dimanche 31 juillet 2022

Faux sportsuite

Kayak-polo, disc-golf… L’Équipe 21 m’a fourni la solution. Pour être Champion du Monde, il suffit d’inventer un sport…



Très vite, j’ai imaginé le vélo-polo… puis j’ai découvert que ça existait déjà… si en plus on me met des bâtons dans les roues



Il me reste comme idée, le water-ultimate. De l’ultimate (déjà un sport un peu merdique) en piscine. Je ne crois pas que ça existe, je n’en ai trouvé aucune trace sur le net (je n’ai pas énormément cherché, allez savoir quel nom idiot ils ont pu inventer).
Je vois déjà les ricochets (le ricochet fait partie de mes marottes) du Frisbee à la surface de l’eau… ça me plaît bien, le water-ultimate… mais ça risque d’attirer du monde… il faut que je me dépêche d’organiser une compétition avant que ça ne devienne trop populaire… sinon, je risque de ne pas être champion du monde à mon propre sport.

samedi 30 juillet 2022

Au kilo

Quand j’étais collégien, en cours de technologie, on nous apprenait qu’il fallait taper nos textes (oui, c’est en techno que l’on apprenait le traitement de texte) au kilomètre. Quelle idiotie… comme si le fond et la forme n’avaient pas de rapport…



Je n’ai pas trouvé le saut de page sur Pages, le traitement de texte de l’iPad. Du coup, je tape des dizaines de retour à la ligne… que j’efface au fur et à mesure de mes modifications et corrections.



Et puis, au kilomètre, ça ne veut rien dire. Ça dépende tellement de la police et de la taille de caractère choisis.

vendredi 29 juillet 2022

Poubelle

Une chute de découpe de bois. Je ne sais plus à quoi nous a servi la planche dans notre apparte de la rue de la Paroisse. J’avais dessiné au crayon de papier (crayon à papier ? crayon de bois ?) dessus. Probablement ma première « œuvre » versaillaise, réalisée dès septembre ou octobre 2015. Le crayon s’efface, nombreuses traces de doigt. Elle sera déposée aux encombrants, dimanche. Tourner la page.

Ni l’iPhone ni l’iPad n’ont accepté de cadrer plus serrée la photo. C’est un radiateur que l’on devine sous la planchette.

crayon de papier sur bois
(7 x 62,5 cm)

jeudi 28 juillet 2022

Gare Gamelle (suite)

Il paraît qu’après une chute de vélo, il faut remonter immédiatement. À moins que ce ne soit après une chute de cheval qu’il faille remonter en selle de suite… mais bon, le priahippisme, je m’en fous. Après ma gamelle de dimanche, j’étais remonté en selle tant bien que mal pour rentrer à la maison… mais ça ne compte pas vraiment, j’avais moins de mal à pédaler qu’à marcher.
Remonter en selle. Dès que j’ai marché de nouveau sans boiter, j’ai ressorti le vélo. Ce matin en l’occurrence. Le vélo a un peu morflé dimanche, je le constate avant de m’élancer. La guidoline présente quelques trous. Une poignée de frein est un peu tordue. J’aurais peut-être dû renoncer… mais tout avait l’air de fonctionner normalement ou presque… alors j’y suis allé. J’aurais peut-être dû renoncer.

Il y avait des signes qui me disaient de repartir en arrière, de ne pas y aller.
Déjà avant de partir, dans les poches de mon maillot troué - des petits trous, on le dirait mité, dans le dos - j’avais retrouvé une folle quantité de gravillons, de sable et de végétaux, comme si j’avais lors de ma précédente gamelle creusé ma tombe et emporté le trop plein de terre.
Sur mon chemin, les corbeaux volaient bas. Semblaient me suivre. Attendre ma chute fatale. J’ai vu un corbeau, boulevard de la Reine, au bout de quelques dizaines centaines de mètres à peine, se repaître du cadavre d’un pigeon en feignant de ne pas prêter attention à mon passage - je n’étais pas dupe.
Devant moi, dans une allée du parc, une cycliste en cape ou poncho (allure d’Almira Gulch me suis-je dit) zigzaguait. Je la double avec prudence. La cause de ces zigzags ? La cycliste lisait. Oui, lisait. Un large livre ou cahier ouvert dans le panier attaché à son guidon. Livre ou cahier écrit à la main. Livre qui ressemble à un registre. État civil ou quelque chose du genre. Je me suis demandé même si elle n’était pas en train d’écrire tout en roulant. Je n’ai pas osé regarder en passant si mon nom était écrit sur une des pages. J’accélère.

