mardi 30 juin 2020

Jeux de mots déseaulants

Je trouve ça étrange d’appeler ça un château d’eau alors que ça ne ressemble en rien à un château... mais plutôt, dans la plupart des cas (du moins, je trouve) à un phare... mais peut-être était-ce un nom trop lourd à porter.



Un brise-lames dans un brouillard à couper au couteau ne fait qu’aggraver le problème.



Apporter de l’eau à son moulin, parfois, ce n’est que brasser de l’air.

lundi 29 juin 2020

Estime de soi

Je ne les comprendrai jamais les gens qui ne m’aiment pas - il y en a, j’en connais...
Oui, ça m’étonne qu’on puisse ne pas m’apprécier.
Pour ma part, je me trouve fort sympathique.





Je suis tellement modeste que je vis avec un total détachement mes multiples qualités.
Tellement détaché que j’ai souvent l’impression que ces qualités, ces dons, ces talents ne sont pas miens, qu’ils appartiennent à un autre que moi.
Plus précisément, à un autre moi.

Et j’en viens à me jalouser.





Je me trouvais particulièrement laid.
Elle se trouvait exceptionnellement moche.
Ça nous a encouragé à briser la glace.

dimanche 28 juin 2020

En Retard (64)

Le commissariat le plus proche est sur mon chemin. Dans la bonne direction. Ça tombe bien, pour le mieux... je suis en retard. Qu’ils m’embarquent et m’avancent ne peut que m’aider. Et on me porte - je ne fais pas vraiment d’efforts pour tenir sur mes jambes : les deux flics me prennent par les épaules. Et on me transporte. En voiture. Qui certes sent un peu le vomi et la clope et le vin en cubi et le slip pas lavé et les chaussettes pas fraîches. En voiture, tout de même. Il n’y a vraiment pas de quoi se plaindre...

... à moins de ne pas supporter les insultes, les intimidations, les bourrages de côtes, les gifles et les crachats...

... mais je ne vais pas me répandre à propos des violences, physiques ou non, policières... j’aurais l’air de faire allusion à un mouvement contestataire international en cours, l’air de me raccrocher (pour de simples raisons marketing - je ne soutiens ni ne m’oppose à ce mouvement anti-police : je m’en fous royalement) à l’actualité... ce qui serait contraire à l’esprit même de ce feuilleton qui est d’être... en retard...

... je chante donc, depuis ma cellule de dégrisement, les louanges des forces du désordre, vante leurs sens du devoir et du service public auprès de mes compagnons d’enfermement qui, eux contrairement à moi, méritent d’être enfermés et remercie le maton qui me rappelle que, pour mon bien, il vaudrait mieux que je ferme ma gueule, maintenant que j’arrive enfin à (re)parler.

samedi 27 juin 2020

En Retard (63)

Comment m’exprimer sans pouvoir parler, comment expliquer, sans prononcer un mot, que je suis chez moi, plus précisément devant chez moi, que j’ai simplement oublié la clef de l’autre côté de la porte, du côté de la porte où je ne suis pas, celui auquel je n’ai pas accès, puisque je suis de l’autre côté de la porte mais sans la clef qui permet de l’ouvrir, la porte, puisqu’elle se trouve de l’autre côté de la porte, du côté où je ne suis pas et où se trouve la clef ? - on pourrait continuer ainsi longtemps, je pourrais continuer ainsi longtemps ; le lecteur, je n’en doute pas, me saura gré de l’épargner en interrompant relativement tôt ce paragraphe qui pourrait être infini.

Je pourrais certes leur faire comprendre, aux deux poulets, qu’avec une feuille de papier et un crayon, je serais plus à même d’échanger... mais tout le monde sait que la lecture n’est pas exactement le point fort des keufs... Cette attaque, purement gratuite, dénuée de tout fondement, n’a été conservée que parce que l’auteur, moi-même, n’a rien trouvé de mieux ni de plus drôle pour justifier le fait qu’il ne passe pas par un simple carnet pour converser par écrit... les insultes et les méchancetés constituent souvent une très efficace solution de facilité.

