jeudi 31 août 2023

# 1704

Annulation des épreuves test de triathlon et de natation dans la Seine : à Paris, en 2024, on n’est visiblement pas encore assurés d’avoir les jeux eaux limpides.



Le chat balaye chacune de ses neuf vies avec une de ses queues.



Je n’ai pas encore eu le temps de faire un jeu de mots sur Titouan Droguet et les tests anti-dopage qu’il est déjà éliminé de l’US Open.

mercredi 30 août 2023

Jardins de l’Évêché

Ce mardi matin.

Après un premier échec (je cache le résultat), un second.


Plus loin, un peu plus inspiré, visiblement, par les artichauts fanés.


J’allais rentrer, abandonner quand, dans une bordure, j’ai vu quelque chose qui me plaisait, m’inspirait davantage. Enfin un gouâchis qui me satisfait (presque) pleinement. Ouf.

mardi 29 août 2023

# 1702

Continuer à préparer la rentrée. D’abord les urgences… encoder des disques en mp3 pour les nombreux trajets en voiture…



Lire à haute voix (en m’enregistrant, évidemment) les romans mis de côtés pendant l’été pour pouvoir également les découvrir en voiture… je ne vais tout de même pas me laisser imposer le ton, la voix et le débit par un audiobook



Trouver comment rendre productifs ces trajets en voiture : adapter sur le volant un chevalet ? une machine à écrire ? une guitare ?

lundi 28 août 2023

# 1701

Dès demain, je commence à préparer ma rentrée : j’apporterai mes chemises au pressing.



Quand il tombe des cordes, je dis qu’il « drache ». J’ai découvert il y a quelques jours à peine que le verbe dracher est un régionalisme et qu’en l’utilisant, je parle picard. Résistance involontaire, inconsciente de ma langue d’oïl dans le berceau de la langue d’oc.



Pour être un artiste, un vrai, il faut n’avoir aucune qualité. On fait de l’art quand on ne sait rien faire d’autre.
Quelle déception que cette citation soit due à un personnage de cinéma (d’un film de 2023) - et donc à un dialoguiste - non à un vrai peintre…

dimanche 27 août 2023

Présences (13)

Le plateau n’est jamais
Tout à fait le même
Les règles changent constamment
Nous continuons de miser
Nous continuons de perdre

Tapis






samedi 26 août 2023

Octosyllabes (13)

faut-il que tout vers soit compris ?



rechercher le pertuis dans l’huile



et ponge dans ce que j’écris

vendredi 25 août 2023

Baladeur

Les énormes casques audio que nombreux arborent dans la rue - alors qu’il existe de minuscules écouteurs sans fil qui dépassent à peine de l’oreille et qui sont tout aussi performants - ont-ils valeur d’avertissement ce n’est pas tant la musique que l’isolement qui m’intéresse : ne me déranger sous aucun prétexte ?



Comme cette jeune femme chez Monoprix qui danse à moitié en achetant ses yahourts, son casque sur les oreilles… veut-elle à tout prix échapper à la musique diffusée dans les rayons ? prépare-t-elle à chaque instant, même en faisant les courses, un spectacle chorégraphié ? essaye-t-elle de s’illusionner par cet isolement sonore et visuel que procure le casque : non, je ne suis pas de corvée supermarché ?



Problème à la caisse automatique. La jeune femme en question doit faire appel au caissier. Celui-ci lui dit qu’il accepte de l’aider seulement si elle lui dit ce qu’elle écoute. Taylor Swift. Il a l’air déçu. Moi plus encore. Je ne sais pourquoi j’espérais Siouxsie and the Banshees.



Je me rappelle, enfant, dix-douze ans, fin de primaire, être allé au bureau de tabac chercher Europe Échecs walkman (à K7, oui) sur les oreilles et m’être fait sermonner par le marchand pour ne pas avoir retirer le casque en entrant dans sa boutique. Une personne âgée présente, se mêlant de ce qui ne la regardait pas, lui donnait raison. À une époque pas si lointaine, un casque sur les oreilles, c’était malpoli.
Je deviens un vieux con - je ne déteste pas ça.

jeudi 24 août 2023

Ciné lundi

À une époque pas si lointaine qui était la mienne, les jeunes que nous étions étions nombreux à conserver nos entrées de cinéma. Pile de carrés cartonnés qui nous rappelait les films vus, les bons et les oubliables. Désormais, le billet est une sorte de ticket de caisse, chiffonné, bon à jeter avant même d’avoir atteint son siège. Le prix de la place est devenu exorbitant et on n’en conserve rien de physique.



