapables... et d’autres qui resteront en l’état (la fenêtre de travers...). Il ne me faut, je pense, plus qu’une séance de travail ou deux pour finir... mais il va falloir attendre un mois au moins, temps de séchage obligatoire.

Huitième Jour - 18.02.21


samedi 20 février 2021

Les Chaînons de Karinthy (3)

J’ai un peu honte de l’avouer... tant pis, on y trouvera confirmation que j’ai sombré dans la folie... depuis cette nuit, je m’adonne en permanence à ce jeu, au jeu. Non seulement avec des êtres humains mais aussi avec des objets. Et même des événements. Et je suis devenu plutôt doué, croyez-moi. C’est un jeu inutile, évidemment, mais je ne peux m’empêcher d’y jouer. Comme un flambeur qui, ayant perdu tout son argent, jouerait pour des cacahuètes, sans réel espoir de gain, uniquement pour pouvoir continuer à regarder les cartes des quatre couleurs. C’est une véritable obsession : comment puis-je lier en trois, quatre ou, maximum, cinq chaînons des objets de la vie quotidienne ? Comment puis-je lier un phénomène à un autre ? Comment lier le relatif, l’éphémère avec le stable et le permanent ? Comment lier la partie et le tout ?

Il serait si doux de juste vivre, juste m’amuser et juste prendre les choses comme elles se présentent, accepter le plaisir ou la souffrance qu’elles me procurent. Hélas, je n’en suis plus capable, je n’y parviens plus. Le jeu me fait espérer trouver une signification profonde dans ce regard qui me sourit ou dans ce poing qui me frappe, quelque chose qui irait au-delà de l’envie de me rapprocher du premier et de me cacher du second. Une personne m’aime. Une autre me déteste. Pourquoi ? Pourquoi l’amour ? Pourquoi la haine ?
Deux personnes ne se comprennent pas entre elles mais, moi, je suis censé comprendre l’une et l’autre. Comment ? Un chauffard grille un feu rouge pendant que mon chat fait ses griffes sur le canapé. L’Etna rentre en éruption pendant que le PSG s’impose enfin à Barcelone. Je nettoie le lave-vaisselle pendant que Tonton David est victime d’un AVC. Marabout / Bout de ficelle / Selle de Cheval / Valadon / Don du Ciel / Ciel de Traîne / Traîne des Pieds / Pied de Lampe / Lampe Tempête / Pète au Casque/ Casque à Pointe / Pointe de Sel / Selle de Cheval... Comment construire une quelconque chaîne entre ces éléments aléatoires en ne faisant que des suppositions raisonnables et sans remplir trente volumes de philosophie ? Comment construire une chaîne qui toujours débute par le sujet et dont le dernier maillon est raccordé à moi, comme source de tout ?

Voici que sonne mon téléphone. Un faux numéro. Qui s’excuse à peine. Et raccroche. Qui ma fait oublier ce que j’allais dire et écrire. Pourquoi me déranger pendant ma réflexion ? Premier lien :  celui qui téléphone se moque bien de déranger les gens qui pensent. Deuxième lien : ceux qui pensent ne sont pas respectés dans le monde actuel. L’intellect est dénigré de nos jours, l’intellect est même suspect. Troisième lien : ce dénigrement est la source de l’hystérie et de la peur et de la terreur qui étreignent l’Occident aujourd’hui. Et ainsi de suite jusqu’au quatrième lien : l’Occident est en plein effondrement.
Bon, laissons notre monde s’effondrer et laissons le nouveau monde émerger. Laissons le nouveau Messie advenir. Laissons le Dieu de l’univers se montrer une nouvelle fois à travers le buisson ardent. Qu’il y ait la paix ! Qu’il y ait la guerre ! Qu’il y ait des révolutions ! Jusqu’à ce que - et ce sera mon cinquième chaînon - il ne puisse de nouveau arriver qu’on ose me déranger pendant que je pense, pendant que je libère mon imagination... pendant que je m’adonne au jeu !

