vendredi 30 septembre 2022

Travail de ce Soir

Commencé le travail ce soir.
Huit pages. Un bon début. Il y a bien longtemps que je n’avais pas tant écrit d’un coup.
Je suis fatigué. Il est 23h15.
Pas le courage d’écrire un vrai billet. On ne peut pas tout faire.



mercredi 28 septembre 2022

I did it Again

Écouter Soft Machine rend fou. Surtout la nuit. Me rend fou.
Je ne cherche pas la raison. Ne souhaite pas être raisonnable. Au contraire. Canaliser. Apprivoiser. Une certaine folie. C’est un peu brouillon encore.
Les feuilles de mon carnet de croquis ne sont pas jaunes. Ni marron. La lumière émise par l’ampoule de la lampe dans mon bureau est chaude.




mardi 27 septembre 2022

Coetzee

Je relis En Attendant les Barbares de Coetzee. Lu la première fois il y a quinze ou vingt ans. Pas relu depuis. Quinze vingt ans, c’est à la fois trop - car c’est excellent - et pas assez - il me reste des bribes, des souvenirs du texte, je n’ai pas le plaisir incomparable de le lire comme si c’était la première fois.



Coetzee publiera son prochain roman dans un premier temps dans sa traduction espagnole et non en anglais, la langue dans laquelle il l’a écrit, pour lutter et protester contre la domination de l’anglais.
Ça ne m’inspire rien de drôle... je ne suis pas même certain que la décision de Coetzee soit pertinente.
Je tenais tout de même à saluer l’intention.



(…) je me sens stupide en m’éloignant, comme un homme égaré depuis longtemps qui poursuit cependant sa marche sur une route qui ne mène peut-être nulle part.

lundi 26 septembre 2022

# 1364

La nuit, tous les chalcoolos sont gris.



Carte de fidélité chez Paul, chez Jardiland, ok, j’ai cédé, pourquoi pas… chez Grand Frais, malheureusement, il n’en existe pas… mais chez Bouchara, non, c’est hors de question… il y a des limites.



À la gare, vendredi soir, tous les écrans Arrivées étaient éteints. Et seulement ceux des Arrivées. Comme si de Limoges, on ne pouvait que prendre le Départ.

dimanche 25 septembre 2022

Contrat

J’ai acheté un nouveau cahier, chez Monoprix. Couverture bleue. Celui à la couverture verte me plaisait davantage mais il était monté à l’envers et les spirales étaient endommagées, un peu écrasées. Je n’ai rien écrit dedans pour l’instant. Rien dedans. Uniquement sur la couverture. Trois lettres au marqueur indélébile. Un de ceux avec lesquels nous avons écrit sur les cartons lors du déménagement. Bleu lui aussi. Je n’ai pas retrouvé le noir. Trois lettres. M - qui n’est pas celui de Maurice. F. R.
Je n’ai encore rien écrit dedans. Un peu de mal à m’y mettre. Un peu de mal à me mettre au travail de manière générale depuis quelques semaines. Rien écrit mais ça tourne dans ma tête. Ça progresse. Ça s’empile. Il n’y a plus qu’à écrire. Tout en sachant que ce qu’il y aura écrit dans ce cahier, je ne pourrai le publier d’aucune manière. Mon contrat est assez clair sur ce point, d’après ce que j’ai compris en le lisant. D’autant que je ne prendrai pas la peine de changer les prénoms.



Toute première Marche des Fiertés (Gay Pride) de Limoges hier. Première ? À croire que cette ville m’attendait pour entrer un peu dans la modernité.



D’un autre côté, si on signe un contrat, si on s’engage, en le signant, à le respecter ce contrat, c’est bien parce qu’il existe une possibilité de ne pas le respecter, non ?

samedi 24 septembre 2022

Forgotten

Il m’était déjà arrivé de zapper l’anniversaire de mon père - et même plusieurs fois, je crois - d’oublier celui de mon frère alors même que j’avais son cadeau dans les mains ou presque, d’appeler ma mère à 23h58 dans un ultime sursaut - il était moins deux - pour lui souhaiter un bon anniversaire mais je n’avais encore jamais oublié mon propre anniversaire. C’est désormais chose faite.



