mardi 31 octobre 2023

La Chouette Aveugle

Je me souviens bien mieux de l’endroit et du moment où j’ai acquis mes disques que de l’endroit et du moment où j’ai lu pour la première fois mes livres. C’est l’impression que j’ai. Impression trompeuse car, si je réfléchis, les lieux et les endroits associés à la découverte des romans les plus importants (pour moi) me reviennent sans difficulté.
Voyage au bout de la Nuit, acheté à Toulon fin 2003. Lu à Tahiti quelques semaines plus tard.
Kosmos, acheté à la FNAC Strasbourg en juin ou juillet 2005. Lu quelques semaines plus tard à York.
Les Mange-Pas-Cher. Acheté à la fin du printemps 2010 à Gibert Paris. Lu quelques jours plus tard sur une chaise du Jardin du Luxembourg.
Héros et Tombes. Acheté à Versailles, Gibert, en décembre 2021. Entamé le 1er ou le 2 janvier suivant à Limoges. Relu début janvier 2023 à Limoges, toujours. Nouvelle lecture prévue début janvier 2024.
Les Sept Fous. Acheté à Gibert, Paris, en juillet 2022. Lu quelques semaines plus tard à Fouras.

La Chouette Aveugle complètera, j’en suis certain, dont je ne pourrai oublier la découverte. Le roman faisait depuis longtemps partie d’une liste de titres dont je ne savais pas grand chose si ce n’est qu’ils étaient susceptibles de.
Ces derniers jours d’octobre 2023 ont dépassés mes espérances. Peu de textes m’ont autant impressionné que La Chouette Aveugle, enfin commandé il y a une dizaine de jours à Page & Plume. Seule déception, je ne connais personne à qui le conseiller. À qui ce cauchemar opiacé, cauchemar de la mort séduisante, du sang qui poursuit les êtres à travers les générations et les réincarnations, du symbole qui prend vie, de la répétition qui détruit la barrière entre rêve et réalité, serait susceptible de plaire.

Je ne suis pas un bon ni un grand lecteur. Si je n’écrivais pas, je ne se sais si je lirais. Je lis parce que j’écris. Parce que j’essaie d’écrire. C’est une sensation que j’ai souvent. Je la sais fausse, cette impression. Pourquoi aurais-je envie d’écrire si ce n’est parce que j’ai lu ? Je ne suis pas inventeur de l’écriture. J’écris parce que d’autres ont écrit. Et parce que j’ai lu certains de ces autres.
L’impact cependant de mes lectures ne peut se mesurer que sur mon écriture. La Chouette Aveugle est de ces textes à l’impact dévastateur. Envie de tout remettre en question. De recommencer à zéro.  De jeter mes brouillons et de. Il faut que je me raisonne. D’autant que je ne serai pas même capable de faire un pastiche de La Chouette Aveugle. Alors un texte qui lui arrive à la cheville.

J’ai relu aussitôt après. Une dizaine quinzaine de minutes après. Trois Gouttes de Sang. Courte nouvelle du même auteur. Qui m’avait fait forte impression déjà, il y a quelques années. Je ne sais plus si j’avais acheté le recueil de nouvelles à Gibert Versailles parce que je cherchais La Chouette Aveugle et que je ne l’avais pas trouvé. Ou si j’ai cherché La Chouette Aveugle parce que le recueil et surtout la nouvelle qui éponyme m’avait ébranlé.
La nouvelle de dix pages constitue une sorte de prototype à La Chouette Aveugle. Même folie. Même secousse. Atténuée par la moindre longueur. Moins développée seulement. Ayant fini de la lire, il a fallu que je m’allonge. Un disque de musique indienne, un peu d’encens et ma planche de fakir pour matelas. Je crois que je ne suis pas tout à fait remis. Alors que la face A venait de s’achever, j’essayai d’appeler Natacha pour qu’elle tourne le disque. Je n’y parvins pas de suite. Mes appels me restaient en tête sans sortir. Je m’entendais mais je savais que personne ne pouvait m’entendre. État de demi conscience dont j’eus du mal à comprendre qu’il n’était pas éveil et dont plus de mal encore à m’extraire. Je crois que je me suis vu de l’extérieur. Ça n’a duré probablement que quelques secondes, peut-être moins. Puis j’ai pu demander de l’aide à Natacha. Elle ne put m’aider, les mains sales, elle jardinait.