J’aurais dû rentrer. Mais non, je me suis dit, je vais prendre mes précautions.
Je tombe une fois sur trois ? J’ai gamellé la fois d’avant. Je ne risque rien aujourd’hui ni lors de ma prochaine sortie. Il faudra simplement que j’évite la troisième sortie. Je la sauterai et passerai directement à la quatrième.
Je ne tombe jamais deux fois au même endroit ? Je passe ce matin par tous les endroits où j’ai déjà chu - et ça commence à représenter un sacré parcours. Je passe notamment par le lieu où, dimanche, j’ai laissé ma peau. Je l’y retrouve en lambeaux. Je ne touche pas à mon bidon malgré la chaleur et ma soif, j’ai compris que ce n’est pas l’endroit propice où se désaltérer.

Non, je ne suis pas rentré… j’ai roulé… avec pour seul objectif de ne pas voir mon parcours interrompu prématurément… de faire mon tour et de rentrer sans pied ni épaule à terre… ça ne devait pas se passer ainsi…
J’ai roulé plus prudemment que d’habitude, moins à fond, adopté des trajectoires moins tendues, évité avec soin les zones où les gravillons s’accumulent, freiné plus souvent mais moins fort… et pourtant, ma moyenne horaire était la même que d’habitude - à méditer.
Puis vint cette descente peu pentue. Pleine de nids de poule (je ne parle pas de l’arrangement capillaire de ma chérie au réveil), de petites bosses et de plaques de goudron mal ajoutées… c’est dans cette descente que s’est arrêtée ma folle chevauchée…



Un bruit bizzarre, métallique, à chaque imperfection de la chaussée. Une drôle de sensation dans le guidon. J’ai ralenti, freiné, décalé mon pied de la pédale, me suis arrêté. J’étais à plat à l’avant. Crevé. Peut-être une conséquence de ma chute de dimanche.
Je n’ai pas tenté le diable, j’aurais été foutu de déjanter. Je suis rentré à pied. Les cale-pieds et les chaussures aux semelles rigides n’étaient pas agréables. Je suis en rentré en chaussettes, trois kilomètres cinq cents en chaussettes, mes chaussures dans une main, mon vélo dans l’autre, à travers le parc et sur le boulevard. J’ai vu quelques touristes me regarder et sourire moqueusement. S’ils savaient ce que, moi, je pense d’eux, ils riraient moins.

J’aurais mieux fait de rester à la maison.

mercredi 27 juillet 2022

Sports

Découverte du Beach-Handball sur la chaîne L’Équipe-TV. Sport parmi les plus ridicules qui existent. Ça ressemble à du handball classique, l’objectif est d’envoyer le ballon dans les cages adverses. Un point par but. Mais si le but est marqué à l’occasion d’un 360 (saut au cours duquel une rotation complète sur soi-même est réalisée) alors il vaut deux points. Et l’on voit donc des joueuses (il s’agissait d’un match féminin) seules devant la gardienne adverse tourner faire des pirouettes totalement illogiques avant de tirer. Fou rire.



Malgré tous mes efforts depuis l’émergence du mouvement MeToo (j’ai cessé de frotter mon entrejambe au postérieur des jolies demoiselles dans les transports en commun, retenu mes mains baladeuses, arrêté d’insulter les jeunes femmes qui refusaient de coucher avec moi, je demande leur consentement même à celles qui portent une jupe courte…), je reste un affreux et indécrottable misogyne : je ne parviens pas à me passionner pour le Tour de France Femmes.



Autre sport sur L’Équipe-TV : le Flag Football. Ça ressemble, je crois, à du football américain sans protection - et, donc, probablement sans contact. Je ne pourrais en dire plus… durant les (dernières) deux minutes et trente secondes de match que j’ai vues (sans compter les arrêts de jeu et les arrêts du chronomètre - une dizaine de minutes en tout) il ne s’est rien, absolument rien passé, le ballon n’a pas bougé. L’arbitre a sifflé plusieurs fois. Comme pour rappeler à ceux qui, comme moi, avaient un doute, que le jeu était toujours en cours. À la fin, une équipe avait gagné. Pas une bonne publicité pour ce faux sport.

mardi 26 juillet 2022

Carnet de Croquis

Avant sa mise en carton, derniers extraits de mon ancien carnet de croquis. Parmi les premières pages, des copies de Malraux, de la Guinness et du Nîmes Olympique.