Il ne reste que celui de Natacha que je n’ai jamais oublié… en même temps, il ne vaudrait mieux pas. Ça barderait pour mon matricule - expression de vieux, on prend de l’âge.



D’un autre côté, personne n’a pensé à me le rappeler, mon anniversaire… si je ne peux pas compter sur mes 5 lecteurs…

vendredi 23 septembre 2022

# 1361

La nouvelle de la retraite sportive de Federer, c’est comme la nouvelle de la mort de ces célébrités dont on ne savait pas qu’elles étaient encore vivantes… ah bon il jouait encore ?



Peut-être aurais-je dû vendre un (des ?) NFT de ma dernière œuvre.



J’annonce ma retraite d’auteur…
Ah bon, Maurice L. Maurice écrivait encore ?

mercredi 21 septembre 2022

# 1359

J’ai parfois l’impression d’être le seul homme à avoir les cheveux qui poussent.
Tous les autres hommes, me semble-t-il, ont constamment, inaltérablement la même tête… alors que j’en change assez radicalement chaque fois que je vais chez le coiffeur.



Une publicité pour une voiture (une Volkswagen, je crois) demande : Pourquoi être équipé quand on peut être suréquipé ?
Je pense exactement le contraire : pourquoi être suréquipé quand on est équipé ? - je ne me l’applique pas toujours, à mon grand regret et à ma grande honte.



Une rue anti-chrétienne à Beynac : Impasse de la Croix.

mardi 20 septembre 2022

Ouvert à toute heure

Les Délices du Bosphore, dans une petite rue à deux pas de la nôtre, est, comme je m’en suis rendu compte en allant chercher des croissants, ouvert le samedi matin à 7h30 !?
Un kebab au petit déjeuner ? J’avoue, j’ai hésité à faire la blague à Natacha.



Dans le même genre d’idée, je me rappelle un écriteau sur la porte d’un traiteur chinois du côté de Saint Paul à Paris. Fermé du 14 au 16 août inclus pour congés annuels.



Le McDo du côté d’Oberkampf affichait fièrement Ouvert 7j / 7 et 24h / 24. Sauf entre 3h et 4h.

lundi 19 septembre 2022

À la FNAC

À la FNAC samedi, mes oreilles qui traînent.
Une jeune femme tend un pavé à son compagnon. Le Seigneur des Anneaux en un seul volume.
- On dirait un dictionnaire. Regarde, regarde, on dirait un dictionnaire. Faut être sacrément motivé pour lire tout ça… non mais on dirait un dictionnaire, quoi.
Pour ma part, je trouve qu’il faut déjà être sacrément motivé pour se taper les douze heures de film…



Un groupe d’ados.
- L’assistante sociale, elle est venue une seule fois à la maison… mon père il l’a fait partir à coup de lance-pierres…
(Admiratif) - C’est un fou, ton père, c’est un fou…
Ce qui explique donc pourquoi l’assistante sociale a eu besoin de venir mais n’explique pas pourquoi elle n’a pas eu besoin de venir une seconde fois.



