samedi 31 octobre 2020

Terre Rouge, Terre Noire (5)

le même

je le sais tu le sais
cliché
un livre un poème
n’est jamais le même
d’un lecteur
l’autre

ni la couverture
à laquelle dit-on
on ne peut le juger
sur la mienne le profil
de Cesare photo
tête légèrement penchée
ombres sur fond orange rosé
reproduit sur la tranche
et au dos tous droits réservés

ni la langue parlée
mon volume en français
je me demande souvent
si j’aimerais me passer
des trahisons du traducteur
autre cliché

ni les pages cornées
ni les passages annotés
ni le rythme imposé

dans mon poche
parfois
dans les marges
et bas de pages
j’envisage
de dessiner

vendredi 30 octobre 2020

Terre Rouge, Terre Noire (4)

lis

remuant les lèvres
sans émettre un son
formant les mots les vers
sans les prononcer
pour qu’ils n’appartiennent
qu’à toi
seul

à haute voix
plusieurs fois variant
intonations et intentions
jusqu’à épuiser
illusion tu n’es pas dupe
chaque vers chaque mot

d’une traite sans pause
tu avales engloutis
et les images et les mots
et les vers se mélangent
se répètent
infinis

page à page
dans l’ordre
ils furent écrits
ces vers ces mots
un poème par jour
trois semaines
d’un cycle perpétuel

picores au hasard
par-ci par-là
tourbillon répétition
des mots des vers
aléatoires allers-retours
d’avant en arrière
et d’arrière en avant

un crayon à la main
toujours un crayon
à la main
souligner pointer
un vers un mot
que tu aimerais
être de toi

jeudi 29 octobre 2020

Terre Rouge, Terre Noire (3)

tu

tu es peut-être vous
un vous de pluriel
tu permettras je l’espère
que je te tutoie

je ne connais de toi ni ni
ton nom ton visage
ton âge ton sexe
ton profil ta stature
tes rêves tes blessures

la statistique seule te donne corps
nuage de probables et de possibles
la multitude assure ton existence

je te devine
je te pressens
je te sais
je crois en toi
scientifique foi

je me sentirais bien seul
si tu n’étais pas

c’est un lien bien fragile
quelques lignes
c’est là toute leur sa beauté

et si tu es plusieurs
c’est une communauté
à laquelle enfin 
j’appartiens volontiers

mercredi 28 octobre 2020

Terre Rouge, Terre Noire (2)

dans le monde,

chaque jour plus petit
chaque jour moins vaste
chaque jour un peu plus
on s’éloigne pourtant

zébré de lignes
imaginaires on souhaiterait
dompté soumis on nous dit
jamais aussi dangereux
qu’il n’est plus sauvage

parcouru en tous sens
incessant flux
en perpétuelle accélération
l’horizon disparaît
quand on n’a plus le loisir
de le contempler

libre à quel prix
tout n’est qu’utilité
le temps c’est de l’argent
consomme on nous somme
avance avec la norme

en rotation révolution
dire qu’il suffirait
de s’arrêter
pour continuer à progresser

mardi 27 octobre 2020

Terre Rouge, Terre Noire (1)

Quelque part

dans le silence surchauffé
sous l’éclairage aride
d’une bibliothèque municipale
ou de quartier

bercé par la pluie
ploc ploc ploc
dans la cuvette de plastique
posée sur le parquet
de ta chambre de bonne

allongé sur un drap de bain humide
les jambes collées de sable
vert rouge ou noir
tamisant de la main gauche
ton carré de plage

sur le banc public d’un parc
aux pelouses piétinées de cris d’enfants
qui t’agacent et leurs ballons
trajectoires mal maîtrisées
jusque tes pieds
mais les jeunes femmes
qui les gardent après l’école

sur la banquette usée
d’un train de banlieue bondé
grincements incessants
de ton voisin qui dort
presque sur ton épaule

aux toilettes peut-être
moi aussi
je trouve l’endroit propice
par l’isolement qu’il procure

lundi 26 octobre 2020

4 x 10-15

Quatre gouâchis rapides, très rapides (10-15 minutes chacun grand maximum) improvisés samedi matin sur une chute de Canson qui traînait par terre (mon bureau n’est pas très bien rangé).
Les numéros correspondent à l’ordre dans lequel ces gouâchis ont été réalisés.

