lundi 31 octobre 2022

# 1399

Regarder en boucle Un jour sans fin.



Un Mondrian présenté à l’envers dans un musée depuis 77 ans. Le monde de l’art marche sur la tête.



Halloween, le seul jour de l’année où je ne mange pas de bonbons. Je me suis (encore) déguisé en chafouin.

dimanche 30 octobre 2022

Heure d’Hiver

Le changement d’heure a aussi des mérites. Qui aurait pu imaginer sans le changement d’heure une phrase, une question aussi absurde - et donc aussi belle - que « demain à huit heures, il sera sept heures ou neuf heures ? » ?



J’ai une montre mécanique. Je ne la porte ni le week-end ni pendant les vacances. Sans être portée, elle a 24 à 36 heures d’autonomie. Avant de s’arrêter. Elle n’est donc pas encore concernée par le changement d’heure. Elle est mon idéal : qu’on arrête de me dicter mes horaires, le travail sera fait en temps et en heure.



Youpi ! Une heure de plus à ne pas dormir ce matin !



Et sinon, avant de passer à l’heure d’hiver, on pourrait peut-être attendre que l’automne débute, non ?

vendredi 28 octobre 2022

Peinture climatique

Le café que j’ai renversé sur mon dernier gouâchis n’était qu’un geste maladroit, une conséquence de mes deux mains gauches. Ne pas y voir un nouvel acte de terrorisme écologiste.



Le changement climatique va simplifier la classification des œuvres picturales. Plus besoin de séparer les paysages des natures mortes.



Tant qu’à s’attaquer à des œuvres pour demander la fin de notre société du pétrole, ça aurait plus de gueule - plutôt que de la soupe sur un Van Gogh ou de la purée sur un Monet - de balancer du goudron sur un Soulages, non ?

jeudi 27 octobre 2022

Hommage

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                          

mercredi 26 octobre 2022

Pire

journée depuis que je bosse à la MFR - et ce n’est pas peu dire
journée de formation jamais suivie



Un mardi à oublier 


mardi 25 octobre 2022

# 13 80 13

Pas de gaz cet hiver. L’électricité menace d’être coupée de temps à autre au cours des prochains mois. L’éclairage public est éteint la nuit à Limoges au détriment de le sécurité des biens et des personnes.
Qu’on se rassure cependant, les illuminations de Noël sont en cours d’installation dans les rues. Les problèmes énergétiques de ce pays ne nous priveront pas de l’essentiel.



Il y a un autre bruit dans l’appartement. Un téléviseur ou un poste de radio - plutôt un téléviseur - qui marmonne toute la nuit et dont on entend le murmure uniquement depuis la chambre à coucher. D’où vient ce bruit ? De la grand-mère cacochyme du dessous ? De l’étage du dessus qui semble inoccupé ? De l’étage encore au-dessus ?
L’autre soir, Natacha s’en inquiétait. Je lui dis pour rire que la sorcière de Blair hantait l’appartement du dessus. T’es con, qu’elle m’a répondu, tu vas me faire peur - puis elle s’est retournée pour dormir. La sorcière de Blair, ça m’a fait sourire… jusqu’au moment où je me suis aperçu que c’est moi que cette pensée empêchait de dormir. J’ai mis un peu de temps à fermer l’œil.



Peu importe le froid qu’il fera, quelle que soit la précarité énergétique qui règnera, aucun livre de MLM ne servira à allumer de cheminée cet hiver. Il n’y a pas que des désavantages à ne pas être publié.

lundi 24 octobre 2022

dimanche 23 octobre 2022

# 1391

À Natacha, après qu’elle est fait une excellente plaisanterie : « Si je n’existais pas, tu serais la meilleure ».



Le paon est un animal à plumes, à roue et à flûte. L’ornithorynque ne paraît plus si étrange.