Sur les présentoirs, deux romans d’Olivia Ruiz. Et un d’Isabelle Carré. À une époque, les acteurs et actrices qui voulaient s’offrir une récréation se mettaient à chanter (exemples). Et les chanteurs et chanteuses se piquaient de cinéma. Ils écrivent désormais. Soit.
J’ouvre au hasard, au beau milieu, l’un des bouquins d’Olivia Ruiz. Et, je n’y peux rien, je tombe direct sur un passage osé. Une scène de cul, disons-le. À la première personne. Olivia - je ne sais comment s’appelle le personnage du roman… dans ma tête c’est Olivia Ruiz elle-même… j’ai toujours bien aimé Olivia Ruiz - se fait baisser sa culotte par un mec qui lui dit qu’il veut la baiser - son précédent mec lui disait qu’il voulait lui faire l’amour, elle trouve ça à la fois vulgaire et excitant qu’on veuille la baiser - et qui lui prodigue un cunnilingus.
Je repose le livre un peu gêné… honteux même… en effet, comment expliquer que je ne bande pas ?

dimanche 18 septembre 2022

Camouflage

Natacha me dit tandis que je suis en prise avec le gouâchis ci-dessous que je peins des camouflages en ce moment. Pourquoi pas ? Je ne le voyais pas ainsi mais ok, des camouflages.
Pour ma part, je prends surtout plaisir à laisser le pinceau glisser, à jouer avec les reflets et les ombres colorés, à tâcher la feuille… le tout sans réfléchir. Non, surtout ne pas réfléchir. Ne pas penser.

(24 x 32 cm)

jeudi 15 septembre 2022

JLG

J’ai tellement aimé Pierrot le Fou de Godard que je n’ai jamais osé le regarder une seconde fois.



J’ai été tellement décontenancé par One plus One que je n’ai jamais osé le regarder une seconde fois.



Tant de films de cinéastes médiocres que j’ai vus bien plus de deux fois et qui ne méritaient même pas d’être regardés en entier.

mercredi 14 septembre 2022

Nouveaux élèves

Ta mère, la tondeuse !
Insulte (en riant) d’un élève à un autre.



- Monsieur, la touche OPTN de la calculatrice, ça veut dire Oh ! Putain ! ?
J’ai dû faire répéter la question à l’élève qui me l’avait posée pour être sûr d’avoir compris.



Moi, j’ai rien contre les homosexuels… mais le mec qui s’habille en fille, s’il se fait péter la gueule, il faut pas qu’il vienne se plaindre… surtout s’il recommence.
On peut encore avoir 14 ans en France et penser / parler ainsi.

lundi 12 septembre 2022

Sur la Plage (4)

Il est l’heure de partir pour notre famille d’Inconnus.
La petite sœur est amenée se rincer à l’eau. Elle remonte. Elle a envie de pisser. Son grand frère lui demande pourquoi elle n’a pas fait pipi dans la mer. Son père l’engueule. Non, on ne fait pas pipi dans la mer. Le gamin s’étonne. Pourquoi on peut pas faire pipi dans la mer ? Parce que. Pourquoi ? Parce que c’est comme ça et c’est tout. Le gamin semble s’en contenter. Je suis le plus déçu. J’aurais bien aimé savoir, moi, pourquoi on ne pourrait pas pisser dans la mer. Je ne m’en prive jamais. Quand bien même il y aurait, comme à Fouras, sur le bord de la plage, percée dans le mur du remblai, cachée derrière les arbres - car il y a des arbres sur la plage de Fouras, des faux acacias vrais robiniers - une porte qui mène à des toilettes, je vais pisser dans la mer. C’est un plaisir, un soulagement comme on en éprouve rarement que celui de pouvoir se laisser aller, pouvoir se pisser dessus comme on le fait dans la mer. Pourquoi devrais-je m’en priver ?