I - Jumeaux

II - Ennui(s)

III - Gesichter



IV - Falaises


4 x 10-15 (40 x 10 cm)

Mon honnêteté n’ayant d’égal que mon suprême talent, je vous avoue sans honte ni remords (mais avec quelques regrets) que ma faucheuse n’était pas tout à fait improvisée puisque je l’avais griffonnée la veille au soir sur un brouillon. Les autres numéros sont vierges (la faucheuse va s’occuper d’eux : ils vont mourir puceaux) de toute réflexion préalable.

Faucheuse, gribouillis - Brouillon


dimanche 25 octobre 2020

I Believe in Mermaids Too

Que faire de la peinture restant sur la palette ? Trois options me viennent en tête.
a - L’abandonner là où elle se trouve, laisser le volume de pigments en suspension dans l’huile durcir sur la planche de bois... Effectivement ma palette n’est plus tout à fait plate / plane.
b - Improviser des petites œuvres abstraites pour la série des Expériences CD - mais je ne sais déjà pas quoi faire des deux dernières réalisées...
c - Réaliser des petites images (plus ou moins) figuratives en quelques minutes, sans réfléchir ou presque, sur un morceau de carton qui traîne. C’est l’option que je privilégie ces derniers temps comme sur No Selfie et sur To my Last Breath. Cette fois, ça s’appelle I Believe in Mermaids Too.

I Believe in Mermaids Too
(18 x 14 cm)


samedi 24 octobre 2020

Photos (4)

Je profite de cette nouvelle galerie de photos pour inaugurer un nouveau signet sur ce blog : photomlmaton.




 

vendredi 23 octobre 2020

Suprématisme (5)

Suprématisme - nouvelle série ? Je n’ai, à l’heure où j’écris ces lignes, réalisé qu’un seul gouâchis. J’en produirai (quasi) certainement un second. Peut-être un troisième et un quatrième, on verra.

Inspiré par une affiche vue dans la vitrine des Søstrene Grene - on a les sources qu’on mérite...

Carnet de croquis

Brouillon en taille 1 - feutres (24 x 32 cm)

(24 x 32 cm)

Comme une précédente fois, c’est la photo qui est de travers, pas le gouâchis.





jeudi 22 octobre 2020

Sunday Afternoon

Dimanche après-midi, balade dans le parc du Château.
Encore une fois où j’aurais dû prendre mon carnet de voyage et non mon carnet de croquis... mais j’avais un peu peur qu’il pleuve.

Carnet de Croquis


mercredi 21 octobre 2020

Si le monde est bleu

Encore fallait-il en faire quelque chose de cette vision.
Je ne suis pas graveur. Non que ça ne m’intéresserait pas mais la gravure est une technique qui demande trop de travail d’apprentissage et de formation pour que je m’y mette. En revanche, j’ai des pinceaux. Et de la peinture à l’huile. Et des cartons (des feuilles très épaisses)...
Dès le départ, je savais que la couleur dominante serait le bleu. J’ai longtemps attendu, laissé mûrir la composition plus de deux mois. Pas grand chose n’a changé dans ma tête en deux mois. La réaliser fut très rapide, le matin du 19 octobre. Il ne me reste que trois coups de cutter à donner pour que la peinture soit terminée et ressemble effectivement la photo ci-dessous. Pour cela, il faut juste atteindre que ça sèche.

Le titre est long, extrait d’une poésie achevée le même jour. Poésie inspirée par If Blue, Then Blue titre d’un album de jazz qui, à vrai dire, ne m’avait pas remué plus que ça - je réécouterai peut être un jour. Je n’en propose qu’un extrait (lui-même inspiré de la fin d’Au Château d’Argol de Julien Gracq), pour le reste du poème, il faudra attendre mon recueil posthume - ce n’est donc pas pour tout de suite.


Si le monde est bleu
Alors qu’il soit du bleu
De la lame qui glisse entre mes épaules
Et s’enfonce par à-coups
(26 x 17 cm) 

mardi 20 octobre 2020

Vision

Paul McCartney a toujours raconté qu’il n’avait pas écrit Yesterday mais qu’il l’avait rêvée. La chanson lui serait venue pendant son sommeil et il avait eu la chance de s’en souvenir au réveil. J’ai toujours trouvé cette histoire trop belle pour être vraie. Le genre d’anecdote qui permet de briller en interview.

En août dernier pourtant, j’ai vécu une expérience similaire. J’ai rêvé que je réalisais une gravure en noir et blanc - oui je fais des rêves étranges... Me réveillant, j’avais toujours l’image de la gravure en tête, imprimée dans mon esprit. Je l’ai gribouillée dans l’après-midi dans mon carnet de croquis - et légèrement modifiée le lendemain.