Je tente de cligner des yeux, un seul pour une brève, les deux à la fois pour une longue, de toquer sur le plancher de la cage d’escalier pour prendre le relais quand je commence à fatiguer des paupières... aucune réaction. Pourquoi n’apprend-on plus le morse ? Goo goo g’joob !

Je dois me résoudre à ne compter que sur mes dix doigts. Le langage des signes n’est pas fort. Je ne maîtrise réellement que le high five pour saluer de loin et le majeur dressé pour faire part de mon mécontentement. L’enchaînement de ces deux signes et de quelques morceaux de mime totalement improvisés semble convaincre les deux représentants de l’ordre qui hochent la tête. Je leur souris. Ils me sourient. Ils se regardent l’un l’autre.

- Tu penses qu’il est bourré ou qu’il est juste con ?
- Un peu des deux, je dirais... on l’embarque ?
- On l’embarque...

Visiblement, je me suis mal fait comprendre.

vendredi 26 juin 2020

Questions anatomiques (2)

Se faire des ampoules en allant à cloche-pied constitue-t-il un Son et Lumière ?



Avoir la main lourde permet-il d’avoir le bras long ?



Quelle position adopter lorsqu’on a le feu au cul et l’eau à la bouche ?

jeudi 25 juin 2020

Questions anatomiques (1)

Se casser les dents sur un casse-tête est-il un moindre mal ?



Faut-il accepter de perdre pied pour reprendre la main ?



Prendre ses jambes à son cou est-il une pratique auto-érotique ?

mercredi 24 juin 2020

Pas sûr (du tout) qu’ils me plaisent...

Deux essais datant de mercredi dernier. Le premier ne devait pas du tout ressembler à ça. Ce n’est pas du tout ce que j’avais en tête en le commençant. Le second est une « copie » du premier, simplifiée, débarrassée des éléments sur les côtés qui n’avaient plus lieu d’être. Nous étions le 17 juin et je n’avais pas acheté de fleurs à Natacha : je lui ai offert la toile...

Sans titre - 17.06.20 (I)
(30 x 40 cm)


Sans titre - 17.06.20 (II)
(27 x 41 cm)

mardi 23 juin 2020

Zanimos (3)

Confondu ce matin le blaireau avec un putois... quelle barbe !



Derrière la porte phacochère, une vraie porcherie...



Anti-racisme. Ménage dans le passé colonialiste et esclavagiste. Va-t-il falloir aussi rebaptiser le canard-colbert ?

lundi 22 juin 2020

Sommés de fêter

Hier, fête des paires : j’ai lavé mes chaussettes.



Cette année, la fête de la musique a pris tout son sens : tous ces mauvais groupes enfin réduits au silence...



Il reste des coquillettes... il va falloir inventer une nouvelle fête pour écouler des colliers... La Fête des Tantes ?



Finis ton biberon... c’est tout de même par la mère à boire...

dimanche 21 juin 2020

En Retard (62)

J’ouvre les yeux.

Je ne suis pas chez moi. Je n’en suis pas si loin.
Je suis devant ma porte d’entrée. Couché sur le palier. Mon oreiller est mon paillasson. Sur lequel est écrit Bienvenue. Il y a un mot aimable sur tous les paillassons vendus en magasin. Selon mon expérience. Je n’ai pas non plus cherché dans toutes les boutiques de Paris. J’avais besoin d’un paillasson. Je me suis rendu au BHV. Ils n’avaient que des paillassons aimables. Avec des messages du type Home Sweet Home, Maison du Bonheur, Bienvenue chez Nous. J’en ai conclu que tous les paillassons étaient accueillants. Et conçus pour les hypocrites. C’est dommage, j’aurais aimé un paillasson Faites Demi-Tour, Rentre chez Toi, Vous n’êtes pas Invités... ça aurait été plus honnête. Peut-être n’ai-je pas assez bien cherché, pas assez longtemps.