Et voilà que la petite met la main dans le sable. Fureur du père. On t’envoie te rincer à l’eau et tout ce que tu trouves à faire c’est remettre les mains dans le sable. Regarde t’as du sable partout. Je te préviens, s’il y a du sable dans la voiture, tu la nettoies entièrement. Aspirateur et tout. La maman acquiesce. Je retiens donc qu’il est possible de ne pas ramener de sable dans une voiture en rentrant de la plage. Il suffit de se rincer les mains dans l’écume. Si on nous avait dit ça pour toutes les voitures de location que nous avons eues et que nous avons nettoyées pendant de longues minutes aux aspirateurs des stations de lavage, nous aurions économisé du temps et des pièces d’un euro…

La famille s’en va, énervée. La plage ne détend pas tout le monde. Natacha remonte ravie de sa première virée marine en paddle. Le sable se vide de ses occupants peu à peu. Et moi, au cours de cette après-midi où je m’étais promis de travailler et d’être productif, je n’ai fait que prendre deux trois pages de notes dans mon carnet pour ce texte auquel, vous l’aurez compris, tant il est mauvais, négligé dans la forme comme sur le fond, je ne porte aucun intérêt. Il faut que je me remette à travailler sérieusement.

dimanche 11 septembre 2022

Sur la Plage (3)

Pour être tout à fait précis et exact, ce n’est pas tant la mélodie qui s’impose à moi qui retient mon attention que le « texte » sur cette mélodie. La mélodie seule ne m’aurait pas évoqué grand chose je pense qu’il me semble. C’est le texte. Le bout de texte. Trois mots. Trois mots qui ne peuvent être prononcés sur cette plage, ce serait trop étrange, trop absurde. C’est une hallucination auditive. Quelqu’un chantonne quelque chose et j’entends d’autres mots que ceux que cette personne prononce, comment pourrait-il en être autrement ? Qui chanterait ceci en 2022 ?

Qui ? D’où vient ce chantonnement qui s’est à présent arrêté ?
Non, ce n’est pas possible. Serait-ce de l’aîné de notre couple près la poubelle ? Ce serait fou. J’observe. J’écoute. J’espionne. Aussi discrètement que possible. De manière très visible donc. Peu importe.
Le gamin, casquette Spiderman, t-shirt Le Roi Lion, slip de bain qui est un slip tout court, est occupé à construire un Fort Boyard de sable - c’est ce qu’il prétend du moins. Il lui beaucoup de boulot, assure-t-il, il a encore toutes les fenêtres à percer. Sa méthode de construction est complexe. Je n’en saisis pas tous les tenants et aboutissants. Le sable est d’abord entassé à la main dans le filet d’une petite épuisette, filet qui est ensuite plongé dans un seau de plastique rempli d’eau. Plusieurs minutes de trempette. Puis le sable est ressorti de son bain, ajouté une première fois à la construction en cours avant d’en être retiré et d’être réuni une seconde (ou une énième, je ne pas suivi assez longtemps pour savoir) fois dans le filet de l’épuisette pour retourner à l’eau.
Plus que ce rituel complexe, c’est le vocabulaire de ce garçon qui m’étonne. Son discours incessant, absurde, insensé de gamin normal de huit-dix ans max en ponctué d’expressions incongrues : « il ne faut pas y aller avec le dos de la cuiller », « c’est fort de café », « c’est pas piqué des vers », expressions soulignées d’un rire artificiel, mécanique, forcé, comme s’il faisait partie d’un texte appris par coeur, bien plus grave que la hauteur normale de sa voix. Ces expressions inattendues me confirment qu’il pourrait bien être celui qui chantait il y a quelques minutes. Il n’y a qu’à attendre. Attendre que le chant reprenne.

Et je n’ai pas besoin d’attendre bien longtemps. Oui, il se remet à chantonner. Et non, ce n’est pas une hallucination auditive de ma part. C’est un voyage dans le temps. Trente ans en arrière. Je ne comprends pas ses premiers mots. Peut-être du yahourt. Peut-être du nanananana. Mais le refrain, pas de doute. Presque pas de doute. Il prononce ces deux noms, ces trois mots. Biouman et Dorothée. Biouman et Dorothée. Qui de moins de trente ans (en visant large) connaît encore Biouman et Dorothée ? Saleté de rediffusions. Pauvres enfants que les parents mettent devant les rediffusions de ce qu’ils regardaient eux-mêmes il y a trente ans… et le gamin continue… (voix aiguë) Bernard Minet un autographe (voix grave) vas-y dégage, dégage de là (même rire artificiel, très gras, que prcédemment).

vendredi 9 septembre 2022

Sur la route

Sur la route d’Aixe sur Vienne, les fourrures aplaties d’écureuils écrasés. Sur le bord de la route, le cadavre d’un chat ou d’un animal de même gabarit, passé sous les roues d’une voiture.
Et il faudrait ne pas être malheureux de se rendre au boulot.