Dijon, Versailles 201?-2021
D’après Chain-Links de Frigyes Karinthy (1929) traduit par Adam Makkai




vendredi 19 février 2021

Les Chaînons de Karinthy (2)

À partir de cette discussion - et pour détendre l’atmosphère - l’un de nous proposa une sorte d’expérience visant à prouver que les humains sont à présent plus proches les uns les autres qu’ils ne l’ont jamais été. Nous devions sélectionner n’importe qui parmi les 7 ou 8 - combien sommes-nous à présent ? j’ai perdu le compte - milliards d’habitants de cette planète. N’importe qui. N’importe où. Notre ami paria avec nous qu’il ne lui faudrait pas plus de cinq intermédiaires - chaque intermédiaire étant une connaissance de l’intermédiaire précédent - pour contacter l’individu désigné, en utilisant rien d’autre que cette espèce de réseau de connaissances personnelles. Par exemple : « Tiens, tu connais Mr. X.Y., demande-lui s’il te plaît de contacter Mr. Q.W. qu’il connaît... et ainsi de suite... »

Ce jeu (le jeu) nous enthousiasma immédiatement.
Comment contacterais-tu Peter Handke ? - auteur pour lequel j’ai une immense admiration.

Allons bon, Peter Handke, rien de plus simple. Et il parvint à une solution en moins de deux. Peter Handke fut lauréat du Prix Nobel de Littérature l’an dernier. Il est donc lié au roi Charles de Suède puisque, selon la coutume, c’est ce dernier qui lui a remis le prix. On se doute que le roi de Suède a dû rencontrer le président Macron au cours d’un quelconque sommet entre chefs d’état européens. Et, comme vous le savez, j’ai fait partie du cabinet Macron lorsqu’il était ministre de l’économie du gouvernement Valls II... -  l’initiateur du jeu était un ancien haut fonctionnaire de l’administration publique.
Tout ce dont nous avions eu besoin pour ce premier essai fut trois chaînons sur les cinq autorisés. Ce ne fut qu’une demi-surprise. Il nous semblait en effet assez évident qu’il est toujours plus simple de trouver quelqu’un qui connaît une célébrité ou un personnage public plutôt qu’un anonyme, une personne lambda.

Je proposai alors un problème plus difficile : trouver une chaîne de contacts me liant à un des ouvriers ayant participé à la fabrication de l’iPad sur lequel je recrée ce texte. Et le problème fut résolu. En cinq chaînons. L’ouvrier - chinois, forcément, les iPad sont made in China - travaille sous la direction d’un contremaître - ou quel que soit son titre. Ce dernier ne pourrait se maintenir à ce poste à responsabilités s’il ne connaissait le dirigeant local du Parti Communiste Chinois qui, lui-même, doit bien avoir rencontré Xi Jiping, président de la République Populaire de Chine et Premier Secrétaire du Parti lors d’une de leurs grand-messes. Quant à Xi Jiping, il a rencontré Macron pour lequel notre ami ici présent a travaillé...

Le jeu se poursuivit ainsi une bonne partie de la nuit. Notre ami avait absolument raison. Personne dans notre petit groupe n’eut besoin de plus de cinq maillons pour atteindre par la méthode «  de connaissance de connaissance » n’importe quel habitant de la Terre.
Ceci nous amena à une autre question : y eut-il un moment dans l’histoire de l’humanité où ce fut impossible ? Jules César, par exemple, était certainement l’homme le plus puissant de son époque. Pourtant s’il avait eu en tête de joindre un prêtre maya ou aztèque (je garde volontairement l’anachronisme du texte original : les Aztèques n’ont en aucun cas été contemporains de la République Romaine, celle-ci les précède de quelques douze siècles), il n’aurait jamais pu réussir. Ni en cinq étapes, ni en trois cents ou ni en trois millions. Les Européens à cette époque en savaient moins sur les Américains que nous n’en savons sur Mars et les Martiens.