Que me sert de lire encore si ce n’est pour retrouver ces sensations ?

lundi 30 octobre 2023

# 1764

Les traitements de texte ne proposent pas d’écrire en boustrophédon. C’est dommage ce
,eriudorp à elicaf sap tse’c ,erircé à enihcam al à uo niam al à ,ehcnaver nE .ologir tiares
le boustrophédon…



Il faudrait que boustrophédon soit un palindrome.

dimanche 29 octobre 2023

Octosyllabes (Hors-série)

au réveil, beautébouriffée



Natacha aussi compose (sans le savoir) des octosyllabes quand les circonstances l’exigent. Ce matin, vers 7h30 :
il n’est pas l’heure d’être à l’heure



au réveil, beautébouriffante

samedi 28 octobre 2023

# 1762

Croix gammémé


Gestapopo


Néo-nazizi


Les conneries qui me passent en tête à minuit et demie ne méritent probablement pas toutes d’êtres consignées.

vendredi 27 octobre 2023

# 1761

L’autre jour partant joggé car je me suis remis un peu deux ou trois sorties seulement pour l’instant à courir j’ai trouvé sur le bord de la route dans le caniveau ou presque un cochon une truie pour être exact mais je ne m’en suis aperçu de suite je n’ai vu les mamelles que plus tard alors que c’était impossible de les rater on ne voit que ça ses mamelles mais au début j’ai vu un simple cochon sans réfléchir au sexe mâle ou femelle quand je vois un porc je pense cochon et pas truie c’est ainsi je ne sais si c’est grave ou si je devrais en avoir honte de mon sexisme c’était donc une truie et elle était un peu abimée sur le côté ça je l’ai vu de suite le côté éraflé mâché par le frottement sur le macadam de la route elle avait dû tomber et je ne pouvais me résoudre à la laisser là ainsi cette truie je suis comme ça quand je trouve je garde je ramasse j’emporte le cochon que j’ai plus tard découvert truie je l’ai mis en poche il y a une poche dans mon short de course toute petite poche destinée je ne sais aux clefs ou à un stick de compléments alimentaires je ne mets plus rien dedans depuis longtemps d’habitude car la poche est percée ça fait des années à cause des clefs que j’y ai souvent mises dedans mais là j’avais déjà mes clefs dans une main et j’allais pas joggé avec un cochon une truie dans l’autre main alors j’ai pris le risque de le perdre et j’ai mis le cochon dans la poche quitte à le perdre en courant ou à l’oublier en rentrant et qu’il passe dans la machine à laver et pendant que je courrais j’avais peur de le perdre j’y pensais à vérifier régulièrement qu’il était toujours là dans ma poche malgré le trou et rentré à la maison à l’appartement je ne l’ai pas oublié je l’ai sortie de la poche avant de mettre le short dans la machine avec les chaussettes et le t-shirt et le slip je l’ai lavée dans le lavabo avec le savon Dior J’Adore pour les mains je ne lui refuse rien à ma truie à ce moment je m’étais rendu compte que c’était une femelle pas un mâle et maintenant à part les marques du revêtement de la chaussée elle est intacte je l’ai mise ma truie avec mes autres objets trouvés dans la rue par terre dans mon bureau un jour ressemblera aux escoubilles c’est ainsi que mon beau-père appelle la déchèterie.





jeudi 26 octobre 2023

# 1760

Mettre la pâtée à quelqu’un, l’expression viendrait de la Bataille de Patay, victoire éclatante des Français sur les Anglais, sorte d’Azincourt à l’envers, qui fut décisive dans l’issue de la Guerre de Cent Ans. Je trouvais cette origine magnifique. Puis, en cherchant d’autres sources, j’apprends que c’est faux, l’expression n’a aucun lien, c’est un canular au mieux, une duperie plus probablement, apparue vers 2007. Si les fake news s’attaquent aussi à l’étymologie, il n’y a plus d’issue.



Petites coupures, grosses coupures… l’argent ne me brûle pas les doigts, il les entaille.