Tous les matins sur la route d’Aixe, la Corsa se reflète dans les miroirs du radar automatique. Et tous les matins, j’ai, malgré moi, un doute : est-ce un reflet ou un flash ? ai-je franchi les 50 km/h autorisés ?
Surprise, peut-être, dans quelques jours, dans la boîte aux lettres.



J’avais peur, après dix ans sans toucher un volant, de conduire mal… mais non, c’est revenu assez vite… après dix jours ou presque, j’ai même pris pas mal de confiance… je me permets de mal conduire.

jeudi 8 septembre 2022

# 1346

Magnifique ciel mi-d’orage mi-de soleil couchant, couleur rose pêche, l’autre soir en rentrant en voiture. Puis, Natacha a voulu nettoyer le pare-brise de ses saletés et a gâché cette merveille céleste. Le ciel après le passage des essuie-glaces avait l’odeur du lave-vitre - ce qui ressemble à l’odeur de la bombe à chiottes.



Un de mes collègues prononcent tous les e (centraux) qu’on ne prononce habituellement pas. C’est étonnant d’entendre parler de Catheurine ou de médeucin plutôt que de Cathrine et de médsin.



Apprendre en s’amusant ou même s’amuser en apprenant, ce devrait être valable pour les profs aussi. Apprendre dans le sens d’enseigner (to teach, lehren), pas uniquement dans le sens d’acquérir de la connaissance (learn, lernen).

mercredi 7 septembre 2022

Sur la plage (2)

Où en étais-je ? Ah oui, j’étais de retour sur la serviette pour travailler - je n’ai pas dit bosser, il ne faut pas confondre. Je regarde alentours pour chercher si ce n’est l’inspiration tout du moins un sujet. Quelque chose pour me lancer. Dessin d’arbres ? De carrelets ? De bâteaux ? Mon œil n’accroche rien… mais mon oreille…

Sur un banc, non loin. Car il y a des bancs aussi, pieds de béton, assise et dos de bois, sur la plage sud de Fouras, des bancs sous les arbres, ce n’est pas courant commun non plus des bancs sur une plage. Un sexa ou septua raconte à des trentenaires quadra qui semblent de ses amis et de passage à Fouras, logeant, d’après ce que je comprends, chez lui et son épouse, qu’il déteste la plage. Il n’y va jamais à la plage. Ça le fait chier la plage. Il n’y va jamais et n’y est jamais allé. Il ne se souvient pas y être allé avant aujourd’hui à la plage. Ni à cette plage ni à aucune autre. Bronzer sans rien faire. Passage sans prévenir à une sorte de discours direct. Me foutre sur la serviette. Je tiens pas en place. Je m’ennuie. Je m’emmerde. Non j’y viens c’est bien parce que vous êtes là parce que sinon j’y viens jamais.
Même pour te baigner ? risque le quadra. J’aime pas me baigner non plus. C’est chiant. J’aime pas l’eau. Rester à mariner, je m’emmerde. Et faire des longueurs, tourner en rond, ça m’ennuie aussi. Mais pourtant tu es au Cercle Nautique ? continue le quadra tendant le bras vers le petit port de plaisance qui borde la plage. Ben oui, moi, je vais sur l’eau, pas dedans. Je monte sur mon bateau et je vais loin, je vais ni sur la plage ni dans l’eau, je reste au dessus à l’eau et loin de la terre.