Il existe donc une force à l’œuvre, un processus réciproque de contraction et d’expansion. Une chose fusionne, s’effondre, se replie sur elle-même tandis qu’une autre, simultanément, grandit et déborde. Comment est-il possible que cette croissance matérielle puisse avoir débuté par l’étincelle qui brillait, il y a quelques millions d’années dans la masse des nerfs d’un hominidé primitif ? Et comment peut-on concevoir que cette croissance continue ait la faculté de réduire le monde à trois fois rien ?
Doit-on en déduire que les idées triomphent de la matière ? Que l’esprit soit plus puissant que le corps ? Que la vie ait une signification qui survive à la vie elle-même ? Que le bien survive au mal comme la vie survit à la mort ? Et que Dieu, après tout, soit plus puissant que le Diable ?

jeudi 18 février 2021

Les Chaînons de Karinthy (1)

Les Chaînons de Karinthy


Nos soirées entre amis - c’était du temps où j’avais encore des amis, avant que je ne m’isole complètement pour m’adonner au jeu - étaient régulièrement le théâtre de débats passionnés, à propos de tout et de rien. Ce soir-là, le sujet était un peu plus sérieux qu’à l’accoutumée, les échanges plus intenses. Il s’agissait de décider si le monde avance, évolue, progresse dans une direction précise ou si l’univers n’est qu’un éternel recommencement.

Il y a pourtant un fait qu’on ne peut ignorer, avançai-je au milieu de la discussion, comment l’exprimer d’une façon nouvelle ?, disons-le ainsi : la Terre n’a jamais paru aussi ridiculement petite qu’aujourd’hui. La rapidité de nos moyens de transport, la quasi-instantanéité de nos moyens de communication l’ont fait rétrécir - de manière relative, bien entendu - dans des proportions inimaginables il y a quelques années encore.
Ce n’est certes pas une idée neuve, loin de là, mais en avons-nous tiré toutes les conséquences ? Quiconque dans le monde, si je le veux et s’il le veut, peut désormais, en quelques secondes à peine, savoir ce que je pense ou fais et ce que je désire ou ce que j’aimerais faire. Et, en quelques heures tout au plus, je pourrais me rendre n’importe où dans le monde.
Ça semble presque magique. Ça ressemble vraiment à de la magie. La science, la technologie et la magie se confondent presque parfaitement. Nous vivons au pays des merveilles. Ni plus ni moins. Abracadabra. Mais... car il y a un mais... ce monde magique est finalement ultra décevant : il est minuscule, bien plus petit que le monde réel n’a jamais été.

Chesterton - écrivain anglais du début du XXème siècle dont je ne connaissais pas le nom avant de recréer ce texte de Frigyes Karinthy à partir de sa traduction anglaise par un certain Adam Makkai mais sur lequel, si je me fie à sa fiche Wikipedia, je ferais bien de me pencher - n’imaginait pas l’Univers autrement que ramassé, intime, resserré et trouvait proprement stupide de dépeindre le Cosmos comme un objet vraiment immense. Je pense que cette idée est résolument moderne. Cependant, alors que Chesterton rejetait le progrès technique, il fut finalement bien forcé d’admettre que le monde féérique qu’il appelait de ses vœux ne pourrait naître que de la révolution scientifique à laquelle il s’opposait de manière véhémente.

Rien ne dure, tout passe, tout se renouvelle. Il en a toujours été ainsi. La seule différence est que le rythme de ce renouvellement connaît aujourd’hui une accélération inouïe à la fois dans l’espace et dans le temps. Ce qui jadis constituait des pans entiers de l’histoire du monde se joue à présent en quelques mois, voire en quelque semaines.