Dans le parc, vendredi dernier, j’ai trouvé une plume - de geai d’après Natacha. Comme des fleurs avant elle, je la mets à l’abri entre deux pages blanches de ce carnet.






lundi 25 juillet 2022

Gare Gamelle

Juste après ma nouvelle terrible chute à vélo hier, énorme douleur, je ne pensais pas être capable de me tenir sur mes deux jambes. Puis je me suis dit : « lève-toi et marche ». Et je me suis levé et j’ai marché. Auto-miracle.



Le médecin (dit-on la médecin pour une femme ?) était à l’heure, je n’avais que deux minutes de retard. Je n’ai donc pas eu le temps de lire en salle d’attente… c’est dommage c’est un des meilleurs endroits que je connaisse pour avancer dans un poche…



Elle m’a demandé : Vous portiez un casque ?
Moi : Pourquoi cette question docteur ? Un casque m’aurait épargné une ecchymose de la taille (et bientôt de la couleur) d’une aubergine au coude ? Ou m’aurait évité de m’arracher toute la peau du dos ? Ou alors c’est la cuisse qui aurait été protégée et dont la peau n’aurait pas été lacérée ?



Le la médecin avant ça m’avait demandé « vous avez essayé de faire le Tour de France ? ah ah ah » et j’avais souri avec un peu de pitié. Je crois qu’elle était à ce moment-là au plus haut de son potentiel comique et sympathique.
Étrangement, j’ai trouvé la plaisanterie plus drôle quand la pharmacienne m’a fait la même, vingt minutes plus tard. Preuve qu’une blague, même mauvaise, est avant tout, question de ton et façon de la raconter.
La pharmacienne a ajouté : « Et le vélo, il va bien ? Pas besoin de pansements ou de crème pour lui ? ». Là, je m’incline.



La le médecin : « je vous prescris une crème pour l’ecchymose, pour le bleu… mais le plus efficace, c’est la glace… »
Moi : « au vu de mes analyses sanguines, vous m’avez pourtant dit d’y aller mollo sur le sucre… »



Je chute toujours du côté gauche, mes plaies en sont la preuve. Je suis, extérieurement du moins, pourtant bien symétrique. Ce doit être mon cerveau, plus lourd du côté gauche qui crée le déséquilibre. Je suis donc bien, d’après les théories attachées au rôle de chacun des deux hémisphères, davantage logique, analytique et mathématique qu’artistique et rêveur. Désespoir.

dimanche 24 juillet 2022

# 1300

J’ai perdu mon carnet. Je ne le retrouve plus depuis deux jours malgré d’intenses et intensives recherches. Si vous le trouvez, c’est que vous êtes chez moi, quelque part dans mes cartons. Vous êtes priés de sortir, c’est assez le bazar sans que vous en rajoutiez.



C’est en préparant le déménagement qu’on s’aperçoit de tout ce qu’on a à jeter.



Vingegaard croit avoir gagné le Tour de France… il ne sait pas que je suis sur le bord de la route aujourd’hui. Tout peut encore changer, une petite chute et Pogačar peut encore l’emporter… c’est pour faire plaisir à belle-maman.

samedi 23 juillet 2022

# 1299

Ceux qui pendant 10 minutes, avant même de vous exposer leur problème, s’excusent sur tous les tons de vous importuner et vous promettent de ne pas vous déranger plus de 5 minutes.



Ceux qui jouent de l’avertisseur sonore au beau milieu d’un embouteillage comme si le bruit permettait de fluidifier le trafic.



Ceux qui commencent par affirmer « c’est très simple » avant de rapidement se perdre dans leurs explications.

vendredi 22 juillet 2022

Timbré

Disparition du timbre rouge… je savais bien que ma collection de Marianne oblitérées finirait par prendre de la valeur.



Natacha vient de jeter les papiers concernant nos appartements de Paris (quitté il y a 12 ans), de Compiègne (quitté il y a 10 ans), de Dijon (quitté il y a 7 ans) et de la rue de la Paroisse à Versailles (quitté il y a 3 ans et demi)… et après, on va m’accuser moi d’accumuler du bazar inutile…



À la place du timbre rouge, La Poste va mettre en place un système hybride, dans lequel l’usager tapera à l’ordinateur sa lettre que La Poste imprimera (dans un lieu proche du destinataire) et distribuera. La Poste, pour résumer, vous propose d’imprimer vos mails.

jeudi 21 juillet 2022

Impro (pas relue, désolé, c’est sûrement illisible) sur Daniho

D’habitude, j’arrive à trouver une explication, une suite logique, qui me paraît logique, enfin logique c’est pas le bon mot, ça tient de la chaîne de Karinthy, ou quelque chose du genre, un premier élément qui me fait penser à un second par un rapport que moi seul entrevoit, second élément qui me fait penser à un troisième par une connexion plus alambiquée encore, troisième élément qui me fait penser et ainsi de suite, et je parviens à remonter ainsi assez loin pour savoir pourquoi à partir d’un événement anodin, d’une phrase banale, telle idée de texte a germé dans mon esprit tordu, pourquoi telle blague qu’on m’a racontée il y a des années me revient subitement en tête et me fais rire, pourquoi je me mets soudainement à chantonner tel tube frelaté des années 80. Ce matin, cependant, je ne sais pas.