Lundi soir, cinéma. Parce que le film sera bientôt retiré de l’affiche. Et parce que les salles de cinéma sont climatisées.



Une seule personne à part Natacha et moi dans la salle cinq minutes avant le début de la séance. Aura-t-on une séance privée - ou presque ? J’ai déjà expérimenté ce délice de la salle quasi-vide. Deux fois. À chaque fois avec mon petit frère. Pour Rasta Rockett, il y a un siècle me semble-t-il, à Belfort. Et pour Substitute, le film de Vikash Dhorasoo, à Strasbourg… il y a un demi-siècle… une famille britonnante arrive… puis deux trois autres spectateurs… ce ne sera pas pour cette fois.



Et si personne ne vient à la séance, vraiment personne, zéro, nada… est-ce que le film est tout de même projeté ?



J’imagine la salle vide. Une caméra est placée au dernier rang, au milieu et filme l’écran et les sièges inoccupés. Dès que le film est terminé, on projette sur le grand écran ce que la caméra a enregistré. Et on recommence ainsi. ad libitum. On verrait ainsi le film s’éloigner sur l’écran au fur et à mesure des projections dans une salle vide. Le film s’éteindre faute de spectateurs.

mercredi 23 août 2023

Dessins Fourasins

Carnet de Croquis

L’Île Madame (dessin suivant) se trouve sur la commune de Port des Barques et non sur celle de Fouras. Techniquement, le titre de ce billet est donc erroné.

Carnet de Croquis

mardi 22 août 2023

FNAC vendredi

À la FNAC, dans le rayon ROMAN POLICIER, une subdivision COSY CRIME… ce que ça signifie ? on s’en fout, non ?



Quatre adolescentes au rayon ROMAN ADO - déjà… bref… - l’une d’elle tient un épais volume - c’est fou comme ces romans pour adolescents paraissent longs… pour amener les ados à la lecture, j’aurais misé plutôt sur des formats courts, rapides à avaler… ou alors, sont-ils écrits en gros caractères ? - dans ses mains aux faux ongles trop longs :
- non mais je vais pas le prendre… trop cher… je vais me le commander pour mon anniv’…
- mais t’as pas les chèques-cadeaux que ta mère t’a donnés ? (NdA : j’ai corrigé la faute d’accord du participe que l’ado a faite à l’oral)
- ouais mais ça fait deux chèques-cadeaux pour un seul livre, ça fait beaucoup trop…



Je ne cherche rien de particulier. Je tombe, par hasard ou presque, sur un recueil de Ponge. Horrible bandeau PROGRAMME DU BAC - il rejoindra la première poubelle de la rue Jean Jaurès.

Voilà que j’essaie dans les allées de la FNAC de me faire passer pour un lycéen avec le bouquin en main… draguer des ado, faire mon Matzneff - il y a un film qui sort bientôt, j’ai vu l’affiche au cinéma hier soir… salut, c’est quoi ton numéro de tiktok ? ça ne fonctionne pas des masses, je l’avoue… je ne dois pas avoir les codes…

Étrange idée, Ponge au programme du bac. À 17 ans, j’aurais détesté Ponge… mais on n’est pas sérieux paraît-il, quand on a…

Une page de La Rage de l’Expression - c’est le titre dudit recueil - la première de la partie intitulée Notes prises pour un Oiseau, me tourmente. C’est du MLM. Ou presque : je ne l’aurais pas écrite ainsi… mais tout de même, les idées y sont. Serais-je un pongiste qui s’ignore ?