L’alarme, le buzzer, la trompette fêlée, qui me brise les tympans, c’est mon chat - elle, c’est une fille, a une voix atroce, insupportable, sa voix est aussi moche qu’elle n’est, elle, ma chatte, belle ; elle est magnifique, ma chatte - derrière la porte qui hurle son désespoir d’avoir sa gamelle vide. J’ai oublié mes clefs à l’intérieur de l’appartement en le quittant, hier matin. Je n’ai pas pu rentrer nourrir ma panthère... Il faut que j’appelle un serrurier. D’urgence.
Je ne me souviens en revanche absolument pas comment j’ai atterri ici, sur mon palier, si j’ai fait le chemin seul, accompagné, si l’on m’a porté. Mon dernier souvenir c’est le crochet du droit de la barmaid dans ma pommette. Peut-être s’est-il écoulé plusieurs jours depuis ce dernier souvenir. On me dirait que ce coup de poing remonte à une semaine que je n’en serais même pas étonné...

Ah, et ces petits coups de pied qu’on me donne dans les côtes... qui me les adresse ? Dans le flou de mon champ de vision, je crois discerner deux uniformes. La police ? Je voudrais protester que je suis chez moi, ou presque... je ne peux, je n’en suis pas capable... la langue me colle au palais.

samedi 20 juin 2020

En Retard (61)

Qui a changé l’alarme de mon réveil-matin ?
J’ai choisi, il y a déjà bien longtemps, d’être réveillé en chanson. À l’heure programmée, la radio s’allume. C’est parfois du jazz qui me tire du sommeil. Parfois du classique. Ou du rock. Du folk. De la chanson. De la world-music. Tous les matins, je suis surpris. Jamais désagréablement surpris. FIP ne visite jamais les paysages moroses de la soupe avariétée ou de la dance-music sans âme à vendre au diable.
Pourquoi alors dois-je ce matin subir les assauts d’une sonnerie dans laquelle semblent se mêler le grincement d’une porte, le nasillement d’un kazoo et le bêlement d’une chèvre asthmatique ? Qu’ai-je fait pour mériter telle torture sonore ?

Et la barbe, peut-elle pousser à l’envers ? En direction de la joue ? Rentrer depuis l’extérieur dans la joue ? Comment expliquer autrement cette impression qu’on m’enfonce une botte d’aiguilles (qui sent étrangement le foin) dans le visage ? Quelle qu’en soit la face que je présente à l’oreiller...

Et les matelas, ne sont-ils pas censés se creuser et se ramollir avec le temps ? Pourquoi le mien est-il devenu si dur ? Se pourrait-il que je l’ai tellement creusé que j’ai atteint le sommier ?

Et ce buzzer qui n’en finit pas de couiner...

Non, je n’ouvrirai pas les yeux. Non, je ne me lèverai pas. Inutile de me rendre la fin de nuit si difficile. Inutile de me pousser du pied...

...

Me pousser du pied ?
...
Il y a quelqu’un chez moi ?
...
Suis-je chez moi ?



J’ouvre les yeux...

vendredi 19 juin 2020

666 (2/2)

Le Diable me répondit dans un éclat de rire...

Tu crois vraiment que je peux payer une telle somme ? Pour qui me prends-tu ? Pour Donald Trump ? Nous vivons dans un monde athée... les gens ne croient plus. Ni à Dieu ni à Moi. Cette incroyance est mauvaise pour le business. Je ne peux me permettre une telle dépense pour une seule âme, non... encore moins comptant... Finances à sec... comme celles de l’Église d’ailleurs..
En revanche, je peux te proposer un apport immédiat de xxx euros (j’ai promis, par contrat, de garder les sommes secrètes - disons simplement qu’avec cette somme, bien placée, et en vivant un peu plus chichement, je pouvais me permettre d’échapper quelques temps à l’enfer de l’emploi salarié) ainsi qu’une rente mensuelle de www euros... (une somme beaucoup plus modeste, presque dérisoire : pas de quoi bouleverser mon niveau de vie, loin de là)

À vie ? Lui demandai-je.