Aucune idée, aucun jeu de mots, pas une phrase ou début de vers ne m’est venu mardi après-midi pendant que je poursuivais la restauration de ma petite commode. Bonne nouvelle, ça veut dire que j’étais concentré.

mercredi 25 octobre 2023

Antioche toujours

Deux tentatives huilées datant du même jour que. Toujours d’après. La première n’est peut être pas achevée, je ne sais.

25823IV (10 x 15 cm environ)

La seconde est ratée.

25823V (10 x 15 cm environ)

mardi 24 octobre 2023

FIP

J’étais - enfin, non, pas moi qui écris ces lignes, pas Maurice L. Maurice, MLM est le nom que je me suis choisi, mon nom d’auteur, d’artiste, je ne m’appelle pas vraiment Maurice L. Maurice, ce n’est pas mon nom de baptême, si je m’appelais vraiment MLM, croyez-moi, il y a longtemps que j’aurais pris un pseudonyme ; moi, celui qui se cache derrière Maurice quand il peint ou écrit - hier dans le garage de mon beau-père à restaurer une petite commode achetée chez le brocanteur du Moulin de la Mie, j’étalais une sorte de gel, comme du slime - nous avons regardé Ghostbusters : l’héritage il y a deux jours… il n’y a pas de slime dans le film, mais des marshmallows qui ont fait mourir de rire Natacha - blanc, sur les surfaces du meuble, laissais agir quelques minutes puis enlevais le vernis à la spatule - nous voulons éclaircir le meuble - pendant que la radio sonorisait la pièce, j’avais mis Fip sur mon téléphone, la seule station de radio que je supporte.
Plutôt concentré sur mon ouvrage, je ne prêtais qu’une oreille distraite - ce n’est pas le terme adéquat, disons plutôt que je n’étais pas totalement attentif à tous les enchaînements inventifs des programmateurs de la station ni à tous les morceaux de styles extrêmement variés qui passaient - à la musique et aux paroles quand une phrase, un vers a accroché mon oreille et mon cerveau ou, plus exactement, quand mon oreille et mon cerveau ont malaxé, déformé, tordu une vers, une phrase d’une chanson francophone, j’ai entendu « il faut laver les morts », qui ne fut probablement pas prononcée.
Voilà un début de texte, une idée de texte intéressante, il faut laver les morts, il y a de quoi broder et construire, c’est une bonne base de texte plutôt qu’un début car rien ne dit que ce il faut laver les morts serait en tête, en ouverture, de texte, on pourrait se demander s’il faut les laver littéralement ou symboliquement, si le nettoyage ne concerne que la peau et les cheveux et les ongles, ou s’il est destiné avant tout à décrasser la mémoire du (de la) défunt(e) - qu’il ne faut pas salir, entend-on trop souvent - ou s’il s’agit d’âme pour ceux qui croient aux 21 grammes, on pourrait ensuite se demander comment s’équiper, de savons, de gants, d’eau bénite ou d’un ordinateur pour purger Facebook et Google et Twitter devenu X et voir où ces idées mènent…
Oui, il y a de quoi faire avec ces cinq mots il faut laver les morts mais je n’ai pas le temps de m’en occuper, j’ai un meuble à restaurer et accessoirement un roman sur le feu qui n’est déjà plus que de la braise, il faut que je souffle là-dessus plutôt.

lundi 23 octobre 2023

# 1757

Les meilleures blagues étant les plus courtes, je les écrirai désormais blag - c’est invariable.



Et j’applique en m’arrêtant là.

dimanche 22 octobre 2023

# 1756

Que n’ai-je, ce vendredi matin, donné qu’une heure pour le devoir surveillé et non quatre, cinq, huit heures… ça bride les élèves si peu de temps, coupe leur créativité… et leurs oeuvres restent inachevées… j’aurais tant aimé savoir jusqu’où ça allait, ça s’étalait… ce ça que je ne sais définir puisqu’il n’est pas entier…





samedi 21 octobre 2023

# 1755

Y a du rab, y a du rab… la surveillante de la cantine s’époumone sans grand succès, les élèves ne se précipitent pas pour être resservis. Ce vendredi, c’est pas frites, c’est chou-fleur... (et ça fait chou blanc)



Cross du collège mercredi dernier. Certains élèves ont obtenu des classements étonnants, on ne les attendait pas si rapides. Ils ont compris visiblement, que le succès en course à pied vient de la haine de la course à pied. Et, alors, plus tu cours vite moins ça dure longtemps.