Je me répète - et j’ai horreur de me répéter - en avons-nous tiré toutes les conséquences ? Ces quelques éléments de réflexion, à quelle conclusion aboutissent-ils ?
Cette conclusion, je la connais. Je le sais, oui, j’en suis sûr... mais je n’arrive pourtant pas à mettre le doigt dessus. Il me semble que j’oublie la solution au fur et à mesure que je m’en approche, que j’en doute dès que je parviens à la formuler. Comme si j’étais trop proche de la Vérité. De la même manière qu’une boussole se détraque et que son aiguille se met à tourner en rond à proximité du Pôle Nord, nos croyances ne sont plus aussi fermes quand on s’approche trop près de Dieu.

mercredi 17 février 2021

It’s all in her Head

Après Everything’s not Lost, il me restait un second dessin présenté sur ce blog à traduire en peinture. Trois après-midi de travail. Le résultat final s’est un peu éloigné de l’esquisse, il y eut finalement pas mal d’improvisations.
Il est fort probable que je détesterais cette huile si elle n’était de moi... mais, comme elle est sortie assez naturellement, elle doit représenter quelque chose d’assez personnel, une partie de mon identité... et (pour l’instant) je l’aime pour ça... elle alimentera sûrement une cheminée dans quelques années.

It’s All in her Head (40 x 50 cm)

Ces deux toiles, Everything’s not Lost et It’s all in Head, ça ressemble au commencement d’une période violette, non ? On peut toujours espérer que ce ne soit pas le cas...



Après avoir fini, mardi 9, It’s all in her Head, j’allais nettoyer mes pinceaux... dernier coup d’œil à la palette, encore pleine de peinture non utilisée... j’ai saisi un carton et improvisé en quelques minutes cette petite abstraction à laquelle j’ai donné un titre que Natacha, malgré mes conseils, n’a jamais utilisé.


Where the Ocean Meets the Eye (19 x 19 cm)



mardi 16 février 2021

Post numéro 777

Pourquoi ne voit-on jamais personne se déguiser en Père Noël pour Mardi Gras ?



La neige a totalement fondu. Plus une trace dans tout Versailles. Les remontées mécaniques n’ont même eu le temps d’être installées dans le parc du Château. Décidément, tout est fait pour nous empêcher de skier cette année.



Une personne très bien intentionnée m’a suggéré de reprendre la boutique d’un disquaire qui part à la retraite. Job apparemment parfait pour moi...
... mais, en y réfléchissant, proposerait-on à un alcoolique de devenir caviste ? Ou à un graphomane de vendre des cahiers ?

lundi 15 février 2021

Addictions

J’ai eu beaucoup de mal à arrêter la cigarette électronique...
me mettre à fumer le cigare m’a beaucoup aidé.



Premier jour de vacances aujourd’hui. J’ai corrigé quelques copies ce matin.
J’espère que je ne suis pas en train de virer workaholic...



Je bois moins en ce moment...
mais beaucoup plus souvent.

dimanche 14 février 2021

Plagiat (suite)

Quelques réflexions supplémentaires, en vrac, sur le plagiat, la copie et la traduction - réflexions que d’autres ont sûrement eues et exprimées avant moi.

Faire une copie en peinture est légal tant qu’on ne ment pas sur sa nature de copie. Faire une copie en littérature est illégal et puni - amende et pilon...
En musique, nous sommes dans l’entre-deux. Le droit à la reprise existe. Vous avez droit d’interpréter sur disques ou en concert toute œuvre composée ou écrite par un autre tant que vous ne modifiez pas le texte et la mélodie... et que vous payez les droits d’auteur...

Nulle surprise, le noeud du problème est là : l’argent. L’auteur d’origine ou ses ayant-droits veulent des thunes...
Sans cela, être plagié, copié, imité est plutôt flatteur. Pour ma part, j’adorerais être copié, imité, plagié. Je le dis, je l’affirme, définitivement : volez-moi. Si quoi que ce soit dans mes textes vous semble digne d’être piqué, n’hésitez pas, faites-moi cet honneur. Je ne demande ni argent ni citation. J’espère simplement un jour tomber sur votre texte et arriver à m’y reconnaître - je verserai peut-être une petite larme de bonheur.