Faut pas rêver... je me suis déjà fait entuber avec ces histoires de viager... tu manges trop, trop gras, trop salé, trop sucré... et tu as un penchant pour l’alcool qui, d’après mon expérience, ne va pas s’arranger avec l’âge... la vie étant injuste (notamment envers ceux qui font des efforts), tu finiras centenaire... pas rentable... non, je te propose ceci pour 49 mois et on fera le point après... on verra alors, si j’achète définitivement ton âme ou si je l’échange contre une autre, plus fraîche, plus jeune, plus juteuse...

Un leasing ? m’étonnai-je.

Un leasing. confirma-t-il.

Je m’empressai de signer, content d’avoir fait une bonne affaire. Non seulement j’allais toucher une somme fort coquette mais, en plus, je ne doutais pas que d’ici 4 ans, le Diable trouverait plus jolie âme que la mienne et procèderait à l’échange... Tout le bénéfice semblait être pour moi.
Le Diable signa à son tour le pacte rédigé sur du papier toilette - c’est tout ce que nous avions à disposition dans cette supérette - puis me regarda avec un grand sourire...

Êtes-vous Chrétien ? me demanda-t-il. Juif ? Musulman ?

J’aurais dû me méfier de ce soudain passage au vouvoiement.

Non. Non. Et non. répondis-je fièrement, frondeur. Je suis athée. Je ne crois qu’au nombre π.

Pourtant, vous venez de signer un contrat avec moi... vous venez donc, implicitement, de reconnaître mon existence... par cet acte, vous venez de quitter la gigantesque légion des non-croyants.
Je vais donc devoir déduire de la totalité des sommes prévues par notre contrat de leasing la prime gouvernementale à la conversion...

Somme astronomique. Qui dépasse de loin les montants prévus dans notre contrat de leasing. C’est moi désormais qui lui dois de l’argent. Beaucoup d’argent.

Si, au moins, j’avais le moindre talent littéraire, je pourrais lui céder mes droits d’auteur...

jeudi 18 juin 2020

666 (1/2)

J’ai rencontré le Diable - je l’ai reconnu à ses chaussettes à pois en laine de bouc.

Il était 7 h 06,* il racolait, bonimentait et promotionnait à tours de bras au croisement des rayons conserves et lessives - je cherchais le café soluble et le sucre en morceaux, je n’étais donc pas au bon endroit - d’une supérette ouverte 24h/24, 7j/7, désespérant de trouver client pour la damnation éternelle.

Je vis dans cette apparition une belle occasion - de celles qui ne se présentent qu’une fois et qu’il vaut mieux ne pas laisser passer sous peine de s’en mordre éternellement les doigts - de devenir un écrivain talentueux. Voire un peintre génial. Voire un artiste complet, capable de briller dans tous les domaines : littérature, musique, dessin, sculpture, peinture, cinéma, photographie...
Et résolus donc de lui vendre mon âme - état : comme neuf / aucune trace d’usure ni même d’utilisation.

La négociation fut rude. Satanément dur en affaires, le bougre. Il refusa net de me payer en talents.
On déborde, en Enfer, d’écrivains, de peintres et de musiciens plus encore. Je n’en peux plus des gratteux, des braillards, des scribouillions et des barbouilleurs qui semblent presque prendre du plaisir - putains de masochistes - en mon royaume de torture perpétuelle. Saloperie d’artistes que toute douleur inspire. Qui se nourrissent du malheur pour produire, produire, produire... qui subliment les coups et les blessures et les humiliations en mélodies poignantes, en poèmes bouleversants, en images renversantes... L’Enfer n’a rien de romantique, merdre !
Ajoute à ça toutes ces femmes qui, à travers les âges, ont vendu leur âme pour obtenir la Beauté et forment à présent, en Enfer, un bataillon inépuisable de muses pour ces artistes qui n’en finissent pas de louer la douceur de leurs traits...
On a beau foutre au feu leurs textes, leurs toiles, leurs partitions... on ne désemplit pas... l’Enfer déborde d’œuvres d’art... mais les artistes continuent de créer, ils ne s’arrêtent jamais... Non, je ne veux plus d’artistes, je n’échange plus d’âme contre du soi-disant talent...