Vision du petit matin
(Carnet de croquis)

lundi 19 octobre 2020

My Hands Around My Throat

Barbouillage autobiographique. Commencé hier soir, assez tard. Fini ce matin, tôt mais pas si tôt.

My Hands Around My Throat
(24 x 24 cm)

Titre d’après une chanson de Death in Vegas.

dimanche 18 octobre 2020

Couvre-feu

Nous faire rentrer chez nous à 21 heures dernier délai, c’est scandaleux, nous sommes d’accord... mais, avouons-le, la plupart du temps, à cette heure, nous sommes déjà avachis sur le canapé à mater les daubes proposées par la télé hé française...


En revanche, nous forcer à nous lever à cinq heures et demie du matin pour pouvoir sortir à six et avoir ainsi l’impression de jouir au maximum de la maigre liberté qui nous est accordée, c’est inhumain. Macron, tortionnaire !


Non, j’exige que le couvre-feu désormais soit étendu jusqu’à neuf heures du matin minimum. Dix heures nous ferait même une bonne grasse matinée - mais j’ai conscience que j’en demande peut-être un peu trop.

samedi 17 octobre 2020

01-30

Nous avançons
D’est en ouest
À la vitesse
De la révolution

Le temps aux cadrans
S’immobilise

Notre ombre est invariable

Gnomonique

vendredi 16 octobre 2020

Du Q ? Onanisme

Je suis un pervers. Je me dégoûte... ça me dégoûte... j’essaye de me débarrasser de mes manies dégueulasses... je fais tout ce que je peux... pour m’empêcher... me restreindre... et j’y arrive, j’y parviens... non sans une fierté assez mal placée... je me retiens... pendant des semaines, des mois... parfois plusieurs années... avant de rechuter et de recommencer... jamais je ne peux affirmer qu’on ne m’y reprendra plus... au contraire... j’aurai beau faire et dire et promettre... je sais que de nouveau...

Voilà... Après plusieurs mois d’abstinence, j’ai rechuté, il y a quelques jours, j’ai replongé, subitement...
J’y ai mis les doigts sans vraiment le vouloir... les ai vite retirés... prise de conscience... début de remords... c’était sale, c’était gras, c’était d’une couleur étrange, indéfinissable... ça sentait mauvais, très mauvais... c’était chaud aussi... j’étais tenté... oh ! je savais que j’allais céder... même si je me mentais, sur le moment... me disant que j’étais plus fort... que je pouvais ne pas... que ce n’était qu’une question de volonté... mais c’était si agréable... si attirant... alors j’y ai remis les doigts... puis toute la main... j’y ai plongé le bras... jusqu’au coude... puis l’autre bras... et j’ai ajouté de ce gel transparent... visqueux... en séchant sur le goulot de la petite bouteille en plastique, il avait formé une couche à la fois solide et souple... un peu élastique... ça glissait... ça moussait... je faisais de petits mouvements de rotation... puis de plus grands... mes mains allaient et venaient sur les parois, sur les bords... je repliais les doigts, serrais le poing pour atteindre le moindre recoin... parvenir jusqu’au fond...
Quand je pense à ceux qui prétendent qu’on obtient le même effet, le même résultat avec une machine... Je ne juge pas... qu’on ne me juge pas...

Oui, après plus de 18 mois d’utilisation intensive, quasi systématique du lave-vaisselle, je me suis remis à faire la vaisselle, toute la vaisselle, à la main... et j’aime ça... j’y prends du plaisir... un plaisir malsain... que celui qui n’a pas ce genre d’honteuse manie me jette la première éponge.

jeudi 15 octobre 2020

Du Q

Que manque-t-il à mes écrits, à mes textes et à ce blog pour que le succès passe aussi aisément entre les mailles de mes entrefilets depuis tant de temps ?


Prenant mon courage à deux mains puis à une seule - vous comprendrez l’allusion dans quelques mots - je me suis plongé dans la littérature contemporaine et ai cherché ce qu’on y trouvait et qu’on ne croisait pas chez MLM. Réponse : de la chair. Dans la plupart des romans actuels, il y a une ou plusieurs scènes de sexe. Ça fait vendre, on le sait bien. Et moi, on le sait, je suis plutôt prude... dans mes textes.


Tant pis, pour le bien et l’avenir de ce blog, je me lance :

Fellation, sodomie, douche dorée, gang bang, bukkake... Oui, j’aime toujours autant les listes.

