vendredi 30 avril 2021

Grains (5/6)

Étroitement, intimement lié aux problèmes de la taille et de la corpulence : celui de la bouffe. Non la préparer, la bouffe, j’ai déjà parlé des tâches et corvées domestiques et de leur répartition. Non, manger. Se sustenter. Bouffer. Se gaver. Avaler. S’alimenter. Nous alimenter. L’égalité, c’est une évidence - du moins, il me semble que c’est une évidence - la véritable égalité, commence dans l’assiette. Et je mets donc un point d’exclamation d’honneur à ce qu’elles, nos assiettes, à mon épousée et à moi, contiennent la même exacte quantité de nourriture.


Ne le cachons pas, ce ne fut pas sans heurts. Les premiers temps de notre vie commune furent éprouvantes pour celle qui n’était que ma promise et qui devait ingurgiter des plâtrées, platées de pâtes - c’était tout ce que j’étais capable, au début de notre relation, bien aidé par les sauces industrielles en pots de verre, de cuisiner ; je n’ai guère progressé depuis - monstrueuses, gargantuesques, bien trop conséquentes pour son minuscule, ridicule estomac. Quand elle en eut assez - au bout de quelques jours à peine, l’impatience n’est pas son moindre défaut - de vomir après chaque repas ou presque - je n’en avais pour ma part pas marre, j’aime prendre soin d’elle, de tenir dans mes mains l’incroyable masse de ses ondulations aux reflets cuivrés (la tonte n’avait pas encore eu lieu) pendant qu’elle se vidangeait dans la cuvette des vécés - nous réagîmes.

Et ce fut à mon tour de souffrir le martyre à devoir me contenter de portions adaptées à la taille 36 que ma fiancée ne tarda pas à retrouver (après avoir quelque peu forci, on s’en doute, sous l’assaut des montagnes de spaghetti-bolo (avec du gruyère râpé en sus)). J’avais faim. Atrocement faim. Douloureusement faim. Tout le temps faim. Je n’étais plus que faim. Mes crampes d’estomac ne cessaient que lors de mes évanouissements, malaises vagaux et autres crises d’hypoglycémie.

En bons matheux que nous nous vantons d’être, nous avons trouvé un compromis. Elle mange désormais trop un repas sur deux. Je ne mange désormais pas suffisamment un repas sur deux.  Et nous passons donc chacun, en alternance, une mauvaise nuit sur deux. Elle qui se sent lourde, ballonnée, trop pleine quand mes intestins et mon estomac n’hurlent et ne borborygment pas. Ces désagréments digestifs nocturnes nous évitent au moins l’excuse galvaudée de la migraine pour ne pas avoir à faire l’amour.



Si c’est à la louche qu’initialement je procédais au partage du contenu des casseroles et des poêles en deux identiques assiettées, je ne pus me satisfaire bien longtemps d’une telle imprécision dans la mesure. La balance de cuisine me convint un temps. Un temps seulement. Je ne pus me résoudre à ne pouvoir faire mieux.

Je me suis alors procuré une balance de laboratoire, précise au milligramme près... Tombée du camion, comme on dit. Le choc avec le pavé de la chaussée l’avait malheureusement endommagée - par nature, les instruments de précision sont fragiles, très fragiles. Les réparations m’ont coûté un œil, - j’ai dû éborgner Oeilivia pour compenser - mon œil directeur, comble de malchance. Viser juste n’est plus pour moi qu’une question de...

Me rendant compte qu’on dit « coûter un bras » ou « coûter les yeux de la tête » mais pas « coûter un œil », je n’ai d’autre choix qu’interrompre ce paragraphe qui n’a plus de raison d’être bien qu’il s’annonçait particulièrement drôle. Et c’est avec joie que nous retrouvons, en conséquence, elle et moi, notre regard binoculaire.

... mais les balances de précision ont elles-mêmes leurs limites, avec lesquelles il faut composer. Trop sensibles, trop promptes à se dérégler. Il m’a fallu scotcher des morceaux de carton par dessus les vitres cassées de mon appartement - il faudra un jour que je songe à les faire remplacer - car le moindre courant d’air fait frémir l’affichage digital. Perte irrémédiable de luminosité dans le logement. Comme il m’a fallu retirer de la masse à toutes nos assiettes de porcelaine (nous sommes des Limougeauds intégristes) en les limant doucement au revers de l’ombilic pour ne pas avoir à tarer, détarer, retarer sans cesse la balance au cours de mes multiples manipulations égalisatrices de contenu.

Surtout, aussi précises qu’elles soient, les balances de précision ne livrent qu’une information partielle, incomplète. Je n’ai en effet jamais trouvé de balance de précision à impédance-mètre. Que me sert de savoir que nos deux pièces de bœuf (race limousine, toujours) pèsent le même exact poids, au milligramme près, si leurs taux respectifs de gras et de fibres et de cartilage ne sont pas strictement les mêmes ?


Faudrait-il pour être certain que nous mangeons à l’identique que je réduise au mixeur tout ce que nous avalons en une soupe parfaitement lisse et que je nous serve à la pipette, bas du ménisque affleurant parfaitement sur le trait de jauge ? Et que nous renoncions à jamais à la fourchette ?

jeudi 29 avril 2021

Grains (4/6)

Mais le salaire et les tâches ménagères et leur répartition ne constituent que la partie émergée de l’iceberg qui condamne à couler le Titanic de l’égalité hommes-femmes. D’autres fossés plus profonds encore séparent malheureusement les sexes. Ils sont plus difficiles et plus longs à combler. Nécessitent davantage de gravats. D’autres résistances sont plus tenaces. Exigent un surplus d’ardeur pour les réduire à néant.