Voilà, je partais comme trop souvent faire les courses comme trop souvent au U Express que j’appelle trop souvent Super U et, pour une fois n’est pas coutume, mais ce n’est pas là l’explication, du moins je ne crois pas mais si c’est le cas alors il manque un ou deux ou trois chaînons ce qui m’étonnerait fort parce que je suis plutôt doué à ce petit jeu là, j’avais pensé à emporter les bouteilles en verre vides, il y en a pas mal en ce moment, hors de question de déménager des bouteilles pleines alors on les siffle l’une après l’autre, TGV (téquila gin vodka) en prenant garde tout de même de pas aller trop vite, ce serait dommage de se retrouver à sec trop tôt et de devoir se réapprovisionner finjuilletdébutaoût, pour les jeter dans le point de collecte dédié de l’autre côté de la rue, et je descendais les escaliers, j’habite au second, de mon immeuble, mon sac en plastique avec les bouteilles en verre dans une main, un très grand sac papier plein de déchets recyclables dans l’autre, quand je me suis mis à chanter du Daho, Duel au Soleil, j’fais un vœu, le vœu d’un duel au soleil, je rêve d’un duel avec toi, en boucle ces deux trois vers du refrain répétés, pas le choix, je connais pas le reste du texte, même pas idée de la mélodie des couplets.

Je ne m’en aperçois pas de suite quand je me mets à chantonner un truc, ça prend un peu de temps, ça s’empare de moi sans que je m’en rende compte, ça me possède, des fois il me faut plusieurs minutes avant de réaliser ou il faut que quelqu’un m’en fasse la remarque, c’est souvent Natacha qui me dit pourquoi tu chantes ça ? et moi alors j’ai envie de lui répondre ah bon, je chante, moi ? parce que je ne sais pas encore que je suis en train de chanter à ce moment là mais j’ai le bon réflexe pour pas avoir l’air trop barjot de me taire le temps que je réfléchisse à quoi que je chantonne sans faire attention et souvent je lui réponds j’sais pas, ça m’est venu en tête comme ça parce qu’en fait l’explication serait trop longue, l’explication je la trouve rapidement, c’est un truc qui m’a fait penser à un autre truc qui m’a fait penser à un autre truc, etc. mais là aussi, j’aurais l’air bon à enfermer camisolé si j’expliquais très sérieusement que le bruit du grille pain m’a mis Ève, lève toi en tête, la brosse à dents m’a fait chanter It’s a Heartache ou que les nouvelles désolantes de la nuit m’ont rappelé Polnareff.

Là, c’est quand j’étais en train de jeter les bouteilles et pots vides en verre dans le trou du conteneur que je me suis rendu compte que je chantais Duel au Soleil depuis les escaliers et immédiatement je me suis interrogé why warum pourquoi porque mais j’ai pas su que me répondre et ça s’est poursuivi tel un Diagana sur les quatre cents mètres haïs jusqu’au supermarché alternant j’fais un vœu le vœu d’un duel au soleil, je rêve d’un duel avec toi avec une recherche qui s’embrouillait un peu plus à chaque pas et à chaque répétition de j’fais un vœu le vœu d’un duel au soleil, je rêve d’un duel avec toi sur les causes de l’irruption de cette chanson ici et maintenant mais quand les portes coulissantes se sont ouvertes devant moi, j’en étais au même point ou presque, le seul début de piste, c’était la mort de Dani, y a deutrois jours, conjuguée à un documentaire sur Balavoine dont j’ai regardé une demie dizaine de minutes avant de passer à Better Call Saul qui m’a fait m’interroger sur ce prénom Henri qu’il a choisi pour son premier tube, Le Chanteur, alors qu’il aurait pu commencer j’me présente je m’appelle Daniel, y avait le bon nombre de syllabes, il perdait juste la rime (pauvre donc c’est pas bien grave) avec j’voudrais bien réussir ma vie, au pire, il pouvait commencer j’me présente je m’appelle Dani, quel problème, la raison de ce choix de Henri je l’aurai jamais mais il m’obsède depuis deux jours, voilà pour la connexion mais dans ce cas, si c’est Dani le lien, pourquoi pas Comme un Boomerang de Daho, hein ?