Si avec ça, je n’explose pas les records de vues de ce blog...






Sinon (presque) rien à voir : la partouze prévue ce samedi à 23h est finalement décalée le même jour à 16h30. Nous avons été obligés de changer l’horaire : ce serait dommage que personne ne puisse venir.

mercredi 14 octobre 2020

Tactique & Stratégie

C’est pas terrible mes billets en ce moment, hein ? Ceux des deux derniers jours en particulier...

Natacha me l’a dit on ne peut plus directement, que mon post d’avant-hier était nul. D’une certaine façon, ça m’a fait plaisir. Déjà parce que j’étais d’accord, c’était pourri. Et, surtout, parce que je me suis dit que les 650 autres posts de ce blog ne devaient pas être si déplorables que je l’imaginais puisqu’elle n’avait jusqu’alors jamais osé donner un avis négatif aussi explicitement...
Quant à la gaminerie d’hier, je l’avais déjà faite sur Disco MLM... mais peu de monde avait cliqué sur les liens - paf, un petit reproche au passage...




Ne vous méprenez pas, toute cette médiocrité, toute cette nullité ont un objectif, un but. C’est une stratégie. Une tactique.

Une stratégie pour les jours où ça ne va pas fort comme en ce moment, une tactique pour les jours où j’ai envie de tout laisser tomber. 

Ces jours-là, je poste de la merde... plus c’est nul, mieux c’est... ça m’empêche d’abandonner : je n’irais tout de même pas conclure l’aventure qu’est ce blog avec un truc par trop affligeant, une blague ratée ou un enfantillage qui prête à peine à sourire... ainsi, je me contrains à au moins poster un nouveau billet le lendemain... pour pouvoir conclure en beauté... et j’avance, pas à pas, jour après jour.









Une autre tactique consisterait à poster des billets réussis pour se donner du coeur à l’ouvrage et entrer dans une spirale positive... mais, pour ça, il faut trouver des bonnes idées...

mardi 13 octobre 2020

lundi 12 octobre 2020

Hygiène

Cher lecteur, tu pourrais tout de même, avant de venir sur Archives MLM, te brosser les dents...
Il t’en reste entre les incisives du haut...
Ah non, pardon... au temps pour moi, c’était une saleté sur mon écran... j’ai rien dit.

dimanche 11 octobre 2020

Ambitions

Au début, il y a longtemps désormais, je voulais être le plus grand.


Puis, forme de sagesse, je n’ambitionnais plus que d’en être un grand.


Le temps passant, j’espérais toujours pouvoir en devenir un bon.


Aujourd’hui, je me dis que ce serait déjà pas mal de moi-même me trouver bon.



















Écrivain.

samedi 10 octobre 2020

K années

Deux tentatives de cartes postales pour nos K années... tentatives à mon avis complètement et totalement et entièrement ratées. J’ai finalement opté pour quelque chose de plus sobre, de plus épuré... que je réserve à ma bien-aimée : vous n’aurez droit qu’aux avortons.


Impro #1 (12 x 9 cm)

Impro #2 (15 x 14 cm)


vendredi 9 octobre 2020

4°5

Comprenez ma détresse... je suis censé leur apprendre quelque chose...


Aujourd’hui, exercices de géométrie : symétries, translations, rotations... la figure dont il faut tracer l’image représente un marteau à la tête bien carrée d’un côté, pointue de l’autre.
UN ÉLÈVE : Monsieur, un marteau pointu, c’est un marteau-piqueur, non ?
UN AUTRE ÉLÈVE (air mi-navré, mi-interrogateur) : Mais non, un marteau-piqueur, c’est une sorte de poisson... Non ?
UN TROISIÈME (plus ou moins en aparté, c’est-à-dire, à haute voix mais sans se tourner vers les autres) : C’est pas un Pokémon, le marteau-piqueur ?


Je n’exagère rien, je ne fais que retranscrire, presque mot pour mot... Ne cherchez pas non plus de second degré là-dedans, tous étaient très sérieux...


Pour être précis, sur les 13 élèves présents (cours en demi-classe), il y en avait tout de même trois qui savaient ce qu’est un marteau-piqueur... j’ai eu droit de leur part à plusieurs minutes d’imitation de l’ouvrier utilisant l’engin...