Il existe une traduction russe de La Disparition de Georges Perec. C’est pourtant un roman strictement impossible à traduire. Les décisions que Perec a prises pour s’éviter le « e » sont impossibles à transcrire telles qu’elles dans une autre langue. Et écrire un aussi long lipogramme dans une autre langue suppose pour le traducteur de prendre de nombreuses décisions qui n’ont absolument rien à voir avec le travail normal d’un traducteur. Le traducteur a écrit un autre texte que celui de Perec. Un texte qui respecte la trame, l’histoire du roman de Perec, qui respecte l’inventivité du texte original, mais qui, fatalement, ne peut avoir que peu en commun avec le texte français. Un plagiat, donc. Autorisé, certes, plagiat tout de même.
Il serait formidable qu’un traducteur francophone qui ne connaît pas le roman de Perec se penche sur la traduction russe et le traduise en français. S’apercevoir de la distance qui séparerait les deux textes français. Et s’apercevoir que ces deux textes sont deux romans distincts, chacun avec ses mérites.

C’est une idée que j’ai depuis longtemps en tête, ces allers-retours entre deux langues. Traduire librement, très librement un texte étranger, en faire mon propre texte puis le confier à un auteur étranger qui ferait de même.

Et, à partir du moment où je m’autorise (et revendique) la copie et l’interprétation libre d’un texte étranger, pourquoi ne me l’autoriserais-je pas avec un texte français ?

samedi 13 février 2021

Plagiat

Si je parviens à l’achever - je l’ai commencé il y a plusieurs années (j’ai noté sur le premier brouillon la date : 6-9 février, sans préciser l’année) puis laissé de côté (beaucoup) trop longtemps) - mon premier texte de l’année sera un plagiat. Un plagiat complet. Total. Et assumé.

Un (court) texte hongrois dont je n’ai jamais trouvé de traduction française - je n’ai probablement pas bien cherché - et dont j’ai besoin pour Humeurs. Je ne parle pas le magyar mais une version anglaise m’a permis d’établir une transcription presque mot à mot du texte original et, je suis prêt à le parier, d’y semer quelques contre-sens au passage. Disposant désormais d’une trame assez précise, je n’ai plus qu’à en modifier les passages (à mon goût) inutiles ou désuets, plus qu’à y ajouter ma patte et quelques digressions (inutiles elles aussi), plus qu’à en faire un texte mauricien (dit-on mauricique ?).
Et quand j’aurai fini, je n’hésiterai pas à dire que j’en suis l’auteur. En toute illégalité.

C’est étrange qu’on ait, d’un côté, le droit de copier un tableau, touche par touche, ou de s’en inspirer fortement pour réaliser ses propres œuvres, tant qu’on y appose sa propre signature et qu’on ne reproduit pas la signature de l’artiste original et que, d’un autre côté, réécrire un texte écrit par un autre soit considéré comme la pire faute possible pour un auteur.
Comme si une phrase ou un paragraphe appartenait pour l’éternité au premier qui l’a couché sur le papier. Comme si un texte était figé (mort ?) dès qu’il est écrit une première fois. Pourtant si j’écrivais le même texte qu’un autre aurait écrit avant moi, il est certain que mon texte n’aurait pas la même signification que le texte de cet autre auteur... mais tout ceci un autre l’a déjà dit avant moi... et je le dis aussi dans un autre texte en préparation qui sera, une fois que j’aurai mis un point final à mon texte hongrois, lui aussi, un plagiat - affaire à suivre dans quelques semaines ou mois... ou années...

vendredi 12 février 2021

La Roulette Russe (31)

La pandémie et les protocoles sanitaires qui s’ensuivent ont porté un rude coup à de nombreuses pratiques sportives. La Roulette Russe ne fait malheureusement pas exception.