J’abandonne. Définitivement. J’ai essayé différentes techniques. J’ai laissé tomber. Provisoirement. Tout effacé. Fait de nouvelles tentatives. Annoncé qu’on ne m’y reprendrait plus. Recommencé malgré tout. Cette fois, je n’y reviendrai pas. Je me résigne.
Je ne me laisserai plus pousser ce qui jamais ne ressemblera à une barbe.

samedi 22 octobre 2022

Bruit

Dans l’appartement, un bruit. Une vibration sourde, un bruit. Je l’entends, ce bruit. Je crois que je l’entends, ce bruit. Ce qui revient à l’entendre, ce bruit. Je ne suis pas certain que ce bruit existe. Je crois qu’il est, ce bruit. Peut-être n’est-il pas, ce bruit. Natacha ne l’entend pas, ce bruit. Quand je lui demande si elle l’entend, ce bruit, ce son, elle me répond non. Elle n’entend pas bien toutes les fréquences, Natacha. Qu’elle n’entende pas ce bruit ne prouve pas qu’il n’existe pas, ce bruit. Malgré tout, je doute, à cause de Natacha.

C’est aux toilettes que je l’entends le mieux, ce bruit. Là qu’il est le plus intense, le plus net, le plus clair, le cul posé sur la lunette. Je l’entends aussi dans mon bureau. Dans le salon. Plus subtilement. À volume plus faible. Présent tout de même. Pas dans la chambre. Pas dans la cuisine. Pas encore. Non, pas encore.

J’ai cherché la source du bruit. Des travaux dans un appartement à un étage inférieur ? À un étage supérieur ? L’ascenseur ? L’ascenseur est une bonne piste. Coupable idéal. Comment être sûr ? Surtout que j’entends le son ailleurs. Loin de l’ascenseur.

Car le bruit, le son, me poursuit. M’obsède. Cette vibration, je l’entends parfois en voiture. Au boulot. Dans la musique qui passe. À la télévision. Il habite, s’installe dans ce que je perçois, écoute, entends, vois. Pas dans tout ce que je perçois, écoute, entends, vois. Pas encore. Le bruit s’étend. Le bruit se déploie. Le bruit conquiert. Le bruit se répand. Le bruit se diffuse lentement. Le bruit ne court pas.

J’essaie de décrire le bruit. Une seule image me vient. Elle s’impose. Aucune autre tentative de description ne résiste devant cette image qui surgit naturellement. La sirène d’un bateau qui rentre au port. Ou une corne de brume. Quelque chose de marin. Oui, le paquebot qui salue la ville qui l’accueille. Ou celle qu’il quitte. Une vibration grave, intermittente, épaisse au départ et qui semble s’affiner au cours de son émission d’une ou deux trois secondes.

Une sirène de paquebot. À Limoges. Je repense à Voyage autour de mon crâne de Frigyes Karinthy dans lequel celui-ci raconte qu’il découvrit son problème au cerveau après avoir vu et entendu passer le train sur une place centrale de Budapest, à plusieurs kilomètres de la gare et des voies.

Perdre la tête ne me fait pas peur. Cette espèce de folie est même une perspective qui m’intéresse plutôt.

vendredi 21 octobre 2022

# 1389

Je ne sais jamais où est l’est.
À ma droite ou à ma gauche ? Comment ça, ça dépend ?



Après de multiples tentatives, aller-retours, tournages autour du pot, j’ai enfin atteint l’orgasme :
j’ai trouvé une place en épi dans laquelle me garer.



À bâbord ou à tribord ?

jeudi 20 octobre 2022

16.10.22.4

Les douglas (prononce-t-on le s final ? un collègue de Natacha lui a mis le doute) n’ont rien à faire ici, m’explique Natacha tandis que nous nous promenons sur un sentier qui longe le lac, on est dans une étréaou.
Et je me demande pourquoi elle se met à me parler comme Stromae.



Un Barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras de Marée.



Les amanites tue-mouches ont envahi les pelouses de Vassivière. Une passante propose à son mari de les cuisiner. D’en faire une soupe de belle-mère.

mercredi 19 octobre 2022

16.10.22.3

enfin, cinq ou dix minutes, une petite huile sur toile marouflée sur carton… presque une commande de Natacha…



lundi 17 octobre 2022

16.10.22.1

Journée prolifique à Vassivière ce dimanche. Un peu écrit. Un peu lu. Un peu baladé. Et trois esquisses, études rapides. La première à l’huile sur papier cartonné. Ce sont les mêmes racines que.



dimanche 16 octobre 2022

Anecdote

(Non relu - donc possiblement plus illisible encore qu’à l’accoutumée)

Je ne peux fréquenter deux librairies. Il me faut choisir. C’est ainsi, ne me demandez pas pourquoi. Je ne sais pas pourquoi. J’ai une librairie. Une seule. Une seconde ne peut être qu’une roue de secours. J’achète tous mes livres au même endroit, pas à deux. J’ai fait mon choix à Limoges. Entre Anecdotes. Et Page et Plume. J’ai choisi la seconde. C’est définitif. Je ne reviendrai pas sur ce choix. Sauf si je décide d’en changer plus tard.