Pour ma part, j’aurais sûrement dévié sur le y, le i grec, l’upsilon… c’est mon style

lundi 21 août 2023

Drive my Car

Sur le chemin retour de Fouras, un panneau directionnel Limoges 91. Je n’ai même pas la force de m’énerver. Je me contente de hausser les épaules. Tant pis… mais qu’on ne s’étonne pas si les gosses sont nuls en géo de nos jours. Si même ceux qui fabriquent et installent les panneaux ne savent pas que Limoges c’est dans le 87…



Vendredi, au volant, je vois soudainement apparaître dans le rétroviseur une Opel Corsa bleue. Moment de panique. Incompréhension. Il m’a fallu peut-être une seconde (qui m’en a paru deux ou trois ou cinq - le temps parfois dure longtemps, n’est ce pas Nino ?) pour réaliser que ce n’était pas notre voiture derrière nous, que personne ne nous l’avait volée… ni que j’étais en train de nous suivre, de me suivre… que notre Opel Corsa bleue n’était pas la seule Opel Corsa bleue.



plus loin, un panneau Limoges 42… toujours pas ça, non… pas même le mérite d’être cohérents dans leur erreur…

dimanche 20 août 2023

Présences (12)

Nous survivons
À la maladie, à la guerre
À l’amour, à la perte
Au ridicule

À notre propre mort, dans la mémoire

Nous survivons
Nous ne savons faire que ça

C’est là notre plus grand malheur

Pseudothanatos

samedi 19 août 2023

Octosyllabes (12)

la Grêne, rivière à casser



peinture à l’eau… non à la pluie



à Chantemerle-sur-la-Soie ?

vendredi 18 août 2023

Le Traducteur Cleptomane (3)

Je ne suis pas critique, c’est quelque chose que je ne sais absolument pas faire. On pourra me répondre que je ne suis pas plus écrivain, peintre ou dessinateur mais que ça ne m’empêche pas de - ce n’est pas faux. Aussi ai-je renoncé à ouvrir deux ou trois blogs supplémentaires - Blogger autorise jusqu’à cinq blogs par personne - l’un consacré au cinéma, l’autre à la littérature et, éventuellement, un dernier consacré à la peinture. Non seulement, cela m’aurait demandé trop de travail (j’ai déjà bien du mal parfois à remplir Archives et Disco1950 quotidiennement) sans même compter les temps de lecture ou de visionnage nécessaires mais, surtout, comment écrire chaque jour ou tous les trois jours ou toutes les semaines à propos de textes ou de films alors que j’intellectualise peu et que mon avis est avant basé sur un ressenti, une grande et assez intraduisible subjectivité ? Essayons tout de même.

Le Traducteur Cleptomane et autres histoires de Dezsö Kosztonlányi est, d’après Wikipédia, une escroquerie éditoriale. Les onze nouvelles réunies sur ce titre sont en réalité extraites d’un roman à la forme étrange intitulé Esti Kornél et désossé par un éditeur français. Cela a-t-il une importance ? Cela gâche-t-il le plaisir ? Je ne le pense pas. Le lecteur en effet aurait bien tort de bouder son plaisir à la lecture de ces courts récits bourrés d’ironie et révélateurs d’un esprit très inventif.
Je n’étais pourtant pas bien fier de mon achat en redécouvrant la première nouvelle, celle qui donne son titre au recueil. Rigolote. Et ce n’est pas forcément un compliment. L’histoire d’un traducteur qui est aussi cleptomane. Je souris mais je me dis que si les autres textes sont du même acabit, je ne finirai pas les seulement 200 pages du bouquin. Suit heureusement L’Argent. Ou comment la richesse peut devenir un problème pour qui souhaite rester pauvre. Délicieux.
Le Contrôleur Bulgare tient en équilibre précaire son récit d’un dialogue entre deux personnes qui ne parlent pas la même langue avant que La Ville Franche ne livre des petits trésors d’inventivité à chaque coin de ses rues où l’on ne sait mentir et surtout pas se vanter. La Disparition est plus convenue mais finit par mordre avec une morale tristement réaliste, comme, plus loin, Misère. Entre deux, Le Pharmacien et Lui constituait une pause plus réjouissante, presque tendre.
Le Manuscrit se moque des critiques, des lecteurs et des écrivaillons - je pourrais prendre triplement ombrage si c’était mal ficelé, ce qui n’est pas le cas... Le Chapeau, a priori petit exercice de style sur la perte d’un objet traitée comme un deuil, devient dans le contexte du recueil, un texte excessivement grinçant, corrosif. C’est la force aussi de ces textes ici réunis d’enfoncer le clou au fur et à mesure, de noircir peu à peu l’humour, de se répondre et de créer une ambiance qui bénéficie à chacun d’entre eux. La Dernière Lecture achève le recueil de la seule façon possible : la mort de l’artiste face au miroir, en narcisse.
J’ai lu les nouvelles dans l’ordre dans lequel elles sont proposées à une exception - des questions de timing trop longues à expliquer. J’ai achevé ma lecture par Le Président. Et je me réjouis d’avoir terminé par cet hymne à la sieste, cet éloge de ceux qui s’endorment en toute circonstance. Je me sens revigoré, moi qui suis en permanence fatigué. Revigoré ? non… mais j’ai bien moins de scrupules à aller m’allonger.