Les écrivains actuels ont des visages si banals que si je les croisais dans la rue, je ne les reconnaîtrais pas, je n’arriverais pas à les distinguer des anonymes. Bien sûr, si je croisais Proust ou Flaubert, ce serait une autre affaire…

vendredi 20 octobre 2023

# 1754

Dois-je me moquer de tous ces fans de rugby qui chantent cette soupe autrichienne des années 70 dans les stades et dans d’autres alors que, moi-même, j’ai immédiatement reconnu une chanson d’Udo Jürgens - même s’il m’a fallu quelques recherches sur internet, découvrant au passage le terme Schlager, pour retrouver le titre original - dans leur hymne, alors que je connais cette mélodie depuis toujours, qu’elle est inscrite à vie dans mon juke-box interne ?
j’ai eu une enfance difficile…



Mon bouquiniste favori a 30000 références (ou peu s’en faut) en stock… mais aucun des livres que je recherche en ce moment. Dois-je en conclure que personne n’a lu ce que j’ai envie de lire ?
Déjà que personne ne lit ce que j’ai envie de lire... Pas en phase avec les lecteurs du présent, je ne le suis donc pas non plus avec ceux du passé.

jeudi 19 octobre 2023

# 1753

Il pleut ! Enfin ! C’est bon pour les plantes !
Désolé mais ça ne me réjouis pas, je ne suis pas une plante…



L’Amérique se passionne (si ! si !) pour la love story entre Taylor Swift et Travis Kelce. Cette histoire est pourtant d’une banalité consternante, on nous la ressort dans la moindre production télévisuelle ou cinématographique destinée aux ados d’outre-Atlantique : la pom-pom girl en chef (blonde) est toujours en couple avec la star de l’équipe de football américain (brun).



Discussion entre élèves (18-20 ans) à propos des dessins animés préférés de leur enfance.
L’un d’entre eux : moi, j’aimais bien Tintin.
Un autre : Tintin ? T’es vraiment un mec de la campagne, toi…

mardi 17 octobre 2023

# 1751

Autrefois on chantait « les cahiers au feu et la maîtresse au milieu ». Ce qui était bien plus malin que les décapitations à la hache ou les poignardages en vogue actuellement. Le bûcher permet d’éliminer le prof et les manuels d’un seul coup tandis que l’utilisation d’un objet tranchant rend plus complexe l’élimination de l’écrit, ce n’est pas facile de totalement détruire un livre à coups de couteau. Quand on vous dit que les élèves sont de moins en moins pertinents.



Je n’avais jamais écouté en intégralité Pour en finir avec le jugement de dieu avant ce lundi. Les trajets en voiture ont aussi du bon. Je veux être fou. Fou comme Artaud.



La porte principale du collège est désormais fermée à double tour. L’établissement ressemble un peu plus à une prison. J’ai beau avoir les clefs, je n’arrive pas à décider quel est mon rôle, détenu ou maton ?

lundi 16 octobre 2023

XV

Coupe du monde de rugby : 1 mois et demi pour enfin comprendre toutes les règles et subtilités de ce sport incompréhensible… puis quatre ans pour les oublier.



La différence entre celui qui connaît les règles du rugby et celui qui ne les connaît pas est que le second a l’impression que l’équipe qu’il supporte se fait voler par un arbitre partial alors que le premier en est convaincu et dispose d’arguments pour le démontrer.