Et justement, en pénétrant le Super U pardon le U Express, c’est Comme un Boomerang que je me suis mis à chanter, je l’avais encore en tête et en bouche dans les escaliers du supermarché, il faut que j’explique que l’alimentation sauf les gâteaux apéro et les boissons (exceptées celles qui sont dans les frigos) est au sous-sol, c’est dans l’escalier que je me suis aperçu que j’avais changé de chanson de Daho, techniquement c’est du Gainsbourg, peu un porte, mais rien que le fait de réaliser que j’avais abandonné Duel au Soleil m’a remis Duel au Soleil en tête et quand j’me suis rendu compte que j’étais repassé à Duel au Soleil, c’est Comme un Boomerang qui comme son titre l’indique puis de nouveau Duel au Soleil, bref un échange de terre battue entre deux Espagnols des années 90, ça n’en finissait pas de passer de l’une à l’autre, ça me fatiguait.

Cette spirale infernale a été suspendue quelques très longues minutes pendant que je terminais mon agonie dans le supermarché, j’aime pas ça faire les courses, par une petite vieille, désolé de pas faire dans le politiquement correct et de pas dire personne âgée ou personne du troisième âge, je veux bien faire l’effort, mais celle-ci, cette petite vieille là, elle m’a vraiment dégoûté, du genre à vous donner envie d’abréger ses souffrances, d’euthanasie forcée, qui toussait dans son masque mal positionné, largement en dessous de son nez, la bouche tout juste couverte et qui le touchait et le retouchait son masque à chaque fois qu’elle toussait et elle toussait souvent sans arrêt sans cesse et quand je dis toussais c’était pas un petit keuf keuf discret ou même le genre de toux qui me prend parfois dans le lit le soir quand j’ai la gorge desséchée et qu’il faut que je m’envoie toute une bouteille de flotte et un pot de miel pour que ça stoppe la démangeaison, non c’était de la tousse grasse de chez grasse, ça raclait de l’épais et du visqueux, ça glaviotait là-dedans, ça produisait de la Marennes-Oléron par bourriche de douzaine de douzaines et pas de la Fine de Claire, de la charnue et de la bien laiteuse, on se serait cru chez les tubards, Au Sana ! Au Sana ! comme ils chantent à la messe le dimanche et les autres jours aussi sûrement, c’était La Montagne Magique mais sans la philo de Thomas, ça oui, il aurait fallu expectorer mais à moins qu’elle ait craché dans son masque, ça sortait pas, ça remuait tournait en bouche et en fond de gorge, et elle continuait à foutre ses doigts sur son masque qu’elle repositionnait pas vraiment, pourquoi elle y touchait ainsi à son masque, j’en sais rien, et après, vas-y que ça tâte les fruits, du coup j’en ai pas pris et vas-y que ça prend les barquettes que ça les lit en toussant, ça les lit lentement longuement, t’as vraiment besoins de connaître la composition de ton steak haché, tu regardes s’il n’y a pas de fruits à coque dedans, de quoi t’as peur avec ce que t’as au fond de gorge t’as déjà un pied dans la tombe, et que ça te repose la barquette et que ça recommence le manège avec les saucisses, bref ça contamine tout le magasin, si je crève étouffé par une glaire géante d’ici quelques joursemaines faudra pas s’étonner, sachez que je souhaite être incinéré et mes cendres dispersées, mais la petite vieille dégueu qui m’aura moi et les autres clients du U Express fait passer la larme à gauche snif snif (à droite ils ont pas de coeur) elle m’aura au moins fait oublier Duel au Soleil pendant que je choisissais mes putains de yahourts.

Je rentre enfin à la maison, sur le chemin du retour, j’entends encore, fond sonore heureusement de plus en plus vague, la throat jelly de la mamie, mais Duel au Soleil se réinstalle et, finalement ça me soulage, de penser à une chanson plutôt qu’à la toux tous, et, je ne sais comment, je crois que je trouve soudainement  la solution la raison à pourquoi cette chanson et ce refrain, je crois qu’en partant ou juste avant de partir de la maison, vague souvenir, impression, sensation plus que souvenir, j’ai fait, sans y penser vraiment, sans y croire véritablement, un vœu, la phrase je fais un vœu m’est venue en tête… je ne suis pas bien sûr quel voeu j’ai fait, peut-être celui de ne pas vieillir.

mercredi 20 juillet 2022

Fond de Tiroir

Littéralement. C’est là que j’ai trouvé ce crobard dont je ne conservais nulle souvenance.



mardi 19 juillet 2022

JS

Moi aussi, plus jeune, j’ai prononcé Bach bac (ou bak ou back) puis j’ai appris. Et je sais que le t-shirt I’ll be Bach d’un élève montrant JS en Terminator n’a aucun sens.