C’est ce que je craignais, les paragraphes précédant tiennent plus du résumé que d’autre chose. Il faudra s’en contenter…

Évidemment, ceux qui me connaissent savent bien qu’un recueil qui me réjouit tant ne peut rester sans effet… j’ai envie d’écrire des nouvelles… mais, merde, j’ai un roman à terminer… et je suis loin, loin, loin, très loin d’en avoir fini avec lui.

jeudi 17 août 2023

La Traducteur Cleptomane (2)

Emprunter un livre à la bibliothèque (et le lire) n’est pour moi qu’une étape. Tout livre que j’emprunte à la bibliothèque est destiné a priori à rejoindre ma propre bibliothèque - je peux dire la même chose des disques, on l’aura compris. À la seule condition qu’il me plaise, me séduise, il va de soi. On ne compte plus les volumes peu usés de ma bibliothèque, ceux dans lesquels je ne fais que picorer de temps à autre, les ayant déjà lus en entier dans un exemplaire emprunté. Et qui me sont pourtant indispensables, que j’ai besoin de savoir à disposition, prêts à être relus à tout moment.
Il faut simplement qu’on m’accorde un peu de temps, je ne peux pas tout acheter en même temps. J’ai ainsi mis une douzaine d’années à acheter Le Traducteur Cleptomane et autres histoires. Dans un premier temps, après avoir rendu à la bibliothèque de Compiègne le poche publié par les éditions Viviane Hamy, j’en ai cherché un exemplaire dans toute librairie où je mettais les pieds. Je n’avais pas envie de passer commande sur le net. Si j’achète de nombreux disques en ligne, je m’y refuse, la plupart du temps, pour les livres. Les livres s’achètent en librairie. À la FNAC à la rigueur. Dans les gares si on aime la mauvaise littérature. Chez Monoprix dans un moment faiblesse.
Je l’ai longtemps cherché mon exemplaire de Le Traducteur Cleptomane. Une petite poignée d’années. Puis j’ai abandonné. Et le temps a fait son œuvre. Et j’ai oublié le titre du recueil de nouvelles. Et le nom de l’auteur s’est peu à peu modifié dans mon esprit.

Chez Page & Plume, il y a quelques semaines, je cherchais des romans ou des essais de Kundera. Pour remplacer mes éditions de poche. Bien qu’amateur de La Pléiade, - quand je vous parlais de livres peu usés, rarement sortis des étagères - je n’ai jamais envisagé d’acheter les volumes consacrées à L’Oeuvre de Milan Kundera. Je cherchais les couvertures crème de chez Gallimard. D’abord dans le rayon littérature française - qu’il faudrait renommer francophone - puis, en trainant des pieds et en faisant la moue, en littérature d’Europe Centrale : il y en a qui classent encore Kundera là dedans. De Kundera, il n’y avait pas mais c’est là, que je suis tombé, dans une édition Le Livre de Poche, couverture bleue figurant des hommes en haut de forme et redingote noirs, pantalon gris et guêtres blanches, sur Le Traducteur Cleptomane et autres histoires.