Mon état d’esprit ? Je citerais de nouveau Cioran, toujours dans De l’inconvénient d’être né (je le relis en ce moment, par bribes) : « Ce n’est pas la peine de se tuer, puisqu’on se tue toujours trop tard ».

jeudi 8 octobre 2020

Peut-on encore rire du coronavirus ?

Le nombre de respirateurs disponibles en France sera-t-il suffisant pour accueillir tous les malades de la COVID de l’automne-hiver ? Un suspense à couper le souffle...



Donald Trump atteint de la COVID ? L’Amérique retient son souffle...



Non, en fait, je ne peux plus rire du coronavirus... j’ai, semble-t-il, épuisé toutes les blagues que je pouvais imaginer sur le sujet... va falloir que je trouve un nouveau sujet de plaisanterie. Je cherche, je cherche.





En attendant que je trouve, vous pouvez passer voir le site Internet (nouvellement créé) de Susannah Sigaloff, une découverte Instagram, dont j’aime particulièrement le travail...

mercredi 7 octobre 2020

Blanche Neige

Timide, je l’étais déjà - et je ne me soigne pas.

Prof, grincheux, dormeur, je le suis devenu.
Simplet, je le deviens - les élèves sont contagieux.
Il ne me reste plus qu’à choper le Covid et, grâce à l’Éducation Nationale, je serai les Sept Nains à la fois.

Les Sept ? Non. Joyeux m’est devenu difficilement inaccessible.



C’est bon, cette fois, j’ai réussi à retrouver le nom des Sept Nains (celui que je n’ai pas cité, c’est Atchoum). Ce n’est pas toujours le cas. Le soir où je n’arrive pas à trouver l’insomnie, je n’ai qu’à me les réciter, ces noms... à coup sûr, il m’en manquera un. Et ne pas le retrouver m’empêchera de dormir.
Oui, le nom des sept nains, c’est aussi le genre de questions que je pourrais bien me poser au lit, couché.

mardi 6 octobre 2020

()

Rien écrit aujourd’hui. Encore perdu une occasion de ne pas me taire.

lundi 5 octobre 2020

dimanche 4 octobre 2020

Hokusai

La Nouvelle Vague arrive... et c’est pas du Richard Anthony (vous pouvez, bien entendu, couper le son avant de cliquer sur le lien... voire ne pas cliquer).

Elle arrive, elle est immense, la vague... promis, juré. Le Prophète de la Santé publique annonce même que la Mer Rouge Écarlate va s’ouvrir sur Paris et la Petite Couronne (ça me fait penser qu’il faudrait que j’aille faire la révision des 15000 paquets de Haribo chez le dentiste) dès demain, lundi... à moins que les Franciliens se soient tenus à carreau et n’en aient pas fait eux-mêmes, de vagues, ce week-end... le coronavitruc, c’est beau comme la malédiction divine promise à tous les Sodome et Gomorrhe de la Terre...

Pour ma part, après plus de sept mois de préparation, la vague ne me fait pas peur. Sept mois (et demi, presque huit) de pousse : j’ai désormais une coupe de cheveux de surfer. La vague, je vais la prendre et me laisser glisser doucement. J’écume, j’écope, sans trop me mouiller. Ça farte comme dirait Crispian Mills.

Il va tout de même falloir que je ressorte ma planche du placard. Elle n’a pas servi depuis longtemps. De ce que j’en sais, une planche, ça ne s’abîme pas quand on ne l’utilise pas... mais je ne suis pas spécialiste, loin de là - pas même amateur. D’ailleurs, je ne sais même pas si ma planche est utile en la circonstance : rien n’a été dit quant à l’opportunité de repasser son masque... restons fripés.

Ménage toujours : les masques en tissu fournis par l’administration ont trouvé une application inattendue : quand on les lave avec le reste du linge, ils font de très bonnes lingettes anti-dégorgement de couleurs... 

samedi 3 octobre 2020

Euromillions (2)

L’Euromillions, c’est quand même pas très républicain comme concept. Idéalement, dans une société qui fonctionne parfaitement, chacun devrait payer selon ses moyens. Or, à l’Euromillions, tous les billets sont au même prix. Que votre billet rapporte 0 euro ou plusieurs dizaines millions, il vous en coûtera 2 euros 50. Je propose, pour un peu plus de justice sociale, que les billets gagnants soient désormais plus chers (ne serait-ce que de manière symbolique, je ne demande pas non plus que le prix du billet soit proportionnel à ce qu’il permet d’empocher) que les billets perdants.