C’est étonnant qu’on traduise souvent son prénom, Johann Sebastian (alors que jamais personne n’eut l’idée d’appeler Beethoven Louis), mais jamais, tant qu’à faire, son nom. Jean-Sébastien Torrent ou Jean-Sébastien Ruisseau… 



Je suis musulman. Je ne peux qu’adhérer à une religion qui clame - dans mon arabe approximatif - Allah ouak Bach soit, traduction très personnelle, dieu est Bach.



Bach Bach à Gould.

lundi 18 juillet 2022

Invinoveritas

S’il est supposé représenter le sang du Christ, pourquoi le vin de messe est-il blanc ?



Pourquoi dit-on vin blanc alors qu’il est coloré ?



Y a-t-il des gens qui aiment vraiment le rosé ? Ou est-ce juste une excuse pour foutre des glaçons dans le vin sans choquer personne ? - car tout le monde s’en tape de ce que vous osez faire de votre rosé.



Avec le changement climatique, les Anglais vont-ils enfin pouvoir produire du (bon) vin ? Aura-ce une incidence sur la qualité de leur production musicale ? (hommage à Lennon)



Vin blanc, rouge, rosé, jaune, vert… j’allais demander à quand le vin bleu ??? Recherche rapide sur le net. Ils l’ont fait… ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

dimanche 17 juillet 2022

Chimie - ou presque

Des vieux trucs, ressortis à l’occasion de leur mise en carton.

Brouillon lors d’une épreuve de chimie.
Je ne crois pas avoir eu une bonne note.

Sur papier Sanofi.

Sur papier d’une boîte de chimie.

samedi 16 juillet 2022

À Vendre

Vues sur ebay, des cartes de Monopoly (caisse de communauté, chance) vendues 2 euros 90 à l’unité malgré des traces d’usure et des pliures…
… peut-on acheter aussi l’avenue Henri Martin ?
Tout mon respect au vendeur s’il arrive à en refourguer ne serait-ce qu’une seule. 



Vues hier à Monoprix, des brioches de forme circulaire garnies de pépites de chocolat et vendues avec une couronne en carton. Des couronnes des rois.
On ne m’avait pas prévenu que le 6 janvier tombait en juillet cette année.



Vu à Gibert, le nouvel album des Frangines (vous savez, les Hélène Rollès en salopette) avec en bonus deux poèmes inédits mis en musique…
… de mon temps, les poèmes mis en musique s’appelaient des chansons.

vendredi 15 juillet 2022

# 1291

En vrac.
Domaine de Mme Elisabeth (06.07.21)
(Carnet de Croquis)

Parc du Château (30.08.21)
(Carnet de Croquis)

Extension du domaine de mes fleurs séchées

jeudi 14 juillet 2022

Déménagement

Voler un menhir sur le site de Kerzerho à Erdeven n’était pas une riche idée :
- c’est illégal
- ça détériore un site d’intérêt historique
- Souris n’a jamais joué avec, c’est pourtant pour elle qu’on l’avait volé, ce menhir
- en appartement ce n’est pas si décoratif qu’espéré
- et surtout, c’est très très lourd à déménager. Plus lourd et plus dense que ma Japy, notre menhir perce passe à travers le fond de nos cartons.



Dans les dernières semaines de notre vie compiégnoise, nous avions effectué les nombreuses visites que nous n’avions pas eu le temps de faire au cours de nos dix huit mois picards : Senlis, Beauvais…
Pas sûr cette fois que nous ayons prenions le temps de visiter le hameau de la Reine et le Trianon que nous ne connaissons toujours pas malgré sept ans passés à Versailles. Trop de touristes, trop de chaleur, trop peu de temps.



Les (longs) préparatifs d’un déménagement (quelques semaines de mise en carton) sont l’occasion pour le bordel bazar capharnaüm de mon bureau atelier de passer totalement inaperçu aux yeux de Natacha.

mercredi 13 juillet 2022

She Speaks (10) / We Speak

(30 juin - vers 21h25)
NF : En fait, c’est ça qui manque dans les photos : le son.



(27 juin - vers 22h45)
NF : les gens vont penser que je suis devenue folle…
MLM : alors que tu l’as toujours été…
NF : c’est vrai.



(Arrêtés au feu tricolore, le conducteur de devant ne réagit pas, Natacha s’agace)
NF : c’est vert…
MLM : mais juste.

mardi 12 juillet 2022

# 1288

Se faire secouer les puces à l’oreille.