Je ne me suis pas plongé immédiatement dans sa lecture - j’avais acheté le même jour Pantagruel auquel j’ai accordé la priorité puis ai entamé le Quichotte - je l’ai mis de côté, pour les vacances. C’est sur la plage que j’ai relu ces nouvelles qui m’avaient plu il y a douze ans. Les premières, je les ai lues dans la position intermédiaire entre assis et couché qu’on adopte sur la plage de sable, sur la serviette de bain ou sur la natte en osier. La plage sud, sous les robiniers faux-acacias. Les dernières, je les ai lues debout, sur la plage de l’Espérance, marchant dans le sable ou les pieds dans l’eau. On devrait toujours lire debout, je le sais. On est plus concentré, on réfléchit mieux debout, se déplaçant. Pourquoi alors, naturellement, habituellement, chercher un fauteuil ou un canapé pour ouvrir un livre ? Pourquoi lire au lit ? De quoi ai-je peur ? De me sentir ridicule à déambuler un livre à la main à travers mon salon, mon couloir, mon bureau ?

PS : je viens d’apprendre le décès de Pierre Alferi. La littérature perd un grand nom - inconnu du grand public. Précipitez vous (entre autres) sur son recueil Kub Or si ce n’est déjà fait.

mercredi 16 août 2023

Le Traducteur Cleptomane (1)

et autres histoires

La principale bibliothèque municipale de Compiègne est abritée par les vestiges (le cellier et le cloître) de l’abbaye saint-Corneille. Celle-ci, du temps de sa splendeur, abrita un saint-suaire concurrent de celui de Turin (et d’une poignée d’autres) qui fut détruit au milieu du XIXème siècle par une servante trop zélée : soucieuse de redonner au linge sacré sa blancheur passée, elle le mit à bouillir.
C’est un bâtiment admirable, magnifique, dans lequel j’ai passé de nombreuses heures lors des 18 mois au cours desquels nous avons habité la cité isarienne. À lire, à écrire - plusieurs pages de La Montre ont été griffonnées dans la salle de travail du dernier étage - ou simplement à flâner dans les expositions régulièrement organisées. Oui, je l’ai beaucoup fréquentée, cette bibliothèque, comme j’ai beaucoup fréquenté celle de Versailles, sise rue de l’indépendance américaine. Il serait intéressant que je réfléchisse pourquoi je ne suis jamais allé à la bibliothèque à Dijon, pas plus qu’à celle de Limoges.
Et, naturellement, j’ai beaucoup emprunté à la bibliothèque de Compiègne. Des DVD (Le Vent se Lève de Ken Loach, à trois reprises, entre autres) et des livres. Aucun disque. Je ne suis plus certain pourquoi. Probablement parce qu’il n’y en avait pas, des disques, dans cette bibliothèque-ci. Que les disques à emprunter étaient conservés dans une autre bibliothèque municipale de Compiègne. Je ne vois guère d’autre explication. Emprunter des disques auraient été un bon palliatif, j’en ai si peu acheté pendant qu’on habitait Compiègne. Mes allocations chômage ne me le permettaient pas vraiment. J’ai même revendu des doubles que Natacha et moi avions en commun. Le collectionneur que je suis le regrette amèrement. Le blogueur plus encore. De toutes façons, il n’y avait pas de disquaire à Compiègne autre qu’un Cultura en dehors de la ville, dans l’horrible zone commerciale en bord de quatre voies.
Les livres que j’ai empruntés à la bibliothèque de Compiègne, je les ai choisis essentiellement selon trois critères. C’est d’ailleurs toujours ainsi que j’emprunte (ou achète) des livres. 1. Des livres ou des auteurs conseillés dans des livres ou des interviews d’auteurs que j’affectionne (je ne sais plus où j’ai entendu parler de Milorad Pavić dont j’avais justement emprunté Paysages Peints avec du Thé à la bibliothèque de Compiègne, j’aimerais me souvenir). 2. Des livres publiés dans des maisons d’édition qui ont toute ma confiance (Les Éditions de Minuit et Verdier notamment pour ce qui est de ma période compiégnoise). 3. En me fiant au nom (sa sonorité, sa graphie) de l’auteur.
Forcément, à ce jeu-ci, celui de la musicalité patronymique, les étrangers, les non-occidentaux, ont un certain avantage. Les Polonais, les Serbes, Croates, les Hongrois, les Grecs en particulier. C’est de cette manière - par hasard, d’une certaine façon - que j’ai emprunté à la bibliothèque de Compiègne et lu pour la première fois Le Traducteur Cleptomane et autres histoires de Dezsö Kosztolányi.