L’énervement provoqué par un match de rugby télévisé a au moins le mérite de fournir une cause à l’insomnie qui suit… mais pour les autres jours, c’est quoi la raison ?

dimanche 15 octobre 2023

Dégoût

Arménie, Israël, Kurdistan, Palestine, Ukraine, assassinat de prof, politiques cyniques ou pas à la hauteur, replis identitaires et religieux, casse sociale, argent-roi, règne du superficiel et de l’image, auto-satisfaction des élèves dans leur médiocrité, menaces sur le Louvre ou le Château de Versailles… je sens monter en moi une douleur immense… immense… j’en pleure… et cette douleur s’appelle haine… j’ai la haine… et ça me rend malade… Love is the Answer and you know that for sure chantait Lennon… je le sais… mais entre savoir et pouvoir, il y a un monde… et ce monde est celui dans lequel on vit.
Je rêve d’isolement. Vivre à l’écart de mes semblables. N’avoir plus à m’inquiéter que des miens - mes deux chéries en tête - de mes écrits et de mes couleurs. Renoncer à tout le reste ou presque… mais voilà, renoncer au confort du citadin de classe moyenne n’est pas si aisé. Je suis désespérément un petit bourgeois. Ce que je déteste le plus.

samedi 14 octobre 2023

# 1748

Les vacances approchent : plus que 1150 km (environ).



Le fil du rasoir ne permet pas de se recoudre quand on se coupe.



Ne pas avoir à parler de sujets de société ou même de sujets polémiques est un avantage que les profs de maths ont sur presque tous les autres. Serais-je un planqué ?

vendredi 13 octobre 2023

# 1747

Quand je prends la bretelle d’accès à l’autoroute vers le nord la plus proche du Leclerc où je vais faire le plein à un prix qui, il y a trois ans, aurait paru scandaleux et semble aujourd’hui cadeau, le panneau indique sur fond bleu les directions : GUÉRET, CHÂTEAUROUX, ORLÉANS. Comment ne pas être déprimé en allant bosser ?



Le savon disponible dans les toilettes du lycée pue. Une odeur de vinasse. Avoir les mains qui sentent plus mauvais après qu’avant les avoir lavées, je ne sais s’il existe plus contreproductif.



Tant de trajets en voiture… je songe à investir dans des audiobooks… c’est dire ma lassitude.

jeudi 12 octobre 2023

# 1746

Véridique. Nos compléments alimentaires vous permettront de faire le plein d’énergie. Une seule gélule par jour suffit ! Les résultats sont scientifiquement prouvés. En un mois, les premiers effets se font sentir. Garanti ! Pour vous convaincre, nous vous offrons un échantillon gratuit de deux gélules.



Je note dans mon carnet ce que Natacha a choisi au restaurant mardi soir : tartare de bœuf / cabillaud / carrot cake. C’est pas très sexy dit comme ça, me fait-elle remarquer. Je corrige donc dans mon carnet. Tartare sexy / cabillaud sexy / carrot cake sexy.



Véridique. Une chaîne de la TNT propose tous les dimanches un film de Noël. Les deux mois et demi à venir vont être longs.

mardi 10 octobre 2023

# 1744

Déçu par La Rate au Court-Bouillon de San Antonio. L’invention verbale est là, explose de partout, extrêmement drôle… mais pour un roman qui a accouché d’une expression (se mettre la rate au court-bouillon ne se disait visiblement pas avant la publication du livre) l’histoire était bien fade voire faible.



Je me demande si Ernesto Sábato, obsédé par les aveugles (Le Tunnel, Héros et Tombes en témoignent), avait lu Le Pays des Aveugles de H.G. Wells. Et ce qu’il en a / en aurait pensé. Bonne surprise que cette courte nouvelle, je n’en attendais rien en l’achetant, j’y ai trouvé quelques très belles idées.



Lu également L’Échiquier de J.P. Toussaint. Comme souvent, c’est excellent. Comme d’habitude, il est sur la liste du Goncourt. Comme à chaque fois il ne l’aura pas. Lu aussi sa traduction (publiée en même temps que L’Échiquier) de la Schachnovelle de Zweig. Rien que pour son titre, Échecs, plutôt que Le Joueur d’Échecs jusqu’à présent préféré en France pour on ne sait quelle raison, ça valait le coup… d’autant que je n’avais jamais lu la nouvelle jusqu’alors.

lundi 9 octobre 2023

# 1743

- Monsieur, j’ai un torticolis…
- Un tortibrocolis, corrige un de ses camarades…
La classe hilare.