Vous avez été mis en attente, ne quittez pas ! Votre correspondant va vous reprendre. Une bonne douzaine quinzaine vingtaine de fois. Avant que la communication ne soit (définitivement) coupée. Bienvenue chez Pôle Emploi, bientôt France Travail - nouveau nom qui devrait tout changer.



Qui vole un œuf peut aller se le faire cuire.

lundi 11 juillet 2022

Vassivière

Le lac est devenu le nouveau lieu de travail de Natacha. Elle était vassifière ce dimanche d’y venir y faire du paddle pour la première fois de l’année. Oui, très mauvais jeu de mot.



Je n’ai pas gribouillé mes arbres aujourd’hui. Je n’ai fait que les regarder - c’est toujours bien d’observer - et réfléchir - il ne faut pas trop réfléchir mais agir - à une nouvelle façon de les peindre, probablement dans le style de Tête de Chat. Puis, hésitant, je me suis dit que j’aurai le temps, plus tard - ce n’est jamais bon d’avoir le temps.



Tout de même, mes quatre arbres qui sont peut-être cinq ou six si l’on se fie au nombre de troncs, je suis allé les câliner. Je les ai étreints, ai posé mes lèvres sur l’écorce. Je ne me suis pas senti ridicule. On n’est jamais ridicule quand on est sincère.



Une petite photo, sinon.


dimanche 10 juillet 2022

# 1286

Les gens dont on ne remarque pas la présence.
Les gens dont on ne remarque pas l’absence.
Ce ne sont pas forcément les mêmes.
Je ne sais pas lesquels j’envie le plus.



Il y a des fois, d’autres non, où j’aime l’odeur de la pluie qui tombe.
Il y a des fois, d’autres non, où j’ai envie d’aller me promener sous la pluie qui tombe.

J’aime le son de la pluie sur les toits chaque fois qu’elle tombe.



Il y a aussi les livres de poche qu’on a trouvés renversants, merveilleux et dont on profite de se débarrasser lors du déménagement. Les poches, c’est moche, on achètera des vrais livres, de beaux volumes : ces romans, ces recueils le méritent bien (exemple : les œuvres complètes de Roberto Bolaño).

samedi 9 juillet 2022

Merchant Suites

J’ai retrouvé mon crayon à papier (dit-on crayon de papier ? je ne sais) Merchant Suites au beau milieu d’un tas de brouillons gribouillés.

Merchant Suites, c’est le nom d’un hôtel à La Valette. Lieu de pieutage que je vous conseille si vous séjournez dans la capitale maltaise.

Avec ce crayon, sur le bloc fourni dans la chambre, j’avais écrit les premières lignes du premier jet d’En Retard. J’aimais beaucoup ces quelques feuillets écrits à Malte et dans l’avion retour.
J’ai un peu regretté d’avoir transformé En Retard en feuilleton et d’en avoir improvisé plus des trois quarts. Un bon format pour le blog. Pas un bon résultat d’ensemble - je n’ai pas pris la peine de relire.

Je suis très attaché et très attentif à l’outil scripteur que j’utilise pour chaque texte. Il aurait fallu que je poursuive En Retard avec ce crayon et ne jamais passer à l’encre. L’écrire complètement au crayon et ne taper que la forme finale à l’ordinateur. Ç’eut été un bon texte, je pense. Un texte qui me plaît, j’entends. Peut-être, maintenant que j’ai retrouvé mon crayon, m’y remettrai-je.

À peine j’avais retrouvé mon crayon Merchant Suites, je l’ai laissé échapper. Il est tombé par terre. Moi qui n’avais jamais jusqu’alors trouvé utilité à la gomme en bout de crayon - le genre de gomme qui abîme davantage la feuille qu’elle n’efface le trait de graphite - j’ai été content qu’elle soit là, cette petite gomme, en bout de crayon. Elle, la gomme, a servi d’amortisseur, dans la chute du crayon. Le crayon est tombé sur la gomme. Ça m’aura probablement sauvé la mine. Je pourrai continuer à écrire avec mon crayon.

Je suis ravi de l’avoir retrouvé, mon crayon Merchant Suites, vous l’aurez compris.
Ceci dit, je ne me rappelais pas l’avoir égaré.

vendredi 8 juillet 2022

Scènes Lectures

Les textes et recueils que l’on commence à toute vitesse, sur lesquels on se jette, qu’on avale pour, au fur et à mesure, ralentir, lire de moins en moins rapidement parce qu’on ne veut pas les finir, parce qu’on voudrait qu’ils durent plus longtemps. Exemple : les Petits Papiers de Jacques Drillon - que j’ai lus à rebours.