mardi 15 août 2023

Rain

De nouveau levé tôt ce matin, un peu avant 7h00, j’étais dehors pour le lever du soleil que je ne pouvais voir, à l’est c’est les maisons, la forêt, la terre, à Fouras on profite surtout de son coucher, au soleil.

J’avais regardé la météo la veille. Risque de pluie vers 8h00. J’ai consulté de nouveau la météo ce matin. Aucune goutte annoncée. Les nuages étaient pourtant menaçants, j’ai pris le risque, je n’allais pas bien loin.

Je me suis installé, ai commencé à travailler. Je m’étais lancé cette fois dans un A4 complet, pas une simple vignette. J’y étais depuis quelques minutes à peine quand le crachin m’a rejoint. J’ai retourné ma feuille Canson, me suis penché dessus pour la protéger. Ça durait, durait… alors j’ai perdu patience… et je me suis dit… et si ? alors j’ai repris mon travail sous le crachin, pour essayer, voir ce que ça donnait… et, honnêtement, je crois que ça fonctionnait, c’était pas inintéressant… je commençais à me dire que… et d’un coup, ça a été la saucée… ça drachait sévère… et là, ça a lessivé une grande partie de ce que j’avais déjà fait. Ça coulait, coulait sur ma feuille. Un ruissellement (cher à notre Manu Micron présidentiel) coloré.

La pluie a cessé vers 7h45, j’ai failli repartir… mais dès que je touchais à mes affaires, c’était pour multiplier les tâches de peinture sur mes mains, sur mon sac, mes vêtements, y en avait partout. Alors je suis retourné me coucher et j’ai grassematiné plus que n’importe quel jour depuis que nous sommes à Fouras.

Je regarde les restes de mon gouâchis à présent sec… et je repère tout de même deux trois effets pas totalement inintéressants… je pense à Munch qui laissait ses toiles plusieurs mois à l’extérieur, à la merci des intempéries… un traitement de cheval disait-il…

La gouache n’aime pas la pluie

lundi 14 août 2023

Gens de plage (2)

Toujours le même problème, les gens bougent sans tenir compte du fait qu’ils me servent de modèle. Pire, parfois, ils partent alors que je n’en ai pas fini avec eux… bref, aucun respect pour l’art.



Carnet de Croquis
Fouras, plage Sud

dimanche 13 août 2023

Travaux

La maison d’à côté est en rénovation depuis quelques années déjà. Elle porte le nom de « La Belle Étoile ». Je comprends que les travaux durent… ce n’est pas si facile de supprimer le toit.



Pauvres habitants de la villa d’architecture hyper moderne sur le front de mer. Un rideau ou un store défigurerait, enlaidirait inexorablement l’immense baie vitrée de la pièce de vie de 40 mètres carrés  donnant sur le pertuis d’Antioche. Aucune intimité quand, comme ce soir, ils reçoivent leurs amis à dîner. Obligés de se soumettre ainsi à la jalousie des passants moins fortunés, je les plains.



Devant une autre maison en rénovation, avant-hier, un panneau écrit à la main : ⚠ puits perdu. Je ne sais pas s’ils l’ont retrouvé depuis.