Mettre du beurre dans les épinards.
Quel gâchis ! Même avec de la crème, c’est dégueulasse…



Céleri rave party

dimanche 8 octobre 2023

Présences (19)

Dans les noeuds
Du parquet
Nous cherchons
Le visage
Des précédents occupants

Paréidolie

samedi 7 octobre 2023

Octosyllabes (19)

l’année s’achève en Lombardie



le do fut autrefois un ut



de travail, bourreau au bureau

vendredi 6 octobre 2023

# 1740

Moi qui suis incapable de manœuvre - je veux dire par là que me garer, en voiture, m’est une tâche souvent insurmontable - rentrant du boulot, je remontai il y a quelques minutes la rue du Collège quand je vis une place libre, rue Édouard Vaillant - rue à sens unique - le long du trottoir gauche. L’idée d’un créneau, surtout de ce côté, ne m’enthousiasmait guère mais je pris mon courage à deux mains, mit mon clignotant et tournait dans la rue. Et je fus récompensé au centuple. À dix ou vingt ou trente - je n’ai pas vraiment le sens de la mesure - mètres de là, invisible depuis la rue du Collège, m’attendait un emplacement libre, en épi. Si ce n’est pas ce qu’on appelle être récompensé de ses efforts.



Parole d’expert, pour dissoudre un Smecta, rien ne vaut un jus de pomme laissé une bonne semaine ouvert à l’air libre.



Je connaissais (pas depuis si longtemps, je l’admets) l’expression « ce n’est pas le couteau le mieux aiguisé du tiroir », j’ai découvert aujourd’hui, d’un élève, une expression équivalente (peut-on dire synonyme ?) « ce n’est pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise ».



La saison des Nobel s’achève. Toujours rien pour MLM. Ni en littérature ni en chimie ni pour la paix (j’essaye pourtant de vous la foutre). Je vais arrêter de me plaindre, ça ne sert visiblement à rien.

jeudi 5 octobre 2023

# 1739

Le petit sapin vendu en station-service qui pend, encore sous plastique, emballé, au rétroviseur intérieur de la voiture d’à côté. Moins malodorant, encore plus laid.



Pour ma guitare, un crapaud d’astre.



Pourquoi l’endroit où l’on désire se rendre se trouve-t-il toujours dans le pli de la carte ?

mardi 3 octobre 2023

E10

En un mois et quelque chose comme 5000 kilomètres, j’ai changé du tout au tout ma façon de conduire.

Début septembre, je conduisais en regardant le compteur de vitesse. Être toujours pile poil sur la limitation pour rentrer le plus vite à la maison ou partir le plus tard possible de la maison.
Puis, j’ai commencé à enchaîner les visites à la station service… et, le temps étant de l’argent, j’ai calculé que partir 15 minutes plus tôt et rentrer quinze minutes plus tard me valait quelques euros par jour.

Je roule désormais avec l’indication de la consommation instantanée. C’est devenu une obsession. Consommer le moins d’essence possible. Être économe et écolo au passage - si, en plus, on peut se donner bonne conscience d’être radin…

Or, je vais vous donner un truc basé sur mes observations - c’est une donnée totalement empirique - pour économiser de l’essence. Il suffit de moins appuyer sur l’accélérateur. Être toujours souple dessus la pédale. Ne faire que l’effleurer. Voire ne pas l’utiliser. L’ignorer. Alors certes, on ralentit, on ralentit. Même dans les descentes parfois on ralentit. C’est le prix à payer pour gagner de l’argent.
Ralentir toujours ralentir davantage. On finit même par ne plus avancer. Sur le plat. On s’arrête. Ça tire un peu sur la batterie, les feux de détresse. Si peu par rapport aux quelques litres au 100 km quand on refoule. Dans les montées, on menace même de reculer. Il faut mettre le frein à main. On ne consomme plus.

Voilà, économie d’essence, j’arrête de rouler.




lundi 2 octobre 2023

dimanche 1 octobre 2023

Présences (18)

Dans les virages
Nous chutons

Sur les chemins de terre, les pavés
Sur le gravier, dans la boue
Nous chutons

Dans les côtes, en descente
Nous chutons

Puis nous nous relevons

Bicyclette