Les romans que l’on trouve formidables mais que l’on ne parvient pas à terminer, qui nous écrase encore et encore, même au bout de deux ou trois tentatives et que l’on parvient finalement, enfin, à vaincre, parce que c’était enfin le bon moment (exemple : Ada ou l’Ardeur de Nabokov) ou à la faveur d’une nouvelle traduction (exemple : Manhattan Transfer de Dos Passos).



Les livres que l’on n’a jamais réussi à lire, malgré les critiques élogieuses dont ils sont couverts et auxquels on va définitivement renoncer, profitant d’un déménagement pour les abandonner, tant pis, ce n’était pas fait pour moi (exemple : Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet).



Les livres que l’on pensait revendre avant le déménagement mais que l’on relit rapidement et dont on se dit que ce n’est pas aussi nul que le titre le laissait craindre… allez, dans le carton (exemple : Le Vieux qui Lisait des Romans d’Amour).

jeudi 7 juillet 2022

Mme Elisabeth

On est sur la route. Pas le temps d’écrire…

Promenade du soir - Domaine de Mme Elisabeth
(Carnet de Croquis)

mercredi 6 juillet 2022

# 1282

Dans le métro à Paris, le ticket de métro pour passer les portiques me fait sentir comme un étranger dans ma propre ville.



Je ne veux plus voyager. Je déteste trop les touristes pour accepter d’en être un.



Du pain de mie sans croûte. Oui ça se vend. De la mie de pain de mie. De la mie de mie !

mardi 5 juillet 2022

# 1281

Une candidate du DNB : Monsieur, il est quelle heure, s’il vous plaît ?
MLM (consulte sa montre) : Trois heures cinq.
La candidate (fronce les sourcils, moue aux lèvres, pour montrer son incompréhension) : Ça veut dire quoi ?
MLM (à son tour, ne comprend pas) : Comment ça ??? Trois heures cinq, ça veut dire trois heures cinq…
Une autre candidate (s’adressant à sa camarade) : Ça veut dire quinze heures cinq…
La première candidate (rassurée) : ah, ok…



Y a-t-il plus laide utilisation du préfixe kilo (qui signifie 1000 en grec) que dans kilo-euro ? Dire ou écrire 17 k€ pour 17000 € ?
Ah oui, il y a ceux qui disent (écrivent) 2k7 pour 2007 ou 2k22 pour 2022 - si, si, ça existe…



Je me suis toujours demandé, au Monopoly, sur la carte « La vente de votre stock vous rapporte 5000 francs », c’est un stock de quoi ?

lundi 4 juillet 2022

# 1280

Une publicité sur le sachet papier fourni à la pharmacie :

Le BONHEUR, c’est les autres.
Laurence a toujours aimé Proust. Mais c’était avant que Jacques ne lui fasse découvrir Marc Levy.
Louez un appartement dans notre Résidence Services Seniors de Versailles et rencontrez des voisins formidables.

Cette publicité aurait tendance à me confirmer que c’est plutôt Sartre qui avait raison.



Trouver sa voie pour mieux dérailler.
Trouver sa voix pour mieux l’érailler.



Nosferatu de Werner Herzog. En VF…
Étrange sensation d’entendre Adjani se doubler elle-même et trouver que ça sonne faux - plaqué. Pas aidée il faut dire par ses répliques ampoulées, ses postures trop théâtrales.
Au contraire, Kinski qui se double lui-même sonne très naturel avec son accent hésitant. Bien aidé il faut dire par son personnage fantastique, aux manières très théâtrales.

samedi 2 juillet 2022

Calzone

La margarita est-elle une pizza sans garniture ou les autres pizzas pizze sont-elles des margarita avec supplément ?



7ème vague de covid clament répètent bouclent les journaux tévé.
Zut, j’en ai raté une ou deux. Quelqu’un pour me faire un résumé ?



Pizza 3 fromages ou pizza 4 fromages ? Comment choisir ?



vendredi 1 juillet 2022

# 1277

Il n’est pas rare d’oublier de refermer une parenthèse ouverte. Beaucoup moins fréquent de fermer une parenthèse non ouverte.



Brevet. Pendant l’épreuve de français que je surveille, j’apprends quelques mots d’italien sur les affiches confectionnées par des élèves qui décorent les murs de la salle. Et je découvre avec stupeur et mauvais accent qu’été en italien se dit propriété / patrimoine / immobilier en anglais.



Soit un point. Soit trois… Jamais deux..