Dernière modifications : 13 août 2023, 18h30

samedi 12 août 2023

Boats boats boats

Jour de grand vent il y a dix jours, un bateau échoué sur la plage sud, malheureusement pas eu le temps de descendre faire un dessin ou même prendre une photo - nous étions en voiture. Pourquoi ai-je immédiatement pensé à Jamaica Inn, un des trois quatre cinq livres (avec notamment Trois Hommes dans un Bâteau et Les Patins d’Argent - je n’ai pas lu ce dernier ne le lirai probablement jamais) dont maman me répétait et répétait les titres pour que je les lise…



Quelques jours plus tard, proche de la plage de l’espérance, un autre bateau, une barque aux couleurs de la Jamaïque ou de je ne sais quel état africain - Natacha a pris la photo depuis son paddle, ma propre photo depuis le sable ne donnait rien.
Fourastafari
Fouras-frica
Rastafouras



Sortie en kayak hier. Natacha s’est écorchée le genou. J’ai pris des coups de soleil. Les vacances se passent enfin normalement.

vendredi 11 août 2023

Châteaux

- Papa, tu fais un château de sable avec moi ?
- Ok, mais je ne suis pas sûr de me rappeler comment on fait…
Quoique ce soit, vieillesse, maturité, esprit de sérieux ou autre, j’espère que ça ne m’arrivera jamais et que je serai toujours capable de faire un château de sable.



Ces gamins qui multiplient sans se décourager les allers-retours entre leur tas de sable et l’eau pour remplir le petit seau en plastique dont ils déverseront le contenu dans le fossé qu’ils ont creusé à la main pour constater que celui-ci ne se remplit pas, que l’eau disparaît pendant qu’ils courent à la source, savent-ils que les douves de la plupart des châteaux-forts, contrairement à l’imagerie populaire, étaient gardées à sec ?



Il a une dizaine d’années et est tellement enthousiaste pendant qu’il bâtit son château de sable qu’il s’agite de plus en plus au fur et à mesure de la construction, ses mouvements se font de plus en plus amples et il commence même à danser pendant qu’il dresse les remparts, érige les tours, creuse les douves, oui il danse et sa chorégraphie ressemble - en moins calculée, plus libre - à celle de Walk like an Egyptian des Bangles qu’il ne connaît probablement pas… la preuve que les enfants n’ont rien à apprendre, ils peuvent tout réinventer.

jeudi 10 août 2023

Gens de Plage (1)

Ils sont d’un chiant, les gens. Déjà que j’ai du mal à les dessiner, que je ne suis pas doué… mais, eux, n’arrêtent pas de bouger, font comme si je n’étais crayon en main, ne tiennent pas compte de moi… égoïstes !

Carnet de Croquis
Fouras, Plage Sud sauf le troisième, plage de l’Espérance

mercredi 9 août 2023

# 1682

Tout frais gouâchis, de ce matin même, avant 8h00… oui, je me lève tôt… une vignette de nouveau, un peu plus grosse que les précédentes cependant.
Du Pertuis - 080923

mardi 8 août 2023

# 1681

Après mes arbres, sur la lancée ou presque - j’ai regardé les 3 derniers kilomètres du triomphe de Vanderpoulidor - une tentative, ratée, de gouâchis ostréicole - je le garde caché, pour plus tard… peut-être. Pour ne pas m’arrêter sur un échec, j’ai enchaîné avec un petit gouâchis un peu fumeux pour ne pas dire fumiste…


lundi 7 août 2023

Arbres de Photo

Deux gouâchis de dimanche après-midi d’après une photo - est-ce une carte postale ? - dans un cadre sur un mur de la salle à manger de la maison de Fouras. J’étais - pour une fois - plutôt satisfait de moi jusqu’à ce qu’une impression de déjà-vu s’impose à moi à propos du second, celui en couleur… je ne retrouve pas pour l’instant de qui est le tableau donc il semble que je me sois inconsciemment inspiré… mais je vais me rappeler


À travailler encore avant de passer à l’huile.

dimanche 6 août 2023

# 1679

La plancha, c’est génial l’été, en extérieur. Ça pourrait presque - presque, hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit - remplacer le barbecue. Mais on est d’accord que la planche c’est une grosse arnaque marketing, non ? C’est juste une grande poêle rectangulaire posée sur une résistance - l’équivalent d’une plaque - électrique.