Ce n’est pas parce que Page et Plume est plus loin de chez moi, de mon appartement, que ne l’est Anecdotes, que j’ai choisi cette première. Ce n’est pas parce Page et Plume est tout en haut de Limoges, sur la place de la Motte alors qu’Anecdotes est à mi-pente. Ce n’est pas parce que mon beau-frère a travaillé (plusieurs fois, il me semble) chez Page et Plume et non chez Anecdotes. Ce n’est pas parce que les employées sont plus jeunes et plus jolies - même si ç’eut été un excellent critère de choix - chez Page et Plume que chez Anecdotes : je crois que ce n’est même pas le cas. Non, la raison c’est que le rayon Poésie est plus étendu chez Page et Plume, beaucoup plus étendu et mis davantage en évidence, pas dans un recoin, caché presque honteux… même s’il faut se mettre sur la pointe des pieds, avoir des capacités en escalade pour atteindre les étagères du haut, dans le rayon Poésie de Page et Plume. J’ai acheté en poche Les Campagnes Hallucinées et Les Villes Tentaculaires - je crois que c’est un recueil qui a traumatisé, au lycée, l’adolescent qu’était mon père - d’Émile Verhaeren - le traducteur automatique me propose Verhoeven - il était dans l’étagère du bas, joie du classement alphabétique.

Ce n’était pas l’Émile que je cherchais en allant chez Page et Plume ce samedi aprèm. Le Verhaeren - il y avait un collège Verhaeren à Saint Cloud, je passais à pied devant quand je me rendais chez un des mes élèves de cours particulier, il y a sept ans ou quelque chose du genre - je l’ai pris au vol, en fouillant dans le rayon Poésie, sans idée préconçue. Ce que je cherchais en priorité chez Page et Plume, c’était Londres. Le nouveau Céline. Guerre, paru en début d’année, n’était pas ce qui était annoncé. Ce n’était pas un roman perdu et retrouvé du Ferdinand. C’était un brouillon. Un brouillon passionnant, que tout admirateur devait avoir lu. Un brouillon tout de même. Avec les défauts d’un brouillon. Londres ne sera rien de plus, je le sais. Il me le faut malgré tout. Je ne l’achète pas le jour de sa parution comme je l’ai fait pour Guerre, j’ai attendu deux jours - il faut savoir se modérer.
Et je veux aussi la nouvelle traduction - c’est à la mode dirait-on les nouvelles traductions - des Raisins de la Colère de Steinbeck. J’ai vu quelque part qu’il y avait une nouvelle traduction de Steinbeck. Sur Instagram, une publicité. Ou sur la newsletter - je ne sais plus quand ni pourquoi je me suis abonné à la newsletter de Gallimard. À paraître le même jour que Londres. J’ai vu lu ça, il y a deux trois quatre jours à peine, c’était cette semaine. C’est tout frais dans mon esprit. Mais je doute dans les rayons de Page et Plume. Je me demande si je n’ai pas rêvé cette nouvelle traduction. Ou si la date n’était pas ultérieure. Je doute parce que je ne le trouve pas le Steinbeck. Je cherche sur les étagères, sur les tables où sont mis en évidences les nouveautés et les coups de coeur des vendeurs - alors que tout le monde sait que les libraires n’ont pas le temps de lire ; les disquaires au contraire ont tout loisir d’écouter des disques pendant le boulot, voilà pourquoi disquaire est un métier plus plaisant que celui de libraire - et je ne trouve pas les Raisins.
Je ne demande pas aux employés présents entre les rayons, qui circulent ou sont assis devant un ordinateur, prêts à prendre commande auprès des clients. Je n’aime pas demander. Je ne le fais qu’en cas d’extrême urgence. Comme pour les Lance-Flammes, la suite des Sept Fous de Roberto Arlt - je ne sais toujours pas comment ça se prononce, ce patronyme de quatre lettres - qu’il me fallait vite, vite, vite… et que je n’ai toujours pas ouvert après une semaine, j’ai déjà tant à lire. Je n’aime pas demander. Et dans ces cas, encore moins. Car les Raisins de la Colère, j’en ai un peu honte, allez comprendre. L’impression d’un livre qui n’est plus de mon âge. Je ne relirai probablement jamais Des Souris et des Hommes, lecture trop adolescente dans le souvenir que je m’en fais. Les Raisins me semble plus adulte mais c’est quelque chose qui ne devrait plus me concerner. Je pourrais l’acheter et passer à la caisse l’air de rien, un peu comme si j’achetais un magazine porno en tentant de garder l’air le plus naturel possible mais je ne me sens pas capable de réclamer la nouvelle traduction des Raisins de la Colère comme je me sais incapable d’entrer dans un kiosque pour demander le dernier Penthouse ou le dernier Hot Video. Aucun rapport, je le sais. Il ne faut chercher une logique là-dedans. Je renonce à Johnny, tant pis.