En premier lieu, le physique et l’apparence. L’apparence, là est un vrai problème. Le dimorphisme sexuel. Tant que l’on pourra sans doute aucun et d’un seul coup d’œil discriminer l’homme de la femme et la femme de l’homme, l’égalité femâle restera une douce illusion.


Oh, elle a pleuré, beaucoup pleuré, ma beauté, ma si fragile beauté, avant d’accepter d’abandonner sa toison moutonnant jusque sur l’encolure. De se défaire, de se détacher, de se séparer de ses magnifiques boucles brunes... mais avions-nous le choix ? Malgré tous mes efforts, malgré toutes mes plaisanteries et tous mes jeux de mots tirés par les cheveux, ceux-ci ne poussaient pas assez vite. Il m’aurait fallu des années et des années pour égaliser ses longueurs. Devions-nous attendre et patienter ? Remettre à plus tard et aux calendriers grecs nos rêves d’égalité ? Laisser le soin à une prochaine génération, la suivante ou celle d’après, de franchir le pas décisif ? Nous nous sommes tondus l’un l’autre. Et nous nous repassons l’un l’autre, hebdomadairement, le sabot 7 mm.

Oui, elle a pleuré, versé de chaudes larmes tendrement salées... Que d’eau, que d’eau... avec laquelle elle aurait pu arroser sa barbe fleurie (elle aime les pivoines et les renoncules) si nous avions eu les moyens de lui payer un traitement à base de testostérone pour la faire pousser. Et j’ai beaucoup pleuré moi aussi la première fois que je me suis épilé à la cire - résultat plus propre et surtout beaucoup plus durable qu’avec un simple rasage - le menton et les joues et la lèvre supérieure. Je m’habitue peu à peu aux brûlures de la bougie et à cette impression d’arrachage de la peau du visage. Ça l’a fait rire de me voir souffrir ainsi, elle se moque, me traite de chochotte... elle a le beau rôle maintenant que ses jambes se recouvrent de duvet.


Nous faisons aussi depuis peu armoire et tiroirs communs, piochant au hasard le matin pour nous habiller dans les vêtements mélangés, en vrac. Sans nous soucier du rayon dans lesquels ils ont été achetés. Mes bermudas font à ma bonne amie de larges et confortables corsaires. La mini-jupe n’a jamais aussi bien porté son nom depuis que j’en porte.

Car là est le noeud gordien de l’inégalité entre hommes et femmes. La corpulence. Le gabarit. 90 % des hommes pèsent plus lourd que la moyenne des femmes. C’est statistique. Et je mesure un mètre quatre-vingt. Contre un mètre soixante pour ma moitié qui en la matière n’en vaut pas autant. Voilà une différence de taille. Qui ne peut être gommée facilement. Pas en un tournemain.

Je me rappelle avoir vu dans ma jeunesse un documentaire télévisé sur la chirurgie permettant de prendre de la hauteur. Documentaire qui m’a énormément marqué. Tellement traumatisé que je ne suis pas certain de ne pas l’avoir imaginé. Les images ressurgissent encore parfois la nuit, dans mon sommeil. Comme si elles n’avaient jamais appartenu qu’au monde paradoxal. Tibias et péronés sciés et maintenus écartés de quelques millimètres par un système de tiges de métal plantées dans les os à travers les chairs et formant une sorte d’exosquelette. Jusqu’à ce que la fracture se colmate, se résorbe et que l’intervalle entre les sections osseuses soit rempli. Et l’on recommence autant de fois que nécessaire pour gagner les centimètres espérés... Ma dulcinée a de bien trop belles gambettes (malgré une pilosité développée) pour que j’accepte d’y laisser volontairement de vilaines cicatrices... sa beauté est ma faiblesse.

J’envisage au contraire de me faire rétrécir pour ne plus la toiser, ma petite chérie, ne plus la regarder de haut. Qu’on me retire un tronçon de fémur, de tibia-péroné et une ou deux vertèbres. Et, pour toutes proportions garder, un bout d’humérus et une poignée de métacarpes, de tarses ou de métatarses... on attendra un peu, pour me retirer des phalanges, que j’ai fini d’écrire Grains et surtout Japy - ce dernier perdait tout son sens si je ne pouvais plus taper à la machine.

mercredi 28 avril 2021

Entre deux grains

Pour me détendre, entre deux séances de travail sur Grains.


Carnet de Croquis

Eight Line Poem (7 x 11 cm environ)


mardi 27 avril 2021

Grains (3/6)

Être la moitié - ou plutôt le tiers : des comme moi, des comme MLM, ma chère et tendre en vaut largement deux - d’une déesse - la qualifier ainsi de déesse n’est pas que de la basse flatterie... c’est surtout d’une niaiserie sans nom : l’aMLMour me rend con - m’oblige à désirer pour elle ce qu’il y a de meilleur et mieux encore. À me battre chaque instant pour que sa volonté soit faite sur terre comme au ciel. Pour que les obstacles qui se dressent sur son chemin s’effondrent et retournent à la poussière. Pour que les difficultés qui ne manquent pas de surgir s’évaporent dans les nuées.