Les gens, les vrais gens - peu importe ce que cela signifie, les vrais gens, peu importe qu’ils existent ou non - décidément, sont de vrais personnages de roman. Pourquoi s’échiner à écrire ou à lire alors qu’il suffit d’écouter. De laisser traîner les oreilles. Et le vieux radote sa détestation de la plage et l’ennui que lui procure l’eau salée, et la chiantise et l’emmerdement que lui inspire le sable, les répète, son ennui et son désamour, à toutes les connaissances - et il en connaît du monde - qui descendent sur la plage et lui font la remarque qu’ils ne le voient pas souvent en ces lieux. Il recommence,deux, trois, cinq, douze, soixante fois, les mêmes mots, les mêmes phrases en boucle, comme un monologue appris pour une pièce ou un truc du genre. Et c’est moi qu’il commence à emmerder, avec son refrain, ça me fait chier les gens en boucle, ça m’ennuie les idées fixes et les histoires ou les avis et opinions répétés ad libitum… j’ai besoin que ça change de temps en temps, besoin de variations, sinon je me fais chier…

C’est en pleine lassitude qu’une mélodie revenue d’un oubli pourtant bien mérité s’invite dans mon champ d’audition…

mardi 6 septembre 2022

Sens dessus dessous

Dimanche après-midi également

… mais je ne parviens pas à choisir l’orientation… comme si ça avait une quelconque importance.






lundi 5 septembre 2022

Récents Gouâchis

J’aime les moments où travailler, produire semble simple, où les choses viennent naturellement, sans forcer… surtout quand le résultat ne me déplaît pas. Hier après-midi était de ces moments-là.





dimanche 4 septembre 2022

Sur la plage (1)

Ce jour là - peu importe le jour en question, ce n’était ni le premier ni le dernier jour de notre séjour fourasin - sur la plage, je n’avais pas pris mon livre, je m’étais interdit de lire sur la plage ce jour-là, tant pis si le livre en question, Les Sept Fous, recommandé par Thomas, un désormais ex-collègue de français-latin (à ne pas confondre avec Thomas, ex-collègue d’anglais, à présent bien lancé dans sa carrière musicale), est excellent, car, non, ce jour-là, j’avais décidé, sur la plage, d’être productif, décidé de travailler, sur la plage, ce jour-là, que ce soit gribouiller, malversifier ou textifier, pourvu que quelque chose en sorte.

passage un peu anarchique au présent de l’indicatif

Nous nous installons sous les arbres. Il y a des arbres sur la plage de Fouras. Ce n’est pas courant, pas commun, des arbres sur une plage, racines dans le sable. Mais il y en a, des arbres, sur la plage de Fouras. Sur la petite plage de Fouras, la plage dite sud. Des robiniers faux acacias - cet accord de pluriel me parait des plus suspects.
J’aime cette plage, la plage sud. Énormément. Malgré ses eaux vaseuses. Parce que précisément les arbres et leur ombre. Ombre plus efficace que celle d’un parasol - je ne l’ai déployé de toute la semaine. Parce que c’est une petite plage. Parce que c’est une petite plage proche d’une grande plage. Parce qu’il existe à dix minutes de marche à peine, de l’autre côté du fort Vauban, une grande plage, la plage ouest, qui attire la foule et les jeunes. Parce que c’est une plage pour vieux. Familiale. Calme. Globalement calme. Parce que la vue sur les carrelets depuis la plage. Parce que le petit port de plaisance. Parce que le sentier littoral qui y mène - mais est inondé à marée haute si le coefficient est supérieur à 100 - depuis notre lieu de séjour. Parce qu’il y a deux ans, j’y ai ébauché plusieurs poemlm pour Absences.