En plus, ça éviterait le stress, l’attente, la surprise (risque d’infarctus), la déception... du tirage. Rien qu’avec le prix du billet, on saurait si on a gagné. Les joueurs s’useraient moins la santé... à quoi sert l’argent quand on est confronté à la maladie et à la souffrance ?

De toute façon, demander 2 euros 50 en échange de plusieurs dizaines de millions, c’est mesquin. 2 euros 50, c’est totalement négligeable à côté des gigantesques sommes à gagner. Autant ne rien demander. Je propose donc carrément que les billets gagnants sont gratuits. Et par suite, en appliquant les principes annoncés plus haut, que tout les billets soient gratuits. Voire que les billets perdants soient rémunérés.

Bien sûr, toutes ces propositions qui tiennent du simple bon sens, je les ai formulées hier soir, avant le tirage. Maintenant que celui-ci a eu lieu, que j’ai gagné et que je suis millionnaire, j’en ai plus rien à foutre... L’Idéal Républicain, c’est bien pour les pauvres...

vendredi 2 octobre 2020

La Roulette Russe (30)

Il avait mis sur pied une tactique complexe, un rien absconse, mais dont il ne doutait de l’efficacité pour gagner à coup sûr à la Roulette Russe. Las, au dernier moment, avec le stress de la compétition, sa stratégie lui est sortie de la tête. Juste avant sa cervelle.



Montaigne disait (plus ou moins) qu’une tête bien faite vaut mieux qu’une tête bien pleine.
Les athlètes de Roulette Russe, eux, savent bien qu’une tête bien pleine, c’est déjà pas mal.



L’idiomatique ne fait pas tout. Après une défaite à la Roulette Russe, il ne suffit pas d’aller à la piscine piquer une tête (à quelqu’un qui ne surveillerait pas suffisamment la sienne) pour pouvoir se remettre les idées en place.

jeudi 1 octobre 2020

Retours de Flamme

Il y a quelques années, j’adorais le cyclisme. Je regardais toutes les courses. Puis ça m’est passé. Au point d’à peine jeter un annuel œil au Tour de France.
Au fur et à mesure que baissait mon intérêt pour la Petite Reine, montait celui pour la balle jaune. J’ai regardé une ou deux saisons complètes de tennis, chaque minuscule tournoi (ATP, il ne faut pas exagérer, je ne regardais ni les Challengers ni les Futures ni la WTA).

Aujourd’hui, de nouveau, je m’ennuie comme un rat mort (étrange expression, non ?) au bout de trois échanges (quelque soit la surface, qui que soient les joueurs) tandis que j’ai avidement englouti le Tour de France puis les Championnats du Monde puis la Flèche Wallonne et vais avoir du mal à choisir entre la Doyenne et le Giro ce week-end.


De même, après des siècles (oui, c’est une hyperbole) d’entraînement (depuis mon canapé) à Questions pour un Champion, j’ai un jour totalement et subitement arrêté de regarder l’émission, ne supportant plus un Quatre à la Suite ni un Face à Face, et m’en suis tenu éloigné pendant des années pour, de nouveau, ces jours-ci, me remettre à répondre comme un idiot aux questions d’un animateur nullissime - le précédent était certes pire.

Je pourrais également citer l’exemple de mes disques. Je l’ai déjà (également (entre autres) ici et ici) raconté, l’écoute des membres de ma discothèque fonctionne par cycles et périodes. Ce sont, sur plusieurs semaines, les mêmes disques qui passent sans arrêt sur la platine avant que je ne les mette de côté pendant des mois sans avoir envie de me les passer, jusqu’à un nouveau cycle...

Je pourrais multiplier les exemples...



Dois-je m’inquiéter de ces passions qui disparaissent et de ces anciennes amours qui reviennent me hanter ? Suis condamné à l’éternel retour de flamme ? Je commence à avoir peur... si je me remets à aimer tout ce qui avait cessé de présenter pour moi le moindre intérêt... où cela s’arrêtera-t-il ?


Je ne parle pas de Natacha : aucune de celles qui m’ont brisé le coeur ne reviendra y prendre la place qui est la sienne à jamais...
Non, je m’inquiète pour ces passions (hobbies serait plus approprié) de jeunesse que je ne voudrais pas voir ressurgir...





Pitié, faites que je ne recommence pas à collectionner les timbres... ou que je ne subisse pas une nouvelle crise de tégestophilie.




Et si je me mettais de nouveau à aimer les maths ?










Et si je rêvais de nouveau d’être écrivain ?