Je fus, on s’en doute, déçu et tournai les talons quand il me rattrapa par la manche.

Et contre un peu d’argent, tu me la vendrais ton âme ?

Je réfléchis quelques secondes et me dis qu’à défaut d’être un grantartiste, je pourrais au moins être un médiocriche... Je fis rapidement mes calculs, évaluai la somme nécessaire (en tenant compte de l’inflation) pour vivre confortablement une quarantaine d’années (je n’ai aucunement l’intention de vivre au-delà des 80 ans) sans avoir à travailler, y ajoutai une marge de négociation et de quoi m’autoriser quelques extras... et lui fis part de mon chiffre...



* soit 6 h 66

mercredi 17 juin 2020

Pseudo

Comprenne le titre qui pourra...

Pseudo (22 x 14 cm)

Pas vraiment satisfait du résultat. Impression d’inachevé. Sans avoir pour autant d’idées pour poursuivre. Basé sur un dessin fait alors que je m’ennuyais en classe (ce n’était pas un de mes cours mais celui d’un collègue). On me dira encore que le collège m’inspire... Vague hommage à Kasimir Malevitch dans le traitement des personnages - du moins, j’avais ça dans un coin de ma tête...


De l’art de ne pas écouter en classe...

mardi 16 juin 2020

Majorité

Demain, nous aurons 18 ans.
Demain, nous serons adultes.

Il nous faudra nous comporter comme tels.
Cesser de nous espérer fous.
Accepter.
Mûrir.

Et si nous faisions mentir les années qui s’écoulent ?
Et si nous réussissions là où tous jusqu’alors ont échoué ?
Et si le temps qui passe nous rendait de moins en moins sages ?
Et si nous parvenions à ne jamais vieillir ? à garder intacte la magie ?
Et si nous étions capables de continuer à brûler sans jamais nous consumer ?
Et s’il suffisait d’oser ? s’il suffisait de se dire que nous sommes l’exception ?

On n’est pas sérieux quand on a 17 ans. Pourquoi le serions-nous à 18 ?

lundi 15 juin 2020

Complot

Je voudrais pas paraître pour un complotiste de bas étage mais tout de même...

Les émeutes anti-racisme et anti-violences policières aux États-Unis tombent à point nommé pour faire oublier la gestion désastreuse du Covid-19, crise née en Chine pile au moment où l’on parlait un peu de trop des causes et conséquences des feux de brousses en Australie qui ont étrangement été allumés au plus fort de la contestation dite des Gilets Jaunes en France, etc. - on pourrait continuer ainsi ad libitum.
Et on voudrait nous faire croire qu’il n’y a pas d’organisation mondiale derrière tout ça ?


Un événement d’ailleurs a totalement été passé sous silence durant cette période : l’ouverture de ce blog... et, depuis, on me prive de lecteurs... on voudrait me faire taire qu’on ne s’y prendrait pas autrement... assurément, la non-fréquentation de Archives MLM est la preuve ultime, décisive, d’un complot mondial.


Visite à Parly 2, centre commercial du Chesnay, commune voisine de Versailles, samedi matin. Un sens de circulation a été imposé à travers tout le centre commercial ainsi que dans chaque boutique. On ne peut plus aller tout droit vers le magasin ni vers le rayon qui nous intéresse... on est obligés de faire tout le tour...
Et si la crise du Covid-19 était un complot suédois - la Suède, d’ailleurs, est un des rares pays à ne pas avoir connu de période de confinement... - pour nous imposer le modèle IKEA ?

dimanche 14 juin 2020

En Retard (60)

Mais dis dites moi... si Gigi, elle veut pas que ça’s’s’s’sache, que c’est elle... que c’est son bar... c’est parce qu’en fait c’est un bar... clin d’œil coquin... hein ? Un bar comment ? qu’est ce que t’entends par là ? Oh, on sait bien que Gigi... non j’refais pas le geste... j’vais encore m’casser la gueule... mais, enfin, on se comprend, quoi... pfff... wouapa... j’veux dire, y a une salle derrière... non ? plus feutrée... ambiance... rouge et noire... non ? par exemple, vous, toi... et moi, une petite fessée... dans l’arrièreeee boutique... ou le mamarmartinet, si tu vous préfères... vous tu sais... j’suis open... nouvelles expériences... tout ça...

