Je n’aime pas et n’utilise pas l’écriture inclusive. Je préfère surcharger mon texte de parenthèses et de répétitions.
J’ai un(e) nouveau(lle) lecteur(rice). J’ai un(e) vrai(e) lecteur(rice). Un(e). Et c’est déjà beaucoup. Et c’est même immense. Voire incroyable. J’ai touché quelqu’un. J’ai suscité l’intérêt de quelqu’un. Quelqu’un que je ne connais pas.
Soyons honnêtes, jusque là, mes seul(e)s lecteurs lectrices appartenaient à un cercle très restreint. La famille proche et... et… et c’est à peu près tout. Les rares ami(e)s connaissances à qui j’ai donné l’adresse de ce
blog ou de
l’autre sont passés faire un tour, repartis aussitôt pour ne jamais revenir. Je ne leur en veux pas - j’ai tout de même coupé tout contact et les ponts.
Tou(te)s mes lecteurs lectrices sont des proches et sont donc, en quelque sorte, des lecteurs lectrices obligé(e)s, des lecteurs lectrices qui se sentent obligé(e)s de venir me lire, soutien solidarité familiale, des lecteurs lectrices contraint(e)s. Sauf un. J’ai désormais un(e) lecteur(rice) libre.
Je me suis souvent lamenté plaint de mon faible nombre de lecteurs, du faible nombre de visites sur Archives. Ça m’est un peu passé… je me suis fait une raison ou je ne sais… mais je ne peux m’empêcher de regarder consulter régulièrement quotidiennement plusieurs fois par jour les statistiques de fréquentation. De me réjouir quand émerge un pic de pages lues - souvent des Ricains qui semblent s’égarer entre mes billets.
Et voilà qu’au cours des dernières semaines, j’ai constaté la visite récurrente d’un lecteur italien (la géolocalisation n’est pas plus précise) ou une lectrice italienne qui se connecte au blog depuis Instagram - j’ai mis un lien vers Archives dans le profil de mon compte Instagram. Il elle a lu tous les billets depuis un mois. Se connecte presque tous les jours. Rattrape son retard quand il elle n’est pas venu(e) depuis deux ou trois jours.
Je suis devenu accroc à ce lecteur, à cette lectrice. Je m’inquiète quand il elle ne se connecte pas pendant 24 48 heures, ai peur que la disparition soit définitive. Je me demande ce qu’il elle vient chercher sur mon blog, ce qui l’intéresse dans mes billets, plutôt les textes, plutôt les dessins peintures. Réfléchit au meilleur moyen de le la fidéliser. Me demande si il elle parle français ou si mon
blog est pour il elle un lieu d’apprentissage de la langue de
Topor - je ne suis certainement pas la source idéale pour apprendre le français correct. M’imagine être traduit en florentin ou en sicilien.
J’hésite à contacter mes abonné(e)s italien(ne)s sur Instagram pour découvrir l’identité de mon lecteur ma lectrice. J’ai renoncé pour l’instant. Je respecte l’anonymat peut-être souhaité.
J’ai toujours prétendu ne pas écrire pour être lu. Je le pense toujours.
J’ai également dit que toucher ne serait-ce qu’une personne serait cependant formidable, serait une sorte de petit miracle. C’est arrivé.
Alors, cher lecteur transalpin, chère lectrice transalpine, je voulais simplement te dire merci.
Tu - on se tutoie, ok ? - donnes un nouveau sens à ce blog, un nouveau sens à mon travail. Merci.