Un couple et ses et leurs deux enfants sont eux aussi installés sous les arbres. Près, très près, juste à côté de la poubelle dont l’odeur pourtant, par moments, quand le vent s’emmêle, nous gêne, nous qui sommes installés un peu plus loin, dix mètres en retrait. Père siffleur, je dis à Natacha que si l’odeur ne les dérange pas, le couple et leurs et ses deux enfants, c’est que ce doit sentir un peu comme chez eux. J’ai déjà été par le passé plus spirituel dans mes attaques gratuites, plus fin dans mes excès de mauvaise langue - on fera avec mes capacités du jour.
L’homme, le père, me jette des regards que je devine noirs sous ses lunettes de soleil Décathlon. Je ne sais pourquoi j’ai l’air de l’importuner. L’instinct certainement. Il a raison de me détester mais il ne le sait pas. Il devine que je suis un enfoiré - ce billet et ses suites en est en sont la preuve - mais ne le saura jamais - il ne le lira jamais, ce billet. Ni ses suites, à ce billet.
Ou alors est-ce mon gonflage de paddle - car, oui, Natacha ce jour-là va paddler la vague pour la première fois - le léger sifflement de la pompe que j’actionne pendant quelques minutes qui le gêne. Si ce n’est que ça, il s’agace de pas grand chose. Je continue de gonfler le paddle jusqu’au bout, jusqu’aux 13 bars - toute une rue de la soif - je ne m’arrête pas : il ne m’impressionne pas malgré sa carrure de rugbyman à la retraite, les evil eyes de ma femme sont bien plus terrifiants.

Natacha, justement, part à l’eau allo avec son paddle. Ou plutôt, je lui porte le paddle jusqu’à l’eau allo et elle part glisser sur la surface. Il y a peu de vagues. Tant mieux, c’est sa première fois, le paddle sur la mer, sur l’océan, elle n’a paddler que sur l’eaulice du lac de Vassivière jusqu’alors, tant mieux s’il n’y a pas de vague ou si peu.
Et moi, je retourne à la serviette, à l’ombre des arbres. Travailler. Produire.

samedi 3 septembre 2022

Caprices de Maurice

J’ai relu ce matin mes rédactions de fin de collège et de début de lycée, celles qui me restaient, celles auxquelles j’avais obtenu de bonnes voire très bonnes notes, et que je venais de ressortir d’un des derniers cartons de déménagement que je n’avais encore vidés. 
Ils n’étaient pas mal ces textes écrits en classe consécutifs à l’étude du Bal des Voleurs d’Anouilh, de l’Antigone du même, des Caprices de Marianne de Musset, de Nathan le Sage de Lessing. Pas mal du tout. Mes parents les avais conservés précieusement pendant des années avant de me les refiler il y a un ou deux ans pour faire de la place chez eux.
Après les avoir relus, j’ai tout jeté. Il est grand temps d’arrêter de me gargariser sur l’élève brillant, si plein de tant de facilités, que je fus. C’est lui probablement, ce petit con arrogant, qui m’empêche d’être bon aujourd’hui.



Prochaine étape, je mets mes diplômes au feu. Surtout que la plupart d’entre eux sont moches.

vendredi 2 septembre 2022

# 1340

Rien écrit aujourd’hui dans mon nouveau carnet. Encore un achat précipité.



Chérie, je te ai écrit je te aime…
… sur le clavier de ma machine à écrire, je ne ai pas trouvé la postrophe.



Le plus dur pour l’instant à gérer dans mon nouveau travail est le temps à dégager pour ce blog.

jeudi 1 septembre 2022

She Speaks

(19 août, 15h35) - en voiture, Butterfly de Superbus passe à la radio.
(s’adresse à moi) Je crois que je préfère encore quand tu chantes.



(20 août - 20h15)
Je suis pas agacée… ça me fait juste chier.



(28 août - 12h30) devant le lac de Vassivière, quelques mètres plus bas que d’habitude
Déjà qu’à la mer, il faut vérifier les horaires et les coefficients des marées, maintenant, il va falloir en plus vérifier l’étiage des lacs…