Les clubs de Roulette Russe, conformément aux directives gouvernementales, ont dû fermer leurs portes. Rappelons en effet que la Roulette Russe est un sport d’intérieur. Les conditions climatiques, température, humidité, vent ne sont pas sans conséquence sur le fonctionnement d’un revolver et sur la souplesse du barillet. Pratiquer la Roulette Russe dehors est exclu, sous peine de fausser les résultats.


La Roulette Russe, nous l’avons déjà dit, recrute nombre de ses pratiquants parmi les malades et les personnes à la santé fragile. Or, ceux-ci sont les principales victimes du coronavirus. En quelque sorte, coronavirus et Roulette Russe sont concurrents.


Que ceux qui voudraient continuer à pratiquer la Roulette Russe chez eux, individuellement, dans leur coin, clandestinement, se souviennent bien que, sans encadrement, ce sport est particulièrement dangereux. Il en va de leur santé.


Enfin, la saturation des hôpitaux, l’absence de places libres en réanimation, toutes occupées par des malades du coronavirus doit rappeler aux athlètes de Roulette Russe qu’en ces temps difficiles, toute pratique se fait sans filet, toute défaite sera fatale.

jeudi 11 février 2021

Fables de la Fontaine

Le chêne finit déraciné... mais il était sain... pas de phellin tacheté, pas d’armillaire... c’était une tempête exceptionnelle qui l’avait arraché au sol... on en fit un parquet magnifique en point de Hongrie qui a vu défiler des centaines de milliers de visiteur du petit château où il fut poser...

Le roseau a plié mais n’a pas rompu. Un vannier l’a coupé peu après la tempête, en a fait une panière sur lequel un chat à fait ses griffes jusqu’à destruction complète...



***



Il semble qu’en réalité le lièvre a été retenu par un long contrôle antidopage réalisé par deux inspecteurs en pleine grève du zèle, retardant d’autant son départ, et que le juge-arbitre de la course n’a pas pris la peine d’aller consulter la VAR pour vérifier que la tortue avait pris un faux départ qui paraissait pourtant évident à tous les téléspectateurs.

mercredi 10 février 2021

Cartes postales

Taille carte postale. Deux minutes pour un croquis une semaine avant. Dix minutes de réflexion l’avant-veille. Dix minutes de réalisation. Inspiré par la boîte en carton Aubade dans laquelle je range mes toiles vierges de ce format. Titre emprunté à Lennon.


Woman (10,5 x 14,5 cm)

Autre carte postale. Reste d’Expérience CD peu voire non concluante, en partie recouverte avec mes restes de peinture du jour (dimanche 7 février). Avant cette dernière couche, on pouvait voir un hippocampe... Titre emprunté à Kula Shaker... encore eux.


Mountain Lifter (10,5 x 14,5 cm)

mardi 9 février 2021

Masques again

Le masque fait perdre toute politesse aux élèves : ils ne mettent plus la main devant la bouche pour bailler.



Par contre ils continuent de se cacher la bouche pour bavarder discrètement, sans qu’on les voit, avec leurs voisins.



En revanche, s’ils continuent de mâcher des chewing-gums - on s’en aperçoit mieux avec le masque que sans - ils ont au moins arrêté de faire des bulles... c’est déjà ça de gagné.

lundi 8 février 2021

Huile essentielle

Il peignit, il peignit, pendant des jours, des nuits, des semaines et des mois, il peignit sans relâche, accumulant les toiles de tous formats, de tous styles, ne s’arrêtant pas pour manger, ne posant les pinceaux que quand la fatigue l’empêchait d’avancer encore, il peignit, il peignit.
Moment de déconcentration, de distraction, il jeta les yeux à sa palette... et se mit à pleurer. Ses efforts étaient vains. Il ne ferait jamais mieux.



dimanche 7 février 2021

Les Fleurs Bleues au Jour le Jour (5)

On poursuit le travail sur Les Fleurs Bleues qui, définitivement ne porteront pas ce titre puisque ce n’est pas celui d’une chanson (j’ai une idée mais je la garde pour moi pour l’instant). J’ai notamment mis la table, posé les encadrements de fenêtres et une plinthe, continué un peu Cruci-Fiction. Pour la suite, il faut que je patiente un peu encore, respect des temps de séchage oblige.