Dans un effort dont je ne me croyais plus capable, je tends le bras vers la barmaid et lui saisis le poignet gauche. Je lui fais un signe de tête en direction de la porte, juste à droite du bar, sur laquelle a été cloué un petit écriteau affichant Privé, puis lui montre ma langue de façon obscène.
En récompense de mon numéro de séduction, je récolte un direct du droit dans la pommette gauche. Je bascule en arrière. Mon tabouret suit le mouvement. Personne ne me retient ni ne ralentit ma chute. Impact au sol. Black-out.

samedi 13 juin 2020

En Retard (59)

Une main me saisissant sous chaque aisselle - je ne peux dire si les deux mains appartiennent à la même personne ou à deux individus distincts, je n’y prête même pas véritablement attention : on s’habitue aux miracles - et une force surhumaine - je pèse mon poids, et même un peu plus - me déposent quelques dizaines de centimètres plus en hauteur, sur un tabouret, et me permettent de m’effondrer sur le bar - le meuble, pas le lieu, on m’aura compris - joue collée contre le métal dont il est recouvert.

Ce n’est pas un barman mais une barmaid. Déception. On va faire avec.

Je décolle la joue du comptoir, tente de tenir ma tête le plus droit possible. Et d’articuler.
Pas là, Gigi ? Gigi ? C’est qui, Gigi ? On est bien... chez Gigi ? Non ? C’est bien... sauf si je suis trop... geste de la main au niveau du nez... pour lire correcte... cte... cte... c’qu’est écrit dehorrrrs, non ? Non. Y a pas de Gigi. C’est juste un nom. C’est juste le nom du bar. C’est le nom de personne en particulier. De personne ? De personne ?? De perse... one ??? Pépère sonne ???? Faut pas m’prendre pour un con... Je suis ptêtre... mais bon... quand même... ma voisine, j’la connais... un peu... rien que ce mat’, hein ? c’était chooooooo... elle... et moi... elle s’y connaît... tu vous vois le truc ??? Clin d’œil grivois ou supposé l’être... whouapa.... grand geste du bras (censé imiter un coup de fouet) qui me déséquilibre et me fait tomber de mon piédestal... on me fait remonter de la même façon, une main sous chaque aisselle, sur mon tabouret... alors, Gigi ? Haussement d’épaules... dénégation de la tête... elle préfère rester ‘nonyme, c’est ça ? elle veut pas qu’ça’s’s’s’sache, c’est çaaa ? Chuuutttt... Doigt sur la bouche. Voilà, c’est ça. T’as tout compris. C’est un secret. Tu reprends autre chose ? Zavez pas un cocktail maison ? Et un cocktail Gigi, un...

vendredi 12 juin 2020

Conseil de Classe (& Autres)

Chose promise, chose due.


Conseil de Classe (20 x 28 cm)


Et deux petits bonus, réalisés le lendemain, le 9 juin.


Now You’re a Goddess of Love (11,5 x 20,5 cm)



...Somebody Shoot the Dog... (12,6 x 13,5 cm)


Et même, pour ne pas m’arrêter sur ma lancée, un troisième bonus, réalisé, lui, le 10 juin :


All Dressed Up & Ready to Fall in Love (16 x 16,5 cm)

jeudi 11 juin 2020

I have a Dream...

Je n’ai jamais su comment mon rêve se terminait : je me suis endormi avant la fin.



J’ai raconté mes rêves à un psychanalyste. Tellement ennuyeux qu’il s’est endormi. J’espère qu’au moins, il en a fait de beaux.