Et c’est ainsi - le croiras-tu, lecteur de peu de foi ? - que MLM - lui qui pourtant n’a jamais été le militant d’aucune cause, pas même la sienne, lui qui a toujours estimé qu’aucune cause ne valait la peine qu’il se donnerait à quitter son bureau-atelier - s’est subitement mué en ardent défenseur des Droits de la Femme, en ayatollah de l’égalité entre les sexes.

Ne t’imagine pas, lecteur un peu trop enthousiaste, MLM tractant, pétionnant, hurlant des slogans aux rimes pauvres dans un mégaphone ou un porte-voix de fortune. Les grands combats de ce début de XXIème siècle se mènent en premier lieu au niveau local, rappelle-t-il comme une évidence. Avant de devenir politique, nationale ou même mondiale, la lutte doit d’abord être engagée individuellement, personnellement, autour de soi, assène-t-il. L’éternelle parabole de la paille dans l’œil et de la poutre dans la main et vice et versa, ajoute-t-il, rieur. Inutile d’aller manifester, par exemple, contre les dérèglement climatique ou la pollution océanique si, avant cela, on n’a pas trié ses papiers (le problème pour moi ne se pose pas, je conserve tous mes brouillons), privilégié les transports non carbonés (je ne sais, de toute façon, pas conduire - qui est le bougre d’inconscient qui m’a un jour validé mon permis B ?) et pissé sous la douche (non, ne te méprends pas, attentif lecteur, je ne décris pas une pratique sexuelle urophile), professe-t-il. Dont acte. C’est donc au sein de son couple que MLM avant toute chose, se bat pour atteindre une égalité sanskrite - sanskrit signifie « parachevé, parfait » en sanskrit, je souhaitais simplement le rappeler.

Et il y a beaucoup à faire en la matière. De nombreux, innombrables déséquilibres - certains antédiluviens, d’autres d’origine beaucoup plus récente - à contrebalancer.


Le premier plafond de verre - encore une expression à la mode... MLM t’aurait-il caché, informé lecteur, qu’il s’intéresse à l’actualité, qu’il lit les journaux et jette un œil à la grand-messe du vingt heures ? - que je fis s’effondrer en mille éclats aux bords tranchants fut celui de l’inégalité salariale. L’égalité salariale entre mon épouse et moi fut même excessivement aisée à établir. Il m’a suffi de renoncer à toute rétribution (pécuniaire ou autre) pour mon labeur littératuré - ce ne fut pas grand sacrifice, mes droits d’auteur ne me rapportent pas un radis - pour gagner autant que mon épouse : rien, pas un kopeck. Tu apprécieras au passage, exigeant lecteur, que je n’ai, malgré ma prise pour femme, pas totalement renoncé à la Bohème et à ses rhapsodies : nous vivons elle et moi dans le plus grand dénuement - nos tenues respectives d’Adam et Ève nous incitent à constamment copuler... et mes textes dont l’avancement se trouve ralenti par cette perpétuelle activité physique ne s’en font que plus rares...


Celui, le second - je parle des plafonds vitrés - des tâches ménagères  et de leur répartition ne fut guère plus délicat à briser. Nous frottons le sol ensemble. Balai dans la main dans la main. Savonnons les assiettes et les couverts au moyen d’une éponge suffisamment large pour offrir une prise à deux. Quant au linge, nous alternons, une fois sur deux. L’un (ou l’une) s’asseyant sur l’autre (ou l’autre) quand nous profitons du mode essorage de la machine pour du sexe sans effort. Et inversons la fois suivante.


lundi 26 avril 2021

Grains (2/6)

Je te l’assure, ami - ne nous fâchons pas pour une histoire de femme - lecteur, cette image d’un Maurice L. Maurice heureux en amour ne me convient pas plus qu’à toi, ami (j’insiste) lecteur. Ce n’est pas ainsi que je l’imaginais, ce MLM, mon personnage. Ce n’est pas pour qu’il finisse en charentaises que je l’ai plumé (j’en suis déjà à mon troisième Mont Blanc Waterman depuis Ma montre avance d’une minute) et l’ai tapé sur les claviers de mes ordinateurs ou de ma Japy (on en reparle sous peu, c’est prévu pour cet été ou cet automne, de ma Japy) depuis plus de dix ans. Il faut l’accepter : parfois, votre créature vous échappe.

Je te rassure cependant, cher lecteur, MLM retournera à son indécrottable célibat et à sa farouche solitude dès son prochain texte. De moitié - pas plus que de fiancée, âme sœur, petite amie, flirt, coup d’un soir - il ne sera alors plus question. Nous la passerons sous silence, cette épouse, nous ferons comme si elle n’avait jamais existé. Et, puisque mon auteurat me laisse toute liberté en la matière, m’autorise toute facilité, elle n’aura, dès mon prochain texte, effectivement jamais existé.


Digression. C’est en écrivant ceci que je réalise que cette femme que j’invente pour la baguer au doigt, j’en ai, en quelque sorte, puisque je l’imagine, cette femme, la paternité... voilà qui devrait arranger mon business littératuré... l’inceste est un sujet d’actualité brûlant... l’inceste, en ce moment fait vendre des journaux et des romans... peut-être gagnerai-je quelques (éphémères) lecteurs grâce à ce texte, grâce à Grains. Fin de la digression.