Je passe à la caisse. Voulez-vous le ticket ? Juste celui de carte bleue. Pas besoin de l’autre, merci. Je sors. Je m’apprête à arracher, déchirer, chiffonner, mettre à la poubelle le bandeau, l’horrible bandeau rouge Céline Inédit. Mais j’arrête mon geste. Stupeur. Je me sens stupide. Idiot. Crétin. Atrocement con. J’ai entre les mains Guerre. Et non Londres. Je l’ai pris machinalement, sans faire attention. La faute certainement au bandeau rouge. Tellement visible, on ne peut lui échapper. Je n’ai pas lu le titre du bouquin. Je retourne chez Page et Plume. Ils ne font aucune absolument aucune difficulté pour l’échange. La caissière ne m’a pas oublié, non, j’étais devant elle il y’a trois minutes à peine. Elle dissimule mal son étonnement. J’ai honte. Elle a pitié. Je le sens je le sais.

Il va falloir que je change de librairie. 

samedi 15 octobre 2022

She Speaks (14) (ou 15 ?)

(15 septembre, petit déjeuner)
NF (consulte son téléphone) : tiens, c’est la St Roland aujourd’hui.
MLM : Et ?
NF : Non, c’est tout



(14 octobre - 21h25)
MLM : c’est bizzarre, c’est peut-être à cause du pecorino, mais je trouve qu’il sent les épices, le curry ou le ras el-hanout, ce vin (il s’agit d’un Cabardès Château Lorgeril 2016)
NF (très enthousiaste) : moi, je trouve qu’il sent le vieux livre qui n’a pas été ouvert depuis longtemps.
MLM : c’est censé être un compliment ?
NF : ça sent bon un vieux livre pas ouvert depuis longtemps.



(15 octobre - 14h15)
MLM : regarde ce sale jeune sur son banc… (je lui désigne par la fenêtre un jeune branleur)
NF : tout ça parce qu’il porte un sweat à cagoule…

vendredi 14 octobre 2022

# 1382

Je suis pu et repu.



Écrit en bleu sur le papier aluminium argenté de nos pots de yahourts Mamie Nova Crème Amande :
Ça te dit une balade dans ma cuillère ? et Si personne ne me regarde, je lèche ton opercule.
J’avoue, ça m’a (un peu) excité.



Je suis parti Boule et Bill en tête.

jeudi 13 octobre 2022

Trois fois

Lire trois livres à la fois - comme je le fais ces temps-ci - ne permet pas de lire trois fois plus.



Je ne lis pas vraiment trois livres à la fois. Je passe de l’un à l’autre par petits bouts, quelques pages, chapitres, jusqu’à épuisement des trois livres.



En revanche, il ne me viendrait jamais à l’esprit de prétendre écouter trois disques à la fois. Pas même deux. Même si je me passais un ou quelques morceaux de l’un avant de me passer un ou quelques morceaux de l’autre avant de revenir au premier et ainsi de suite.



Écouter deux ou trois disques à la fois signifierait les écouter simultanément. Littéralement. Une expérience à tenter un jour. Il me faudra deux ou trois hi-fi.



Ou regarder deux ou trois films à la fois.