Tambours et sifflements du vent
Fracas des vagues sur les rochers
Dialogues de sourds



Un hêtre peut-il se porter comme un charme ?

samedi 5 août 2023

Bord de mer

Je me suis posé hier matin exactement au même emplacement qu’il y a un an presque jour pour jour. La même végétation de bord de mer, bord de plage, bord d’estuaire…







vendredi 4 août 2023

# 1677

Alors que j’exprimais sans retenue toute mon admiration pour ces petites plantes - feuilles vertes bien lisses qui peu à peu virent au rouge, grappe de petites fleurs violettes - qui poussent dans une poignée de sable et de coquilles concassées au milieu des rochers, louais leur résistance, elles qui sont recouvertes deux fois par jour, à marée haute, d’eau salée mêlée de vase sans que cela ne semble leur porter atteinte, Natacha se montra bien moins impressionnée. Elles sont adaptées à ce milieu, c’est le principe même de l’évolution.
Et je devrais moins les admirer ? Parce que cette résistance est le fruit de milliers, dizaines de milliers, centaines de milliers d’années d’évolution ? Au contraire, mon admiration n’en est que renforcée : supporter tant de temps d’être noyé sous l’eau de mer pour s’adapter et vivre dans ce milieu comme si de rien était, quelle patience, quelle opiniâtreté. Je n’aurais su faire preuve d’autant de persévérance… après avoir bu une ou deux fois la tasse, j’aurais laissé tomber.



Au rayon « matériel de cuisine » du Super U de Fouras, toute une gamme de « planches à découper ». Aucun trait, aucun tiret cependant sur leur surface. Selon quel schéma, dessin, les découper, ces planches, rien ne l’indique. Doit-on faire selon son désir, selon son intuition, doit-on improviser un puzzle ? Et par ailleurs, avec quoi les découper ? Croit-on que j’emporte avec moi en vacances une scie sauteuse ? Et pour les planches en plastique, quel outil ?

jeudi 3 août 2023

Dans le vent…

Entre deux bourrasques, entre deux ondées, au milieu des embruns… croquis d’une poignée de minutes.



Carnet de Croquis

mercredi 2 août 2023

Île Madame

Île de prêtres réfractaires, de Communards insoumis, de déserteurs récidivistes et de mutilés volontaires, notre court, 6 heures à peu près, exil de la veille y fut bien plus volontaire et notre longue marche, trois fois le tour environ, ne fut pas totalement forcée.



Étrange comme l’île ne s’anime vraiment qu’à marée basse, quand la passe aux bœufs est praticable, quand l’île en quelque sorte n’en est plus une.



Faible échantillon humain pendant cette après-midi. Une quinzaine de personnes tout au plus sur l’île. Et pourtant déjà tant d’infractions au code de la route - pour notre part, nous avions laissé la voiture sur le continent - et de manquements au respect des autres, notamment des quelques habitants et travailleurs de l’île. Échantillon non représentatif, comportement très représentatif.



mardi 1 août 2023

# 1674

Les vacanciers arrivent sur la plage Sud de Fouras à heure fixe, en repartent à heure fixe, sans tenir compte des marées alors même que la marée haute est indispensable pour se baigner confortablement. Non, l’emploi du temps est plus important. En vacances mais toujours esclaves de l’horaire normal - quel drame ce serait de ne pas dîner à 19 heures - pas vraiment en vacances, donc.



De même, huit heures du matin, bel ensoleillement, la mer est magnifique, les plages et les carrelets plus encore. Il n’y a personne ou presque, quelques joggeurs et les maîtres de chien qui les promènent. Le reste dort. Se reposer, grasse matinée, être en forme pour le retour au boulot. Profiter des vacances ?



Sur la plage encore, peu se baignent. Très peu. C’est bronzage et jeux de balles. Ce qui pourrait être fait sur une pelouse. Fouras-les-Bains porte mal son nom, le plaisir du bain de mer, plaisir révolutionnaire d’il y a 100, 150 ans, est révolu, dirait-on.



Moi aussi, j’ai du mal à me détacher de mes habitudes. Je ronchonne, je méprise, je juge…