Tu n’as pas totalement tort, disais-je. Ce qui signifie également que tu n’as pas totalement raison non plus. Mon mariage, en effet, n’est pas qu’un mariage d’intérêt. Non ! Certainement pas !  C’est un véritable mariage d’amour avec... avec... je l’ai déjà dit, avoué, confessé, à de multiples reprises : je ne suis pas très doué pour inventer des noms et des prénoms (sauf quand il s’agit de pseudonymes pour acteurs porno : Zob Dylan, Vlad Tout-pine, Méphisto Phallus...), c’est même la principale raison - n’y vois aucune intention d’ordre théorique - de mon usage immodéré de la première personne du singulier dans mes textes... avec Olivia. Disons qu’elle s’appelle Olivia. Pas comme la chanson de Kula Shaker. Je la baptise Olivia pour faire enrager Natacha... gentiment enrager... ça la fera rire, peut-être... plus sûrement que si j’avais choisi Nina.

Oui, avec Olivia, c’est l’amour, le grand. Avec un grand M. Et un deuxième. Et un grand L aussi. Le grand aMLMour. L’union de deux âMLMes. Le parfait amour, nous le filons à vive allure. Elle est ma muse - elle m’a déjà inspiré un texte : Grains que tu es en train (ou en métro ou dans ton canapé ou sur une chaise longue au bord de ta piscine - pas dans ton lit, ce n’est pas l’endroit) de lire, fidèle lecteur - et elle m’amuse quand je n’ai pas le coeur à écrire ou à peindre ou à dessiner ou à composer une sonate pour piano. Elle me console, me cajole, me guérit de mes blessures... blabla, je te laisse, dévoué lecteur, le soin de compléter cette liste dégoulinant de bons sentiments parfaitement mièvres - ce n’est pas mon truc d’écrire de telles écœurantes sucreries... et ce n’est pas pour ce genre de sucreries écœurantes que tu me lis... alors écris-le toi-même.

Oui, je suis heureux. Nous sommes heureux. D’ailleurs, comme le dit le dicton, il pleuvait le jour où nous nous sommes dits oui. En sortant de la mairie - je ne te décevrai pas, athée lecteur, en m’étant marié à l’église - un sacré grain.


dimanche 25 avril 2021

Grains (1/6)

Grains


Pour commencer, cher lecteur, permets que je partage avec toi cette nouvelle qui fait mon bonheur : MLM s’est marié.

Pardonne-moi... j’aurais dû, comme on dit, préparer quelque peu le terrain, dû y aller un peu plus doucement. Je me doutais que cette annonce de mes épousailles ne manquerait pas de t’estomaquer et de t’en déboucher le coing... je ne m’attendais pas à ce que tu t’étrangles sur cette verveine que tu t’étais infusée pour aborder le plus confortablement possible ce nouveau texte de ton auteur favori que je prétends être... je te laisse reprendre ton souffle et tes esprits. Calmement. Prends ton temps. Tu me pardonneras de ne pas te taper dans le dos pour t’aider à faire passer cette toux... je ne suis en ta compagnie qu’à travers mes pauvres mots organisés en phrases pas toutes syntaxiquement incorrectes... ça va aller ? je peux reprendre ?

Oui, je me suis marié.
Toi qui me connais si bien - toi qui crois, croyais, si bien me connaître - tu ne peux y croire. Ne peux l’accepter. Ne peux t’y résoudre. Tu te dis, tu en es convaincu, qu’on ne peut changer. Que MLM ne peut pas changer. Pas à ce point. Le solitaire qui ne supportait aucune compagnie dans Dans la Boîte, le célibataire incapable de communiquer avec ses semblables de La Montre, le reclus qui affirme dans Humeurs... - non, ce n’est pas le moment de divulguer ce que contient Humeurs : patiente encore un peu, cher lecteur... plus que quelques années de patience... elles passeront vite, ces années... -  ne peut, sur un coup de tête (car rien ne laissait présager un tel événement - MLM s’est marié ! - aucun signe avant-coureur, pas la moindre rumeur, pas le moindre indice) s’être maritalé en juste convol, s’être rangé et vivre désormais une paisible pépère existence d’homme au foyer qui griffonne ses petits poèmes pas même grivois entre deux corvées de linge ou de vaisselle. Quelque part, tu te sens trahi. Tu m’imaginais éternel ermite, anachorète de la déesse littérature, ne respirant que pour produire (pas en assez grand nombre, à ton goût) de la phrase et du vers. Tu t’aperçois que, sur mon compte, tu t’étais trompé sur toute la ligne - il est d’ailleurs temps, pour que ce paragraphe ne soit pas trop long, d’y retourner.
Marié ? La stupeur (sans les tremblements) première passée, tu es à deux doigts (le pouce et l’auriculaire) de crier à la fake news (c’est une expression très en vogue (magazine de mode qui probablement désinforme autant que ceux d’actualité... mais avec bien moins de conséquences)) mais tu sais bien qu’il ne faut pas réagir à chaud, surtout face aux pas de côté, aux espiègleries et aux bouffonneries de MLM. Tu te poses, réfléchis à la situation. Et te dis qu’il existe une bonne raison, une noble cause qui doit justifier ce mariage. Que ce mariage n’est qu’arrangé, un mariage d’intérêt. Blanc.