Lire trois livres à la fois me fait surtout avancer trois fois plus lentement dans chacun de mes livres. Si ce n’est davantage.

mercredi 12 octobre 2022

mardi 11 octobre 2022

# 1379

(10.10.22 - 22h00)
MLM : Il est fini le dixe
NF : Et le vin aussi…
(Chacun ses préoccupations)



Conduire remet en cause tout mon système de valeurs.
Je suis de ceux qui clament respecter la loi scrupuleusement, dans ses moindres détails, y compris le code de la route. Quand c’est limité à 50, pourtant, je ne parviens pas à rouler à 49. Ce 49 que je pensais magnifique, sublime selon ma propre échelle de beauté numérale cardinale, devient laid et presque insoutenable au volant - je ne sais pourquoi.
Alors je roule à 51 ou à 53 - on le sait, les nombres pairs ne sont pas mes favoris - et je me sens hypocrite de rouler au-dessus des 50 kilomètres tout en restant en dessous de la vitesse que pénalisent les radars - automatiques ou non.
Quand je conduis, je ne sais plus qui je suis. Et, en plus, certains jours, je commence à y prendre du plaisir, à conduire.



L’élève qui m’avait déjà demandé si, sur sa calculatrice, m’a demandé aujourd’hui, lors d’un cours de probabilités pour lequel j’avais fourni un jeu de 32 cartes, si la carte avec un V noir était une carte Vladimir.
Oui, et le symbole à côté est un champignon atomique.

lundi 10 octobre 2022

Thirteen

Il y a 13 ans, à Limoges déjà, j’ai dit oui. Et je le répète aujourd’hui.
Oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui oui.



Moi qui suis fétichiste toqué des chiffres et nombres, le 13 pourtant ne m’évoque pas grand chose. Ni chance. Ni malchance. Rien de particulier.
J’espère me tromper - je ne suis (heureusement) pas (totalement) infaillible.



En entrée, il y a 13 ans, il y avait du carpaccio de Saint-Jacques. Je n’en reviens toujours pas que Natacha ait mangé un mollusque cru… après 13 ans, elle parvient encore, la preuve en est, à m’étonner.

dimanche 9 octobre 2022

# 1377

Je ne suis pas une lumière. Dommage. J’aimerais pouvoir voyager à 300 000 km / s.



Dans mon carnet, à la date du 04 octobre :
16h10 : rien à faire, j’en ai assez, ras le cul.
17h20 : putain, je suis toujours au boulot, pas encore parti.
L’absurde.



J’aimerais avoir de nouveau le temps de faire la vaisselle à la main.

vendredi 7 octobre 2022

Renie Ma Gritte

De l’ennui, disais-je. Oui, je me suis beaucoup ennuyé. Beaucoup trop.



encore, la feuille est blanche. Il est 21h23, il fait nuit et la lumière dans mon bureau est chaude, très chaude. J’ai horreur des ampoules à lumière blanche.

jeudi 6 octobre 2022

Semaines

Les semaines sans élève sont des semaines de repos.



Les semaines sans élève qui ne sont pas des semaines de vacances sont des semaine d’ennui profond.



Les semaines sans élève qui ne sont pas des semaines de vacances mais qui sont des semaines sans moyen de bosser sont une torture. L’essence même du travail, non ? 

mercredi 5 octobre 2022

La Cambriole

Il n’y a pas que le feu que je crains. Le vol aussi. Angoisse permanente du cambriolage. De trouver l’appartement vide à mon retour. Du boulot ou des vacances. Mais je suis plus malin que les voleurs.

En fermant la porte à clef, est ce que je ne crie pas aux voleurs « j’ai des choses à piquer à l’intérieur » ?

Avec ma serrure trois ou cinq points, est-ce que je n’insiste pas « parmi les choses à voler chez moi, certaines ont de la valeur » ?

Et ce coffre-fort, n’est-ce pas une façon de dire « servez-vous, tout est ici » ?

Plus malin qu’un cambrioleur, j’ai adopté une autre stratégie : j’ai tout mis en évidence, sur le trottoir directement, la hi-fi, les ordinateurs, les montres et bijoux, les lingots, tout, et suis parti…
… mais quand je suis revenu, il n’y avait plus rien. Envolé. J’ai comme eu un doute quant à ma stratégie.