Le malheur des gens vient du fait qu’ils ont oublié leurs rêves d’enfant. Ou en rit.
Mon malheur vient du fait que je n’y ai pas renoncé. Je m’entête. En vain.

mercredi 10 juin 2020

Les Fleurs Bleues


Les Fleurs Bleues (20 x 20 cm)
Étude pour la partie droite d’un tableau prochain

Je profite de ce billet pour faire un appel aux dons.
Les Fleurs Bleues, comme Under the Volcano et Portrait Refait sont des huiles sur carton. J’aime utiliser le carton pour mes huiles. Je ne suis pas sûr que les « œuvres » ainsi produites soient très durables mais peu importe, le carton me semble très adapté (que ce soit du point de vue de la technique comme du point de vue du rendu) à ce que je fais et veux faire actuellement.
J’utilise comme carton le talon des blocs de papier Oxford, Clairefontaine, Canson... un carton rigide, dense, épais d’environ 1mm, gris clair (voir notamment Portrait Refait pour bien comprendre de quoi il s’agit). Malheureusement je n’achète pas tous les jours des blocs de papier... mes réserves de carton s’épuisent vite. Donc, si vous avez des blocs de papier à la maison, pensez à moi quand vous en venez à bout, mettez-moi de côté le talon en carton.

mardi 9 juin 2020

Vie et Mort d’un lecteur

400 000 morts du coronavirus dont 30 000 en France : le cercle de mes non-lecteurs ne cesse de s’agrandir...



Un livre de poche tenu ouvert devant la bouche et le nez peut très bien pallier l’absence de masque. Je n’ai malheureusement rien publié... mes lecteurs vivent dangereusement.



Heureux celui qui choit sans m’avoir lu. (MLM 525, 2)

lundi 8 juin 2020

La Roulette Russe (28)

La Roulette Russe tente de s’ouvrir au handisport... avec plus ou moins de succès.


Un tournoi entre Parkinsoniens a fait des dégâts parmi les arbitres et les membres du public.


Un tournoi entre manchots a été organisé. Les duellistes disposaient d’un fusil à très long double canon dont ils devaient presser l’une des deux détentes au choix avec le gros orteil. Notre noble sport perdait cependant de son intérêt avec d’aussi fortes probabilités de perdre à chaque tir. Les matches étaient bien trop courts alors même que le temps de mise en position des concurrents était excessivement long.


Quant au tournoi entre hydrocéphales, il a simplement fait plouf.

dimanche 7 juin 2020

En Retard (58)

Gigi ? Chez Gigi ? Pourtant je ne l’ai pas vue, Gigi, ma voisine de palier, parmi les visages de cette assemblée étrange et pas franchement très honnête de ce bar. Il faut que j’y retourne. Vérifier. Enquêter.

Je suis toujours à quatre pattes. Pas la volonté de retourner à la bipédie immédiatement. Pas la force. Je pousse la porte du bar avec la tête, comme le ferait mon chat - elle, c’est une fille, je le rappelle, doit être en train d’hurler, chez moi, elle n’a rien eu à bouffer depuis ce matin.... mais, bon... si elle est capable de me préparer le café, elle doit bien être capable de s’ouvrir une boîte de thon ou son paquet de croquettes - me faufile - un bien grand mot, le verbe se faufiler, pour la situation présente : je me cogne contre les mollets, les tibias qui se dressent devant moi, je me fais écraser les mains par toutes les semelles qui se présentent ; je ne ressens heureusement pas de douleur : malgré ma vidange, l’alcool fait toujours effet - entre les jambes qui encombrent mon chemin vers le bar (je parle du meuble haut, du comptoir, pas du lieu, la salle - c’est toujours ennuyeux ces métonymies, ça prête à confusion), en profite pour regarder sous les jupes des filles, rétine et pupille, j’ai les yeux qui brillent pour ce jeu de dupe - on s’arrête ici... il existe un droit à la citation en littérature... à condition de ne pas trop recopier... sinon, ça devient un simple plagiat - lèche au passage quelques bottes - ça peut toujours servir : la flagornerie est le principal moteur de l’ascenseur social - et finit par me fracasser les fontanelles contre le zinc - une autre métonymie, certes, mais celle-ci a la mérite de ne pas engendrer de malentendu.