Et tu n’as pas totalement tort dans tes allégations. Si je me suis marié, c’est pour la plus belle des raisons. La littérature. Ma littérature. Si je me suis marié, c’est pour les besoins d’un texte. De ce texte, Grains, dont tu viens d’entamer la lecture et dont j’entame à peine la rédaction - je l’aurai, cette rédaction, je l’espère (ce serait dans la logique des choses) achevée, au moment de ta lecture. Uniquement pour mener ce texte, Grains, à terme.
Que je t’explique... Voilà, j’avais cette idée. Une toute petite idée. À peine de quoi faire un billet, un post sur Archives - tu connais mon blog et son URL (Utu-Rhino-Laryngologiste ?). Mais je ne l’ai pas utilisée de suite, cette idée. Je ne l’ai pas écrit, ce post, ce billet, sur Archives, mon blog. Je l’ai gardée en tête après l’avoir notée dans un de mes carnets - je ne sais plus dans lequel de mes deux carnets je l’ai écrite, cette idée, dans le carnet que j’emmène partout avec moi, qui ne me quitte jamais ou presque ou dans le carnet que je conserve sur mon chevet... les deux carnets, avec le confinement en cours, ont tendance à se confondre - et je l’ai ruminée, cette idée, je l’ai mâchée et mâchée et remâchée. Et cette idée qui aurait dû n’occuper que cinq ou six lignes s’est développée et est devenue un texte intitulé Grains - tu comprendras à la fin du texte pourquoi ce titre. J’espère que tu ne seras pas déçu, en arrivant à la fin de ce texte, par cette pauvre idée qui n’occupera que le dernier quart du texte, de Grains, ce serait dommage d’avoir subi cette longue introduction (est-ce encore une introduction ?) pour une idée décevante. J’espère moi-même que je ne serai pas déçu, en tapant le point final sur la tablette, par cette idée et ce texte.
Bref, cette idée a pris du corps et de la consistance et de l’épaisseur, s’est habillée d’un contexte... pour lequel il était nécessaire (et suffisant) que je sois en couple. Et, tant qu’à être en couple, autant faire les choses bien, me suis-je dit, autant en profiter pour faire plaisir aux parents, à mes parents, qui désespèrent de me voir mener mauvaise vie : marions-nous !

samedi 24 avril 2021

Métrique

Même s’il est impropre, j’utilise le mot pied plutôt que syllabe pour parler de l’unité rythmique de base en poésie. L’exactitude du vocabulaire est moins importante à mes yeux que les possibilités qu’offre un mot.
Ainsi, quand j’essaye d’écrire des sornets (mot valise formé sur sonnets et sornettes), je compte, comme un enfant, mes pieds (et non mes syllabes) sur mes doigts...



Dans l’histoire, j’ai perdu la flamme mais gagné un sobriquet.



...et je n’en ai que deux.

vendredi 23 avril 2021

Soporifique

Mes textes, en général, pour l’essentiel, ne racontent pas grand chose d’autre que leur propre écriture. Les quelques rares péripéties relatées n’y servent que de décor. Mon but depuis La Montre jusqu’à Grains que je suis en train d’achever a toujours été (et le sera encore sûrement dans mes prochains textes) de me mettre en scène dans ce rôle d’écrivain que je me suis attribué, de révéler sans rien cacher (enfin si, un peu) ce qui me passe par la tête quand je m’assois devant une feuille blanche...



Écologie :
Réciproquement, les vieux paillassons peuvent-ils être recyclés en hérissons ?



... mais regarder, observer un écrivain au travail est - ne nous mentons pas - très ennuyeux, presque aussi chiant encore que de regarder de la peinture sécher.
Ce qui explique qu’on s’emmerde en me lisant.

jeudi 22 avril 2021

Piquants

Suis-je bête... j’ai cru que ton paillasson était un énorme hérisson...



Le président tchadien, le Maréchal Idriss Déby, respecté chef de guerre, est mort au front, a annoncé son chef d’état major...
Pour le reste de la tête et du corps, puisqu’il n’en a rien dit, on supposera que tout va bien.



... alors que c’est évidemment un petit porc-épic.

mercredi 21 avril 2021

Trois esquisses

Il y a un peu plus de deux ans, j’ai acheté des fleurs à Natacha. Dit ainsi, on dirait que je ne lui en ai jamais acheté de nouveau depuis. Je ne lui en achète pas assez à son goût, ça c’est sûr. Surtout, cette fois, il y a deux ans et quelques jours, j’avais entrepris d’en faire quelque chose, de ce petit bouquet. Je me suis finalement arrêté à trois esquisses rapides aux crayons de couleur sur un magnifique bloc papier de la MAIF.




Quant aux renoncules de jeudi dernier, elles penchent déjà trop la tête pour que je les peigne.

mardi 20 avril 2021

Phase descendante

On écrit de gauche à droite ou, un peu plus rarement, de droite à gauche mais toujours de haut en bas. Parfois même en colonnes descendantes...
Comment se fait-il qu’aucun peuple, qu’aucune langue n’ai adopté une écriture de bas en haut ?
Et après, on s’étonne que la littérature, d’année en année, de jour en jour, semble s’enfoncer un peu plus alors qu’elle devrait planer très au-dessus du quotidien...



De la même manière que l’on peut jouer aux échecs à l’aveugle (sans échiquier ni pièces entre les deux adversaires), pourquoi ne pourrait-on pas jouer au Scrabble à l’aveugle, sans plateau ni jeton ?
Allez, je commence... j’ai « whiskey », ça fait 144 points. À toi...
En plus, ça enlève la part de hasard qu’introduisait le tirage des jetons... c’est tout bénéfice.