Septième Jour - 04.02.21

samedi 6 février 2021

Anatomie(s)

Il est applaudi alors même qu’il se permet de nous adresser un pied de nez, la main sur le coeur et l’estomac dans les talons. On lui passe vraiment tout, au contorsionniste.



Elle a le nez en trompette, un cor au pied et raisonne comme un tambour... ça nous promet une arrivée en fanfare.



Je m’étais fait amputer d’une jambe pour être déclaré inapte au turbin... et maintenant, c’est le bois de ma prothèse qui travaille... je ne serai jamais tranquille... je n’y échapperai jamais.

vendredi 5 février 2021

Redrum

Nos produits sont garantis sans pesticides, sans engrais chimiques et sans OGM.
Cigüe, amanite phalloïde, digitales...

Mesdames et Messieurs empoisonneuses et empoisonneurs, ce n’est pas parce que vos victimes n’ont pas d’avenir qu’il faut compromettre celui des autres...


***


Deux tueurs qui visaient la même victime se dirent, en rangeant leur arme dans leur étui, qu’il faudrait peut-être qu’ils accordent leurs violons.


***


Depuis que le coronavirus déferle sur nos sociétés, tout rassemblement est interdit. En effet, toute réunion peut devenir cluster et entraîner la mort des participants. Meet is Murder.

jeudi 4 février 2021

01-39

Notre espace
Est grand ouvert
Nulle frontière ne l’étrangle
Nulle barrière ne le retient

Quand ils se présentent
Sans rien exiger
En compensation
Nous les laissons passer

Les Jours

mercredi 3 février 2021

Je comprends pas...

J’ai complété comme promis mon petit essai de couleur... et je ne comprends pas pourquoi ça fait une tâche brillante dans la partie supérieure gauche du vert... probablement un problème de « gras » différents... j’ai dû mal doser ma térébenthine...


(10,5 x 14,5 cm)

mardi 2 février 2021

État des lieux

C’est finalement une chance que les théâtres soient fermés... au moins, je ne perds pas mon temps à écrire une mauvaise pièce.



Malgré dix ans - ou pas loin - d’efforts - certes irréguliers - je n’ai pas encore réussi à mettre un point final à Humeurs...
mais d’après ce que je constate en librairie, personne encore n’y est parvenu... c’est que ce ne doit pas être si aisé...
il s’agirait tout de même de ne pas perdre davantage de temps.



Je vais pouvoir m’y remettre, l’esprit tranquille, libéré, à mes romans...
en plus de mes pièces de théâtre, je peux, en effet, également mettre de côté mes idées de scenarii de films...
quant à mon album live, je ne vais pas l’enregistrer de sitôt.



lundi 1 février 2021

Éthylotest

Nous avons sorti le champagne ! Il fallait bien célébrer le fait qu’il nous en restait une bouteille...



J’ai un congélateur d’alcoolique : on n’y trouve que des glaçons...



Ce qui est ennuyeux quand on ne souvient pas de sa soirée, c’est qu’on ne se rappelle pas lequel verre était de trop - le sixième ? le septième ? le douzième ? - et quand il aurait fallu s’arrêter. Du coup, on est obligé de reproduire l’expérience pour enfin savoir... cycle éternel...



Il y a de multiples façons d’être alcoolique... il n’y en a qu’une seule d’être sobre : chiante.



(Ajout de dernière minute inspiré par Natacha)
Répondre bourré (ou à moitié) au Questionnaire de Proust est-ce qu’on appelle un éthylotest ?