Je me redresse quelque peu. Il le faut bien. Pour atteindre le barman. Ou la barmaid. Je préfèrerais que ce soit un barman. Je préfère les barmen. Je n’aime pas les femmes qui traînent dans les bars. Mauvais genre. Pas le mien en tout cas, ce genre de femmes. A fortiori, celles qui y travaillent. On va encore me traiter de miso... je ne vois pas le rapport avec les bouillons japonais. Je suis à genoux. Ainsi, mes mains atteignent le bord du comptoir. Un ultime effort me permettra de retrouver la position debout. Un effort qui ressemble fortement à une traction. J’ai toujours été nul en tractions. Comme en pompes. Rien dans les bras.

samedi 6 juin 2020

En Retard (57)

Aujourd’hui, je suis en retard d’un numéro.... on devrait déjà en être au 58... une erreur commise en tapant le titre de ce billet... erreur que j’aurais facilement pu corriger... mais non.

Repartir en arrière, redoubler un numéro, ce n’est pas le meilleur moyen pour ne pas prendre davantage de retard.

Ce gag (est-ce le bon mot ?) suffit-il à faire un numéro d’En Retard ? On va dire que oui... Voilà comment on gagne du temps... sans prendre d’avance... ni combler son retard.

vendredi 5 juin 2020

Conseil de Classe

Les conseils de classe du 3ème trimestre, quand on n’a pas fait cours depuis 3 mois, c’est forcément assez inintéressant. La magie de l’Éducation Nationale, c’est que ça parvient tout de même à être long, très long, et, par conséquent, très très très (très ?) ennuyeux... j’ai essayé de faire en sorte que le deuxième des conseils de classe auxquels j’ai dû assister mardi ne soit pas que du temps perdu.
Ça a débuté par un gribouillage du type « Sans Autre But » qui, en étant retourné (au départ, je tenais la feuille en format portrait, non paysage) m’a semblé faire une bonne tête... que j’ai complétée par un cou et un corps... presque envie de reprendre (sur une feuille blanche) et de compléter ce dessin.

Conseil de Classe (21 x 29,7 cm)


Ce n’est vraiment pas un travail facile que d’être prof... on risque sa vie tous les jours ou presque... et mourir d’ennui n’est pas le plus agréable des trépas, je vous le dis...


Démissionner et laisser ma place à un chômeur, ne serait-ce pas faire preuve de solidarité en ces temps difficiles pour tout le monde ? Ce sacrifice ne mériterait-il pas d’être récompensé ? J’accepte donc, par pure solidarité - j’insiste - de démissionner... à condition d’obtenir une compensation financière.

jeudi 4 juin 2020

Loisirs et Création

Être prof offre pas mal de temps libre. Cela m’autorise à être un peintre (et un écrivain et un musicien) du dimanche toute la semaine.



Niveau activité physique, je ne suis en revanche pas un sportif du dimanche mais un sportif du huitième jour... je m’y mets toujours sérieusement la semaine prochaine.



Je ne m’étire jamais après le footing. Je suis un sportif émérite mes courbatures du lendemain.

mercredi 3 juin 2020

Improvisations - Sans Autre But

27.05.2020 (I)
(14 x 14 cm)

27.05.2020 (II)
(14 x 14 cm)

27.05.2020 (diptyque)
(24 x 32 cm)


Pour être tout à fait honnête, la partie I n’était pas totalement improvisée... je m’étais beaucoup ennuyé, la veille, lors des pré-conseils au collège.

lundi 1 juin 2020

Symptômes

Samedi après-midi, centre-ville de Versailles : gêne respiratoire, sensation d’étouffement, forte hausse de la température faciale, perte subite de l’odorat, impossibilité de goûter quoi que ce soit, sentiment d’isolement proche de celui généré par le confinement.


Coronavirus ?


Non, port du masque pour entrer dans un magasin...