Ceci dit, parmi les auteurs qui creusent toujours plus profond dans la fange, certains ont fini par devenir les rois du pétrole...

lundi 19 avril 2021

Zone d’inactivité

Il y a des week-ends où je ne fais, produis rien. Et d’autres, pas grand chose.
J’hésite pour le week-end passé : était-ce rien ou pas grand chose ?
Voici ma contribution à l’Histoire de l’Art des deux derniers jours... je vous laisse juges.


Après un week-end aussi improductif, je déprime le lundi... et ma production est alors quasi nulle la plus grande partie de la journée... 17 h, il est l’heure que je me ressaisisse.

dimanche 18 avril 2021

Mea Culpa

J’ai de nombreux projets d’écriture et de peinture pour cet été...
La situation sanitaire étant de plus très incertaine pour ne pas dire plus que précaire...
C’est donc avec regret que je renonce à participer aux Jeux Olympiques de Tokyo. Voilà une annonce qui réjouira mes adversaires qui verront dans cette absence une chance supplémentaire de décrocher une médaille d’or...



Bien décidé à laisser une trace dans l’Histoire, j’ai décidé de m’engouffrer dans le vide juridique et d’assumer ma culpabilité dans des événements majeurs pour lesquels aucune responsabilité nette et définitive n’a pu être dégagée.
Je suis donc le patient zéro de l’épidémie de Covid-19 (j’ai cependant été trompé, je pensais manger du chien farci au chat, non de la chauve souris), j’ai fumé la cigarette qui a mis le feu à Notre-Dame de Paris (c’était la dernière du paquet et, bien décidé à me débarrasser de cette vilaine manie qu’est le tabagisme, je l’ai écrasée fièrement sur une poutre de la charpente) et j’ai lancé le caillou dont le contact avec l’eau (curieusement amplifié par diverses rares circonstances exceptionnellement réunies ce jour-là) a abouti au raz-de-marée sur Fukushima.
Je vous défie de mettre à mal mes absences d’alibi.



... comment ça le lancer de bâton dans les roues de vélo n’est pas une discipline olympique ?
J’arrête l’entraînement alors...
Les cyclistes versaillais vont trouver leurs sorties dominicales bien monotones...



J’étais étonné aussi qu’aucun expert de la lutte antidopage n’ait pris la peine de venir récolter mon sang et mon urine. Presque vexé.

samedi 17 avril 2021

Pas frais, mon poisson ?

Dire que la petite sirène était un thon est certes une plaisanterie éculée mais ce n’est pas un lieu commun : il aurait fallu pour cela dire que c’était un colin - ce qui ne veut plus rien dire.



J’étais à deux doigts de me laisser insulter sans répliquer : le majeur de chaque main.



En revanche, dire que la petite sirène était une morue nous en rapproche, du lieu commun : c’est une plaisanterie du même (mauvais) goût.

vendredi 16 avril 2021

Point de Hongrie

Désolé si j’ai rayé votre parquet, madame, mais je trouve injuste que vous me le reprochiez... c’est vous qui m’avez demandé d’utiliser des patins...



Si les ballerines, du petit rat à la danseuse étoile, font des pointes, est-ce parce que le plancher de la scène de l’opéra est mal cloué ?



... vous vouliez dire à roulettes ? Pas à glace ?
C’est trompeur aussi comme expression lames de parquet.

jeudi 15 avril 2021

Cow-auteur

Je réfléchis trop. Lorsque j’ai une idée de texte ou de dessin, j’y réfléchis trop longtemps avant de lui donner une forme définitive - sur ce blog ou ailleurs.
Je la mâche, remâche, j’y reviens pendant des jours et des jours. Parfois des semaines.
En un mot : je la rumine...



Ce dont Natacha fait un clafoutis ce serait donc les branches, les rameaux du rhubarbre ?



... et ce qu’il en sort naturellement, de cette idée, après tout ce long processus de mastication et de digestion ?
Une bien belle bouse.



(...)



Ce qui fait de vous des coprophages... ou des scatophiles.

mercredi 14 avril 2021

Fox in the Snow

Sur les conseils très avisés de Natacha, j’ai supprimé des éléments sur If I die, Bury my Body Under the Stars. Ces éléments étaient volontairement détonnants - mais, justement, détonnaient trop. On peut les voir sur la seconde photo du billet correspondant.

Je ne les ai pas jetés. Je les ai collés sur un Canson A3. Ils constituent depuis ce matin un petit ensemble que j’ai intitulé Boy on the Bike.
Titre étrange ? Fox in the Snow est la première chanson qui m’est venue en tête quand j’ai pensé black and blue.




Boy on the Bike (30 x 42 cm environ)

mardi 13 avril 2021

Inspiré d’une histoire vraie

Jeune provinciale, mignonne, encore très naïve, elle était montée à la capitale des rêves plein la tête, des étoiles plein les yeux. Elle voulait devenir une star, de celles qu’on voit à la télévision et qui récoltent des like par millions sur les réseaux sociaux...
Elle tomba sous le charme d’un soi-disant photographe au physique avantageux et au bagou irrésistible rencontré dans un bar, quelques jours à peine après son installation dans un 13 mètres carrés du 13ème. Un vrai coup de chance. Elle ne se méfia quand il lui proposa une shooting professionnel. Elle ne vit pas le piège venir, elle signa un contrat. Il abusa de sa confiance.