Je me suis rendu au commissariat.
Vous aviez tout laissé sur le trottoir ? Sans surveillance ? Oui. Oui. Alors ce n’est pas du vol, monsieur.

Me voilà rassuré, je ne suis pas victime de vol. Quand je dis que je suis plus malin.

mardi 4 octobre 2022

# 1372

Puisqu’on peut ouvrir une serrure avec une épingle à cheveux, à quoi donc sert la clé ?



J’ai toujours eu peur de l’incendie. Que mes livres et mes disques et mes guitares et tout le reste partent tout feu tout flamme en fumée. Je n’ai plus peur désormais. J’ai tout mis à l’abri des étincelles. Au fond de la piscine.



Ou alors pourquoi pas une clef pour maintenir le chignon et les mèches rebelles ?
Tant d’objets superflus, redondants…

lundi 3 octobre 2022

# 1371

Ce soir, dimanche, au restaurant japonais - par ailleurs fort agréable - nous avons été servis, plutôt que dans la traditionnelle porcelaine blanche et bleue, dans de la vaisselle en plastique. Je songeai à protester et à la fracasser au sol d’un geste rageur. Je renonçai. C’est solide, le plastique.



Nous faisons parfois comme si Souris - Souris, c’est notre chat(te) - était aussi intelligente que nous… et nous sommes déçus qu’elle ne le soit pas… ce qui montre que nous sommes aussi bêtes qu’elle.



En sortant du restaurant, nous constatons que les locaux de la CGT sont allumés. Probable réunion. Ça vaut le coup d’être syndiqué, dites-moi, si c’est pour bosser le dimanche soir…

dimanche 2 octobre 2022

Des Visages, Des Figures

Je regarde la photo de Neruda et celle de Tuñon sur la (triple) couverture du disque consacré à leurs textes que j’ai acheté hier. Et je reste perplexe. Ni l’un ni l’autre. Ni le Chilien ni l’Argentin. Aucun des deux n’a une tête un visage une allure de poète.
Et d’ailleurs qu’est-ce donc qu’un visage de poète ? À quoi doit ressembler un poète ? Je me pose la question en regardant les photos de Neruda et de Tuñon et je ne sais que répondre. La question est absurde, je m’en rends compte. Une réponse serait plus absurde encore. Cette réponse n’existe pas. L’habit - pas plus que - ne fait pas le moine.
J’allais abandonner chasser cette pensée idée stupide de mon esprit quand une image un portrait s’est imposé à moi. Visage tracé en violet sur fond orange saumoné, la couverture d’un de mes poches, de mon poche - s’il ne devait en rester qu’un ce serait probablement celui-ci-là, ceci explique cela.
Pavese, c’est une évidence, a un visage de poète. Quand je pense à tous les poètes dont je connais le visage, Baudelaire, tête de juge militaire, Guillevic, de marin-d’eau douce pêcheur à pied, Éluard, tête de prof de langues anciennes et mortes, Rimbaud, non, pas même Rimbaud, allure de jeune branleur fêtard et arrogant - mais, ceci dit, être un jeune branleur fêtard arrogant, n’est-ce pas ça être poète ? - etc. pas un n’a une tête de poète… sauf Pavese. Pour moi, tout poète devrait avoir les traits de Pavese. Le visage de Pavese se confond pour moi avec celui du Poète.

Et Emmanuel Lochac ? Quel était son visage ? Impossible de trouver une photo sur Google



PS (19h17) : un billet, il y a 18 mois, empruntait déjà son titre à l’album de. Je te prie de m’en excuser, cher lecteur. Il faut que je me renouvelle.

samedi 1 octobre 2022

# 1369

Au départ, il y a le souvenir d’un rêve au réveil, une image qui reste vaguement en mémoire. Moins belle moins marquante que. Image tout de même. Je gribouille pendant le petidéj.

Carnet de croquis

Uneuruneurédemi plus tard, je tente une première version gouâchée. Un échec total. On dirait un drapeau laissé à la merci des intempéries. Surtout que je n’ai absolument pas respecté le schéma. À reprendre donc.


Un peu vexénervé, je me dis qu’il ne faut pas en rester là, c’est un coup à pas retoucher un pinceau avant des jours, je me connais. Alors j’enchaîne non sur une autre version mais sur une impro. J’aime bien le résultat, la preuve, j’ai signé.