Elle rêvait d’être une star, croyait que cette session photo allait lancer sa carrière dans le porno et que, dans trois ans, après une centaine de films explorant les pratiques les plus extrêmes, elle pourrait se reconvertir dans la télé-réalité...
Pauvre d’elle, elle s’est retrouvée aux pages pyjama d’un catalogue de prêt à porter, type Les 3 Suisses ou La Redoute...





Je vous hais d’honneur.





... dans son malheur, elle a plutôt eu de la chance. Elle aurait pu tomber sur un homme moins scrupuleux encore et se retrouver à présenter la météo sur une chaîne de la TNT...

lundi 12 avril 2021

01-43

Sur le flanc directement
De nos montagnes et collines
En travers de la pente
Nous traçons
Les lignes de niveau

Si nos paysages
Et nos cartes
Ne concordaient pas
Parfaitement
Comment pourrions-nous les lire ?

Gradient



D’après une idée originale de Natacha

dimanche 11 avril 2021

Projet X

Comme à chaque début de vacances, je me suis mis à ce que je n’ai pas eu temps de faire le reste du temps... à savoir ranger mon bureau, zone de création - oserais-je atelier ? - où j’étale et entasse mon bazar quand je ne déborde pas sur le salon.



Et, en rangeant, je redécouvre des projets oubliés ou mis de côté, des brouillons dont je ne me rappelle même pas qu’ils sont de ma main.



Ce rangement me met sur les genoux - je n’ai l’habitude ni du chiffon à poussière ni de l’aspirateur - mais ce n’est rien avec cet afflux inattendu de projets inachevés, en attente, proches d’êtres avortés qui me tombent d’un coup sur la tête. Je suis épuisé avant de commencer, je ne sais dans quoi me lancer, j’hésite, je m’essouffle rien que d’y penser.



Encore des vacances où je ne vais rien faire. Et j’aurai plus encore de travail devant moi aux prochaines vacances... qui seront moins reposantes encore...



Bon, je vais pioncer.

samedi 10 avril 2021

Politix-Fiction

Organisation désastreuse de la campagne de vaccination contre la Covid-19, annulation des courses cyclistes sur le territoire national (je ne me remets pas de la suppression de Paris-Roubaix pour la deuxième année de suite) : notre gouvernement a vraiment un problème avec les seringues...



La suppression de l’ENA était une mesure urgente pour le renouvellement de la classe politique, trop formatée par la fréquentation des bancs de l’école strasbourgeoise... D’ici 50 à 60 ans, on devrait enfin être débarrassés des énarques au gouvernement, à l’Élysée, à l’Assemblée Nationale... et d’ici 60 à 80 ans au Sénat.



Les bugs des outils informatiques de l’Éducation Nationale sont dus à des hackers russes, sont une conséquence de l’incendie, il y a quelques semaines, des serveurs strasbourgeois, ont pour origine leur utilisation non optimale par les enseignants et les apprenants... quel manque d’imagination... le logiciel des politiques avait vraiment besoin d’être renouvelé.

vendredi 9 avril 2021

Stairway to Hell

Je ne comprends pas pourquoi on utilise le mot marche - qui désigne l’action de marcher - pour également désigner une partie d’escalier alors que ce dernier, il faut bien l’admettre, s’oppose au marcheur et l’oblige à modifier sa façon de marcher. Il y a une contradiction dans cette homonymie, non ?



Je ne comprends pas non plus pourquoi on appelle marches ces éléments d’escalier et ce, que cet escalier soit indifféremment montant ou descendant. Si on admet qu’une marche permet de monter un escalier, alors pour le descendre, au contraire, on pourrait utiliser le préfixe dé- et plutôt emprunter une démarche, non ?



C’est pour mieux réfléchir à ces questions de vocabulaire que je reste au pied de l’escalier et que je vous laisse monter la première, mademoiselle... ce n’est pas par manque de savoir-vivre.



... vous avez par ailleurs une très jolie mini-jupe, si je peux me permettre.

jeudi 8 avril 2021

Tout est nombre

Incapacité à tracer une ligne parfaitement droite ou un angle précisément droit ou à façonner une sphère parfaitement lisse : la nature, il faut bien l’admettre en nulle en mathématiques...



Elle a donc dû inventer, créer l’homme pour la mettre en équations...



Celui-ci mit un certain temps à se mettre au boulot avant de faire de nombreuses avancées et d’obtenir de jolis succès (Newton, Maxwell, Heisenberg... il y en a tant à citer).
Puis, trop occupé à détruire la nature, il finit par inventer, créer, l’ordinateur pour faire les calculs à sa place - et se mettre lui-même en équations.



Depuis, la course est lancée : qui viendra à bout de l’homme ? La nature ou l’ordinateur ?



Je parie sur la nature : l’ordinateur et l’intelligence artificielle seront trop occupés à se mettre eux-mêmes en équations... mais l’homme aura probablement eu le temps d’achever son processus de destruction de la nature.



À la fin, il ne restera que des 1 et des 0.

mercredi 7 avril 2021

Bose

Nous avons acheté une barre de son... avant de nous apercevoir que nous ne pouvions pas la brancher sur notre téléviseur. Nous avons donc retourné l’appareil à la FNAC.
Natacha allait jeter le carton dans lequel elle nous avait été livrée. Je l’ai retenu au dernier moment... je ne manque pas de carton pour peindre... mais dans celui-ci, dans sa forme allongée, exiguë et raide, j’avais vu un cercueil... et une image.
Je l’ai déplié, découpé en partie et ai peint ce que j’avais en tête : une sépulture à l’air libre. Et ai donné au résultat le titre qui m’était aussitôt venu en tête... je n’ai pourtant pas écouté de Kula Shaker pendant que je peignais mais du Nick Cave, du Bob Dylan, du Radiohead... et même du U2.

If I Die, Bury my Body under the Stars
(huile sur carton : 100 x 50 cm environ)

J’ai fait tout ceci mardi après-midi, pendant que Natacha était sur le terrain... j’avais tout rangé avant qu’elle rentre.



mardi 6 avril 2021

Sleep

Hier, incapable de retrouver le sommeil après avoir ouvert une première fois les yeux, je me suis levé à 8h00.
Résultat, alors que je n’ai pas grand chose à faire aujourd’hui et que je suis (très) fatigué, je me suis forcé à me lever à 7h00.
Sinon, j’aurais eu l’impression de ne pas profiter pleinement de mon jour férié de la veille : la grasse matinée en est un passage obligé.



Je rêve d’être détenu dans une prison américaine. Des mecs qui passent tout leur temps en pyjama doivent avoir une vie bien reposante.



Est-il autorisé de dormir en classe... virtuelle ?

lundi 5 avril 2021

Férié

Un lundi férié ressemble à un dimanche normal mais sans foot ni cyclisme à la télé. Autant dire qu’il faut se trouver de vraies occupations pour ne pas se faire chier.



Il ne faut pas trop en faire non plus, il faut en garder en réserve pour le confinement qui suit.



Quelque courses le matin. La moitié des rayons du Monoprix sont ceints de rubalise pour ne pas faire de concurrence déloyale aux commerces fermés par décision présidentielle. Bien décidé à jouir de la moindre liberté qu’il me reste, je remplis mon chariot dans les rayons encore autorisés : je m’achète des bas et des collants et des chaussettes - mais pas de boxers ni de polos ni de pulls ni de pantalons taille adulte - des bavoirs et des grenouillères et des bobs taille 18 mois, des livres d’éveil et de la série des Monsieur / Madame (Roger Hargreaves) - mais pas de jeux de société...
La liberté mène donc à l’inutilité...



Cette après-midi, une promenade circulaire de 62,832 kilomètres (arrondis au mètre près)

dimanche 4 avril 2021

Travail

Certains prétendent que l’argent salit tout, que l’argent gâche tout.
Je ne suis pas tout à fait d’accord.
Je n’ai rien contre l’argent. Je ne suis même pas contre l’idée d’avoir de l’argent.
Moi, c’est l’idée d’avoir à le gagner, cet argent, qui me dérange le plus.
C’est le travail qui salit l’argent.



Je suis peu courageux. Face au travail. J’ai du mal à m’y mettre, du mal à fournir un effort soutenu.
Je suis une feignasse.
J’en suis conscient. J’essaye de changer.
Je me dis sans arrêt que je dois davantage bosser. Je me le répète et me le répète. Je m’accable de reproches, me désigne des modèles et des exemples d’acharnés du boulot. Pleure sur mon sort de petit branleur.
Et pendant que je me lamente ainsi des heures durant, au moins, je sais pourquoi je ne fous rien.

samedi 3 avril 2021

Du mal à me réveiller de ma sieste...

Il semble qu’on baye quand on bâille... voilà une homonymie qui nous la baille belle.



Quand on bâille, on respire profondément... aucune projection, aucun postillon... pourquoi devrait-on alors mettre sa main devant la bouche ? Pourquoi ne pas bâiller dans son coude tant qu’on y est ?



Ta chemise bâille... Ce que je raconte l’ennuie ou quoi ?

vendredi 2 avril 2021

Soucis Ferroviaires

Peut-on être en train de rater son train ?



Une voie de stentor est une voie sur laquelle le train ne grince pas dans les virages ?



Les montagnes russes n’ont aucun intérêt... être autant secoué dans un train qui ne mène nulle part si ce n’est au point de départ...



J’espère que le train fantôme n’aura pas de retard. Je pars en croisière. Je ne voudrais pas manquer l’appareillage du Hollandais Volant.

jeudi 1 avril 2021

Lockdown - saison 2 1/2

Sujet proposé au fameux grand oral du bac 2021 instauré par Blanquer et son adoré suzerain :
« Vous avez complètement raté votre année de terminale après vous être montré un élève de première bien peu attentif. Livrez-vous à un exercice d’autosatisfaction de 20 minutes montrant que vous étiez en réalité meilleur élève que tous vos camarades de classe (qui ont pourtant eu des notes brillantes) et promettant de vous comporter exactement de la même façon l’année prochaine avec, cette fois, des résultats qui forceront l’admiration. »



Collèges fermés. Certains élèves vont me manquer - vraiment... si ! vraiment.
Comme cette élève qui a énoncé cette vérité si limpide :
« Ils étaient un peu chiants les Nazis parfois quand même. »



Suivi d’une autre vérité plus réfléchie encore :
« Ils se sont pas rendus compte de toutes les conséquences, les Nazis. À cause d’eux, on a plein de pages d’histoire en plus à apprendre. »



Ne vous inquiétez pas pour ce grand oral du bac... il n’y aura pas d’épreuve en 2021... ce sera le même fiasco qu’en 2020... et pour les mêmes raisons.